- Caractère sexuel secondaire
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Les caractères sexuels secondaires sont les traits qui distinguent les individus des deux sexes d'une même espèce mais, à la différence des caractères sexuels primaires que sont les organes sexuels, ils ne participent pas directement au système reproducteur. Les principales théories évolutionnistes pour expliquer l'apparition de tels organes reposent sur l'idée que les caractères sexuels secondaires sont l'objet d'une pression de sélection sexuelle intra-sexe : lors de la parade nuptiale, les individus d'un même sexe sont en compétition pour s'accoupler avec un individu du sexe opposé, celui (ou celle) qui prend l'avantage sur ses rivaux est celui (ou celle) qui présente les caractères sexuels secondaires les plus attractifs pour le partenaire ou qui lui permettent de s'imposer sur ses rivaux. Cela explique notamment pourquoi ces caractères apparaissent en général au moment de la maturité sexuelle (i.e. la puberté chez l'être humain).
Sommaire
Origine des caractères sexuels secondaires
Il existe plusieurs mécanismes évolutifs permettant l'apparition de caractères sexuels secondaires[1]:
- à cause d'un gène pléiotropique : un gène sexe-spécifique sélectionné pour une raison quelconque peut avoir un autre effet (si celui-ci n'est pas fortement contre-sélectionné) comme l'apparition d'un caractère sexuel secondaire.
- si les deux sexes ont des exigences écologiques différentes, les pressions sélectives exercées sur les mâles et les femelles ne seront pas les mêmes et peuvent entraîner la sélection de caractères sexe-spécifiques. La différentiation des préférences écologiques peut en outre être sélectionnée car elle permet d'éviter une compétition intraspécifique pour les ressources. Ainsi le mâle et la femelle de l'oiseau Centurus striatus ont des morphologies de bec et des préférences alimentaires très différentes, ce qui pourrait permettre d'agrandir la niche écologique de l'espèce[2].
- par sélection intrasexuelle : les caractères sexuels secondaires peuvent servir d'armes lors de la compétition entre les individus d'un même sexe (en général les mâles) pour pouvoir se reproduire avec les individus de l'autre sexe. Ces armes peuvent être physiques, comme les bois du cerf, ou psychologiques, comme certains ornements d'oiseaux dissuadant les autres mâles[réf. nécessaire].
- par sélection intersexuelle : lorsque l'un des sexes choisit ses partenaires de l'autre sexe, certains caractères du sexe choisi peuvent être sélectionnés par ce choix. Ces caractères n'étant sélectionnés que pour l'un des sexes, cela peut conduire à l'apparition d'un dimorphisme sexuel. C'est par exemple le cas de la queue du paon[réf. nécessaire].
Dans l'espèce humaine
Les principaux caractères sexuels secondaires de l'espèce humaine sont :
Caractères sexuels secondaires masculins Caractères sexuels secondaires féminins Morphologie
et squeletteTaille moyenne plus grande, plus grand volume thoracique
Mains et pieds plus grands
Os du squelette plus épaisTaille moyenne plus basse
Bassin plus large que les épaules
rapport taille-hanche plus faiblePilosité Plus marquée sur le torse et l'abdomen ainsi que sur le visage (barbe et moustache)
Moindre pilosité faciale et corporelle
Croissance plus rapide des cheveuxPeau Plus épaisse et plus rude
Grain de peau plus fin
Tissu adipeux Accumulation principalement autour de l'abdomen et de la taille
Distribution davantage répartie sur la surface du corps
Accumulation au niveau des fesses, des cuisses et des hanchesAutres Plus grande capacité musculaire
Pomme d'Adam marquée
Tessiture de voix plus graveSeins développés
Glandes mammaires fonctionnelles
Différence de taille entre l'index et l'annulaire plus marquée (indice de Manning)[3]Formation des caractères sexuels secondaires
La différenciation sexuelle commence au moment de la gestation, lorsque les gonades se forment. Les différences n'apparaissent dans la constitution des filles et des garçons qu'au moment de la puberté, avec l'augmentation des hormones sexuelles.
Chez les individus de sexe masculin, la testostérone induit la croissance du pénis, et indirectement, via l'androstanolone, celle de la prostate. L'œstradiol et les autres hormones féminines engendrent le développement des seins chez la femme. Ce processus dépend aussi des taux d'hormones sexuelles au stade fœtal. Ainsi, le taux d'androgènes auquel est soumis le fœtus ou le nouveau-né vont moduler la capacité du tissu mammaire à répondre aux œstrogènes lors de l'adolescence.
Caractères sexuels secondaires comportementaux
En toute rigueur, les caractères sexuels secondaires ne se limitent pas aux caractéristiques anatomiques qui différencient mâles et femelles d'une même espèce mais ils incluent aussi les différences dans la physiologie ou le comportement (par exemple, la fabrication de nids en forme de tonnelle par les oiseaux jardiniers mâles ou la danse du pigeon mâle) font partie du dimorphisme sexuel propre à l'espèce. Le comportement est en effet un trait phénotypique : tout comme certains attributs anatomiques sont codés génétiquement (dans le génotype), certains comportements dimorphiques ou non (par exemple, la parade nuptiale, mais aussi la construction du nid ou la peur de prédateurs[4]) ont une base génétique et sont donc soumis à la sélection naturelle et/ou sexuelle. Les comportements dimorphiques sont donc un cas parmi d'autres de caractères sexuels secondaires. Des travaux récents ont ainsi montré qu'il était possible, en manipulant l'épissage d'un gène unique chez la mouche drosophile femelle, d'induire un comportement de parade nuptiale durant lequel celles-ci se mettent alors, tout comme les mâles, à courtiser les autres femelles[5].
Références
- (en) Malte Andersson et Leigh W. Simmons, « Sexual selection and mate choice », dans Trends in Ecology and Evolution, vol. 21, no 1.4, juin 2006, p. 877-904 (ISSN 0169-5347) [lien DOI]
- (en) Rober K. Selander, « exual dimorphism and differential niche utilization in birds. », dans Condor, vol. 68, no 2, 1966, p. 113-151 [texte intégral]
- Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen, fondateurs de l'éthologie Voir les travaux de
- (en) fruitless Splicing Specifies Male Courtship Behavior in Drosophila. E. Demir, B. Dickson. Cell, Volume 121, Issue 5 , 3 June 2005, Pages 785-794
Liens
Articles connexes
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