Cayor

Cayor

Royaume du Cayor

Cayor

Kajoor (wo)


1549 — 1865



Localisation du Cayor sur une carte du fleuve Sénégal de 1889
Localisation du Cayor sur une carte du fleuve Sénégal de 1889

Informations générales
 Statut Royaume
 Capitale
 Langue(s) Wolof
 Religion(s) Religion traditionnelle, islam
 PIB
 PIB/hab.
 Monnaie cauri, Or
 Fuseau horaire UTC 0
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Population
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Superficie
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Histoire et événements
 1549 Bataille de Danki
 1865 Annexion du Cayor par les français
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Pouvoir exécutif
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Pouvoir législatif
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Entité précédente Entité suivante
Grand Jolof Grand Jolof
Afrique occidentale française Afrique occidentale française

Le Royaume du Cayor est un ancien royaume du Sénégal (1566-1886) situé entre les fleuves Sénégal et Saloum. Les habitants du Cayor, sont appelés Adjor, ou Adior.

Le nom Cayor viendrait de gaa yi joor, signifiant « ceux du sable ».

Sommaire

Histoire

Wolof du Cayor (gravure de 1890)

Beaucoup de recherches attribuent l'origine du nom Cayor au mot Kadior; cette expression composée des mots Kadd (arbre de la région entre le fleuve Sénégal et le Saloum) et Dior (qui est le nom du sable, rouge spécifique de cette région). D'ailleurs, la terre en wolof ancien est appelée Dior et la "main droite" est appelée "loxo ndeye dior" qui veut dire "la main de notre mère la terre"; les Wolof mangent avec la main droite et la terre, dans une société agricole, symbolise la mère, et la source de toutes richesses. Les habitants sont ainsi appelés Adiors et les familles régnantes adoptent le qualificatif Maadior qui signifie "celui qui est au-dessus du Kadior". Le Cayor était un royaume vassal de l'empire du Djolof qui prit son indépendance en 1549. D'après les recherches historiques, ce sont les impôts élevés et le sentiment d'humiliation (en effet le Cayor devait fournir du sable au souverain du Djolof, ce qui a augmenté le sentiment de colère de l'aristocratie du Cayor). Mais la principale cause serait l'offense personnelle, que le bourba Lélé Fouli Fak, avait infligée au Lamane Amari Ngoné Sobel Fall, ce qui aboutit à la grande bataille de Danki, grâce à laquelle il put prendre son indépendance. Suite à cela, le souverain du Kadior est appelé "DAMEL" (celui qui brise [le lien de vassalité avec le Djolof]). Des voyageurs européens et arabes relatèrent même cette indépendance. Le Vénitien Alvise Ca'Da Mosto en raporte les faits lors de son voyage sur les côtes du Sénégal a la fin du XVe siècle. Le Kadior, après son indépendance est petit à petit devenu l'un des royaumes les plus puissants du Sénégal, devenant plus prospére économiquement que le Djolof.

Le Kadior a souvent, après son indépendance, vassalisé son voisin du sud le Baol. Plus d'une dizaine de fois l'on pouvait voir des damel-teigne ("TEIGNE" était le titre du souverain du Baol). Le Kadior a été l'un des royaumes qui a le plus guerroyé non seulement avec le Djolof et le Baol, mais aussi contre les Maures, et les marabouts islamistes spécialistes du djihad, puis contre les Européens, avec la colonisation. Le Kadior était craint, car il était réputé pour son armée de métier, son organisation, et surtout pour le comportement extrêmement violent de ses guerriers. La province du Ndiambour, qui était la seule province où les musulmans étaient majoritaires, a plus d'une fois voulu prendre son indépendance, car il ne supportait pas l'appartenance a la religion traditionnel des souverains du Kadior. Il réussit plusieurs fois à s'en détacher, mais le Kadior réussit toujours à reprendre la province. Abdul-Kader, almamy du Fouta-Toro, un des protagonistes de la révolution Torodo du fouta, voulu lancer un djihad contre le Kadior, il regroupa toute son armée jusqu'aux marigots de la frontière entre le Kadior et le Waalo. Le Ndiambour était du côté d'Abdul-Kader et croyait qu'avec le djihad, la province pourrait prendre son indépendance de façon définitive, mais le damel de l'époque, Amari Ndella Coumba Fall, réunit ses Tiédos qui avaient été mis au courant des intentions d'Abdul-Kader. Celui-ci fut pris par surprise et battu par le Kadior. Le damel prit l'almamy en otage et le garda à sa cour pendant quelques mois, ou il fut bien traité, de façon à s'assurer que l'almamy n'attaquerait plus le Kadior. Depuis lors, plus aucune guerre sainte ne fut lancée contre le Kadior.

Village du Cayor (1821)

Un autre épisode de l'histoire du Kadior, est celui qui opposa le chef de la communauté lébou de l'époque, Dial Diop, et le damel Amari Ndella Coumba Fall. C'était en 1812. Le damel exécuta souvent des exactions envers les Lébous qui peuplaient la presqu'île du Cap-Vert, vassale du Kadior. Dial Diop, décidade se rebeller face aux persécutions et livra plusieurs batailles contre les troupes du Damel; celui-ci finit par accepter la sécession des lébous, dont les inconvénients pour le KADIOR étaient très faibles, compte-tenu de la très faible superficie de la presqu'île du Cap-Vert. La Republique lébou fut aussi créée avec l'aide des musulmans du Diambour, dont certains ont quitté la province pour s'installer sur la presqu'île, lors de la défaite d'Abdoul Kader Kane, sur qui ils ont compté pour islamiser le Kadior tout entier. A la fin du XIXe siècle, Lat Dior Ngoné Latir Diop,accède au pouvoir, en lieu et place de son demi-frère(qui est le seul Damel de patronyme DIOP) et non issu d'une famille dominante, de par son père) est également considéré comme l'un des plus grands résistants contre la colonisation françaises au Sénégal, au même titre que Alboury Ndiaye, El Hadji Omar Tall ou Samori Touré.

Population

Au Kadior les ethnies étaient très diverses. Les Wolofs y étaient majoritaires et détenaient le pouvoir, il y avait aussi des Peuls, des Toucouleurs, des Sérères, des Mandingues, des Lébous et des Maures. Les ethnies se répartissaient selon les provinces, certaines ethnies étaient majoritaires dans certaines provinces ainsi de suite, mais de manière générale on trouvait partout des individus de toutes ethnies.

Le philosophe Kocc Barma Fall chez le damel du Kadior (installation de Amadou Makhtar Mbaye)

Organisation politique et territoriale

Le Kadior était dirigé par le Damel qui arrivait au pouvoir selon une filiation matrilinéaire, et un régime de monarchie constitutionnelle. Le Damel était élu par l'assemblée (où toutes les couches de la société étaient représentées), dirigée par le grand Diaraf, et le Diaoudin-Boul, qui est le chef de la classe des nobles au Kadior, le Diaraf buntu keur, entre autres. Les candidats à l'élection du Damel devaient appartenir à l'une des sept dynasties (Muyoy, Guedj, Djonay,...) du royaume. Le Kadior était divisé en lamanats (constitués de communautés villageoises) dirigés par des Lamanes, ces derniers élisant à leur tour le Paleen-Dedd qui était l'intermédiaire entre le Damel et les Lamanes. Les Lamanes détenaient le pouvoir sur les terres, qu'ils pouvaient céder aux nouveaux arrivants. Ils détenaient en outre le pouvoir de lever l'impôt pour le compte du Damel, avec les Tiédos. Les Lamanes exerçaient aussi un certain pouvoir de police. Ce sont les chefs des communautés villageoises qui nommaient les Lamanes. Le Kadior était divisé en provinces : le grand Ndiambour, le Sagata, le Diander, le Mbakhol, le Mboul, le Mékhé, le Saniokhor, le Ntiolom, le Gandiol, le Guet, le Dialakhar.

Les Lamanes devaient chaque année se présenter devant le Damel pour restituer les impôts. En cas de non-versement des impôts, les communautés villageoises et les lamanats couraient de grands risques, car le Damel et l'aristocratie du Kadior pratiquaient très régulièrement le pillage (lël) et la prise d'otages, beaucoup étaient aussi enrôlés de force dans l'armée. La paysannerie, qui formait la classe des Badolo, était la plus touchée par ces exactions. L'impôt était surtout agricole. Toute la société du Cayor cultivait, de la noblesse jusqu'aux castes les plus basses dans la hiérarchie.

économie

Le Kadior vivait du commerce atlantique, (qui a commencé avec l'arrivée des premiers européens) a la fin du XIVe siècle, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce de la gomme arabique et autres produits qu'il recevait du commerce avec, les autres États africains, les Européens et les États de Mauritanie. Avec l'arrivée des Européens et le début du commerce atlantique, certains comptoir commerciaux furent construits qui au début payaient des impôts au Damel, avant de prendre leur autonomie avec l'impulsion de la colonisation au XIXe siècle. C'est le cas d'abord des territoires qui, comme Dakar, furent cédés aux Européens en vertu d'accords avec les Lébous et le fameux serigne Ndakarru, dans les années 1850. D'autres territoires, anciens comptoirs de la traite atlantiques, furent repris aux Portugais (premiers Européens au Sénégal) et par les Français : c'est le cas de Gorée (qui passa aux Hollandais et aux Britanniques plusieurs fois), et Portugal, plus tard Rufisque (Rio Fresco). Au nord, la création du comptoir de traite de Saint-Louis a permis aux territoires limitrophes appartenant au Kadior de s'enrichir et de manifester des velléités d'indépendance, ce fut le cas par exemple avec la province Cayorienne du Gandiol.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • (fr) Adama Gueye, Les expressions matérielles du pouvoir dans l’habitat au Cayor et au Baol du XVIe au XIXe siècle. Approche ethnographique, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1999, 108 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • (fr) Adama Gueye, L’impact de la traite négrière au Cayor et au Baol : Approche historico-archéologique (1695-1854), Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2000, 52 p. (Mémoire de DEA)
  • (fr) Matar Koumé, Amari Ngoné Sobel et la fondation du Cayor, Dakar, Université de Dakar, 198? (Mémoire de Maîtrise)
  • (fr) Bernard de la Masselière, Les dynamismes socio-politiques et économiques dans la transformation des paysages agraires du Kayor central et septentrional, Paris, EHESS, 1979, 15+328 p. + 23 tableaux h.t. Vol. 2 : cartographie : 29 planches. (Thèse de 3e cycle)
  • (fr) Diao Momar Mbaye, Étude du système foncier traditionnel chez les Wolof du Cayor au Sénégal (Son évolution sous l’impact des régimes du lamanat, de la monarchie, de l’Islam et de la colonisation), Paris, Université de Paris, 1973, 295 p. (Mémoire EPHE)
  • (fr) Mbaye Thiam, La chefferie traditionnelle wolof face à la colonisation : les exemples du Jolof et du Kajoor, 1900-1945, Dakar, Université de Dakar, 1986, 387 p. (Thèse de 3e cycle)
  • (fr) Vincent Aly Thiaw, Les Sereer du Kajoor au XIXe siècle, Université de Dakar, 1990, 117 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • (fr) Magatte Wade, Un épisode de l’épopée du Kajoor : la bataille de Dekhelé, Université de Dakar, 1980, 172 p. (Mémoire de Maîtrise)

Liens externes

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