- Colonel Fabien
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Pierre Georges
Pierre Georges dit colonel Fabien dit Frédo (21 janvier 1919 à Paris - 27 décembre 1944 à Habsheim), est un militant communiste et résistant français.
Sommaire
Avant-Guerre
Son père était boulanger, sa mère est morte en 1928. Il commence à travailler très jeune et devient apprenti boulanger, puis poseur de rivets sur les chantiers de chemin de fer et enfin ajusteur. Il adhère au Parti communiste à l'âge de quatorze ans et s'engage dans les brigades internationales à dix-sept ans, en 1936. Envoyé à l'école d'officiers de la base d'Albacete, il en sort en janvier 1938 avec un grade équivalent à sous-lieutenant. Blessé à trois reprises, il est aussi victime d'une pneumonie. Rentré en France en juin 1938, il fait une école pour métallurgiste et redevient ouvrier aux établissements Breguet.
Il est élu au comité central des Jeunesses communistes (JC). De son mariage avec Andrée Coudrier, il eut une petite fille en 1940. Interné comme militant communiste fin 1939, après la signature du Pacte germano-soviétique, il s'évade en juin 1940 lors d'un transfert en train et reprend contact avec le Parti à Marseille où il se livre à une série d'activités clandestines sous le pseudonyme de Fredo. Monté à Paris pour participer à la direction des JC, il est chargé par le Parti de monter le premier groupe armé.
Résistance
Il devient en 1941 l'adjoint du colonel Albert Ouzoulias, chef des Bataillons de la Jeunesse, membres des Francs-tireurs et partisans (FTP). Il réalise lui-même ce qui est considéré comme le premier attentat meurtrier contre les troupes d'occupation, en tuant le 21 août 1941 un militaire de la Kriegsmarine, l'aspirant Moser, au métro Barbès - Rochechouart[1]. Cet attentat et ceux qui suivent occasionnent des représailles sur de nombreux otages, exécutés par les troupes d'occupations allemandes commandées par Otto von Stülpnagel (voir : Résistance intérieure française).
Le 8 mars 1942, il part en Franche-Comté et met sur pied un des premiers maquis FTP sous le nom de guerre de « colonel Fabien ». Il est grièvement blessé à la tête le 25 octobre 1942. La police française l'arrête à Paris le 30 novembre 1942, et le livre aux Allemands. Il est interrogé et torturé, passe trois mois à Fresnes, est transféré à la prison de Dijon et s'évade finalement du fort de Romainville vers mai 1943. Il participe ensuite à l'organisation de maquis dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Centre-Nord.
Libération
Il participe à la libération de Paris en août 1944. C'est lui que l'on trouve à la tête d'un groupe de FFI pour prendre d'assaut le palais du Luxembourg et qui reçoit l'appui des chars l'avant-garde de la 2e DB. Le colonel Fabien rassemble un groupe de cinq cents hommes, principalement originaires de Suresnes, pour continuer la lutte contre l'Armée allemande avec les forces françaises et alliées : la « Brigade de Paris ». Cette brigade est rattachée, dans un premier temps, à la division Patton. Puis, elle devient le 151e régiment d'infanterie dans l'armée de De Lattre, et combat dans l'est de la France puis en Allemagne.
Le 27 décembre 1944, il est tué par l'explosion d'une mine qu'il était en train d'examiner, à Habsheim près de Mulhouse[2],[3]. Les circonstances exactes de sa mort restent mal établies[2],[3]. Son agent de liaison Gilberte Lavaire, le lieutenant-colonel Dax (Marcel Pimpaud 1912-1944) son bras droit, trois capitaines Blanco, Lebon, Pierre Katz[2],[3] (avocat de 33 ans) et un lieutenant périssent avec lui. Neuf personnes sont blessées par l’explosion[2],[3].
Le père et le beau-père de Pierre Georges ont été fusillés par les Allemands.
Posthume
Une station de métro, une place, à la limite des 10e et 19e arrondissements de Paris, portent le nom du colonel Fabien. Le siège du Parti communiste français, situé sur cette place, est souvent appelé du même nom. Une autre place à Nancy dans la vieille ville porte également ce nom.
L'écrivain Alphonse Boudard qui fit partie du régiment de Fabien en a dressé un portrait dans Le Corbillard de Jules.
Notes et références
- ↑ « Histoire, 1941 : l'attentat au métro Barbès, les débuts de la résistance en France », 18 août 2001. Repris de Jean Morawski, L'Humanité, sur le site lescommunistes.org,, consulté le 28 septembre 2007.
- ↑ a , b , c et d Pierre Durand, « Un jeune homme nommé Pierre Georges », L'Humanité
- ↑ a , b , c et d Jean Morawski, « Mémoire. Le 27 décembre 1944 mourait Pierre-Félix Georges auteur du premier attentat armé contre l’occupant. De la guerre d’Espagne à la Lorraine, parcours d’un résistant. », L'Humanité, 27 décembre 2004, sur le site humanite.fr, consulté le 15 mai 2009
Bibliographie
- Article de Jean Maitron et Claude Pennetier, in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les éditions ouvrières.
- Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la Jeunesse, Les éditions Sociales, 1971 (ISBN 2209053722)
Articles connexes
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