- Palais de Blenheim
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Cet article concerne le palais ducal. Pour la résidence royale disparue, voir Palais de Woodstock.Pour les articles homonymes, voir Blenheim.
Palais de Blenheim * Patrimoine mondial de l'UNESCO Coordonnées Pays Royaume-Uni Subdivision Woodstock, Oxfordshire Type Culturel Critères (ii) (iv) Numéro
d’identification425 Zone géographique Europe et Amérique du Nord ** Année d’inscription 1987 (11e session) modifier Le Palais de Blenheim (en anglais : Blenheim Palace) est une grande et monumentale résidence de campagne anglaise située à Woodstock dans l'Oxfordshire. Il s'agit de la seule résidence de campagne non royale d'Angleterre à bénéficier du titre de « palais » (palace). Blenheim, un des plus grands du pays, fut construit entre 1705 et 1722.
Il est construit sur le domaine où était le palais de Woodstock, résidence royale détruite au temps de la guerre civile. Il doit son nom au village bavarois de Blenheim qui fut le théâtre de la bataille de Höchstädt (ou bataille de Blenheim) qui vit la victoire de John Churchill, premier duc de Marlborough, contre les Français, durant la guerre de Succession d'Espagne un an auparavant.
L'édifice était à l'origine un cadeau destiné au duc, de la part de la collectivité nationale, en récompense des victoires militaires qu'il remporta contre la France. Le palais devint toutefois vite la source d'intrigues politiciennes, lesquels entraînèrent l'exil de Marlborough, la disgrâce de la duchesse et un dommage irréparable pour la réputation de l'architecte, Sir John Vanbrugh. Conçu dans un style baroque typiquement anglais et pour cette raison très rare, le palais fait aujourd'hui l'objet d'appréciations aussi divergentes que dans les années 1720. La combinaison qu'il opère entre maison de famille, mausolée et monument national est en effet unique à plus d'un titre. Winston Churchill, petit-fils du septième duc de Marlborough, y naquit en 1874.
Le palais est classé depuis 1987 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Sommaire
Churchill
John Churchill est né dans le Devon. Sa famille est issue de la petite noblesse anglaise. En 1678 il épouse Sarah Jennings et en avril de la même année il est envoyé par Charles II à La Haye pour des négociations sur le déploiement de l'armée anglaise en Flandres: la mission échoue. En mai il est nommé temporairement Général de brigade, mais la possibilité de mener campagne échoue avec le Traité de Nimègue. Quand Churchill rentre en Angleterre, le Complot papiste vient de provoque l'exil pour trois ans du Duc d'York. Le Duc oblige les Churchill à le suivre, d'abord à la Haye, puis à Bruxelles. Pour service rendus durant la crise, John est fait en 1682 Lord Churchill d'Eyemouth par la Pairie d'Écosse et l'année suivante nommé colonel du 1er régiment de Dragons royal.
A la mort de Charles II en 1685 le duc d'York lui succède sous le nom de Jacques II. John Churchill est alors nommé gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, en avril Gentleman of the Bedchamberet en mai Baron Churchill de Sandridge du comté de Hertfordshire. A la suite de la Rébellion de Monmouth Churchill est promut Major-général et devient colonel du troisième régiment des Life Guards. Quand Guillaume d'Orange envahit l'Angleterre en novembre 1688, Churchill et ses 400 hommes se joignent à lui à Axminster. Quand le roi s'aperçoit de la trahison de Churchill, longtemps son fidèle allié, il s'enfuit en France. En récompense, Guillaume nomme Churchill Comte de Marlborough, le fait entrer au Conseil Prive et le nomme Gentleman of the King's Bedchamber.
Durant la Guerre de Succession d'Espagne Churchill se forge une solide réputation militaire en remportant une série de victoire (Blenheim en 1704, Ramillies en 1706, Audenarde en 1708 et Malplaquet en 1709). Il devient un héros national et récolte de nombreux honneurs et récompense, comme le duché de Marlborough. A la même période il est, avec sa femme, très proche de la reine Anne et il se murmure que c'est lui qui dirige vraiment le pays[réf. nécessaire]. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que la reine décide, honneur suprême, de faire don aux Churchill du manoir royal de Hensington (situé sur le site de Woodstock) pour construire un nouveau palais, avec un apport financier voté par le parlement.
La femme de Marlborough, Sarah Jennings, était au dire de tous, une personne acariâtre, mais dotée d'un grand charme. Elle est devenue très tôt une amie proche de la future reine Anne et plus tard Maîtresse de la garde-robe, exerçant une grande influence sur elle, aussi bien sur sa vie personnelle que publique. L'amitié entre la Reine et Sarah cesse lors d'une querelle en 1711, l'apport financier à la construction de Blenheim s'arrête donc. Les Marlborough sont contraint à l'exil et ne reviendront qu'à la mort de la Reine en août 1714.
Site
Le site donné au Marlborough pour la construction du palais est le manoir de Woodstock, appelé aussi Palais de Woodstock. Il faisait partie du domaine royal. Le roi Henri Ier l'a fait entourer pour qu'il devienne un parc à cerfs. Il semble que le pavillon de chasse ai été reconstruit plusieurs fois. Henri II y a hébergé sa maîtresse, Rosemonde Clifford. Plus tard la future reine Élisabeth y est brièvement emprisonnée entre 1554 et 1555 par sa sœur Marie. Puis le manoir tombe dans l'oubli avant d'être détruit par les troupes d'Oliver Cromwell durant la Première Révolution anglaise. Quand le parc fut remanié des années plus tard par Sarah Jennings pour construire son palais, elle souhaitait que les ruines de l'ancien palais soient démolies, alors que l'architecte John Vanbrugh voulait les intégrer au paysage. La duchesse, comme souvent dans ses conflits avec l'architecte, gagne et les ruines du manoir sont démolies.
Architecte
L'architecte choisit pour le projet est controversé. La préférence de la duchesse allait à Christopher Wren, architecte, entre autres, de la Cathédrale Saint-Paul de Londres. Le duc cependant, après avoir rencontré par hasard John Vanbrugh au théâtre, le choisit séance tenante comme architecte. Dramaturge populaire et architecte formé en autodidacte, Vanbrugh collaboration avec Nicholas Hawksmoor. Le duo a récemment livré les premiers plans du Château Howard. Cette résidence située dans le Yorkshire fut l'une des première de style baroque construite en Angleterre. Marlborough, impressionné, souhaitait donner le même style à son palais.
Blenheim n'a pas apporté la renommée à son architecte. Les polémiques autour de son financement, son extravagance, toutes les accusations des Whigs, alors au pouvoir, ne sont pas contrée par la duchesse. Vexée de n'avoir pas pu obtenir Wren comme architecte, elle redouble de critiques envers Vanbrugh à toutes les étapes de la construction. Les problèmes découlaient des demandes faites à l’architecte. La nation (qui payait la facture), souhaitait faire du palais un monument, mais la duchesse voulait non seulement un hommage à son mari mais aussi une maison confortable, deux exigences incompatibles avec l'architecture du XVIIIe. Au final, dans les premiers temps de la construction du palais le duc est fréquemment absent pour ses campagnes militaires et laisse la duchesse en pourparlers avec Vanbrugh. Plus consciente que son mari de la précarité de leur aide financière, elle tente de réfréner les idées grandioses de l'architecte d'une manière désagréable et arrogante plutôt que de lui expliquer clairement la situation.
Après une ultime altercation, Vanbrugh est renvoyé et c'est Nicholas Hawksmoor qui achève les travaux En 1719, lors de l’absence de la duchesse, il revient sur les lieux en secret[réf. nécessaire]. Cependant quand avec sa femme et le comte de Carlisle, il veux voir le palais achevé en 1725, on leur refuse l'entrée, même dans le parc.
Le style sévère de Blenheim n'a jamais vraiment plut au public et fut vite remplacé par le Palladianisme. La réputation de Vanbrugh est définitivement endommagée et il ne reçut que peu de reconnaissances de son travail. Pour sa dernière construction, Seaton Delaval Hall, il emploie un style baroque plus raffiné qu'à Blenheim. Il meurt peu de temps avant son achèvement.
Financement
La responsabilité précise du financement du palais est un sujet discutable, non résolu à ce jour. Donner le palais comme récompense fut discuté quelques mois après la bataille de Blenheim, à une époque ou Marlborough remportait victoires sur victoires pour la gloire du pays. Que la nation reconnaissante et représentée par sa reine ai eut l'intention de donner une maison à la hauteur de son héros est indiscutable, mais la nature et la taille de cette récompense est sujette à caution. Un document datant de 1705, signé par le trésorier Sidney Godolphin, désigne Vanbrugh comme architecte et décrit ses attributions. Malheureusement pour les Churchill, ce document ne mentionne nulle part la Reine ou la couronne. Cet erreur a servit de clause pour suspendre le financement quand le coût financiers et la polémique ont commencés à augmenter.
Au début des travaux, en 1705, le duc de Marlborough apporte 60 000 £ au coût initial de la construction, complété par le parlement pour lui permettre de construire un palais monumental. Le parlement vote des fonds pour la construction mais la somme exacte n'est mentionnée nulle part. Depuis le début des travaux la distribution des fonds est sporadique. La reine Anne en paie certain mais avec une réticence croissante et de fréquents écarts, à cause de ses fréquentes altercations avec la Duchesse. Le financement cesse en 1712, après une nouvelle dispute entre Anne et Sarah, entraînant l'arrêt des travaux. 220 000 £ ont déjà été dépensés, 45 000 sont encore dut aux ouvriers. Les Marlborough sont contraints à l'exil et ne reviendront qu'après la mort de la reine en 1714.
À leur retour ils obtiennent les faveurs du nouveau roi, George Ier, qui décide de financer lui même le reste des travaux. La construction reprend en 1716 mais les travaux sont restreint par les ressources financières limitées du Duc. En 1717 il est victime d'une attaque sévère et c'est sa femme, bien plus économe que lui , qui contrôle les finances. Elle s'en prend à l'architecte sur le coût croissant du palais, sa prodigalité, son style qu'elle n'a jamais aimé. Après une ultime altercation, l'architecte quitte le site en colère, trouvant que les nouveaux ouvriers employés par Sarah inférieurs à ceux qu'il employait. Ses maîtres artisans habituels, comme Grinling Gibbons, ont refusés de travailler au tarif que leur proposaient les Marlboroughs. Les artisans employés par la Duchesse, sous la direction de James Moore, et de l'assistant de Vanbrugh, Hawksmoor, ont pourtant finit le travail en imitant parfaitement les grands maîtres, prouvant ainsi que l'intransigeance de la duchesse valait bien celle de Vanbrugh.
Après la mort de Duc en 1722, l'achèvement des travaux devient la principale ambition de sa femme. Hawksmoor dessine en 1723 l'arc de triomphe située à l'entrée du parc et inspiré de l'Arc de Titus. Il achève aussi la décoration de la bibliothèque, des plafonds, et diverses pièces annexes et dépendances. En baissant les salaires des ouvrier et en employant des matériaux de moins bonne qualités à certains endroits peu visibles du public, la duchesse parvient à achever la maison, hommage rendu à son mari. On ne connait pas la date finale d'achèvement des travaux mais la duchesse marchandait encore en 1735 avec Rysbrack sur le coût d'une statue de la reine Anne dans la bibliothèque. En 1732 elle écrit: « La chapelle est finie et l'autre moitié du tombeau est prête à être commencée. »
Architecture
Vanbrugh conçoit Blenheim comme pouvant être admiré à distance. C'est une nécessité au vu de la grandeur du site (28 000 m-2). De près les façades peuvent paraitre intimidantes et déprimantes avec leurs très nombreuses ornementations.
Le plan de Blenheim est basique, un grand bloc rectangulaire (voir plan), avec derrière la façade Sud les principaux appartements. Sur le côté Est se trouvent les appartements du couple Churchill, et à l'ouest une grande galerie, conçue à l'origine comme une galerie de peintures. La partie centrale est reliée à deux autres de fonction, s’articulant autour de cours carrés (non visible sur le plan). La cuisine, les blanchisseries, et d'autres pièces domestiques s'ouvrent sur la cours Est tandis que la cours Ouest donne sur la Chapelle, les écuries et l'école d'équitation. Ces trois ensembles délimitent la "Grande cour", destinée à impressionner le visiteur arrivant au palais. Les nombreux pilastres et piliers, les toits ressemblant à ceux d'une petite ville, les statues inspirées de celles de la Basilique Saint Pierre, regardent le visiteur d'en haut, pour lui faire prendre conscience de son inconsistance. D'autres statues représentant des trophées martiaux, tel le lion anglais dévorant le coq français, décorent les toits. La plupart ont été conçues par des maîtres tel que Grinling Gibbons.
Au XVIIIe siècle, la magnificence prime sur l'aspect pratique et le confort, Blenheim n'échappe pas à cette règle. Cette prédominance est d'autant plus importante que les dossier de l'architecte montre qu'il avait pour consigne de faire de la maison un monument national reflétant la puissance de l'Angleterre. Pour créer cet effet imposant, l'architecte choisit une forme sévère du baroque, avec d'imposantes masses de pierres, et se sert des ombres pour la décoration.
Le portique massif et énorme, situé à l'entrée Nord, ressemble plus à celui d'un panthéon que d'une maison familiale. Vanbrugh aime employer ce qu'il appelle "castel air", des tours basses aux 4 coins du bloc central, couronnées d'énormes belvédères en pierre et d'amortissement pour cacher les cheminées. Ces tours ressemblent à des pylônes égyptiens, accentuant encore plus l'aspect héroïque et monumentale du bâtiment.
Il y a deux façon d'entrer à Blenheim par la grande porte: une première en faisant une longue promenade en voiture, passant par le portail en fer forgé et directement dans la Grande cours, alors que l'autre, non moins impressionnante, fait apparaitre la véritable vision de Vanbrugh: le palais vu comme un bastion, une citadelle, la maison d'un grand guerrier.
Blenheim au cinéma
Les films suivants ont des scènes tournées au château ou dans son parc :
- 1975 : Barry Lyndon
- 1981 : La Folle Histoire du monde
- 1984 : Greystoke, la légende de Tarzan
- 1991 : King Ralph
- 1992 : Orlando
- 1996 : Hamlet
- 1998 : Chapeau melon et bottes de cuir'
- 1999 : Haute Voltige
- 2001 : La Famille indienne
- 2002 : Frères du désert
- 2004 : Rochester, le dernier des libertins
- 2007 : Harry Potter et l'Ordre du phénix
- 2008 : Crimes à Oxford
- 2009 : Victoria : les jeunes années d'une reine
- 2010 : Les Voyages de Gulliver
Voir aussi
Liens externes
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