Château de Chanteloup

Château de Chanteloup
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Château de Chanteloup
Image illustrative de l'article Château de Chanteloup
Façade au nord
Période ou style Classique
Type château
Début construction 1760
Propriétaire initial Étienne François de Choiseul
Destination initiale Maison de plaisance
Protection  Classé MH (1996)
Coordonnées 47° 23′ 28″ N 0° 58′ 13″ E / 47.3911, 0.970247° 23′ 28″ Nord
       0° 58′ 13″ Est
/ 47.3911, 0.9702
  [1]
Pays Drapeau de France France
Anciennes provinces de France Touraine
Région Centre
Département Indre-et-Loire
Commune française Amboise

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Château de Chanteloup

Le château de Chanteloup se situait en Touraine, à proximité d'Amboise. Célèbre pour avoir appartenu au duc de Choiseul qui s'y retira pendant sa disgrâce, il a été entièrement détruit au XIXe siècle.

Il n'en reste qu'une spectaculaire et célèbre fabrique de jardin : « La Pagode ».

Après plusieurs protections successives (première inscription en 1937), il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 février 1996[2]. Ce classement comprenant le pavillon ouest, le pavillon est et leurs grilles, la maison du jardinier, le pavillon du concierge et la pagode. Sont inscrits au titre des Monuments historiques la sucrerie, la terrasse et le jardin.

Sommaire

Le château

Le château fut élevé en 1715 par Jean d’Aubigny et Robert de Cotte, pour le compte de la Princesse des Ursins, mais il fut considérablement étendu et transformé à partir de 1760 pour Étienne François de Choiseul (1719-1785), qui joua, à la cour de Louis XV, le rôle de principal ministre de l'État entre 1758 et 1770.

Disgrâcié en 1770 pour avoir déplu à Madame du Barry, il se retire à Chanteloup jusqu'à la mort du Roi en 1774 et y reçoit des visiteurs venus de toute l'Europe, tenant une véritable cour et donnant de fastueuses réceptions.

Grâce à lui, le château de Chanteloup devient une magnifique résidence de campagne, entourée de beaux jardins, qu'on n'hésite pas à comparer à Versailles.

Les travaux, effectués sous la direction de l'architecte du duc de Choiseul, Louis-Denis Le Camus, commencent en 1760 et se terminent avec la construction de la Pagode (V. ci-dessous).

Le Camus construit deux longues ailes ornées de colonnades et terminées l'une par une chapelle et l'autre par un « pavillon des Bains ».

Il procède également à des aménagements intérieurs, dessine de nouveaux parterres et édifie de vastes communs.

Après la mort de Choiseul en 1785, sa veuve cède le domaine au duc de Penthièvre, beau-père de la princesse de Lamballe.

Sous la Révolution, il est saisi en 1794 et vidé de son mobilier (en partie transféré au musée de Tours), puis vendu aux enchères en 1802 à Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), chimiste et ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier.

Celui-ci cultive des betteraves dans le parc pour produire du sucre mais, à la suite de la faillite de son fils, le vicomte Chaptal de Chanteloup, le domaine est mis en vente en 1823.

N’ayant pas trouvé preneur, il est vendu à un démolisseur appartenant à la sinistre Bande noire, sorte d'association de « liquidateurs » sans scrupules de grands domaines fonciers qu'ils n'hésitaient pas à dépecer pour en vendre les matériaux, et sous les directives du banquier Enfantin, principal créancier du fils Chaptal.

Le château fut entièrement détruit, sauf la Pagode, acquise par le duc Louis-Philippe d'Orléans ; il n'en reste aujourd'hui que le pavillon dit du Concierge et deux pavillons de l'avant-cour, encadrant la grille, visibles sur le tableau reproduit ci-contre.

La mairie d'Amboise conserve un grand plan aquarellé encadré intitulé Environs de Chanteloup, où figure au centre le domaine.

La Pagode

La Pagode

La Pagode de Chanteloup s'élève à la lisière de la forêt d'Amboise, au bord d'une vaste pièce d'eau demi-circulaire qui se prolongeait au Sud par un grand canal aujourd'hui engazonné et formant un boulingrin.

Située au Sud du château au sommet d'une colline, elle formait le point de rencontre de huit longues avenues tracées dans la forêt d'Amboise.

Elle fut construite entre 1775 et 1778, à la demande du duc de Choiseul, par Le Camus, véritable temple dédié à l'Amitié, comme un tribut élevé à la fidélité de ceux qui, bravant le Roi, venaient le visiter à Chanteloup durant sa disgrâce.

Au premier étage, Choiseul aurait fait graver les noms de ses visiteurs sur des tables de marbre blanc, ensuite retournées face contre le mur aux dires du colonel Thornton, touriste anglais en 1802, et de l'architecte Fontaine, chargé en 1823 par le duc Louis-Philippe d'Orléans d'examiner la pagode foudroyée ; en 1935, le résultat d'une éventuelle remise en place de ces tables fut jugé aléatoire par René-Edouard André, propriétaire du domaine.

Cette construction, et l'aménagement d'un grand « miroir d'eau » en demie-lune terminé par un grand canal dans laquelle elle se reflète, achevèrent la transformation des jardins de Chanteloup ; elle fut destinée à des fêtes nocturnes.

Devant l'absence de sources et les difficultés de recueillir des eaux de ruissellement, Choiseul fit venir de Valenciennes l'ingénieur Laurent, créateur des canaux du Nord, qui, afin d'amener les eaux de l'étang des Jumeaux, traça un canal à travers la forêt sur treize kilomètres, qui fut détruit à la Révolution pour récupérer le plomb du réseau des canalisations...

Les pierres « dures, dorées, d'une magnifique patine » utilisées pour édifier la Pagode proviendraient de l'un des châteaux de Louise Marie Adélaïde de Bourbon, femme de Louis Philippe d'Orléans (1747-1793) (Philippe Égalité), la Bourdaisière, à Montlouis, détruit en partie suite à un caprice de Choiseul (ce château a été reconstruit sous la Terreur par Armand Joseph Dubernad).

Haute de 44 mètres, la Pagode comporte six étages, en retrait les uns sur les autres (principe de la longue-vue), qui reposent sur un péristyle circulaire de seize colonnes et seize piliers.

La silhouette générale évoque ces « chinoiseries » de fantaisie en vogue au XVIIIe siècle, comme celle de Kew, près de Londres, édifiée par William Chambers pour la princesse de Galles - lourde construction cylindrique en briques reposant sur un énorme soubassement - d'où le nom de « Pagode », mais la colonnade, les quatre balcons de ferronnerie et toute la décoration sont de pur style Louis XVI.

L'audace de l'architecte, qui a construit chaque étage « en coupole » est d'avoir coupé chacune d'elles, supportant les étages, par l'escalier intérieur de 142 marches qui monte jusqu'au sommet.

Il semble que sa structure ne doive rien au hasard : elle a été construite au point de convergence de sept allées forestières longues de trois lieues chacune, elle compte sept niveaux, sa base compte seize (1+6=7) colonnes et piliers, l'escalier d'entrée à sept marches, elle est surmontée d'un globe doré symbolisant le soleil et la pièce d'eau à ses pieds a la forme d'une demie-lune.

Sans qu'on puisse l'affirmer, il faut peut-être y voir un symbolisme maçonnique, très en vogue à l'époque[3] .

La Pagode a été restaurée en 1908-1910 sous la direction de l'architecte et ingénieur René Édouard André, fils du célèbre botaniste, architecte et paysagiste Édouard André (1840-1911) auteur de L'art des Jardins, traité général de la composition des parcs et jardins (Paris, Masson, 1879), et appartient à ses descendants.

Chanteloup pagodepavillon20100223.JPG

Les "anciens jardins de Chanteloup : parties comprenant des parties architecturées (...) le site en terrasse de la pagode (..), le pavillon dit du Concierge ; une partie du parc boisé entourant l'ancien grand canal" ont été inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques les 30 mai et 11 juillet 1994.

Le pavillon du Concierge, construit à l’entrée de l’esplanade de la Pagode, abrite aujourd'hui une exposition de reproductions de plans, tableaux qui permettent de se faire une idée de la splendeur passée du domaine.

Éléments du décor sculpté identifiés dans la région :

  • deux grands vases en marbre de forme dite "Médicis" godronnés ornent l'esplanade - côté ville - du pont Wilson à Tours ;
  • une paire de sphinges encadrent l'allée d'honneur du château de Chenonceau ;
  • deux hautes colonnes de pierre dans le parc boisé du château de Valmer à Chançay (37).

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00097507 » sur www.culture.gouv.fr.
  3. La France mystérieuse, Sélection du Reader's Digest, 2001, p. 154

Voir aussi

Bibliographie

  • René-Edouard André, Document inédits sur l'histoire du château et des jardins de Chanteloup, texte de sa communication à la Société de l'Histoire de l'Art Français, bulletin, 1er fascicule (Librairie Armand Colin, 1935, p.21-39, ill. de photographies et de plans, dont celui gravé par Le Rouge en 1775, et un plan colorié inédit)
  • « La pagode de Chanteloup, Amboise », in Caroline Holmes, Folies et fantaisies architecturales d'Europe (photographies de Nic Barlow, introduction de Tim Knox, traduit de l'anglais par Odile Menegaux), Citadelles & Mazenod, Paris, 2008, p.124-125 (ISBN 978-2-85088-261-6)
  • Farid Abdelouahab (dir.) (préf. Jack Lang), Regards objectifs : Mieusement et Lesueur photographes à Blois, Paris, Somogy, 2000, 183 p. (ISBN 2-85056-436-2), p. 127.
    Photographie de Séraphin-Médéric Mieusement de la pagode de Chanteloup en 1865.
     

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