- Collection de l'Art Brut
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Collection de l'art brut
La Collection de l'Art Brut est un musée consacré à l'Art Brut, situé à Lausanne, en Suisse.
Initiée par Jean Dubuffet, elle fut dirigée par Michel Thévoz de 1976 à 2001. Depuis 2001, Lucienne Peiry en est la directrice.
Sommaire
Histoire
Prémices et découvertes
En 1945, le peintre français Jean Dubuffet, à la recherche de créateurs en marge de l'art officiel et ayant échappé au conditionnement culturel, entreprend son premier voyage de prospection en Suisse, puis en France. Il visite alors des hôpitaux psychiatriques et des prisons et rencontre des écrivains, artistes, éditeurs, ainsi que des conservateurs de musée et des médecins. Dans les années qui suivent, il commence à constituer une collection de ces oeuvres marginales. Il propose à cette époque une toute première définition de ce qu'il va désigner par l'appellation Art Brut.
Paris et la Compagnie de l'Art brut
En 1947, sa collection est tout d'abord présentée au Foyer de l'Art Brut, dans les sous-sols de la galerie René Drouin, à Paris. Bien que situé en plein centre ville, le Foyer de l'Art Brut vit dans la clandestinité. En 1948 la Compagnie de l'Art Brut est fondée à Paris. Elle rassemble autour de Dubuffet notamment André Breton, Jean Paulhan et Michel Tapié. La collection est alors installée dans un petit pavillon prêté par l'éditeur Gaston Gallimard. Grâce à d'actives prospections en Suisse, en France et à l'étranger, menées principalement par Dubuffet, la collection s'enrichit. En 1951, André Breton démissionne de la Compagnie de l'Art Brut, qui est dissoute la même année.
L'épisode américain
La collection part ensuite en 1951 aux États-Unis où le peintre-collectionneur Alfonso Ossorio, ami de Jean Dubuffet, se propose de l'héberger dans sa propriété d'East Hampton.
Retour à Paris
Elle revient à Paris en 1962, dans un hôtel particulier de la rue de Sèvres, où elle est présentée sur 4 niveaux. La Compagnie de l'Art Brut est alors reformée. En 1964, Dubuffet entreprend les premières publications des fascicules de l'Art Brut (aujourd'hui, vingt-deux numéros ont été édités, échelonnés de 1964 à 2008).
Lausanne
En 1971, désireux d'assurer un statut publique à sa collection, Jean Dubuffet en fait don à la ville de Lausanne, en Suisse. Une partie du château de Beaulieu, maison de maître du XVIIIe siècle, est aménagée en musée et, en 1976, la Collection de l'Art Brut est inaugurée.. Le catalogue des collections, préalablement édité, recense à cette époque quatre mille cents oeuvres de cent trente-cinq auteurs. Une série d'oeuvres supplémentaires, considérées comme plus éloignées de l'Art Brut, sont placées dans la Collection annexe (rebaptisée en 1982 Neuve Invention). Michel Thévoz, docteur en histoire de l'art, en sera le conservateur durant 26 ans, jusqu'en 2001, où Lucienne Peiry prendra sa relève.
Créateurs de la Collection (Art Brut et Neuve Invention)
Créateurs notoires (ayant fait l’objet d’au moins une monographie)
- Adolf Wölfli (1864-1930) [1]
- Aloïse Corbaz, dite « Aloïse »(1886-1964)[2]
- Gaston Chaissac(1910-1964)[3]
- Augustin Lesage(1876-1954)[4]
- Carlo Zinelli(1916-1974)[5]
- Henry Darger(1892-1973)[6]
Autres créateurs[7]
Alcide, Rose Aubert, Carol Bailly, Julie Bar, Maurice Baskine, Juliette-Elisa Bataille, Ursula Bluhm, Benjamin Bonjour, Thérèse Bonnelabay, Alain Bourbonnais, François Burland, Marguerite Burnat-Provins, Capederoque, Ignacio Carles-Tolra, Mario Chichorro, Joseph-Fleury Crépin, Georges Demkin, Philippe Dereux, Jules Doudin, Gaston Duf, Elijah, Emmanuel, Paul End, Henri Filaquier, Louise Fischer, Florent, Auguste Forestier, Clément Fraisse, Sylvain Fusco, Eugène Gabritchevsky, Giordano Gelli, Robert Gie, Madge Gill, Joaquim Gironella, Paul Goesch, Ted Gordon, Gustav, Johann Hauser, Miguel Hernandez, Magali Herrera, Joseph Heu, Carl Fredrik Hill, Emile Hodinos, Hector Hyppolite, Marthe Isely, Jacqueline, Vojislav Jakic, Aimable Jayet, Juva, Franz Kernbeis, Rosemarie Koczÿ, Hans Krüsi, Marc Lamy, Jean l’Anselme, Gérard Lattier, Laure Pigeon, Sylvain Lecoq, Léontine, Stanislas Lib, Raphaël Lonné, Marie-Rose Lortet, Dwight Mackintosh, Pascal-Désir Maisonneuve, Jean Mar, Maurice, Francis Mayor, Angelo Meani, Reinhold Merz, Edmund Monsiel, Peter Moog, Heinrich Anton Müller, Michel Nedjar, Gérard Olive, Alfonso Ossorio, François Ozenda, Francis Palanc, Michael Pankoks, Xavier Parguey, Lubos Plny, Giovanni Battista Podesta, Vahan Poladian, Le Prisonnier de Bâle, Guillaume Pujolle, Jean Radovic, Emile Ratier, Marco Raugei, Camille Renault, Humbert Ribet, Clémentine Ripoche, André Robillard, Simon Rodia, Jane Ruffié, Henri Salingardes, Jean-Joseph Sanfourche, Eugenio Santoro, Victorien Sardou, Claudia Sattler, Philipp Schöpke, Friedrich Schröder-Sonnenstern, Armand Schulthess, Zbynek Semerak, Franca Settembrini, Marguerite Sir, Somuk, Louis Soutter, Gaston Teuscher, Jeanne Tripier, Johann Trösch, Comte de tromelin, Oswald Tschirtner, Berthe Ura, Willem Van Genk, Joseph « Pépé » Vignes, Auguste Walla, Aloïs Wey, Scottie Wilson, Joseph Wittlich, Stanislaw Zagajewski, Anna Zemankova
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Dubuffet: L’Art brut préféré aux arts culturels (1949) - (Jean Dubuffet: Prospectus et tous écrits suivants. Tome 1. Paris 1967, p. 198–202)
- L'art brut, Musée des arts décoratifs, 7 avril - 5 juin 1967, Paris, 1967
- Michel Thévoz, L'Art brut, Genève, 1975
- Laurent Danchin, Art Brut et Compagnie, la face cachée de l'art contemporain, Paris, 1995
- Michel Ragon, Du côté de l’art brut, Paris, 1996
- Lucienne Peiry, L’Art Brut, Paris, 1997 - réedition en 1999, 2001 et 2006
- Michel Thévoz, Art brut, psychose et médiumnité, Paris, 1999
- Laurent Danchin, Art Brut, L'Instinct créateur, coll. Découvertes n°500, Gallimard, Paris, 2006
Les Fascicules de l'Art Brut
- Publications de la Compagnie de l'Art Brut - L'Art Brut, 9 Fascicules, Paris, 1964 -1973
- Publications de la Collection de l'Art Brut - L'Art Brut, 13 Fascicules, Lausanne, Collection de l'Art Brut, 1977-2008
Références
- ↑ Ouvrages sur Wölfli : Walter Morgenthaler, « Adolf Wölfli », Collection de l’Art brut, Lausanne, 1979 (Réedition française de « Ein Geisteskranker als Künster : Adolf Wölfi », Berne/Leipzig, 1921) / Jurgen Glaesemer & Elka Spoerri, « Adolf Wölfli», catalogue d’exposition, Fondation Adolf Wölfli, Musée des Beaux-Arts, Berne, 1976 / Elsa Longhauser & Elka Spoerri « The Other Side of the Moon. The World of Adolf Wölfli », catalogue d’exposition, Philadelphie, 1988 / « Wölfli, Dessinateur-Compositeur », Editions l’Age d’Homme, Lausanne, 1991 / Marianne Wackernagel von Schwabe, « Adolf Wölfli », Sondereinband, 1998 / Daniel Baumann & Elka Spoerri, « The art of Adolf Wölfli », Princeton University Press, 2003 . Ouvrages consacrant un chapitre entier sur Wölfli : Christian Delacampagne, Outsiders, fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1889-1960), Editions Mengès, Paris, 1989 (« Wölfli : l’empire du songe », chapitre 5, pp 76-88) / Jean-Louis Ferrier, Les Primitifs du XXème Siècle, Terrail, 1997 (« Saint Adolf II, Empereur du gigantisme », pp 76-91) / John Maizels, L’Art brut, Phaidon, 2003 (« Le phénomène Adolf Wölfli », Chapitre 2, pp 22-30)
- ↑ Ouvrages sur Aloïse : Jacqueline Porret-Forel & Jean Dubuffet, « Aloïse», Fascicule de l’Art brut N°7, Compagnie de l’Art Brut, Lausanne, 1966 / Jacqueline Porret-Forel, « Aloïse et le théâtre de l’univers», Albert Skira, Genève, 1993 / Alain Bonfand, Jacqueline Porret-Forel, Guy Tossatto, « Aloïse », La Différence, Paris, 1989. Ouvrages consacrant un chapitre entier sur Aloïse : Jean-Louis Ferrier, Les Primitifs du XXème Siècle, Terrail, 1997 (« Le monde ancien naturel d’autrefois », pp 108-117)
- ↑ Ouvrages sur Chaissac : Dominique Allan-Michaud, « Gaston Chaissac, puzzle pour un homme seul », Gallimard, Paris, 1974 & 1992 / Henri-Claude Cousseau, « Gaston Chaissac, cordonnier in partibus. Œuvre graphique », Jacques Damase, Paris, 1981 / Barbara Nathan-Neher, « Chaissac », Thames and Hudson, Londres, 1987 / Johannes Gachnang et Françoise Brütsch, « Gaston Chaissac », Ides et Calendes, Neuchâtel, 1988 / Anatole Jakovsky, « Gaston Chaissac, l’homme-orchestre », Les Presses Littéraires de France, Paris, 1952 & L’Echoppe, Caen, 1992 / Collectif, « Gaston Chaissac », Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne, 1993 / Collectif, «Gaston Chaissac », Réunion des Musées Nationaux, 1998 / Thomas Le Guillou, « Gaston Chaissac », Ides et Calendes, Neuchâtel, 2000 / Collectif, « Chaissac », Galerie Nationale du Jeu de Paume, Réunion des Musées Nationaux, 2000 / Collectif, « Gaston Chaissac, homme de lettres », Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts & Musée de la Poste, 2006. Ouvrages consacrant un chapitre entier à Gaston Chaissac : Jean-Louis Ferrier, Les Primitifs du XXème Siècle, Terrail, 1997 (« Le peintre de la vie précaire », pp 44-53) / Christian Delacampagne, Outsiders, fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1889-1960), Editions Mengès, Paris, 1989 (« Chaissac : un savant en sabots », chapitre7, pp106-119)
- ↑ Ouvrages sur Lesage : Collectif, « Augustin Lesage 1876-1954 », Arras-Béthune-Lausanne-Florence-Le Caire, Philippe Sers Editeur, 1988 / Jean-Louis Victor, « Augustin Lesage ou le pinceau des Dieux », Editions de la Reyne de Coupe, 1996. Ouvrages consacrant un chapitre entier à Augustin Lesage : Jean Dubuffet, Fascicule de l’Art brut N°3, Compagnie de l’Art Brut, Lausanne, 1965 (« Le mineur Lesage ») / Christian Delacampagne, Outsiders, fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1889-1960), Editions Mengès, Paris, 1989 (« Lesage : l’art des automatismes », Chapitre 4, pp 58-67)
- ↑ Ouvrages sur Carlo : V Andreoli, « Carlo. La communication non verbale d’un schizophrène », Volume 24 de la Psychopathologie de l’expression, Sandoz, 1977 / Collectif, « Carlo : Tempere, Collages, Sculpture, 1957-1974 », Museo di Castelvecchio, Vérone, 1992 / Collectif, « Carlo Zinelli», Somogy Editions d’art, Paris, 2003. Ouvrages consacrant un chapitre entier à Carlo Zinelli : V Andreoli & C Trabucchi & A Pasa, Fascicule de l’Art brut N°6, Compagnie de l’Art brut, Lausanne, 1966 (« Carlo ») / Vittorio Andreoli, Fascicule de l’Art brut N°11, Collection de l’Art Brut, Lausanne, 1982 (« Les dernières années de Carlo »)
- ↑ Ouvrages sur Darger : John MacGREGOR, « Henry J. Darger : Dans les Royaumes de l’Irréel » ,. Collection de l’Art Brut, Lausanne & Galleria Gottardo, Lugano, 1997 / Michael Bonesteel, « Henry Darger. Art and Selected Writings », Rizzoli, New York, 2000 / Brooke Davis Anderson, « Darger : The Henry Darger Collection at the American Folk Art Museum », Harry N. Abrams, New York, 2001.
- ↑ Tels que listés dans le livre L’Art Brut de Lucienne Peiry (actuelle conservatrice de la Collection), , Gallimard, réedition de 2006
Articles connexes
Liens externes
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