- Château de Vallery
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Château de Vallery
Vue générale du domaine au XVIe siècle.Période ou style Architecture Renaissance Type Palais Début construction 1548 Propriétaire initial Jacques d'Albon de Saint-André Destination initiale Résidence Propriétaire actuel société privée Destination actuelle Lieu de réception Protection Monument historique (1946)[1] Coordonnées Pays France Région Bourgogne Département Yonne Commune française Vallery modifier Le château de Vallery, de style Renaissance, est situé en Bourgogne dans le département français de l'Yonne sur la commune de Vallery. Ce château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 12 juillet 1946[2].
Sommaire
Histoire
Sur l'emplacement d'un château fort du XIIIe siècle édifié par les seigneurs de Vallery dont subsiste une enceinte, il fut construit à partir de 1548 pour le maréchal de Saint-André qui en avait acquis les terres le 16 avril de la même année.
Son élévation fut confiée à Pierre Lescot et le chantier fut rapidement mené car le palais était déjà bien avancé en 1550, date à laquelle le roi Henri II et sa cour y séjournèrent. De somptueuses fêtes y furent données à cette occasion comme à celles d'autres passages du roi et de hauts personnages du moment.
Deux ans après la mort du maréchal de Saint-André, survenue en 1562, sa veuve Marguerite de Lustrac donna la propriété à Louis de Bourbon, prince de Condé[3]. Le château resta dans la maison de Condé près de deux siècles. Cette terre de Vallery reçut les sépultures de plusieurs princes et princesses de Condé. Pour les accueillir, un magnifique mausolée en marbre, réalisé en 1646 par le sculpteur Gilles Guérin, fut érigé dans la chapelle du château en l'honneur d'Henri II de Bourbon-Condé, père du Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé.
En 1740, Elisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé céda la propriété à Jacques Cordier de Launay, seigneur de La Verrière. Sa petite fille, Renée-Pélagie Cordier de Launay de Montreuil, épouse du marquis de Sade, y habita un temps avec son célèbre mari. La famille De Launay vendit le château en 1821 au général Louis-Marie Lévesque de la Ferrière, Comte d'Empire, Pair de France, enterré en 1834 à Vallery dont il avait été le maire.
En 1682, l'aile sud avait été démolie et des transformations apportées progressivement aux bâtiments durant le XVIIIe siècle. Mais dès le début du XIXe siècle, des modifications, plus que hasardeuses, accélérèrent la longue dégradation du château. Charles-Michel Cordier démolit la partie nord de l'aile ouest, dérasa la galerie, détruisit le dernier étage carré et les combles du pavillon d'angle. Il rétablit des toits plus bas et compléta les façades par des pastiches. De nombreuses réfections des intérieurs, dont le cloisonnement de la galerie, intervinrent encore dans la seconde moitié de ce siècle.
Le XXe siècle laissa le château se détériorer dans l'ombre de son passé illustre. Depuis 1989, il sert à l'organisation de fêtes de mariages par une société privée.
Architecture
La construction était de fort belle facture à tel point que Jacques Androuet du Cerceau la compare à celle du Louvre de l'époque dans son ouvrage Les plus excellents bastiments de France, tout en précisant que les matériaux utilisés diffèrent complètement, ainsi que sa conception, mais que la beauté de l'œuvre les réunit.
Suivant la description faite par cet architecte, l'ensemble était principalement composé de deux corps d'hôtel avec un pavillon faisant l'angle (à l'image de celui du Louvre sous Henri II), le tout érigé à la mode antique de l'époque. Les murs étaient faits de pierres blanches et de briques, tant dehors qu'à l'intérieur, décorés de moulures et autres enrichissements. Du marbre polychrome rouge et noir ornait également les façades.
Parc et jardins
Le jardin d'agrément est daté du XVIe siècle. L'enceinte médiévale fermait la propriété qui était entourée partiellement d'un parc clos planté de vignes issues de cépages variés. Le jardin régulier formé de seize carrés encadrant un bassin rectangulaire créé par Pierre Lescot pour le maréchal de Saint-André reste un rare cas de jardin à la Renaissance. La galerie de vingt-neuf arceaux reliant deux pavillons a disparu mais l'aulnaie avec son bassin et son canal est conservée.
Le portique et le pavillon de jardin, la digue, le verger, le jardin potager, le bassin et canal d'irrigation ont été classés monument historique le 12 juillet 1946[4]
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Partie existante en 2008[1]
Description par Androuet du Cerceau
Ce lieu de Vallery, seigneurie ainsi nommée, était autrefois un vieil château que feu le seigneur maréchal de Saint-André a enrichi et augmenté de son temps, de tout ce qui y a été fait de neuf, comme de présent apparaît. Le logis est élevé sur un tertre, au-dessus du bourg. Or fait icelui seigneur abattre une partie dudit vieil bâtiment et en la place, lever deux corps d’hôtel avec un pavillon au coin de très belle ordonnance et suivant l’art antique, le parement desquels, tant dedans que dehors, sont de pierre et brique, à savoir les croisées, encoignures, moulures, portes, et enrichissemens de pierre blanche et le reste brique, l’un et l’autre autant bien assis et paré qu’il est possible de faire. Ce pavillon a été suivi en partie sur celui du Louvre, non pas que ce soit la même ordonnance, ni aux enrichissemens, ni aux commodités, mais pour ce que il n’y a rien que beau et bon. Pour le regard des aisances du dedans, vous les pouvez connaître par les plans, tant du premier que second étage, que je vous en ai dessiné. Et quant au reste du vieil château, avec partie du clos d’icelui, cela sert aujourd’hui de basse-cour. Le lieu est accompagné d’un parc, d’assez bonne grandeur, (ainsi qu’il se voit par le toisage des mesures du plan) clos et bien fermé. Joignant icelui est un autre clos, pareillement fermé, contenant dix-sept arpents, où sont de [f. 6v°] toutes sortes de plans de vignes, tant d’Orléans, Coucy, Beaune, Muscat, Anjou que tous autres des plus exquis. Outre ce, y a un grand jardin, distant quelque peu du logis, du côté de midi, fermé en parement par dedans d’arcs de brique, à l’occident duquel est une galerie qui contient vingt-neuf arceaux et au bout de chacun côté d’icelle, un pavillon d’assez belle monstre et suffisante commodité. À l’opposite de cette galerie, outre le jardin, est une chaussée faisant séparation d’icelui et d’un étang. Cette maison, depuis la mort dudit seigneur maréchal, advint à feu monsieur le prince de Condé et la tiennent pour le jourd’hui ses hoirs. Elle est distante de Fontainebleau de V lieues et de Sens, IIII lieues et demie, ayant Fontainebleau pour septentrion et Sens pour midi. Devers le septentrion, se voient plusieurs sortes d’arbres plantés à la ligne, ensemble un grand commencement de clôture fait du vivant dudit feu seigneur maréchal qui, par son décès, est demeuré imparfait. Au reste, ce lieu est accompli de plusieurs singularités, comme Heronnerie, et telles autres choses qui pourraient y être requises[5].
Bibliographie
- Jacques Androuet du Cerceau, Jacques, Premier volume des plus excellents bastiments de France, Paris, 1576-1579 (via le Centre d'études supérieures de la Renaissance, Université de Tours)
- Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1912, pp.198-202
- Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, 1922, pp.21-23 et p.295
- Pierre du Coulombier, L'énigme de Vallery, Humanisme et Renaissance, 1937, pp.7-15
- René Planchenault, Le château de Vallery, Bulletin monumental, 1963
- Josiane Sartre, Châteaux brique et pierre en France, Nouvelles éditions latines, 1981
Notes et références
- Notice no PA00113922, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consulté le 7 octobre 2009
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00113922 » sur www.culture.gouv.fr.
- E. Maillot, « Les guerres de religion à Noyers et dans les environs », dans Bulletin de la Société d'Études d'Avallon, Années 1890 à 1893
- Notice no IA89000347, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Centre d'Études Supérieures de la Renaissance, Université François-Rabelais, Tours - UMR 6576 du CNRS
Catégories :- Monument historique classé en 1946
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