Climat de la France

Climat de la France

Le climat de la France est un climat varié du fait de sa position à lextrême ouest du continent se mêlent les influences climatiques de lAtlantique, de la Méditerranée et du contient eurasiatique dune part, mais aussi du fait de la France d'outre-mer qui sétend des zones équatoriales au continent antarctique dautre part.

Sommaire

La France métropolitaine

La France métropolitaine, par sa latitude, est située dans la zone tempérée. Comme la majeure partie de lEurope mais aux «premières loges», la France est ouverte sur lOcéan Atlantique à louest et bénéficie de vents dominants maritimes, garants dhivers modérés par rapport à la latitude, assez froids dans certains endroits mais plutôt doux dans dautres, détés tempérés et de précipitations régulières. La prédominance des flux océaniques, plus que le Gulf Stream, explique la douceur et la modération du climat français. De plus, la faible altitude de louest du pays empêche le blocage des perturbations atlantiques pourvoyeuses de précipitations généralement modérées, assez fréquentes et assez bien réparties en toute saison. Seules les régions bordant la Méditerranée, plus «abritées» du flux océanique par les massifs montagneux, ont des précipitations plus irrégulières avec un minimum dété plus net, cependant leurs températures restent modérées.

La position en latitude «tempérée» (entre environ 42°N et 51°N) provoque classiquement la dominance du flux douest avec cependant une alternance entre les masses dair provenant de tous horizons : le chaud et le frais ou le doux et le froid suivant la saison. Dans le cas particulier de la France, cette position en latitude, la disposition des principaux reliefs au sud et à lest du pays ainsi que la situation en façade occidentale du continent eurasiatique favorise la prédominance des remontées dair atlantique doux et humide. De ce fait, en plaine, la France bénéficie dune température moyenne annuelle élevée pour la latitude, comprise entre 9,5°C dans le nord-est et 15,5°C sur la côte méditerranéenne. Peu dautres endroits au monde, par une latitude de 48°N, offrent une température moyenne annuelle de 11°C comme en Bretagne ou même de 10°C comme en plaine dAlsace. Cette influence atlantique prédominante explique aussi lamplitude thermique relativement réduite entre lhiver et lété, celle-ci va de 9°C sur la côte ouest et nord du Finistère à 19°C en Alsace ou dans les vallées alpines les plus «abritées» du flux océanique.

Le relief est déterminant dans la répartition des zones climatiques : les montagnes constituent souvent une séparation nette tandis que le climat varie peu sur plusieurs centaines de kilomètres dans les régions faiblement accidentées. La majeure partie des plaines françaises sont situées dans le domaine océanique (Cfb dans la classification de Köppen, Do dans la classification de Trewartha). Cependant, le territoire de la France est relativement étendu, le climat ny est pas uniforme et nous pouvons distinguer les nuances climatiques suivantes :

  • Le climat océanique au sens strict qui est très marqué à louest, il sétend de la Flandre au Pays Basque, sur une bande côtière de quelques dizaines de kilomètres (la limite est difficile à définir), plus étroite au nord et au sud, plus large en Bretagne qui est concernée en quasi totalité par ce climat.
  • Lorsquon séloigne du littoral, le climat est toujours à dominante océanique mais il voit ses caractéristiques se modifier quelque peu; dans les grands bassins sédimentaires parisien et aquitain et plus encore dans les bassins intra montagnards, lamplitude saisonnière devient un peu plus forte, les pluies dautomne et surtout dhiver sont moins marquées; de ce fait, la majeure partie du territoire connaît un climat semi-océanique. Nous pouvons distinguer un climat semi-océanique de plaine parfois appelé «parisien» au nord (le Maine, le bassin parisien, le Nord-pas de Calais, la Lorraine), un climat «aquitain» (le bassin éponyme) au sud plus doux et un climat «semi-océanique dabri» (Alsace, plaines de Saône ou du moyen-Rhône, plaines dauphinoises, auvergnates ou savoyardes…) aux caractéristiques encore plus modifiées par le voisinage des massifs montagneux. Bien que le climat continental soit souvent mentionné pour le climat français, avec une température moyenne de janvier en plaine partout supérieure à 0°C, aucun point du territoire ne connaît ce type de climat tel que le définissent les climatologues : Trewartha et les climatologues américains considèrent le climat comme continental si la température moyenne du mois le plus froid (janvier) est inférieure à 0°C et Köppen retient une température moyenne inférieure ou égale à -3°C pour le mois le plus froid.
  • Du fait de la disposition des masses dair, particulièrement en été, et des bordures montagneuses qui lisolent quelque peu du reste du territoire, le sud-est connaît un climat méditerranéen.
  • On peut ajouter à ces trois tendances le climat montagnard, présent principalement en altitude dans les Alpes, les Pyrénées, mais aussi dans le Massif central, les Vosges, le Jura et la montagne corse.

La façade ouest

Depuis la Flandre maritime jusquau Pays Basque, la façade ouest est soumise au climat océanique. Le trait le plus marquant de cette zone est la faiblesse de lécart de température moyenne entre lhiver et lété, cet écart est compris entre 9°C (Îles du Finistère) et 14°C (La Rochelle), ce sont des valeurs remarquables pour la latitude quon ne retrouve nulle part ailleurs dans lhémisphère nord, sauf dans les Îles Britanniques mais à une latitude supérieure. Les hivers sont modérés et le gel y est de faible intensité, la température moyenne du mois le plus froid varie entre 4,5°C (côtes de la Manche Est et de la Mer du Nord) à près de 8°C (Ouessant et le Pays Basque) en passant par 7°C sur les côtes du Finistère ou 6°C à Saint Nazaire. Les étés sont tempérés, la température moyenne est comprise entre 16,8°C (Cherbourg, Rostrenen) et 20°C (Biarritz), du nord-ouest vers le sud. Les températures diurnes dépassent rarement les 32°C en plein été, sauf dans lintérieur du Sud-Ouest.

Toute la façade nord-ouest est régulièrement ventée. Le vent diminue à partir du sud de la Bretagne jusquau Pays Basque qui est beaucoup plus calme.

Il pleut toute lannée, bien que les précipitations atteignent leur maximum en automne ou en hiver, avec un rapport souvent du simple au double entre le mois le moins arrosé et le mois le plus humide. Si les quantités de pluie qui tombent sur la Bretagne et sur lAquitaine sont équivalentes sur lannée, leur répartition nest pas la même. En effet, plus on se dirige vers le sud, et plus le nombre de jours de pluie diminue. Les pluies sont généralement plus violentes et intenses dans le sud, principalement en été, sous forme dorages. Les côtes (ou plutôt les arrière-pays car le maximum de pluie se situe souvent à 15 ou 20 km de la mer plutôt que sur le littoral même) les plus arrosés (Biarritz 1510 mm/an, Quimper 1251 mm/an, Cherbourg 1097 mm/an) sont situés au pied de collines ou de montagnes (Pyrénées atlantiques, Massif Armoricain), tandis que les côtes plates (Abbeville 771 mm/an, La Rochelle 763 mm/an) ainsi que les régions sous abri du relief (Saint-Brieuc 737 mm/an) sont plus sèches. Lensoleillement annuel moyen varie de 1400 heures (Bretagne intérieure et du nord) à 2100 heures (Cap Ferret) en passant par 1588 heures à Dinard, 1592 heures au Touquet et 2055 heures à La Rochelle; il se réduit un peu aux abords des Pyrénées avec 1877 heures à Biarritz[1],[N 1].

Les grands bassins du nord et du centre

Depuis les Flandres jusquau Berry et depuis le Maine jusquà la Lorraine, loin de la mer et des montagnes, cette vaste région possède une unité climatique et météorologique remarquable, car le climat change très peu sur des centaines de kilomètres, encore adouci par lair océanique, ce climat est appelé parfois « parisien » du bassin éponyme. Plus on savance dans lintérieur du pays et moins linfluence de locéan se fait sentir : la rigueur des hivers saccentue vers lest, la moyenne de janvier va de 1,8°C à Nancy à 5,3°C à Laval en passant par 3,4°C à Lille et 3,9°C à Châteauroux; alors que les étés deviennent un peu plus chauds que dans le domaine précédent, se réchauffant du nord au sud, en juillet de 17,5°C (Nord-Pas-de-Calais) à 20°C (Châteauroux) Lamplitude annuelle saccroît tout en restant modérée, de 13,6°C à Nantes ou 13,9°C à Rouen elle passe à 17°C à Nancy.

Les précipitations sont fréquentes (au moins 120 jours par an) et plus uniformément réparties sur toute lannée que dans le type précédent, mais le maximum dautomne-hiver tend à se décaler vers lété qui tend à devenir la saison la plus arrosée quand on va vers lest surtout dans les parties les plus basses et plates, les collines exacerbant plutôt les pluies hivernales. Les plaines les plus basses (vallée de la Loire, centre du bassin parisien) sont peu arrosées (Chartres 598 mm/an, Reims 618 mm/an) tandis que les collines peuvent être nettement plus humides (Bar-Le-Duc 1038 mm/an).

Le vent est nettement plus faible en moyenne que sur la façade nord-ouest ce qui nexclut pas les coups de vent ponctuels.

Lensoleillement annuel augmente du nord au sud et est compris entre 1440 heures dans les Ardennes (Charleville Mézières) et 1835 heures dans le Berry (Châteauroux), en passant par 1605 h à Metz, 1617 h à Lille, 1628 h à Laval et 1763 h à Nevers.

La plaine du Sud-Ouest

Le climat du Sud-Ouest est, comme celui du Nord et du Centre, semi-océanique, mais plus chaud car plus au sud. On parle de climat océanique aquitain[2]. Les hivers restent plutôt doux (en janvier 5°C à Gourdon, 5,7°C à Bergerac, 5,8°C à Cognac, 6,4°C à Pau) avec des gelées qui peuvent toutefois être sévères. Sur la période 1971-2000, les minima absolus sont de -20°C à Montauban, -20,4°C à Albi. Les étés sont plus chauds que dans le type précédent (en juillet Gourdon 20,3°C, Cognac, 20,6°C, Dax et Bergerac 21,3°C, Albi 21,6°C) et orageux. Comme pour le domaine parisien, lamplitude saccroît quand on séloigne du littoral mais reste dans des limites raisonnables, de 14,5°C à Bordeaux à 16,4°C à Albi.

En automne et en hiver, le vent de sud à sud-ouest peut amener un temps sec et exceptionnellement chaud pour la saison, à cause de leffet de foehn au franchissement des Pyrénées par une masse dair doux en provenance dEspagne[1].

Les précipitations sont régulières toute lannée, mais contrairement au domaine «parisien», le minimum estival persiste le plus souvent y compris quand on va vers lest. On note aussi un maximum de printemps qui nexiste pas au nord, en particulier au pied des Pyrénées et du côté de la façade atlantique. Ces pluies sont modérées au centre du bassin (Montauban 747 mm/an) et saccroissent à lapproche des massifs (Pau 1132 mm/an, Brive 918 mm/an).

Lensoleillement moyen annuel est denviron 1950 heures par an. Il diminue quand on sapproche des Pyrénées-Atlantiques : Pau 1852 heures, Auch 1866 heures et augmente dans les Charentes : Cognac 1942 heures, et vers le sud-est et la Méditerranée : Gourdon 2054 heures et Albi 2077 heures[1].

Les vents sont plus modérés que dans les deux domaines précédents mais de fortes tempêtes restent possibles.

Les plaines abritées

Les vents douest océaniques doivent franchir un relief (Vosges, Morvan, Massif central) pour parvenir aux régions qui sétendent de lAlsace aux plaines de la Saône et à la moyenne vallée du Rhône, au Dauphiné et aux Limagnes auvergnates, ce qui a pour effet daccroître la continentalité non seulement par léloignement de la mer mais surtout par la situation dabri. De ce fait, cest le domaine lon note les plus fortes amplitudes annuelles en France, de 16,5°C à Clermont-Ferrand jusquà 19°C environ en région grenobloise. Toutefois, en comparant avec des pays de même latitude, on note que cest loin encore des valeurs dEurope centrale (25°C en Roumanie), dAmérique du Nord (32°C au Québec) ou dAsie (43°C en Chine du nord). On parle de climat semi-océanique dabri. Les hivers sont plus froids que dans les domaines climatiques précédents, la moyenne de janvier va de 1,6°C en Alsace (Strasbourg) à 3,5°C dans les Limagnes (Clermont-Ferrand) en passant par 2°C à Dijon, 2,2°C à Chambéry, 2,6°C à Macon et 3,2°C à Lyon. La température des étés est un peu plus élevée que celle des climats parisien et aquitain à la même latitude, la moyenne de juillet va de 19,3°C à Strasbourg jusquà 21,3°C à Lyon ou Grenoble[1].

Les précipitations tendent à se renforcer à la fin du printemps et au début de lété sous forme dorages et à diminuer en hiver (lhiver devient notamment plus sec que lété dans le cas du Lyonnais, de lAlsace et des Limagnes), avec une part neigeuse plus importante. A proximité des massifs abritants, le cumul annuel moyen de précipitations est souvent faible (parfois moins de 600 mm en Alsace ou dans les Limagnes, 744 mm à Dijon, plus élevé dans le Mâconnais et le Lyonnais avec 840 mm environ). Ces tendances sont toutefois moins nettes dans le cas des piémonts Dauphinois, Savoyards ou du Jura en raison de la proximité des massifs vers lest faisant barrage aux perturbations. Ces dernières régions connaissent de ce fait des précipitations assez élevées, partout supérieures à 950 mm, réparties de manière plus uniforme avec parfois même un minimum dété qui réapparaît.

Du fait de la disposition des massifs, les vents ont généralement une direction méridienne (nord ou sud) et du fait de labri des massifs avoisinants ils sont, en général, plus modérés que pour les autres types de climats français. Cette affirmation est à nuancer pour la moyenne vallée du Rhône, largement ouverte à chaque extrémité et qui connaît le mistral dès Valence. Leffet de föehn, caractéristique de ces régions, se produit lorsquun vent pluvieux franchit une crête ou un massif, après avoir libéré son humidité sur le côté «au vent», lair se réchauffe et sassèche rapidement en redescendant le versant sous le vent si bien quil est beaucoup plus chaud et sec quauparavant en retrouvant son altitude dorigine. Ce vent amène des élévations de température spectaculaires.

Lensoleillement dhiver est parfois assez faible dans ces régions en raison des ciels bas persistants et des brouillards tenaces favorisés par les inversions thermiques et par lhumidité apporté par la proximité des grands cours deau (Rhin, Rhône ou Saône): en décembre on relève environ 30 heures de soleil à Strasbourg et 50 heures à Dijon ou dans le Lyonnais. A Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, plus loin des grandes étendues deau, cest notablement moins gris avec 69 heures relevées en décembre. Lensoleillement annuel est plus élevé au sud quau nord, souvent en raison dun ensoleillement estival plus important (lAlsace restant plus souvent soumise aux flux douest nuageux en été alors que dans le sud du domaine ce flux est moins constant). En juillet on passe de 224 heures à Strasbourg à 246 heures à Clermont-Ferrand et à 275 heures à Lyon. Annuellement, on relève 1632 heures annuelles à Strasbourg, 1889 heures à Lons Le Saunier, 1898 heures à Clermont-Ferrand, 1932 heures à Lyon-Bron, 2006 heures à Saint-Etienne Bouthéon et 2020 heures à Grenoble Saint-Geoirs [1].

Le bassin méditerranéen

La transition entre les climats semi-océaniques et les régions méditerranéennes se fait progressivement dans la moyenne vallée du Rhône entre Tain-lhermitage et Pierrelatte. On considère généralement que linfluence méditerranéenne commence à être réellement significative à la latitude de Montélimar. Cette partie de la vallée du Rhône est un espace daffrontement entre les masses dair chaudes du sud et les vagues de froids qui peuvent atteindre sans peine la Provence en hiver. Avec le bassin aquitain, la limite est beaucoup plus brutale, et se situe vers Carcassonne. Ailleurs, le domaine méditerranéen est plutôt nettement délimité par le versant sud ou est des massifs montagneux, Pyrénées, Massif Central et Alpes.

Le bassin méditerranéen proprement dit est soumis à un climat dinfluence méditerranéenne. Ce climat peut être qualifié de méditerranéen « vrai », type Cs de Trewartha ou Csa de Köppen sur le littoral. Bien que ce soit un climat «maritime», on ne peut pas le qualifier docéanique, lamplitude annuelle restant comprise entre 14°C à Ajaccio et 17°C à Marseille. Ces valeurs sont plutôt comparables à celles des climats semi-océaniques, malgré la latitude souvent plus basse. Les hivers sont toutefois un peu plus doux que ceux de la façade ouest : la température moyenne de janvier va de 7,1°C à Marseille à 9,5°C à Bastia, le nombre de jours de gel annuel est de 1,3 à Nice et de 25,8 à Montpellier, à quelques km du littoral. Selon les secteurs, exposés aux vents (basse vallée du Rhône) ou protégés (Côte dAzur), les hivers comportent des épisodes froids plus ou moins fréquents[1]. Les étés sont par définition chauds et secs ; la température moyenne de juillet va de 22,2°C à Ajaccio à 24,1 à Marseille. Le minimum de pluie en été est accusé avec en juillet, 13 mm à Marseille, 14 mm à Bastia, 20 mm à Montpellier.

Dans lintérieur des terres, ces conditions saltèrent quelque peu et souvent le climat ne répond plus complètement au type méditerranéen défini par les climatologues (on est plutôt en présence du Cfa de Köppen), les températures sont un plus contrastées, avec des hivers plus froids : en janvier 4,3°C à Saint-Auban et 5,6°C à Carpentras , avec un nombre de jours de gelée qui peut être important (45,6 jours de gel/an au Luc encore proche de la mer et jusquà 58,5 à Saint Auban, davantage quà Macon qui ne connaît que 54 jours de gel/an) et des étés plus chauds (température maximale moyenne de juillet de 30,9°C au Luc), mais des minimales plus fraîches que sur le littoral et plus orageux. Nous avons des écarts entre lhiver et lété allant jusquà 18°c (Carpentras), équivalents à ceux du domaine semi-océanique dabri. Les orages dété deviennent plus fréquents et le minimum pluviométrique estival devient moins net avec, en juillet, 30 mm à Carpentras, 39 mm à Aubenas et 42 mm à Saint-Auban.

Mais le caractère le plus marquant de cette zone climatique, cest lensoleillement qui est très élevé : en limite du climat méditerranéen, en moyenne 2300-2400 heures annuelles à Montélimar jusquà 2800 heures par an à Marseille. Les régions méditerranéennes sont peu affectées par les perturbations atlantiques, et les nuages bas et les brouillards y sont rares (on les appelle entrées maritimes lorsque ces ciels bas proviennent de la mer). Les vents dominants sont le Mistral (surtout en Provence) et la Tramontane (surtout en Languedoc) dont la puissance provient de leffet de canalisation des massifs environnants (Alpes, Pyrénées et Massif central). Généralement, ces vents assèchent lair et dégagent le ciel, leur intensité très variable selon les lieux, dépend beaucoup de leffet dabri ou daccélération aux massifs voisins[1].

Autre trait caractéristique, ce sont les précipitations qui sont moins régulières que sous les autres climats de France, dune saison à lautre et dune année à lautre. Le nombre de jours de pluie est réduit, dans tout le bassin méditerranéen, il pleut moins de 80 jours par an (jours la quantité de pluie est supérieure à 1 mm), ce nombre est compris entre 105 et 160 jours dans les autres climats français avec des cumuls qui sont équivalents. Les pluies tombent de lautomne au printemps, et lété est sec avec quelques orages surtout dans lintérieur des terres. De la fin de lété au début de lhiver, des épisodes de précipitations très intenses, parfois appelés épisodes cévenols, peuvent survenir, causant des crues soudaines particulièrement dangereuses. Plus que sous les autres types de climats français, des mois de précipitations peuvent sabattre en quelques jours causant alors des dégâts importants.

Les massifs montagneux

Les massifs montagneux français sont soumis à un climat montagnard, qui peut être très différent selon le massif, laltitude et lexposition. Avec laltitude, la température diminue et pour les versants exposés aux vents pluvieux, les précipitations augmentent. Dans les petits massifs et les contreforts externes des grands massifs, le climat montagnard correspond au climat de la plaine voisine modifié par laltitude. la température moyenne hivernale est inférieure à 0 °C comme à Chamonix (1042 m) avec2,3°C en moyenne de janvier, la neige tombe régulièrement et tient plus longtemps en hiver. Les étés restent frais, comme au mont Aigoual (1567 m) avec 13,1°C en moyenne de juillet

Les records de basse température sont généralement enregistrés dans les zones déprimées daltitude lair froid à tendance à stagner et à se renforcer, parfois sur plusieurs jours lors des épisodes anticycloniques dhiver. Dautres facteurs interviennent comme laltitude proprement dite, la continentalité (zones abritées des flux plus doux apportés par le vent). Cest dans cette configuration qua été enregistrée le «record officiel» de froid français, denviron -37 °C dans le Jura à 1 000 m daltitude seulement. Mais la haute montagne nest pas entièrement couverte par le réseau de stations de Météo-France, notamment les régions daltitude peu accessibles.

Outre la baisse des températures en altitude, la montagne présente bien des particularités:

La diminution de la température avec laltitude nest pas uniforme selon la saison, elle est plus marquée au printemps et en été quen automne et en hiver ce qui fait que lamplitude annuelle tend à être plus faible en altitude que dans les plaines environnantes.

Le rythme de lensoleillement est différent, en hiver par temps anticyclonique, les massifs surplombent généralement la couche dinversion, ils sont alors ensoleillés et relativement doux tandis que la plaine reste dans le froid et la grisaille. En été, les cumulus sont plus nombreux près des sommets, les massifs connaissent un temps nuageux avec des orages en fin daprès-midi alors que le temps reste bien ensoleillé en plaine. La montagne tend à être plus ensoleillée que la plaine en hiver, en été cest linverse.

Cest en montagne que la notion de topoclimat prend toute son importance : la différence dexposition au soleil entre un adret et un ubac crée des variations densoleillement de température importantes sur quelques centaines de mètres. Le vent peut être fortement accéléré lorsque sa direction est parallèle à une vallée, alors quune crête perpendiculaire au vent protège complètement la zone sous le vent. Sur quelques kilomètres, à altitude égale, le climat peut donc varier sensiblement selon lexposition et aussi selon lorientation des massifs ou des vallées par rapport aux vents dominants.

Un des effets principaux des montagnes est de séparer les zones climatiques : plus elles sont hautes et plus la masse dair est arrêtée ou modifiée par leur franchissement ou leur contournement. Les obstacles aux masses dair océaniques que sont le Massif central, les Alpes et les Pyrénées expliquent en partie pourquoi les régions méditerranéennes et les vallées abritées connaissent un climat si différent du reste de la France.

Lensoleillement des régions montagneuses est difficile à évaluer en raison du manque de stations et de la multitude de topoclimats.

La France doutre-mer

La France doutre-mer avec ses territoires extrêmement dispersés connaît différents climats très variés.

Saint-Pierre-et-Miquelon

A lest de limportante masse continentale de lAmérique du Nord, le climat est fortement influencé par celle-ci. Les vents du quadrant ouest dominants issus du continent arrivent en contact avec lOcéan et provoquant un contraste de température souvent important. En hiver, ces vents sont très froids et viennent à la rencontre de masses dair océaniques plus douces, il y a création ou activation de vigoureuses perturbations génératrices dintenses chutes neige et de fortes sautes de températures. En été, le flux est un peu différent : des masses dair continentales chaudes et parfois humides issues du Golfe du Mexique remontées via le continent américain entrent en contact avec les eaux océaniques qui restent froides (descente deau polaire froide également appelée « courant du Labrador ») et occasionnent souvent des brouillards épais et tenaces. Lair est stabilisé par leau froide et les pluies sont plus faibles en cette saison. Nous sommes en présence dun climat semi-continental aux hivers assez froids (température moyenne de -3,5°C à Saint Pierre en février) mais cependant adoucis par rapport à ce qui existe à lintérieur du continent américain et détés restant très frais (15,5°C à Saint Pierre en août plus frais quen métropole à la même latitude) à cause de la présence deau océanique froide. Au cœur de laffrontement de masses dair aux caractéristiques très différentes, les pluies sont abondantes ( 1312 mm par an à Saint-Pierre) avec un maximum hivernal.

Les Antilles, La Réunion, La Nouvelle-Calédonie, Polynésie française

Ces îles, dont la latitude va un peu au delà des Tropiques (Rapa 27°37' S) et à moins dune dizaine de degrés vers léquateur (Hiva-Oa 9°49' S), sont situées dans le flux de lalizé qui souffle régulièrement à ces latitudes. Les pluies sont principalement provoquées par les perturbations de lalizé, ces perturbations sont modérées durant la saison sèche qui correspond à lhiver des latitudes plus hautes et nettement plus fréquentes et abondantes durant la période de lannée correspondant à lété et surtout à lautomne, conséquence de la température de locéan qui est plus élevée à cette période et de linstabilité croissante due à la proximité de la ZCIT (Zone de Convergence Inter Tropicale) qui remonte en latitude dans lhémisphère dété. On note une nette opposition entre le versant « au vent » exposé au flux de lalizé copieusement arrosé, entre 1500 et 2500 mm de pluie annuelles, (jusquà 4634 mm annuels à la Plaine des Palmistes à La Réunion à 1032 m daltitude) et le versant sous le vent (980 mm annuels à Koumac en Nouvelle Calédonie) beaucoup plus sec voire aride en certains endroits. Les mois les moins arrosés ont entre 30 et 90 mm (la saison sèche est relative), les plus arrosés ont entre 200 et 400 mm.

Du fait de lenvironnement océanique et de la latitude assez basse, les moyennes annuelles sont élevées (Ile des Pins 22,5°C, Saint Denis 24°C, Le Lamentin 26,2°C) et les différences de températures sont peu marquées dans ces régions. Différences peu marquées dun jour à lautre et dune saison à lautre, lamplitude annuelle augmente un peu lorsquon séloigne de léquateur, elle est comprise entre 1,9°C à Hiva-Oa à 6,3°C à Rapa plus éloignée de léquateur en passant par 3,1°C à Pointe à Pitre. Les différences entre les saisons sont beaucoup plus dues aux différences de pluviométrie que de température.

Outre la recrudescence des pluies en fin dété/automne, ces îles sont à cette saison, exposées aux cyclones tropicaux dévastateurs tant par les quantités de pluies déversées en quelques heures que par les vents tempétueux qui y sont associés.

Guyane

La Guyane, proche de léquateur connaît à la fois des températures élevés toute lannée (moyenne annuelle 26,3°C à Cayenne et 26,5°C à Saint-Laurent) avec une très faible différence dun mois à lautre (moins de 2°C décart entre le mois le moins chaud et le plus chaud à Cayenne et à Saint-Laurent) et des pluies très abondantes (3674 mm annuels à Cayenne, 2595 mm annuels à Saint-Laurent) réparties sur presque tous les mois de lannée. À Cayenne, seuls les mois de septembre et octobre ont moins de 150 mm de pluie, respectivement 75 et 80 mm et certains ont une pluviométrie voisine de 500 mm (mai ou juin). À Saint-Laurent, au régime plus uniforme, tous les mois ont plus de 100 mm, septembre et octobre sont les moins pluvieux et sont les deux seuls mois totalisant moins de 150 mm et les mois les plus humides totalisent 400 mm environ. Baignant en permanence dans lair équatorial, avec des saisons peu marquées, les records de température sont peu accentués 17,5°C et 36,4°C à Saint-Laurent. Proche de léquateur, la Guyane nest pas visitée par les cyclones.

Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam

La latitude de ces îles fait quelles sont en permanence balayées par le flux douest intense de lhémisphère sud. Cependant, relativement loin du pôle (entre 37°S et 39°S), leur climat nest pas trop froid avec une moyenne annuelle de 14,1°C à Nouvelle-Amsterdam. Baignées par un immense océan, aux eaux brassées par les perturbations, ces régions connaissent une amplitude entre lhiver et lété assez réduite, le climat est venteux avec un été tempéré (17,6 °C en moyenne de février à Saint-Martin-de-Viviès à Nouvelle-Amsterdam) pour la latitude et un hiver doux (11,5°C de moyenne daoût à Nouvelle-Amsterdam). Le gel y est inconnu. Concernées par de vigoureuses et régulières perturbations, ces îles ont des pluies abondantes (1100 mm/an environ) réparties sur toute lannée avec cependant une nette recrudescence en automne et début dhiver (davril à août), lété (de novembre à mars) étant plus calme et moins arrosé du fait de la remontée en latitude de lanticyclone tropical. Les extrêmes sont 72 mm en février et 119 mm en juin.

Crozet et Kerguelen

Comme les précédentes, ces îles sont en permanence balayées par le flux douest circumpolaire très intense dans limmense océan de lhémisphère sud, cependant, plus proches du pôle, leur climat est encore plus venté et nettement plus froid. Bien alimentées en air polaire par le continent antarctique très froid, les perturbations sont vigoureuses et fréquentes, elles sont venteuses et sans beaucoup de répit dune saison à lautre, elles engendrent des pluies également réparties sur toute lannée, modérément abondantes à Port-aux-Français (800 mm / an) en situation abritée sur la côte est, beaucoup plus intenses sur la côte ouest. Du fait de lenvironnement encore plus agité que dans le domaine précédent, ces régions connaissent une amplitude entre lhiver et lété très réduite pour la latitude, de lordre de 6°C (entre 8°C et 45°C dans lhémisphère nord aux mêmes latitudes). Si on met à part le vent, lhiver est relativement doux, avec une température moyenne de 2,2°C en août à Port-aux-Français, lété est très frais avec 8,3°C de moyenne en février à Port-aux-Français, polaire déjà malgré la latitude (entre 46°S et 49°S). Il peut geler quasiment tous les mois à Kerguelen et 10 mois sur 12 à Crozet, cependant les records (de froid ou de chaleur) ne sont pas très marqués (extrêmes absolus -8,6°C et 25,8°C à Port-aux-Français).

Terre Adélie

Secteur étroit de lénorme masse glaciaire Antarctique, la Terre Adélie possède un climat polaire extrême, au sein du continent le plus froid du globe, avec une température moyenne hivernale très basse (-16,5°C en juillet à Dumont dUrville relativement moins froid car en bordure de mer mais qui peut approcher -70°C au cœur du continent) et une température moyenne estivale toujours négative même en bordure de côte (-0,8°C en janvier à Dumont dUrville mais de lordre de -20/-30°c à lintérieur). En hiver, un refroidissement intense est provoqué par la nuit permanente conjuguée avec une masse continentale relativement isolée des redoux par le vigoureux flux douest qui sévit aux latitudes moyennes de lhémisphère sud. En été, lensoleillement alors permanent ne parvient pas à réchauffer vraiment ces régions du fait de linertie thermique de lénorme masse glaciaire, de lenneigement qui persiste avec un albédo élevé et enfin de la masse océanique qui entoure ce continent et qui reste bien froide. Cest le domaine du vent catabatique très violent qui souffle de lintérieur du continent vers la côte, provoqué par la descente de lair glacé qui se forme sur le sommet du plateau Antarctique (plus de 3000 m) vers le niveau de la mer. Par compression adiabatique, cet air se « réchauffe » cependant beaucoup durant ce trajet et arrive à locéan beaucoup moins froid quil était à lintérieur du continent (record de froid à -37°C à Dumont dUrville, ce qui est « doux » par rapport aux -90°C parfois atteints en hiver au cœur de lAntarctique). Le vent est aussi provoqué par les perturbations qui circulent en bordure du continent. Les précipitations, non mesurées, sont estimées assez faibles dans cet environnement glacé en permanence, le froid ne leur étant pas propice.

Données climatiques de quelques villes

Données climatiques de quelques villes de France
Température moyenne en janvier Température moyenne en juillet Précipitations, en millimètres par an Ensoleillement, en heures par an Neige, en jours par an
Ajaccio 8,8 22,2 639 2 726 2
Bordeaux 6,4 20,8 984 1 992 4
Bourg-Saint-Maurice 0,6 18,6 985 1 957 55
Brest 6,6 16,6 1 144 1 492 7
Lille 3,4 17,9 723 1 617 19
Lyon 3,2 21,3 843 1 932 20
Millau 3,0 19,3 779 2 121 31
Nice 9,1 23,1 803 2 668 1
Paris 4,7 20,0 650 1 630 12
Strasbourg 1,6 19,5 631 1 633 30
Toulouse 5,8 21,6 669 2 010 7
Fort-de-France (Martinique) 25,1 27,5 2 047 N.C. N.C.
Papeete (Polynésie française) 27,2 25,0 1 690 N.C. N.C.
Saint-Denis (Réunion) 26,5 21,5 1 689 N.C. N.C.
Sources : "Statistiques climatiques de la France 1971-2000" publiées par Météo France.

Notes et références

Notes

  1. Les données chiffrées sont tirées des «Statistiques climatiques de la France». Pour la température et la pluviométrie, elles portent sur la période 1971-2000, celles concernant lensoleillement portent sur la période 1991-2000.

Références

  1. a, b, c, d, e, f et g Météo-France 2009
  2. Bulletin du Centre détudes et de recherche scientifiques, Volume 11, aperçu en ligne


Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Météo-France, Statistiques climatiques de la France 1971-2000, Direction de la Climatologie, 2009, 287 p. (ISBN 2110987189) 



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