- Capitale et majuscule
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Certains auteurs font une différence entre capitale et majuscule[1].
La capitale (du latin capitalis, « qui concerne la tête ») est la casse à utiliser pour composer en « grandes lettres » dans les écritures bicamérales. Ainsi, l’œil (tracé apparent du caractère) B est la capitale de b dans l’alphabet latin, de β dans l’alphabet grec et de в dans l’alphabet cyrillique. Le tracé des capitales, que l’on oppose aux minuscules, diffère très souvent non seulement par le format mais aussi par l’œil.
Ainsi, selon eux, on appelle de tels caractères lettres capitales car ils se trouvent en haut de la casse, c’est-à-dire la tête. Par opposition, les minuscules, situées dans le bas de la casse, sont aussi appelées lettre en bas-de-casse ou tout simplement bas-de-casse. Il existe en outre des petites capitales.
La majuscule (du latin majuscula, « un peu plus grande »), quant à elle, est un caractère situé au début de certains mots. Chaque langue en fixe l’usage. Le plus souvent, mais pas exclusivement, les majuscules sont représentées par des capitales (d’où la confusion). Certains types de caractères, comme la famille des « gothiques » qui reproduisent des modèles du Moyen Âge, proposent en fait des bas de casse, qui servent pour écrire le texte, et des « capitales » qui sont en fait des majuscules : écrire uniquement avec ces « capitales » donne généralement un résultat illisible et, en tout cas, de mauvais goût.
Sommaire
Différence entre les capitales et les majuscules
La phrase : « LONGTEMPS MARCEL S’EST COUCHÉ DE BONNE HEURE » est écrite en capitales, mais seule la première et la dixième lettres sont majuscules. On s’en rend mieux compte si on écrit cette phrase avec des capitales et des petites capitales (en raison des limitations du web, ce ne sont pas ici de véritables petites capitales, dessinées, mais des grandes capitales réduites de façon homothétique, réduction qui les font apparaître plus maigres que les capitales normales puisque la graisse est réduite aussi ; on les appelle « fausses petites capitales ») : « Longtemps Marcel s’est couché de bonne heure ».
Capitales et majuscules se distinguent par leur fonction :
- L’utilisation d’une majuscule est dictée par les règles de l’orthographe : en français, on les utilisera par exemple pour la lettre initiale d’une phrase ou d’un nom propre.
- Les capitales relèvent, elles, d’un choix de composition typographique. Leur emploi relève moins d’une norme que d’une décision particulière. Un journal ou un site Web pourra par exemple, dans sa charte graphique, décider de composer les titres d’articles en capitales et les sous-titres en petites capitales.
Les règles d’utilisation des majuscules varient d’une langue à l’autre.
Chaque langue utilisant une écriture bicamérale possède ses propres règles concernant l’emploi des majuscules : en français, par exemple, on n’écrit pas les noms de langues avec une majuscule ; c’est pourtant le cas en anglais. En allemand, tous les noms, communs ou propres, prennent une majuscule. Certains digrammes, quand ils doivent être en majuscule capitale, sont notables : en français, la ligature Oedipe est incorrecte ; le digramme capital s’écrit en effet Œ : Œdipe. En néerlandais, le digramme lié ij s’écrit IJ en majuscule capitale : IJsselmeer et non Ijsselmeer.
« Écrivez en majuscules », à cet égard, n’a aucun sens en typographie. C’est pourtant une expression courante, de même que « majuscule initiale », expression intrinsèquement redondante. La confusion entre ces deux termes est de fait très fréquente et la distinction entre les deux mots appartient surtout au jargon de la typographie.
Dans les titres
La règle d’écriture des articles initiaux des titres est applicable à d’autres noms propres : en effet, ils sont mutables après une préposition (« à le » → « au », « de le » → « du », « de les » → « des ») ou remplaçables par un possessif ou un démonstratif (voire un numéral !). Aussi ne sont-ils pas pris en compte dans les classements alphabétiques primaires (voir les dictionnaires de noms propres ou de titres d’œuvres. L’article y est souvent reporté à la fin, où il est pris en compte seulement comme clé secondaire, entre parenthèses ou après une ponctuation séparatrice comme la virgule. L’article n’a donc pas de majuscule, mais seulement une minuscule écrite en capitale en début de phrase.
Pour saisir la nuance, il faut comprendre la différence entre :
- une majuscule, propriété intrinsèque et invariable de l’initiale d’un mot ou des initiales ou d’un sigle (ce mot ne pouvant pas être ni contracté ni muté, etc. qui fait du mot un mot propre, et qu’on ne peut pas écrire avec une « bas-de-casse » ou une « petite capitale »), propriété qui s’oppose à la lettre minuscule utilisée dans tous les autres cas de lettres médiales ou finales ainsi que pour tous les mots communs dont toutes les lettres sont toujours une lettre minuscule (même en initiale placée en début de phrase !), et
- une capitale (aussi appelée « haut-de-casse ») qui désigne uniquement une casse typographique pour l’écriture, concept lié en français à la règle orthographique qui interdit l’écriture en « bas-de-casse » ou « petite capitale » mais impose l’écriture d’une casse « capitale » ou d’une casse « grande capitale », à tous les mots en début de phrase, que ceux-ci soient propres ou communs, et donc indépendamment du fait que ces mots commencent par une majuscule ou une minuscule).
Historiquement, certaines minuscules françaises avaient aussi plus que les trois casses encore utilisées aujourd’hui (la « bas-de-casse » communément mais improprement appelée « minuscule » en milieu et fin de phrase, la casse « capitale » qui est un concept différent de la « majuscule » trop souvent employé à tort, et la casse « petite capitale ») avec des casses supplémentaires suivant la position dans le mot ou la phrase (cas du s, ou du z qui distinguait aussi les casses « médiales » et « finales » parmi les « bas-de-casse », et du i ou du u avant qu’ils soient dissociés orthographiquement des nouvelles lettres j et v).
Les majuscules par contre n’existent généralement qu’en une seule casse aujourd’hui (la « capitale »), mais la « grande capitale » (souvent appelée « lettrine » quand elle est décorative et enjambe plusieurs lignes) existe encore parfois aussi en début de paragraphe (mais uniquement aujourd’hui de façon décorative), alors qu’avant la distinction avait valeur de ponctuation permettant de savoir si la phrase continue le paragraphe précédent ou débute un nouveau paragraphe. Les différentes casses ne sont pas une propriété intrinsèque du mot, au contraire de la distinction très stricte en français entre minuscule et majuscule.
La confusion entre majuscule/minuscule (propriété invariante et intrinsèque de composition des mots) et haut-de-casse/bas-de-casse (propriété mutable des caractères écrits, dans les limites des règles ortho-grammaticales) est courante puisque sur un clavier usuel (ainsi que dans le codage des caractères d’un texte, même avec Unicode), on ne saisit QUE la distinction entre deux des casses possibles (les autres casses étant obtenues par des fonctions de mise en forme des traitements de texte et non codées dans le texte lui-même), mais jamais la distinction (pourtant sémantique et fondamentale) entre majuscules et minuscules qui composent les mots (et ont des touches improprement appelées majuscule ou verrouillage majuscule alors que ce sont exactement des touches haut-de-casse et verrouillage haut-de-casse) !
Mais les dictionnaires et encyclopédies, eux, font cette distinction (notamment car cela permet de repérer le bon usage orthographique des différentes casses autorisées et interdites).
C’est pourquoi lors de la composition de textes, il faut encore plus redoubler d’attention (notamment dans tout ouvrage à caractère encyclopédique ou dans un dictionnaire) sur le bon emploi des hauts-de-casse (capitales, grandes capitales, lettrines) d’une part, et des bas-de-casse ou petites capitales d’autre part, notamment car cela permet de déterminer (au moins partiellement) la nature intrinsèque des mots composés de minuscules et majuscules invariables, et de repérer les mutations orthographiques, grammaticales et morphologiques et phonétiques autorisées par la langue.
L’article reste nécessaire comme partie du titre, mais sa place ou sa forme (contractée ou non) n’est pas imposée car il est non signifiant au premier niveau seul étant conservé sa sémantique distinguant les déterminations définies/indéfinies (et encore pas toujours). Exemples :
- « En composant sa Marche turque, Mozart (…) »,
- « J’ai beaucoup aimé l’interprétation de cette Marche turque. »,
- « C’est une Marche turque des plus réussies que j’ai dû entendre de la part de ce concertiste. »,
- « Cette deuxième Marche turque est celle que je préfère. » (note que la capitale sur le premier mot signifiant est indispensable pour éviter la confusion avec un autre titre similaire, alors que l’italique n’est pas obligatoire orthographiquement).
- Dans les dictionnaires de titres d’œuvre on trouvera le titre écrit « Marche turque (la). », ou bien écrit « la Marche turque. » mais l’œuvre sera toujours classée à la lettre M, pas à la lettre L…
- Dans un annuaire téléphonique ou un dictionnaire français, en regardant les noms propres (de personne, de villes et lieux géographiques, etc.) commençant par « la », « le », « les », « l’ », « aux » : on voit que s’il n’y a pas de trait d’union, l’article est en minuscule, séparable, et n’est pas pris en compte dans le tri au premier niveau, sinon il est pris en compte en tant qu’élément invariable. Par exemple, « les Bouches-du-Rhône », « Le Mans » (pas de trait d’union car c’est un article nécessaire, mais mutable ou déplaçable).
Les titre d’œuvres suivent aussi la même logique française, car en tant que tels ce sont des noms propres, même s’ils sont composés de mots communs et propres (Hormis l’article initial non signifiant, tout le reste du titre est invariable).
- La langue anglaise possède elle aussi cette distinction entre mots signifiants et non signifiants dans les titres d’œuvres, la seule différence étant que le français ne demande une haut-de-casse (capitale) obligatoire que pour le premier mot signifiant du titre, alors que l’anglais la demande sur tous les mots signifiants. Les deux langues ne demandent une haut-de-casse pour le premier mot du titre que s’il est commun et signifiant, ou propre, ou s’il est en tête de phrase.
- Le français requiert l’écriture en bas-de-casse (ou petite capitale) pour toutes les autres occurrences de lettres minuscules (et leur interdit les haut-de-casse (capitales ou grandes capitales), au contraire de l’anglais qui, s’il permet mais n’impose pas les hauts-de-casse sur le premier mot commun d’un titre lorsqu’il est non signifiant, impose les hauts-de-casse (capitales) sur les initiales de tous les termes signifiants du titre.
- Dans les deux langues, l’écriture entièrement en capitales n’est vraiment pas recommandée sauf pour les noms propres (mais leurs accents intrinsèques devraient toujours être conservés pour préserver les distinctions orthographiques d’homographes possibles).
Les règles sont bien établies dans les ouvrages de référence et notamment les dictionnaires et encyclopédies (même si ailleurs on prend moins soin de la typographie). Wikipédia devrait employer les conventions typographiques des encyclopédies puisque ces conventions sont établies et même normalisées : il y a de nombreux textes légaux et reconnus par des normes internationales (notamment des normes ISO, appliquées en France par des normes AFNOR, au Canada par des normes CSA, etc.) concernant par exemple les références bibliographiques, la toponymie, les noms de personnes et les transcriptions aux fins de références.
Et la confusion est loin de se terminer, au vu de l’inventivité des typographes qui sont parvenus aussi à créer et utiliser la casse « grandes minuscules » comme casse additionnelle pour transcrire des mots composés avec des… majuscules, ou encore utilise la casse petite capitale (qui normalement transcrivent des lettres minuscules) en lieu et place de la casse capitale, pour transcrire en caractères des mots composés avec des majuscules. (voir l’exemple ci-dessous des titres de reliures de certains livres).
En français, « l’accent a pleine valeur orthographique »[2]. L’Académie française recommande donc l’usage d’accent ou tréma sur une majuscule, tout comme l’utilisation de la cédille. Ainsi les publications de qualité écrivent les majuscules (tout comme les capitales) avec les accents et autres diacritiques, au même titre que les minuscules. En effet, les signes diacritiques ont un rôle important dans les langues qui les utilisent.
Cependant, dans une grande partie du monde francophone (Suisse romande notamment[3], mais pas au Québec[4]), seuls les minuscules et les mots en toutes capitales sont accentués dans les textes courants[5]. Les signes diacritiques ne sont systématiquement reproduits que dans les publications soignées : dictionnaires[6], encyclopédies[7], Collection de la Pléiade… On trouve donc écrit Etat (sic) dans les publications courantes et État dans les publications soignées.
La simple lecture des titres de livres dans une bibliothèque, ou dans les livres scolaires, démontre que l’accentuation des majuscules est ancienne et courante. La pratique tendant à ne pas indiquer les accents sur les majuscules et les capitales trouve sa source dans l’utilisation de caractères de plomb à taille fixe en imprimerie. La hauteur d’une capitale accentuée étant supérieure, la solution était alors soit de graver des caractères spéciaux pour les capitales accentuées en diminuant la hauteur de la lettre, soit de mettre l’accent après la lettre, soit simplement de ne pas mettre l’accent[8]. Cette dernière option a souvent été utilisée durant des siècles, et l’est parfois encore, même si, avec l’arrivée de l’informatique, ces difficultés se sont maintenant estompées.
D’autres problèmes subsistent encore : sous Windows, sur les claviers français AZERTY, où l’accent grave et l’accent aigu sont systématiquement associés à des lettres minuscules (« é », « è », « à », « ù »), la pose de ces accents sur des majuscules impose des manipulations alambiquées. Il est particulièrement difficile de produire des majuscules accentuées sur un ordinateur portable non muni d’un pavé numérique[9]. L’opération est plus facile quand les accents sont indépendants des lettres, comme l’accent circonflexe, le tréma, l’accent grave (en AltGr+7) ou le tilde (en AltGr+2) sur le clavier français, ou avec un clavier utilisé avec GNU/Linux, ou encore avec un clavier Macintosh. Il n’y a pas de touche morte pour l’accent aigu, car seul le « e » l’emploie. Il suffit donc, en plus de la touche « é », d’une combinaison pour le « É » ; sur Macintosh et GNU/Linux, taper « é » alors que Verrouiller Maj est actif donne « É ». Bien sûr, l’emploi d’une disposition de clavier autre que l’AZERTY et ergonomique, comme la disposition Dvorak ou la disposition bépo, résout le problème puisque les lettres accentuées ne sont pas considérées différemment des autres lettres de l’alphabet.
Pour pallier les insuffisances du clavier Azerty français Microsoft propose un logiciel nommé MSKLC (Microsoft Keyboard Layout Creator)[10] permettant de créer ses propres pilotes de clavier[11]. Par ailleurs, le seul clavier fourni avec Windows qui permet d’écrire directement en français (y compris ligatures), sans faire appel à des programmes extérieurs qui modifient le registre, et qui peuvent être soumis à des droits d’administrateur, est le clavier canadien multilingue standard, de type Qwerty[12]. Toutefois, il existe désormais un logiciel, Portable Keyboard Layout (PKL), basé sur plusieurs scripts AutoHotKey[13] permettant de changer de disposition de clavier sans avoir à installer les pilotes Windows[14], et donc sans droits d’administrateur.
L’omission des accents ou des cédilles sur les phrases entièrement en capitales cause des ambiguïtés :
- L’ENFANT AFFOLE SON PERE TOMBE ou le célèbre JAURES ASSASSINE.
- LES FILS LEGITIMES DE LOUIS XIV. Ici, l’ambiguïté est grave, puisque le sens de la phrase peut s’en trouver radicalement changé : les fils légitimes sont justement le complet opposé des fils légitimés.
- LES AVOCATS SERONT JUGES.
- LE PALAIS DES CONGRES.
- LA RETRAITE A 42 ANS.
- SALLE DES INTERNES (dans un asile d’aliénés ?)
- UN INTERNE TUE (quatre possibilités)
- MON ENTREPRISE DE MACONNERIE (sans commentaire)
La linguiste Nina Catach a indiqué à ce propos[15] : « Aujourd’hui je pose la question : avons-nous besoin de deux accents, l’aigu et le grave ? Notre presse imprimée, toujours à l’avant-garde, a résolu le problème (autre problème séculaire) des capitales non accentuées, et de l’aspect disgracieux des accents de guingois en travers des titres, par une procédure, sans bavures : un seul accent, horizontal, qu’on appelle couramment l’accent plat [ou encore macron] :
- DEUX BUTS ENCAISSĒS ;
- UN OUVRIER TUĒ ;
- UN PIĒTON RENVERSĒ PAR SON FRĒRE. »
La Poste française, de son côté, recommande (pour faciliter le tri automatique) que la localité suivant le code postal soit composée en capitales non accentuées, sans aucune ponctuation. Cette prescription, obligatoire pour la ligne 6 (celle de la localité), ne s’applique pas pour la 1re ligne, celle du nom du destinataire qui peut garder ses signes diacritiques. En outre le mot saint est à abréger. Ainsi, par exemple, Saint-Michel-de-Dèze est à mentionner dans une adresse sous la forme :
- 48173 ST MICHEL DE DEZE
Article détaillé : Adresse postale.Exemples
Des majuscules en capitales et en minuscules
La confusion entre les termes de majuscule et de capitale est facilitée par le fait que les majuscules s’écrivent la plupart du temps en capitales. On peut se rendre compte de la différence entre les deux en prenant un exemple ; certains éditeurs présentent les titres et les noms d’auteurs de leurs ouvrages en minuscules sur la couverture. C’est le cas des Éditions de Minuit pour un ouvrage comme le Vocabulaire des institutions indo-européennes d’Émile Benveniste. La couverture est typographiée ainsi :
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- émile benveniste
- le vocabulaire
- des institutions
- indo-européennes
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- LES ÉDITIONS DE MINUIT
- LES CHIMÈRES NOUS MÉPRISENT
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On peut dire que le prénom et le nom de l’auteur sont écrits en minuscules ; leur première lettre, cependant, est bien une majuscule : seulement, elle n’est pas en capitale. D’autre part, bien que le nom de l’éditeur soit en capitales, on sait que le É de ÉDITIONS ainsi que le M de MINUIT sont aussi des majuscules.
L'écrivain portugais valter hugo mãe (pt) refuse dans ses textes l'emploi de capitales pour noter les majuscules (ce qui explique la graphie de son nom). Son dernier roman s'intitule ainsi a máquina de fazer espanhóis.Le cas du grec
En grec ancien, tel qu’écrit actuellement, les capitales et les majuscules en capitales ne sont pas identiques : un texte écrit au long en capitales n’est normalement pas diacrité, tandis qu’un texte en minuscules avec des majuscules capitales reçoit les diacritiques. De fait, un mot comme ἄνθρωπος / ánthrôpos, « être humain », s’écrit Ἄνθρωπος avec une majuscule capitale, mais ΑΝΘΡΩΠΟΣ en capitales. La capitale de la première lettre du mot est donc un Α alpha nu, la majuscule un Ἄ diacrité, portant esprit doux et accent aigu.
Même système en grec moderne en ce qui concerne l'accent (qui est le seul diacritique subsistant depuis la suppression des esprits): Le mot άνθρωπος « être humain » s'écrit Άνθρωπος avec une majuscule capitale, mais ΑΝΘΡΩΠΟΣ en capitales.
Messagerie électronique
Dans la messagerie électronique, ON ÉCRIT EN CAPITALES pour indiquer que l’on élève la voix. De façon plus générale, cela permet de mettre en évidence une partie de texte lorsque l’on ne peut techniquement pas utiliser de caractères gras, d’italique, ou d’autres enrichissements visuels.
L’utilisation systématique des capitales est agressive et contraire à la nétiquette.
Conclusion
Pour résumer, une capitale est un œil (tracé d’une lettre) différent de celui d’une minuscule, un simple format. Une majuscule est un emplacement initial déterminé par les règles d’orthotypographie, qui se réalise la plupart du temps comme une capitale. La confusion est d’autant plus facile que les deux termes semblent particulièrement mal choisis : une capitale devrait, si l’on en croit l’étymologie, être située « en tête (de mot) » tandis que, toujours étymologiquement, la majuscule serait une lettre de plus grand format, s’opposant directement à la minuscule ; or, c’est l’inverse : minuscule et capitale s’opposent par la taille et le format, majuscule n’a pas d’antonyme. Il semble que les deux termes aient été inversés.
Voir aussi
- Aurel Ramat, Le Ramat de la typographie, Aurel Ramat éditeur, 2008 (ISBN 978-2-922366-04-4), p. 69
- Recommandations de l’Académie française.
- § 252. Guide du typographe, 6e édition,
- « On doit mettre tous les accents et les signes diacritiques sur les capitales, excepté sur les signes et les acronymes quand ils sont écrits en capitales. » Le Ramat de la typographie, d’Aurèle Ramat (Éd. 2005), référence des correcteurs et réviseurs québécois, mentionne :
- Le Monde par exemple. C’est ainsi que procède le quotidien
- Petit Larousse, Petit Robert et Dictionnaire Hachette par exemple.
- Wikipédia par exemple. La section française de l’encyclopédie en ligne
- site de l’université de Lyon-2. Pages de Jacques Poitou, professeur des universités, sur le
- pavé numérique (chiffres en bleu situés sur les lettres se trouvant au-dessous des chiffres 789) en appuyant sur les touches Fn+VerrNum. L’utilisateur est alors ramené au cas des ordinateurs fixes à pavé numérique. Sur certains portables il est toutefois possible d’activer un
- MSKLC, sur le site de Microsoft.
- [1]. Exemples de pilotes de clavier :
- dossier. Pour les claviers Azerty, on peut également se référer à ce
- http://www.autohotkey.com/
- [2]. Exemple avec Bépo :
- Nina Catach, « Accent plat » in Les Délires de l’orthographe, Plon, 1989, p. 145 (ISBN 2-259-02136-0).
Articles connexes
- Écriture bicamérale ;
- Minuscule ;
- Orthotypographie ;
- Petite capitale ;
- Usage des majuscules en français ;
- Typographie.
Bibliographie
- Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 1990 (ISBN 2-11-081075-0) ; réédition 2002 (ISBN 2-7433-0482-0) ; réimpressions octobre 2007 et novembre 2008 (ISBN 978-2-7433-0482-9) [Présentation en ligne]
- Le Ramat de la typographie, Aurel Ramat, édition 2005 (8e édition), Aurel Ramat éditeur, Montmagny (Québec), 2004. Diffusion dans l’Union européenne
- Jean-Pierre Colignon, La majuscule, c’est capital !, Albin Michel, « les dicos d’or », Paris, 2005
- Eric Martini, Petit Guide de typographie, éd. Glyphe, Paris, 2008
Liens externes
- « Majuscules ou capitales, solution du casse-tête ! » par Pauline Morfouace.
- Accentuer les capitales sur le site www.langue-fr.net édité par Luc Bentz.
- Il faut accentuer les majuscules. Ce qu’en dit l’Académie française.
- L’article d’Orthotypographie, par Jean-Pierre Lacroux, sur l’accentuation des majuscules
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