Capitoulat

Capitoulat

Capitoul

Les capitouls étaient, depuis le Moyen Âge, les habitants élus par les six quartiers de Toulouse pour constituer le conseil municipal de la ville. Du fait que Toulouse était une ville ayant le droit de justice et de se défendre, ainsi que la seigneurie d'un vaste territoire alentour, leurs attributions étaient non seulement administratives, mais judiciaires et militaires. Leurs fonctions étaient reconnues par le roi comme nobles et anoblissantes. L'établissement du parlement de Toulouse au XIVe siècle réduisit leurs prérogatives judiciaires.

Le 28 novembre 1400[1], les capitouls de Toulouse obtiennent du roi Charles VI d'être à nouveau au nombre de douze. Avec la Révolution française, le capitoulat est aboli en même temps que toutes les autres institutions locales (parlement, université, etc.).

Sommaire

Historique

L'institution d'un capitoulat à Toulouse date du comte Alphonse Jourdain, fils de Raymond IV de Toulouse. Les conseillers du comte forment avec les juges du comte un chapitre dit le capitolum. Cette cour, au temps des croisades, juge les procès entre les marchands. Les membres de ce collège municipal adoptent le titre de consuls, puis de capitouls.

En 1147, Alphonse Jourdain rédige les privilèges et fixe à 24 le nombre des consuls. Il y a six quartiers à Toulouse, il désigne alors six notables pour abriter et juger les affaires commerciales. En 1152, Raymond V rédige une charte considérée comme le premier règlement municipal. Le chapitre comprend alors quatre juges, deux avocats et six capitulaires. Les capitulaires prennent peu à peu le pouvoir en éliminant les avocats et juges et, en 1188, les capitouls profitent d'une guerre entre Raymond V et les rois d'Angleterre et d'Aragon pour arracher l'autonomie. Le comte confirme le pouvoir des consuls à la foule devant le parvis de l'église Saint-Pierre des Cuisines. Les consuls ont désormais le pouvoir de police et de justice, le pouvoir réglementaire, le pouvoir de fixer et relever les impôts, le pouvoir de gérer une milice et de faire la guerre. Le comte Raymond V capitule et les consuls lui jurent fidélité. C'est la mise en place des capitouls.

Dès 1190, ils achètent une série de maisons pour en faire la maison commune, le capitole qui porte encore ce nom aujourd'hui.

En 1438, la ville est divisée en huit capitoulats. Les capitouls sont élus le 25 novembre et ceci pour un an. En 1645, le roi nomme depuis Paris les capitouls malgré les remontrances de la ville qui estime qu'elle peut elle seule élire ses magistrats. En 1692, le roi veut imposer des capitouls perpétuels mais, en 1700, le système revient à son organisation traditionnelle.

Le 14 septembre 1789, les capitoulats sont remplacés par quinze sections et les capitouls sont renvoyés. La nouvelle assemblée comporte néanmoins des nobles et des bourgeois. C'est Joseph de Rigaud qui est élu maire le 28 février 1870.

La noblesse des capitouls[2]

Jusqu’en 1248 la désignation des capitouls, faite à l’origine par le comte puis par les habitants (certains habitants) de la ville, étaient de fait entièrement entre les mains des vieilles familles nobles toulousaines. La réforme de 1248 introduit à côté des maiores (les nobles), les medii, qui sont des bourgeois enrichis ; ces derniers, peu nombreux, s’intègrent très vite par mariage à l’oligarchie toulousaine. Tout cela fait que les capitouls sont confondus avec les nobles et même « assimilés » à ces derniers. Cependant des règles ont été édictées : « une famille bourgeoise ne devient définitivement noble que si le père et le fils ont été capitouls ». La légalité de cet anoblissement ne sera définitivement reconnue dans tout le royaume qu’après les lettres patentes d’Henri II, délivrées à Follembrai le 14 août 1552, où il ordonne que « tous les capitouls qui ont été et seront à l’avenir, jouissent des mêmes privilèges et prérogatives que les autres nobles du royaume, de même que leur femme et tous leurs descendants mâles et filles ».

Les capitoulats

La ville est divisée en huit capitoulats et chaque capitoul arborait une couleur en fonction du quartier qu'il représentait :

Liste d'anciens capitouls

  • Pons de Villeneuve, capitoul en 1147, marié à Mabrianne de Caraman
  • Raymond Ier de Puybusque, capitoul en 1222
  • Hughes de Pallays, chevalier, capitoul en 1277
  • Adhémar d'Astorg, capitoul en 1298 et 1313
  • Raimond Ysalguier, changeur, décédé en 1337
  • Bernard Garaud, capitoul en 1336
  • Raymond Garaud l'ancien, capitoul en 1339 et 1353. Ses armes: De gueules plein, au chef d'or, chargé de trois fleurs de lys d'azur
  • Pons de Puybusque, capitoul en 1355. Marchand de Toulouse
  • Raymond Garaud[3], Capitoul en 1360, 1369, 1388 et 1397. Neveu du Raymond Garaud qui était capitoul en 1339 et 1353.
  • Thomas Garaud, capitoul en 1373, lors de la crise alimentaine qui sévit à Toulouse - Coseigneur de Colomiers et de Pibrac.
  • Raymond de Puybusque, capitoul en 1409 et 1416
  • Jean de Varagnes, capitoul en 1411
  • Jean Garaud[3], capitoul en 1412
  • Bertrand Nautayre, capitoul (de la Dalbade) en 1436-1437
  • Jean de Villeneuve, capitoul en 1446 et 1462 - Seigneur de La Croisille et de Maurens
  • Guilhelmus de Lavit, capitoul en 1447
  • Antoine Viguier, capitoul en 1464 et en 1477
  • Antoine de Tournemire, capitoul en 1472
  • Etienne Viguier, apothicaire, capitoul en 1475 et en 1485
  • Bernard de Puybusque, plusieurs fois capitoul de 1480 à 1517 - Mainteneur des Jeux Floraux en 1513
  • Pierre de Lancefoc, capitoul en 1505
  • Étienne de Polo, professeur de droit, capitoul en 1512
  • Antoine d'Anticamareta, capitoul en 1519, seigneur de Villeneuve, marié à Imberte de Toulouse-Lautrec
  • Raimond Beccaria, gouverneur de Turin, capitoul en 1523, marié à Anne d'Anticamareta
  • Jean de Cheverry, marié en 1526 à Anne de Lancefoc
  • Jean de Lafourcade, capitoul en 1527
  • François Beynaguet, capitoul en 1521, marié a Paule de Viguier fille de Jacquette de Lancefoc et Etienne Viguier
  • Jean Viguier, Licencié, capitoul en 1530
  • Jean de Bernuy, marchand de garance, capitoul en 1532, fait construire l' hôtel de Bernuy, mort en 1556 à la corrida organisée dans un enclos des Jacobins
  • Pierre Delpech, marchand de garance, capitoul en 1534, fait construire l'hôtel Delpech
  • Pierre d'Assézat, fils de Noël et d'Anne Delpech, marchand de pastel, capitoul en 1552, huguenot, déchu puis réhabilité, mort à l' hôtel d'Assézat qu'il a fait construire
  • Raymond Aliès, docteur en droit, capitoul en 1539
  • Pierre Lancefoc, capitoul en 1541
  • Jacques d'Alary, capitoul en 1543
  • François de Saint-Félix, seigneur de Clapiers et de Mauremont. Docteur. Capitoulat de Pont-Vieux : Capitoul en 1530-1531(à vérifier), puis de 1552 à 1554, puis en 1562.
  • Mari de Gascon, docteur ès droits, capitoul en 1555-1556 (Biographie toulousaine ou Dictionnaire historique des personnages, p. 450).
  • François Delpech, capitoul en 1562, reconstruit le château de Lacroix-Falgarde en 1574
  • Antoine de Raspaud[3], capitoul en 1575, coseigneur de Colomiers - Reprend la ville de Pamiers aux protestants en 1574, surnommé pour cela "Capitany" (le capitaine, en occitant).
  • Jehan de Gascon, capitoul en 1590, docteur et avocat (Saint-Étienne)- archives communales de Toulouse, AA 21/29.
  • Philippe de Capèle, capitoul en 1602, seigneur d'Ox en Comminges
  • Henri du Faur, seigneur de Labastide et de Tarabel, capitoul en 1603
  • Pierre, marquis de Marmiesse et baron de Lussan, capitoul en 1614
  • Geraud Viguier, co-seigneur de Gargas, capitoul en 1616
  • Bernard de Boisset, est Capitoul de Toulouse en 1639-1640, Magistrat
  • Pierre Delvolvé, sieur de Bordebasse, capitoul en 1670 pour le quartier de la Daurade. [4] Ces armes étaient "D'azur, au chevron d'or, accompagné en pointe de trois tours du même, au chef de gueules, chargé d'un croissant d'argent, entre deux étoiles d'or”
  • Ferréol de La Fage, seigneur de Saint-Martin dans la juridiction de Saint-Girons, conseiller du Roi, capitoul en 1672 et en 1682 [5]
  • Guy du Faur, baron de Pibrac, petit fils de l'humaniste Guy Du Faur de Pibrac (1529-1584), capitoul en 1646[6]
  • Antoine Crozat, capitoul, décédé en 1690, père du richissime banquier Antoine Crozat
  • Jean delvolvé,(frêre de Pierre Delvolvé) coseigneur de Colomiès, capitoul en 1692 pour le quartier du Pont-Vieux [7]. Ces armes étaient "d'azur, au chevron d'or, accompagné en pointe de trois fleurs de soucis, mal ordonnées, au chef cousu de gueules chargé d'un croissant d'argent, accosté de deux étoiles d'or"
  • Albert de Polier, seigneur de Bellefon,
  • François de Boutaric, célèbre professeur de droit, capitoul en 1707
  • François-Joseph de Cormouls, Maire de Castres, capitoul en en 1707
  • Guillaume de Périer, vicomte de Grèzes, baron de Mirandol, seigneur de Puylaurent, capitoul en 1768...né en 1720 à Chasseradès (Lozère) de Charles de Périer, marchand drapier à Florac, avocat au Parlement de Paris, secrétaire du roi, fermier général, décédé dans son hôtel particulier rue de La Vrillière à Paris[8]..
  • Pierre de Madron, dit "le vieux", capitoul en 1546 et 1548
  • Pierre de Madron, dit "le jeune", seigneur de Saint Jean de l'Herm, capitoul en 1561 et 1568
  • Louis de Madron, seigneur de Roquebrune, capitoul en 1637
  • Charles Laganne
  • Jean-Pierre d'Arexy, trésorier des Etats du Pays de Foix, capitoul en 1720.[9]
  • Jean Baptiste de Lahondès de la Figère de Laborie vers 1750 marié à N de Lhène.
  • ... de Sahuqué, capitoul en 1778
  • Jean, Joseph Timothée de Solirène, capitoul de Toulouse en 1773, Procureur du Roi à Mauvezin co-seigneur de Taybosc et Esparbès, chargé des hôpitaux, dispensé de service;
  • Pierre d'Arexy, avocat au Parlement, capitoul en 1781-82.[10]

Articles connexes

  • Famille Alies, une famille qui fournit plusieurs capitouls à la ville de Toulouse.

Liens externes

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Notes et références

  1. Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, vol. IX (1271-1443), Privat, Toulouse, 1885 (réimp. 2004) (ISBN 2-84575-170-2) , p. 944.
  2. « La noblesse des capitouls de Toulouse » de Jean-Paul Buffelan
  3. a , b  et c André NAVELLE, Familles nobles et notables du Midi toulousain, XVe-XVIe siècles, Toulouse, 1991-1993, 10 volumes et un volume d'index paru en 1994
  4. tableau des capitouls d'Antoine Durand
  5. Alphonse Brémond : Nobiliaire toulousain, 1863
  6. Hubert Lamant : Armorial général et nobiliaire français, tome XIX, fascicule 2
  7. Victor Boutan ”l'Armorial des capitouls de Toulouse”
  8. Sources : Armorial du Gévaudan - Biographie lozérienne - archives Périer - notariat...
  9. Sources : archiv.org/stream/nobiliairetoulou01br.
  10. Sources : archives nationales.culture.gouv.fr...
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