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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
L'artériopathie oblitérante des membres inférieurs est principalement une atteinte obstructive des artères des membres inférieurs, le plus souvent consécutive à des lésions athéromateuses. Ces lésions provoquent une diminution de la lumière des artères et favorisent la formation d'une thrombose. Elle n'est pas exclusivement liée à l'athérosclérose.
Sommaire
Épidémiologie
Il s'agit d'une maladie fréquente qui touche 2 à 3% des hommes et 1 à 2 % des femmes. L'artérite des membres inférieurs survient habituellement chez l'homme après 60 ans. Si l'on prend en compte les atteintes asymptomatiques (le patient ne se plaignant de rien), la prévalence peut atteindre un peu moins de 10% des personnes de plus de 55 ans[1].
Diagnostic
Après une phase sans symptômes associés, la maladie débute par l'apparition d'une douleur d'effort (crampe musculaire), d'une claudication intermittente (douleur à la marche), des douleurs de décubitus. Ensuite, les douleurs deviennent permanentes, souvent nocturnes. À son stade ultime, peuvent apparaître des nécroses, des ulcères de jambe.
Examens complémentaires
- Echodoppler : Cet examen permet d'évaluer la sévérité des lésions et leur localisation en vue d'un geste thérapeutique.
- Artériographie : Réservée aux patients pour lesquels on envisage une revascularisation chirurgicale.
- Angioscanner et angioIRM : Utilisés en préopératoire ils tendent à remplacer l'artériographie.
Évolution
Il s'agit d'une maladie chronique pouvant rester longtemps dans un état stable, surtout si les facteurs de risque sont maitrisés. Dans certains cas, elle peut se compliquer d'une occlusion brutale d'une artère entraînant un tableau d'Ischémie aiguë de membre imposant une prise en charge chirugicale en urgences.
Dans d'autres cas, la sévérité de l'atteinte et sa chronicité peut avoir des conséquences sur l'état du membre, avec formation d'ulcères.
L'artériopathie des membres inférieurs n'est qu'un aspect de l'atteinte artérielle, souvent diffuse et les complications cardiaques (angine de poitrine, infarctus du myocarde) ou cérébrales (accident vasculaire-cérébral) sont fréquentes.
Traitement
La prise en charge de ces patients a fait l'objet de recommandations publiées par l' American Heart Association et l' American College of Cardiology en 2005[2].
Le traitement médical repose sur une correction des facteurs de risque (arrêt du tabagisme, prise en charge d'un diabète, d'une hypercholestérolémie par la prescription d'une statine...), la prescription d'antiagrégants plaquettaires et par la pousuite ou la reprise d'une activité physique (marche).
Les médicaments Vasodilatateurs artériels ont une certaine efficacité sur les symptômes, permettant d'améliorer la distance de marche sans douleur (« périmètre de marche »). C'est le cas du naftidrofuryl, [3] ou du cilostazol[4].
Le traitement chirurgical repose suivant l'aspect, la localisation et l'étendue des lésions sur une thromboendartériectomie (retrait de la plaque d'athérome obstruant le vaisseau), le pontage (dérivation du flux sanguin artériel au delà de l'obstacle), voire, une amputation dans les situations les plus graves.
Sources
- ↑ Fowkes FG, Housley E, Cawood EH, Macintyre CC, Ruckley CV, Prescott RJ, Edinburgh Artery Study: prevalence of asymptomatic and symptomatic peripheral arterial disease in the general population, Int J Epidemiol, 1991;20:384-92
- ↑ Hirsch AT, Haskal ZJ, Hertzer NR, Bakal CW, Creager MA, Halperin JL et als. ACC/AHA 2005 practice guidelines for the management of patients with peripheral arterial disease (lower extremity, renal, mesenteric, and abdominal aortic), Circulation, 2006;113:e463-654
- ↑ De Backer T, Vander Stichele R, Lehert P, Van Bortel L, Naftidrofuryl for intermittent claudication: meta-analysis based on individual patient data, BMJ, 2009;338:b603
- ↑ Robless P, Mikhailidis DP, Stansby GP, Cilostazol for peripheral arterial disease, Cochrane Database Syst Rev, 2008;(1):CD003748
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Catégorie : Maladie cardio-vasculaire
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