- Camp de Satory
-
Satory
Satory Administration Pays France Région Île-de-France Canton Versailles-Sud Arrondissement Versailles Ville Versailles Site internet Consulter Sociologie Population 5 000 hab. (année inc.) Satory est un quartier de Versailles, chef-lieu du département des Yvelines (France).
Ce quartier est pour l'essentiel occupé par un camp militaire et l'habitat, exclusivement constitué d'immeubles, héberge environ 5000 personnes, des personnels de la Défense et leurs familles.
Sommaire
Géographie
Satory se trouve dans la partie sud-ouest de la commune de Versailles (48°47'10"N, 2°6'38"E). Il se trouve sur un plateau allongé à environ 175 m d'altitude, délimité au nord par la route nationale 12 et au sud par la vallée encaissée de la Bièvre du hameau de Bouviers. Il est presque entièrement entouré d'une ceinture forestière, le bois de Satory au nord, la forêt domaniale de Versailles au sud et à l'ouest.
Satory est desservi par deux axes de circulation majeurs la RN12 et la RD91.
Histoire
- D'origine gallo-romaine, Satory est, au Moyen Âge, un fief dépendant du couvent des Célestins à Paris, et comprenant un hameau de quelques maisons et un manoir. Louis XIV acquiert les terres de Satory en 1685 et les inclut dans le Grand Parc de Versailles, où elles deviennent une importante ferme mise à bail.
- En 1871, le camp de Satory fut le lieu d'exécution de nombreux communards qui y furent fusillés.
La ferme de Satory
Au XVIIIe siècle, plusieurs fermiers se succèdent à la tête de la ferme : Simon Lespart, son fils François Lespart, André Michaux père, ses fils André et André-François, d'abord en association, puis André Michaux seul, à son mariage en 1769. Vers 1776, alors qu'André s'oriente vers une carrière de botaniste explorateur, son frère André-François reprend la ferme. En 1797, Vincent Charlemagne Pluchet, gendre d'André-François, lui succède.
Vincent Charlemagne Pluchet, fils de Thomas Pluchet, est issu d'une famille connue en région parisienne depuis la fin du XVe siècle[1]. Il épouse Geneviève Antoinette Michaux et devient ainsi cultivateur à la ferme de Satory, à partir de la fin 1797. Vincent Charlemagne Pluchet sera maire de Trappes de 1812 à 1837, tout en continuant plusieurs années à exploiter les terres de Satory. La dynastie des Pluchet est florissante: Émile Henri Pluchet, le petit-fils de Vincent Charlemagne, né le 13 mars 1845 à Trappes, sera président de la Société des agriculteurs de France et régent de la Banque de France.
On trouve ensuite à Satory MM. Bailly de Villeneuve et Bouligny. Mais à partir de 1834, une trentaine d'hectares est attribuée à l'armée qui y installe un champ de manœuvres - qui servira aussi de champ de courses - avant d'obtenir la totalité du plateau en 1864.
L'hippodrome de Satory
Le plateau de Satory accueillit de 1836 à 1865 un hippodrome où des courses hippiques avaient lieu chaque année en mai et juin. En 1838, les ducs d'Orléans et de Nemours, fils du roi Louis-Philippe Ier puis, en 1850, le prince-président Louis Napoléon Bonaparte, assistèrent à des compétitions. Devenu empereur, ce dernier revint avec l'impératrice Eugénie de Montijo en 1854. Les difficultés financières et la concurrence des champs de courses parisiens et de celui de Porchefontaine, plus accessibles, entraînèrent son abandon après vingt-neuf ans d'activité.
Commune de Paris
Article connexe : Commune de Paris.En 1871, le camp de Satory fut le lieu de détention de milliers de communards qui vécurent plusieurs mois sans abri ni soin[2]. Un grand nombre moururent de maladie, de blessures ou furent abattus et inhumés sur place, entre l'étang de la Martinière et le "Mur des Fédérés" où subsiste une fosse commune à l’emplacement de laquelle une plaque commémorative a été apposée. Les vingt-cinq condamnés à mort par le conseil de guerre furent fusillés au polygone d'artillerie, situé au bord de l’autoroute A 86 [3]. Les plus célèbres sont Louis Rossel, polytechnicien, colonel du génie, qui avait avant tout refusé la capitulation devant l'ennemi et Théophile Ferré, animateur de la Commune de Paris.
Batterie du Ravin de Bouviers
Article détaillé : Batterie du Ravin de Bouviers.La Batterie du Ravin de Bouviers est située sur le plateau de Satory au dessus du ravin de Bouviers à la limite de la ville de Guyancourt. C'est une ancienne batterie militaire construite en 1879, destinée à contrôler le passage des troupes sur le plateau. La batterie est implantée dans l'actuelle forêt de Versailles en limite du secteur militaire de Satory à une centaine de mètres de la commune de Guyancourt. La batterie est construite sur l'emprise de l'aqueduc situé entre l'étang de Saint-Quentin et Versailles. Certaines traverses s'appuient sur les structures de l'acqueduc[4].
L'aérodrome de Satory
Article détaillé : Débuts de l'aviation dans les Yvelines.Clément Ader s'élève du sol une première fois avec l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant le premier vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel. De fait, la performance de cette génération d'engins ne fera pas se bousculer les entrepreneurs car n'ayant pas assez de maîtrise de son domaine.
Le 14 octobre 1897, sur le terrain militaire de Satory Clément Ader arrache son Éole du sol sur une distance de 300 mètres, mais son avion est rabattu par le vent et manque son atterrissage. Le ministère de la Guerre cesse de financer Ader qui est contraint d'arrêter la construction de ses prototypes (l'Éole avait coûté 200 000 francs de l'époque, soit près de 8 millions d'euros). Il tente alors de donner son fabuleux moteur à vapeur au capitaine Renard, qui travaille sur la navigation des dirigeables, puis se lance dans la fabrication des moteurs à explosion. L'équilibrage de ces V8 montrent toujours le souci d'une utilisation aéronautique.
Contraint au secret militaire (les archives de Satory n'ont été rendues accessibles que dans les années 1990), il ne parle de ses vols qu'en 1906, après celui de Santos-Dumont à Bagatelle. Ce silence est à l'origine de la controverse entretenue par les partisans des frères Wright. En France, à l'époque, personne n'a entendu parler des frères Wright. Santos Dumont prétend donc être le père de l'aviation. Un débat national s'engage pendant plusieurs années, sans qu'on parvienne vraiment à trancher. On finit généralement par admettre le vol de l'Éole, qui décolla devant témoins, et repousser l'existence du vol de 1897. Mais les travaux du général Pierre Lissarague, menés dans les années 1980 et 1990 (travaux basés sur les archives secrètes de l'armée, rendues publiques dans les années 1980), tendent à prouver la réalité du vol de 1897.
Afin de faire toute la lumière sur ces vols, plusieurs maquettes motorisées de l'Éole et de l'Avion III furent réalisées [5]. Si les maquettes de l'Éole démontrent clairement que l'appareil était capable de s'élever dans les airs, le succès est moins net avec l'Avion III. Son très mauvais équilibre et son gouvernail inutilisable expliqueraient en tout cas les raisons de l'accident.
A partir de 1913, l'aérodrome de Satory, trop petit, sera progressivement abandonné pour l'aérodrome de Vélizy-Villacoublay.
Les jeux Olympiques
En 1900, le camp de Satory accueillit les épreuves de tir des Jeux Olympiques d'été.
Satory aujourd'hui
Avec environ 5 000 habitants aujourd'hui, Satory est un quartier à part entière, avec ses commerces, écoles et équipements publics, dont la commune de Versailles essaie de resserrer les liens avec le reste de la ville, malgré son éloignement.
Logements et équipements publics
Satory a la particularité d'abriter de très nombreuses entreprises en lien avec la Défense nationale (Gendarmerie nationale, Armée de Terre, Air et Marine nationale) et où travaillent une grande partie de ses habitants.
Implantation militaire
Les militaires sont affectés dans les services suivants :
- la Direction Centrale du Matériel de l'Armée de Terre (DCMAT).
- la Section Technique de l'Armée de Terre (STAT).
- la Base de Soutien au Commandement (3e BSC) créée en 2005 à partir de la Base de Soutien Versailles-Satory (BSVS), du Pôle Musique de l'Armée de Terre et de la Base de Soutien du Matériel (17e BSMAT).
- Le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ainsi que les autres unités du Groupement de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN) sont basés sur le camp de Satory.
Autres activités
Le laboratoire sur les interactions véhicule-infrastructure-conducteur (LIVIC) est une unité de recherche dépendant de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS) et du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC). Les recherches concernent la route automatisée - dite « route intelligente » - de demain[6].
Projets
Il est prévu la réhabilitation ou la construction de 600 logements, à l'est de Satory. Mais l'avenir du quartier se joue à l'ouest où se trouvent le champ de manœuvres d'une superficie de 60 hectares et une ancienne piste de chars de combat, devenue la propriété de la société Nexter (filiale de GIAT Industries[7]), qui envisage de les mettre en vente.
François de Mazières, le nouveau maire de Versailles depuis mars 2008, envisage de transformer ces terrains en éco-parc d'activités et de logements[8], relié à la ville et intégré au pôle de recherche de l'OIN Saclay Palaiseau Saint Quentin. Ce projet s'oppose ainsi à l'installation d'un circuit de Formule 1, défendue par l'ancienne équipe municipale.
Personnages célèbres
- André Michaux, né le 7 mars 1746 à Satory (Versailles), décédé le 11 octobre 1802 à Tamatave (Madagascar), est fermier de la ferme de Satory avant de devenir un botaniste et un explorateur français.
- François André Michaux, son fils, est un botaniste français, né le 16 août 1770 à Satory (Versailles) et mort le 23 octobre 1855 à Vauréal (Val-d'Oise).
- Vincent Charlemagne Pluchet (1774-1837) est cultivateur à la ferme de Satory après son mariage fin 1797, puis il exploite la ferme du Château de Trappes, commune dont il est maire de 1812 à 1837. Il est l'inventeur en 1829 d'une charrue qui porte son nom[9].
- Clément Ader est un ingénieur français, précurseur de l'aviation, né le 2 avril 1841 à Muret et mort le 3 mars 1925 à Toulouse. Il réalisa le premier vol en avion sur l'aérodrome de Satory.
Filmographie
- Certaines scènes du film de Jean-Pierre Melville L'Armée des ombres ont été tournées dans le champ de tir du camp militaire de Satory, car il ressemblait au Stand de tir de Balard et sur la RN.12, à proximité.
- Le champ de tir a été détruit pour l'élargissement de la RN.12 à 2 X 3 voies.
Annexes
Notes, sources et références
- ↑ Généalogies de Pluchet
- ↑ Louise Michel, La Commune – Histoire et souvenirs
- ↑ Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871
- ↑ Le site de fortiff http://www.fortiff.be/iff/index.php?p=0
- ↑ Pégase, le journal du musée du Bourget
- ↑ http://www.lcpc.fr/fr/presentation/implantations/index4.dml Le LIVIC
- ↑ Organisation de Nexter
- ↑ Mairie de Versailles
- ↑ Source :[1]
Bibliographie
- Versailles aux 3 visages, Émile et Madeleine Houth, éditions Lefebvre, 1980.
- Versailles, le Roi et son Domaine, Vincent Maroteaux, éditions Picard, 2000.
- Saint-Quentin en Yvelines Cartes Postales et Histoire locale, publié en 1984 par E. Stéphan publié chez Les Éditions de Liesse à Coignières.
Articles connexes
Liens externes
- Page sur Satory sur le site de la Mairie de Versailles
- Eurosatory
- Portail de Versailles
Catégories : Quartier de Versailles | Hameau ou lieu-dit des Yvelines
Wikimedia Foundation. 2010.