- Charles Zidler
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Charles-Joseph Zidler, né à Saint-Cloud en 1832 et mort le 10 novembre 1897 à Paris (IXe arrondissement)[1], est un impresario et homme de spectacle français. Il fut notamment le co-fondateur du Moulin rouge avec Joseph Oller, et le maître d’œuvre de deux cavalcades du Carnaval de Paris.
Biographie
Dans ses mémoires, Yvette Guilbert rapporte ces propos de Charles Zidler :
- « Vois-tu, ma p’tite Yvette...j’suis comme toi...fils de mes œuvres...je me suis fait tout seul. À dix ans, je trempais dans c’tte ordure de ruisseau de boue et de tanin qu’est la Bièvre. J’étais dans l’eau puante, pour tanner les peaux de vaches que mon patron ne voulait pas faire; j’ai appris à lire et à écrire, j’avais quatorze ans, et je ne suis pas très fort.(...) Comme j’avais l’flair d’organiser l’plaisir, j’ai fait un jour la connaissance d’Oller, et une fois associés à Paris, nous avons créé les Montagnes russes (dans l’Olympia), Le Grand Hippodrome,(...) puis le Moulin rouge, puis le Jardin de Paris[2]. »
Après avoir été garçon boucher et apprenti tanneur dans son adolescence, puis prospéré dans le commerce en ouvrant un magasin de chaussures[3], Charles Zidler devient un créatif entrepreneur de spectacles à succès. Avec son associé Joseph Oller, il fonde successivement le cirque sous verrière de l’Hippodrome près du pont de l’Alma (1877), le café-concert du Jardin de Paris (1885), l’attraction des Montagnes russes (1888), le Moulin rouge (1889) et enfin la salle de l’Olympia (1893).
Ouvert boulevard de Clichy le 5 octobre 1889, le Moulin rouge doit beaucoup à Charles Zidler qui y impose comme attraction vedette le « quadrille naturaliste » (connu, aujourd’hui, dans sa version édulcorée, comme le french cancan[4]), et engage de nombreux artiste : le célèbre couple que formèrent La Goulue et Valentin le Désossé, Yvette Guilbert, le Pétomane... La séparation de Zidler et Oller en 1892 annonce le déclin de l’établissement mais ces trois années demeurent légendaires.
Zidler a aussi été « commissaire général », c’est-à-dire directeur, des deux célèbres Cavalcades du Bœuf Gras aux Carnavals de Paris de 1896 et 1897.
Il était l’oncle du poète patriotique Gustave Zidler.
Postérité
La destinée de cette haute figure de la fête parisienne a inspiré la fiction. Charles Zidler a ainsi été incarné au cinéma par Harold Kasket (en) dans Moulin rouge de John Huston en 1952, et par Jim Broadbent dans Moulin rouge de Baz Luhrmann en 2001 (sous le nom anglicisé de Harold Zidler). Dans French Cancan de Jean Renoir (1954), le personnage de Henri Danglard, incarné par Jean Gabin, a également été inspiré par Zidler.
Notes et références
- Archives de Paris, État-civil numérisé du IXe arrondissement, V4E 8842, registre des décès de l’année 1897, acte N°1203. Fils de Pierre-Louis Zidler et Adèle Adam, époux de Jeanne-Eugénie Raboisson, il meurt à son domicile situé au n°68 de la rue Saint-Lazare.
- La Chanson de ma vie, Grasset, 1927.
- L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1921.
- L’ancêtre du french cancan, le cancan ou coincoin, danse de blanchisseuses introduite par Philippe Musard vers 1840 au bal de l’Opéra, célèbre bal du Carnaval de Paris, se dansait en couple et à l’époque les femmes portaient des culottes fendues.
Catégories :- Directeur de salle de spectacle
- Naissance en 1832
- Naissance à Saint-Cloud
- Décès en 1897
- Carnaval de Paris
- Montmartre
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