- Clémence Royer
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Clémence Augustine Royer, née le 21 avril 1830 à Nantes, morte le 6 février 1902 à Neuilly-sur-Seine est une philosophe et scientifique française. Elle fut à la fin du XIXe siècle une figure du féminisme et de la libre pensée. On lui doit notamment la première traduction en français de l'œuvre de Charles Darwin et d'avoir introduit en France le darwinisme, en 1862.
Sommaire
Résumé biographique
Elle est issue d'une famille catholique et légitimiste qu’elle reniera par la suite. A l'âge de 10 ans, elle est placée par ses parents dans un couvent au Mans où elle reçoit une éducation religieuse. Lorsqu'elle perd son père, elle est âgée de 19 ans et doit alors subvenir à ses besoins en travaillant comme gouvernante. Elle profite des bibliothèques de ses employeurs pour lire avec passion des ouvrages philosophiques et parfaire une formation d'autodidacte. Elle s'intéresse à l'anthropologie, à l'économie politique, à la biologie et à la philosophie. En 1860, elle s'établit en Suisse dans la campagne des environs de Lausanne et commence à donner des cours de logique. C'est là qu'elle fait la connaissance de l'économiste Pascal Duprat avec qui elle vivra par la suite en union libre[1]. En 1863, elle obtient avec Proudhon le premier prix d'un concours sur le thème de la réforme de l'impôt et de la dîme sociale.
Manifestant une foi aveugle dans le progrès, elle traduit et rédige une préface à l'Origine des espèces de Charles Darwin dans laquelle elle développe ses propres idées évolutionnistes dans le domaine des siences sociales. Elle dénonce notamment une société où le faible prédomine sur le fort sous prétexte d’une « protection exclusive et inintelligente accordée aux faibles, aux infirmes, aux incurables, aux méchants eux-mêmes, à tous les disgraciés de la nature ».
Par ses idées, elle sera le précurseur des théories de l'eugénisme, du racisme et du darwinisme social.
En 1870, elle devient la première femme à être admise à la Société d’anthropologie de Paris, fondée onze années auparavant par Paul Broca. Elle y fera de nombreuses communications et y défendra avec vigueur ses positions non conventionnelles. Féministe convaincue, elle milite pour l'instruction des femmes et pour la philosophie populaire : en 1881, elle fonde la Société des études philosophiques et morales, pour en faire une « école mutuelle de philosophie ». Se méfiant des utopistes socialistes, elle déclare : « pas d'utopie ni de rêve, mais un savoir réel des choses ». Elle collabore au Journal des femmes et à La Fronde, avec Marguerite Durand et « la grande Séverine ». Son Cours de philosophie naturelle est une tentative d'inpiration encyclopédique de réaliser une « synthèse scolaire ». Co-fondatrice de la première obédience maçonnique mixte, « Le Droit humain », elle est aussi, en 1901, la première femme à voir ses travaux scientifiques récompensés par la Légion d'honneur[2]. Une rue du premier arrondissement de Paris, ainsi qu'un lycée situé en Haute-Garonne à Fonsorbes et un collège de Montpellier, portent son nom.
Œuvres
- Clémence Royer a laissé une œuvre abondante et diverse comprenant des études philosophiques, d’économie politique, d’histoire et de préhistoire et de nombreux sujets annexes (dont une étude du système pileux chez l’homme).
- Clémence Royer. Les rites funéraires aux époques préhistoriques et leur origine. Paris, Typographie A. Hennuyer, 1876.
- Clémence Royer : son autobiographie
Bibliographie
- Aline Demars. Clémence Royer l’intrépide. La plus savante des savants. Paris : L’Harmattan, 2005.
- Claude Blanckaert. L’anthropologie au féminin : Clémence Royer (1830-1902) », Revue de Synthèse, 3e série, n° 105, janvier-mars 1982, p. 23-38.
- Geneviève Fraisse. Clémence Royer. Philosophe et femme de sciences. Paris : La Découverte, 1985
- Charles Letourneau, 1897 (à propos de la préface)
- (en) Joy Harvey. Almost a Man of Genius: Clémence Royer, feminism and nineteenth-century science. Rutgers University Press, New Brunswick; 1997, ISBN 0-8135-2397-4
Lien externe
- Notice biographique sur le site de la fédération des droits humains.
Notes et références
- texte disponible en ligne Micheline Dumont. Recherches féministes, vol. 19, n° 2, 2006, p. 161-163.
- http://www.journeedelafemme.com/histoire-acces-pouvoir-politique-des-femmes-1.htm
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- Personnalité de la franc-maçonnerie française
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Naissance à Nantes
- Naissance en 1830
- Décès en 1902
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