- Chemins de fer à voie étroite au Luxembourg
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Cet article traite de l'histoire et de l'utilisation des chemins de fer à voie étroite au Luxembourg.
Sommaire
Sociétés exploitantes
Après la création d'un réseau de chemin de fer à voie normale, dont les premières lignes sont inaugurées en 1859, naissent des projets de réseaux à voie étroite. Plusieurs sociétés d'exploitation sont créées à la fin du XIXe siècle ; le réseau est finalement constitué par celui des chemins de fer cantonaux, vicinaux et secondaires luxembourgeois qui fusionnent en 1934, donnant naissance aux Chemins de fer à voie étroite (CVE). Ce dernier réseau est incorporé à la Deutsche Reichsbahn durant l'occupation allemande. La société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL), créée en 1946, reprend l'exploitation dans le contexte difficile de l'après-guerre.
Les lignes
Luxembourg-Echternach
Une des lignes les plus connues, inaugurée en 1904, relie Luxembourg à Echternach et traverse le centre-ville de la capitale. Ce chemin de fer est surnommé Charly, d'après le prénom (Charles) d'un ministre des travaux publics de l'époque. Il dépend initialement de la Société des Chemins de Fer Secondaires, l'exploitation étant confiée, à partir de 1919, à la Société anonyme luxembourgeoise des chemins de fer et minières prince-Henri (jusqu'en 1934). La longueur de la ligne est approximativement de 46 kilomètres (la plus longue ligne à voie étroite du Luxembourg).
À la suite de travaux d'électrification, l'exploitation est fusionnée avec celle du tramway de Luxembourg-ville, entre la gare centrale et Dommeldange, à partir de 1928. Après la guerre, la traction vapeur est utilisée à nouveau sur la partie électrifiée, dans un contexte de pénurie importante de matériel. Les dernières circulations de trains de voyageurs ont lieu en juin 1954, des convois de marchandises circulant encore jusqu'au début de 1955. De nombreux vestiges des infrastructures de cette époque persistent encore aujourd'hui. Une grande partie de la plate-forme est réutilisée actuellement sous forme de piste cyclable, tout comme pour d'autres lignes.
Martelange-Noerdange
La deuxième ligne la plus longue (30 km) relie Martelange à Noerdange (chemins de fer cantonaux puis CVE puis CFL), à proximité de la frontière belge, entre 1890 et 1953. Ce chemin de fer est surnommé Jhangeli (surnom utilisé pour plusieurs lignes secondaires), d'après le prénom (Jean) d'un élu local, promoteur du chemin de fer. Le réseau belge SNCV desservait également Martelange mais sans connexion entre les deux gares. Le réseau est rapidement confronté à des difficultés financières. Des projets d'électrification sont élaborés à la fin des années 1920 mais sont abandonnés au cours de la crise économique des années 1930. Des projets de modernisation avec électrification concernent également d'autres lignes mais restent à l'état de projets...
À la fin de l'année 1952, quelques semaines avant la fermeture programmée de l'exploitation, un accident grave a lieu à Niederpallen, au sud de la ligne, un train entrant en collision avec un autobus. La dernière circulation d'un train de voyageurs a lieu en février 1953, des trains de marchandises circulant jusqu'à l'été 1953.
Un intéressant travail de restauration a été effectué à Niederpallen par une association créée en 1991. Une voiture voyageur et un wagon marchandise ont notamment été restaurés et sont présentés dans l'ancienne gare du village. Une locomotive ex-ARBED (Société de La Meuse, Liège, 1937), achetée en 1995, n'ayant jamais circulé sur cette ligne mais rappelant, après modifications, une locomotive d'origine du même constructeur (n°11, livrée en 1919) est également visible.
Luxembourg-Remich
L'exploitation sur la période la plus prolongée a lieu sur la ligne de Luxembourg à Remich (à partir de 1882). C'est sur cette ligne de 27 km, exploitée avant la fusion de 1934 par les Chemins de Fer Secondaires luxembourgeois (LSB puis CFS), qu'ont lieu les dernières circulations régulières en 1955. Cette ligne, implantée en grande partie le long de la chaussée, desservait la station thermale de Mondorf-les-Bains, par ailleurs terminus de la ligne internationale venant de Thionville et exploitée par la Société Générale des Chemins de Fer Économiques jusqu'en 1935. La dépose des voies est autorisée par un arrêté grand-ducal d'avril 1957.
Autres lignes
Cruchten-Larochette (Fels) et Larochette-Heffingen-Carrières d'Ernzen, Diekirch-Vianden (chemin de fer surnommé Benni), Bettembourg-Aspelt (cette dernière station se situait sur la ligne Luxembourg-Remich), Grundhof-Beaufort (au remarquable tracé à flanc de montagne). La fermeture de ces lignes intervient dès 1948, à l'exception de le ligne Bettembourg-Aspelt, fermée en 1952.
Matériels roulants
Le matériel moteur comprend des locomotives à vapeur (d'origine suisse SLM, pour les premières locomotives livrées en 1881, puis par la suite également d'origine belge, française ou allemande). Des autorails sont livrés à partir de 1912. Un certain nombre de matériels provenant de réseaux secondaires suisses seront également utilisés. Les derniers matériels livrés sont des autorails diesel-électriques Familleureux, affectés à la ligne de Remich, à la fin des années 1930.
Autres utilisations de la voie étroite
Pour mémoire, la voie étroite a été largement utilisée dans l'industrie et les mines de fer (dès le XIXe siècle), notamment dans le sud de pays. Cette riche histoire industrielle est présentée depuis quelques années dans le parc industriel et ferroviaire du Fond-de-Gras dans lequel circule un train minier à voie de 700 mm (Minièresbunn) rejoignant Lasauvage, à l'issue d'un trajet de 4 km, empruntant une ancienne galerie minière et se prolongeant au-delà de la frontière avec la France. D'autres matériels sont également visibles au Musée national des mines de Rumelange, créé en 1973, à l'intérieur d'une ancienne mine. L'exploitation du minerais de fer au Luxembourg a pris fin en 1981. Les faibles écartements (type Decauville) furent également utilisés dans de nombreux domaines de l'industrie.
Deux réseaux de tramways électriques à voie étroite furent construits. Le premier à Luxembourg ville est inauguré en 1908 (fermeture de la dernière ligne en 1964: voir article connexe). Le tronçon initial du deuxième, interurbain, au sud du pays (Tramways Intercommunaux du Canton d'Esch) est inauguré en 1927. La dernière circulation a lieu moins de trois décennies plus tard, en septembre 1956, entre Kayl et Esch.
Bibliographie
- Federmeyer E, Schmalspurbahnen in Luxemburg. Band 1 & 2, GAR-Documentation, Luxembourg, 1991. (ISBN 3-921980-46-1)
- Mayer C-L, Les Chemins de fer à voie étroite Luxembourgeois, Ferphilex'80, F.I.S.A.I.C., Luxembourg, 1980.
- Thiry J, Usine et tramways électriques de la ville de Luxembourg. 1908-1933, Groupement des Amis du Rail (reprint), Luxembourg.
- De Jhangeli 1890-1953, De Kropemann Spezial, Redingen, 1990.
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire des chemins de fer luxembourgeois
- Tramway de Luxembourg
- Société nationale des chemins de fer luxembourgeois
- Réseau ferroviaire Guillaume-Luxembourg
Liens externes
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