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Caïnites
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Les Caïnites sont une secte gnostique du début de l'ère chrétienne.
Introduction
Parmi les gnostiques, les Ophites (ou Naassènes) étaient les sectateurs du « Serpent » (ophis en grec, naas en hébreu). Il s’agit du serpent de la Genèse, invitant Ève à la connaissance (gnose) du Bien et du Mal, contre le Créateur mauvais, et du serpent d’airain (Nombres, XXI) identifié par Jean (III, 14) au Christ en croix. Celse, le polémiste antichrétien du IIe siècle, vit un diagramme, dessiné par les Ophites, représentant la structure de l’Univers sous la forme de cercles concentriques parmi lesquels le serpent Léviathan avait sa place. Des serpents apprivoisés figuraient dans les cérémonies des cultes ; ils circulaient sur les tables dressées pour l'eucharistie. Saint Hippolyte († 235) lutta contre l’hérésie des Ophites.
Les Ophites se divisèrent en plusieurs communautés, les plus connues étant celles des Caïnites, des Sethiens et des Pérates.
Histoire
Les Caïnites, apparus vers l'an 159, vénéraient Caïn et les Sodomites, et possédaient un évangile de Judas dans lequel ce dernier était présenté comme un initié ayant trahi Jésus, à sa demande, pour assurer la rédemption de l'humanité. Le 2e évêque de Lyon, Saint Irénée (v. 130-208) dénonça cet évangile comme hérétique : « Ils [les Caïnites] déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accompli le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce genre, qu’ils ont appelé l’Evangile de Judas » (Contre les hérésies).
Dans son Panarion (1,31), Épiphane de Salamine (v. 315-403) confirme que cet « évangile » fait partie des écritures de la secte gnostique des Caïnites. Les Caïnites avaient pour Judas une vénération particulière et le louaient comme un homme admirable : le plus illustre des fils de Caïn. Ils désiraient réhabiliter Caïn, si maltraité dans le Pentateuque, et donnaient la législation judaïque pour l'œuvre du Dieu du mal. Selon les conceptions gnostiques, le créateur, le démiurge, est un dieu mauvais, le malin, responsable de toutes les imperfections du monde. Pour les Caïnites, Judas seul savait le mystère de la création des hommes et c'est pour cela qu'il avait livré le Christ à ses ennemis. Par là il avait rendu un grand service à l'humanité, car le Christ voulait réconcilier les hommes avec le Dieu créateur, alors qu'il fallait, au contraire, envenimer la haine des hommes contre celui-ci. La mort de Jésus devant procurer de grands biens au monde, Judas avait fait une bonne action en la précipitant.
Une copie de la version plus ancienne rédigée en grec, a été découverte par un paysan près de El Minya dans le désert égyptien en 1978. Elle fait partie d'un papyrus, appelé « Codex de Tchacos », qui contient également deux autres textes apocryphes : l'Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques. L’évangile de Judas, écrit en copte dialectal (sahidique), restauré et traduit par Rodolphe Kasser, ancien professeur de coptologie à l'université de Genève, et publié à Washington le 5 avril 2006 par la revue américaine National Geographic, a été authentifié comme datant du IIIe siècle ou du début du IVe. Dans le passage clé du document, Jésus dit à Judas : « Tu les surpasseras tous. Tu sacrifieras l'homme qui m'a revêtu ». Cette phrase signifierait que Judas contribuera à libérer l'esprit de Jésus en l'aidant à se débarrasser de son enveloppe charnelle.
Sectes antérieures
Plusieurs sectes antérieures au caïnisme avaient expliqué l'origine du bien et du mal en supposant une intelligence bienfaisante, qui tirait de son sein des esprits heureux, innocents, et une intelligence malfaisante, qui emprisonnait ces esprits dans des organes matériels. Mais d'où venait la différence qui existe entre les esprits et les caractères ? Cette différence restait toujours un mystère, quand, parmi les sectateurs des deux principes, s'éleva quelqu'un qui entreprit de donner cette explication. Selon lui, les deux principes avaient produit Adam et Ève, puis chacun d'eux ayant revêtu un corps, avait eu commerce avec Ève ; de cette union étaient sortis des enfants qui avaient le caractère de la puissance à laquelle ils devaient la vie. Par ce moyen on comprenait la différence du caractère de Caïn et d'Abel et de tous les hommes. Comme Abel s'était montré très soumis au Dieu créateur de la terre, il était regardé comme l'ouvrage d'un Dieu qu'ils appelaient Histère. Au contraire, Caïn, le meurtrier d'Abel, était l'ouvrage de la sagesse et du principe supérieur ; il devait être vénéré comme le premier des sages. Les partisans de cette doctrine, conséquents avec eux-mêmes, honoraient tous ceux que l'Ancien Testament avait condamnés : Caïn, Esaü, Coré, les Sodomites ; ils les regardaient comme des enfants de la sagesse et des ennemis du principe créateur. Leurs livres saints étaient l'Évangile de Judas et le récit de l'Ascension de Saint Paul (où sont décrits toutes les merveilles et tous les secrets que l'apôtre Paul a vus et appris, lorsqu'il fut ravi au 3e ciel).
Les Caïnites prétendaient que la perfection consistait à commettre le plus d'infamies possibles. D’après Théodoret († vers 453/458), ils affirmaient que chacune des actions infâmes avait un ange tutélaire qu’ils invoquaient en la commettant. Une femme de cette secte, nommée Quintille, étant venue en Afrique du temps de Tertullien (155-225), s'y fit beaucoup d'adeptes, qui prirent le nom de quintillianistes. Tertullien indique que Quintille avait ajouté des pratiques abominables aux infamies des Caïnites.
Les Sethiens honoraient en Seth le fils de la divine Sagesse, représentant l'esprit, en opposition à Abel qui représentait l'âme et à Caïn qui représentait la chair. Contrairement aux Caïnites, les Sethiens judaïsaient.
Les Pérates (« traversiers ») entendaient passer du monde sensuel dans celui de la vie éternelle. Le logos (raison), intermédiaire entre le principe de l'idée pure et la matière, était représenté comme le serpent universel établissant une sorte de va-et-vient entre le monde et Dieu.
Catégorie : Gnosticisme
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