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Abbaye d'Alet-les-Bains
L'abbaye bénédictine Notre-Dame d'Aleth est située sur la commune d'Alet-les-Bains, construite vers 813, elle est devenue cathédrale de 1318 à 1801, siège de l'évêché d'Aleth.
Sommaire
Histoire
Origines
Article détaillé : Razès (région).Alet-les-Bains est situé dans l'ancien Comté du Razès, région historique du Moyen Âge, dont la capitale était Rheda, dépendant de l'Archevêché de Narbonne, construit sur l'ancien territoire détenu par l'envahisseur sarrasin, c'est Charlemagne qui défini ce comté qui s'étend sur une grande partie des Corbières, mettant à sa tête Guillaume de Gellone un de ses fidèles compagnons.
Il existait au départ un monastère érigé sur le territoire d'Aleth, en 813 le vicomte Berà 1er, fils de Guillaume de Gellone, décida d'élever au titre d'abbaye ce monastère consacré à Notre-Dame pour remercier Dieu, l'abbaye adopte la règle des bénédictins. Dès lors, l'abbaye a été richement dotée, ce qui provoquera convoitises et jalousie de la part d'autres seigneurs locaux, surtout de Couiza et de Limoux.
Les temps étaient incertains, les seigneurs féodaux se faisaient la guerre entre eux, encourageant les mercenaires au pillage des villages et des biens du clergé, c'est ainsi que l'abbaye fut ravagée par le comte de Carcassonne au XIe siècle. Vers 1091 l'Abbé Pons d'Amely mit l'Abbaye et le bourg attenant en état de défense en les dotant d’un mur d’enceinte en pierre de taille.
Période cathare
L'abbaye ainsi protégée continua sur sa prospérité et devint une des plus puissante et influente de la région, jusqu'à l'époque de la croisade contre les hérétiques cathares. Lors de cette croisade, les populations locales choisirent de rester fidèles à leurs suzerains, les vicomtes Trencavel de Béziers et de Carcassonne contre l'armée d'invasion des armées du roi, les moines d'Alet se sont rallés aux Trencavel, ces derniers se sont donc retrouvés excommuniés.
Lorsque les armées de Simon de Monfort furent victorieuses, les moines demandèrent la protection du Comte de Foix. Plusieurs décennies plus tard, à la pacification, les survivants du collège des moines d'Alet plaidèrent leur cause et furent autorisés à réintégrer leur Abbaye. Mais ces moines s'étant en quelque sorte montrés rebelles, resteront suspects aux yeux de leur hiérarchie.
L'Évêché d'Alet
Article détaillé : Évêché d'Alet.C'est certainement une des raisons pour laquelle le pape Jean XXII, qui considérait que l'Archevêché de Narbonne auquel Alet était rattaché, était trop immense pour être efficacement administré et contrôlé, décida de le scinder, et de créer trois nouveaux évêchés dont celui de Limoux, la ville la plus importante de la haute vallée de l'Aude, et en consacrant la basilique Saint Martin de Limoux comme nouvelle cathédrale.
Mais le choix de Limoux fut contesté par les moniales de Lasserre-de-Prouille dont la basilique était leur fief attitré, attribué par Saint Dominique en personne. Les moniales firent donc un procès au Pape et le gagnèrent. Aussi Jean XXII dut-il se dédire et transférer le siège épiscopal de Limoux à Alet : l'Abbatiale Notre Dame d'Aleth devenant conjointement en 1318 la Cathédrale Notre Dame d'Aleth.[1]
Le diocèse d'Alet comprenait grosso modo l'ancien pagus Redensis et était borné au nord-ouest, par le diocèse de Mirepoix, au nord et nord-est, par le diocèse de Narbonne, au sud, par le diocèse d'Elne et à l'ouest, par le diocèse de Pamiers.
Les guerres de religion
Et puis est venu l'époque funeste des guerres de religion, partout en Europe de l'Ouest, Catholiques et Protestants s'entredéchirèrent « au Nom de Dieu », mettant le pays entier à feu et à sang.
L’abbatiale romane qui avait évité les dévastations de la croisade des Albigeois, ne pu cependant pas échapper au pillage des protestants. Les huguenots prirent Alet en 1573, et le 6 janvier 1577 ils dépouillèrent la cathédrale de toutes ses richesses, renversèrent ses autels et brisèrent ses vitraux. Alet, cité calviniste connaîtra plusieurs assauts (sept ou huit selon les chroniqueurs). Lors d'un de ces assauts en 1577, un boulet de canon incontrôlé fait effondrer une partie de la toiture de la cathédrale. Le monument servit alors de carrière de pierres pour remonter les remparts de la ville.
La décadence & la fin du diocèse
La Cathédrale Notre Dame fut abandonnée vers 1600 au profit d’une cathédrale de fortune aménagée dans les vestiges des bâtiments conventuels (la cathédrale St Benoît). Le pays étant ruiné suite à ces conflits répétés, la toiture ne sera jamais réparée et finira par s'effondrer complètement d'elle-même. Le dernier des 35 évêques qui se sont succédé à Alet, peu avant la Révolution Française ayant hérité d'un évêché bien mal en point et d'une cathédrale désaffectée, monument vide, sans toiture, se résoudra à en vendre les murs.
À la Révolution, le diocèse d'Alet fut supprimé et son territoire rattaché à celui de l'évêque concordataire de Carcassonne. Le concordat de 1801 supprima le siège épiscopal d'Alet et répartit son territoire entre les nouveaux diocèses de Carcassonne, Perpignan et de Toulouse.
Conservation
La construction du CD 118 qui scella le sort du bâtiment, la route a amputé l'édifice de 4 des 5 absides rayonnantes et gothiques, perdant leurs appuis originels, des pans entiers de mur s'écroulèrent au fil du temps.
Ce n’est qu’en 1903 que les premiers travaux de restauration et de mise en valeur seront entrepris et en 1947 que les vestiges seront dégagés dans leur présentation actuelle. Une récente opération de consolidation a permis de sauver le chœur Roman, la partie la plus antique du monument.
Les restes de l'abbaye ont fait l'objet d'un classement à l'inventaire du patrimoine des monuments historiques le 18 février 1922 sous la référence PA00102514, pour la salle capitulaire, la chapelle, le cloître, les baies, les murs et la porte d'entrée.[2]
Les évêques
Article détaillé : Liste des évêques d'Alet.De la création de l'évêché le 18 février 1318 à sa suppression par la révolution le 22 juillet 1790, il y a eu 35 évêques qui ont dirigés l'institution. Le plus connu fut Nicolas Pavillon qui a exercé pendant 40 ans de 1637 à 1677, il est aussi connu pour avoir été un soutien au mouvement Janséniste.
Liens connexes
Liens externes
Notes & références
- ↑ L'évêché de Limoux, créé en 1317, avec sur son siège Durand, fut rapidement supprimé, en raison d'oppositions locales. Limoux ne fut alors pas soumis à l'évêque d'Alet, mais resta dans le diocèse de Narbonne.
- ↑ Base mérimée du ministère de la culture
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