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Chaussée des Géants
Pour l’article homonyme, voir Giant's Causeway (cheval).La Chaussée des Géants (en Irlandais: Clochán na bhFómharach, ce qui signifie Le petit tas de pierre des Fomoires) est une formation volcanique située sur la côte d'Irlande du Nord. Située à 3 km au nord de la ville de Bushmills dans le Comté d'Antrim, à l'extrêmité septentrionale du plateau d'Antrim, elle se caractérise par environ 40 000 colonnes hexagonales verticales juxtaposées (colonnes ou orgues basaltiques). L'ensemble, érodé par l'action de la mer, évoque un pavage qui débute de la base de la falaise et disparait dans la mer. Les colonnes sont visibles sur l'estran mais aussi dans la falaise haute de 28 mètres, qui constitue la bordure du plateau d'Antrim.
Le site a été déclaré faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1986. Il est une réserve naturelle nationale depuis 1987. Le site appartient et est entretenu par le National Trust for Places of Historic Interest or Natural Beauty.
Sommaire
Présentation
La Chaussée des Géants forme un promontoire qui s'avance sur la mer ; il est constitué de la juxtaposition de prismes de lave refroidie. Les plus grands de ces prismes atteignent près de 12 mètres de haut. La plupart ont une section de forme hexagonale, mais environ 30% sont des pentagones et certaines colonnes ont quatre, sept, huit voire neuf ou dix faces. La section des prismes peut avoir une surface plane, convexe ou concave. L'ensemble évoque une chaussée ancienne au pavage irrégulier.
Formation
Article détaillé : orgues basaltiques.La Chaussée des Géants résulte de l'érosion par la mer d'une ancienne coulée de lave fluide basaltique expulsée à l'ère tertiaire (Cénozoïque), datée d'environ 40 millions d'années.
Pendant le Paléogène (début du Cénozoïque), la région d'Antrim a connu une intense activité géologique liée à l'ouverture du nord de l'océan Atlantique[1]. Au cours de ces évènements magmatiques, des laves basaltiques ont forcé un passage à travers les couches géologiques calcaires pré-existantes (Mésozoïque). Ces laves, une fois refroidies, ont formé un grand plateau basaltique. Le plateau d'Antrim est en fait un trapp (empilement de coulées basaltiques), où on peut distinguer trois séries d'épanchement volcanique. Le basalte de la Chaussée des Géants appartient à la série des basaltes moyens.
La contraction thermique rapide de la lave lors de son refroidissement a créé la fracturation hexagonale en colonnes, perpendiculairement à la surface du sol où la coulée s'est épanchée (comme cette surface n'était pas rigoureusement plane, certaines colonnes sont légèrement obliques). Par la suite, les côtés des prismes ont servi de surface de refroidissement, et une fracturation transversale, horizontale, est apparue. C'est cette dernière qui a été mise à profit par l'érosion marine pour aplanir les orgues basaltiques.
Les colonnes sont constituées d'un basalte gris, relativement riche en silice. Certaines de ces colonnes ont été rougies par altération de la roche par des eaux thermales (dont l'action a été démontrée dans les couches rouges décimètriques de la falaise), mais aussi par latérisation due au climat tropical qui régnait en Irlande au tout début de l'ère Cénozoïque (la latérisation a été caractérisée dans la couche rouge décamétrique située entre les basaltes inférieurs et moyens).
La légende
Selon la légende, deux géants ennemis vivaient de chaque côté de la mer, l'un en Écosse et l'autre en Irlande. Le géant écossais traitait son rival irlandais de froussard jusqu'au jour où celui-ci, piqué au vif, dit à l'écossais de venir se battre pour lui prouver qu'il était le plus fort ! Mais comment franchir la mer ? L'Irlandais jeta des pierres dans l'eau pour construire un chemin praticable, une "chaussée" entre l'Écosse et l'Irlande. Mais quand il vit approcher son adversaire, l'Irlandais fut pris de panique car il était beaucoup plus petit que son adversaire ! Il courut demander conseil à sa femme, qui eut juste le temps de le déguiser en bébé avant l'arrivée du géant écossais. A ce dernier, elle présenta son "fils", qui n'était autre que son mari déguisé. Le géant écossais, voyant la taille de ce "bébé", prit peur. Affolé à l'idée de la taille du père et par conséquent de sa puissance, il prit ses jambes à son cou et s'en retourna dans ses terres d'Écosse en prenant soin de démonter la chaussée pour que l'Irlandais ne risque pas de rejoindre son île.
Faune et flore locales[2]
Faune
On peut observer depuis la Chaussée des Géants diverses espèces d'oiseaux de mer, comme le pétrel, le fulmar, le cormoran, le guillemot, le chevalier gambette et même le petit Pingouin. Les rives sont parcourues par la bergeronnette et le pipit maritime. Occasionnellement, le canard eider se pose dans les eaux abritées.
Flore
Le National Trust for Historic Interest or Natural Beauty a réalisé l'inventaire des espèces végétale rares ou intéressantes de cette zone. Cette liste inclut la Doradille marine, le Trèfle Pied-de-lièvre, la scille printanière , la fétuque littorale, l'orchis grenouille et le silène enflé variété maritima.
Tourisme
Bien que connue par la population locale, la Chaussée des Géants resta inconnue du grand public jusqu'en 1693, année où Sir Richard Bulkeley, membre du Trinity College de Dublin présenta un article sur cet endroit à la Royal Society de Londres.
La réputation du site devint internationale lorsqu'en 1739, une artiste irlandaise, Susanna Drury, en fit des aquarelles qui furent récompensées par la Royal Society de Dublin et furent émises sous forme de gravures à partir de 1743[3].
En 1765, un article sur la Chaussée des Géants fut réalisé dans le volume 12 de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, illustré par les gravures de Drury[4],[5].
Les touristes commencèrent à affluer au XIXe siècle, après l'ouverture d'une ligne de tramway entre Portrush et la Chaussée des Géants.
Dans les années 1960, le National Trust acheta la zone et l'aménagea, détruisant les anciens aménagements commerciaux qui dénaturaient le site.
En 2000, un incendie détruisit le Centre des Visiteurs du site. Le projet pour la construction de son remplaçant prévoit un bâtiment en grande partie souterrain pour préserver le paysage.
Liens externes
Bibliographie
- Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Reader's Digest, 1982
Photos
Notes et références
- ↑ Geoffroy Laurent, 1994, extrait du document Contraintes et volcanisme : le domaine NE-Atlantique au Tertiaire inférieur
- ↑ Flore et faune sur le site giants causeway official guide
- ↑ Arnold, Irish Art, p. 62.
- ↑ "Susanna Drury, the Causeway, and the Encyclopédie, 1768" sur le site Lindahall.org
- ↑ Extrait de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, voir le passage intitulé PAVE DES GEANS
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