- Etangs de La Miniere
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Étangs de La Minière
Les étangs de La Minière sont situés dans la vallée de la Bièvre à Guyancourt dans les Yvelines.
Sommaire
Géographie
Les étangs de La Minière sont constitués de plusieurs plans d’eau : l’étang Braque, l’étang du Moulin à Renard, l'étang de La Minière et l’étang du Val d’Or. L'étang Braque et l'étang du Moulin à Renard se confondent à hauteur du Bois Robert.
Ces étangs sont insérés dans la forêt de Versailles, vaste forêt domaniale de 1 057 hectares. Ils présentent une superficie globale de 25 hectares à une altitude moyenne de 110 mètres et une profondeur maximum de 15 mètres. La source de la Bièvre se situe en amont des étangs, dans le hameau de Bouviers tout proche. La Bièvre, après un parcours de 32,8 kilomètres, se jette dans la Seine[1].
Jusqu’au XVIIe siècle, les terrains en aval de la source de la Bièvre étaient des zones marécageuses. La carte de Cassini ne mentionne pas les étangs ; seul le tracé de la Bièvre apparait.[2]. Un premier étang, dénommé étang de La Minière, apparait sur le plan d'intendance de la paroisse de Guyancourt en 1787.[3]
Les étangs se construiront au fil du temps. Les problèmes de l'envasement des étangs et de l'entretien des berges et des digues sont permanents. Par exemple en 1819, le Conseil de Salubrité de Paris, présidé par le Préfet, confie une étude à Monsieur Pariset afin de rechercher les causes des basses eaux permanentes de la Biévre dans Paris. Celui-ci indique dans son rapport [4] : « On ne peut nier que, dans ses parties supérieures, le lit de la Bièvre ne soit fort négligé. Depuis sa première source jusqu'au village de Buc, […] ce lit est bourré d'une prodigieuse quantité d'herbages grossiers et parasites, qui consomment par leur végétation un volume d'eau considérable. […] dans toute la vallée du Moulin-Renard, il y a des portions de terrain noyées, des fondrières, des marais, où l'eau qui les forme séjourne en pure perte. […] par les crevasses qui se sont faites dans les berges, l'eau fuit de son lit […]. »
Les derniers grands travaux ont été exécutés en 1963. Ceux-ci ont permis la création des étangs dans leur configuration actuelle, bassins de retenue des eaux pour absorber les crues lors de pluies importantes, du fait de l'urbanisation des terres agricoles en amont.
Après les étangs de La Minière, la Bièvre poursuit son cours vers la commune de Buc en se jetant dans l'étang de La Geneste situé sur son territoire.
Histoire
Dénomination de la Bièvre et des étangs
La Bièvre traverse les étangs de La Minière. Il existe au moins deux explications sur l'origine sur la dénomination de la Bièvre, la première étant communément admise. Le mot Bièvre descendrait du Gaulois "Bebros" : Castors. Ceux-ci furent présents dans les marais jusqu'au XVIIIe siècle. Mais elle tire peut-être son nom du latin biber, bièvre, qui est l'ancien nom du castor (cf. beaver en anglais). Il n'est pas certain que des castors y aient élu domicile, mais plus prosaïquement, beber signifie aussi : de couleur brune, comme ses eaux. En 1787, la dénomination de cette rivière était "ruisseau des Gobelins", comme c'est indiqué sur la carte du Plan d'Intendance.[5]
Concernant les étangs leurs dénominations ont diverses origines. L'étang du Val d'Or n'a rien à voir avec les orpailleurs, il se dénommait dans un premier temps "étang Duval" [6] puis du Val et enfin du Val d'Or en rapport avec le blé moulu dans le moulin selon Roland Nadaus[7] soit selon l'historien Edouard Stephan en rapport avec le charme des lieux. L'étang du Moulin à Renard justement, moulin qui appartenait à un certain Régnard[8] qui s'est transformé en Renard. Enfin Germain Braque, seigneur de Guyancourt en 1443 a laissé son nom au troisième étang.
Création des étangs
Le premier étang de la Minière a été créé en 1668[9], à l'initiative de Jean-Baptiste Colbert. L'étang de La Minière fait partie d'un dispositif général pour alimenter en eau le parc de Versailles, ce sera la Rivière du Roi Soleil. Les eaux de l'étang de La Minière seront montées au sommet du plateau de Satory par des moulins à vent successifs munis de chaînes à godets. Puis de Satory, l'eau sera acheminée à proximité de l'actuelle pièce d'eau des Suisses. En 1689, l'eau ne sera plus puisée depuis l'étang du Val, d'autres alimentations ayant été créées compte tenu de l'augmentation des besoins des eaux de Versailles : étang de Saint-Quentin et son aqueduc d'acheminement, l'aqueduc de Buc[10] qui amène les eaux de Saclay… Les moulins à vent sont démontés. Il reste simplement le moulin de l'étang du Val. Ce dernier ne sera abandonné que vers 1750.
Le temps passe et en 1807, un nouveau moulin est construit sur l'étang du Val. C'est un fabricant de papier qui s'installe dans la vallée. Puis ce même moulin évoluera pour fabriquer de l'huile, des engrais, moudre du blé et de l'orge...
La vallée des étangs de La Minière
Toujours sur ce plan d'intendance de 1787, on retrouve marqué d'un trait rouge, le tracé du mur du petit parc de Versailles, situé dans la forêt pas très loin des étangs actuels. En effet, le parc du château de Versailles s'étendait sur 8000 hectares avant la Révolution (815 aujourd'hui). Il existait deux portes en ces lieux : la porte de La Minière et la porte du Désert. On retrouve toujours dans le bois des traces du mur mais aussi des bornes marquées de la fleur de Lys.
En 1879, la Batterie du Ravin de Bouviers a été construite sur le plâteau de Satory au dessus du ravin de Bouviers à la limite du territoire de Guyancourt. Elle était destinée à contrôler le passage des troupes sur le plateau.
Aujourd'hui, la vallée de la Bièvre est protégée par un site inscrit depuis le 4 mai 1972 et un site classé depuis le 7 juillet 2000 grâce à un décret signé par la ministre Dominique Voynet.[11]. Toutefois, malgré l'opposition des élus locaux et des associations de défense de l'environnement, une partie de ces espaces n'a pas été classée afin de permettre le passage ultérieur d'une voie de grande circulation.
Le hameau et la ferme de La Minière
Nature et tourisme
Aujourd'hui, les berges des étangs de La Minière sont gérées par l’Office national des forêts (ONF). La route forestière des sources de la Bièvre, permet de longer la berge de l'étang du Val d'Or. Par contre la route opposée, dénommée la route de la Fontaine blanche et les chemins autour des étangs du Moulin à Renard et Braque sont réservés aux piétons ou deux roues.
Les étangs de La Minières sont un site naturel important par la variété de son avifaune aquatique. Un centre nautique a été créé en 1964. Il y était pratiqué des activités de baignade, voile, pédalo, pêche… La baignade fut interdite en 1975.
- Les étangs du Moulin à Renard et Braque d'une superficie de 15 hectares sont utilisés par un club de voile. Actuellement les activités de voile sont organisées essentiellement vers un public de 5 à 15 ans [12]. Le club propose l'apprentissage de la voile, toute l'année les mercredi, samedi, dimanche et pendant les vacances scolaires.
- L'étang du Val d'Or d'un superficie de 5 hectares est quant à lui, le paradis des pêcheurs : goujons, truites arc en ciel, gardons...
- L'étang de La Minière, totalement protégé par une clôture, est réservé aux animaux et aux végétaux. Il est devenu un étang / marais classé en réserve naturelle, interdite au public.
Personnages célèbres
- Pierre Curie (15 mai 1859 à Paris - 19 avril 1906 à Paris) a écrit à propos de ses promenades à La Minière : "Oui, je me souviendrai toujours avec reconnaissance des bois de la Minière! C'est de tous les coins que j'ai vus, celui que j'ai le plus aimé et où j'ai été le plus heureux. Je partais souvent le soir, et je remontais la vallée, je revenais avec vingt idées en tête...". Extrait du Journal de Pierre Curie chez Gallimard. Lui et son épouse, Marie Curie, pionniers de l'étude des radiations, reçurent le prix Nobel de physique en 1903, avec Henri Becquerel.
A voir
Bibliographie
- Histoire du diocese de Paris Tome VIII, publié en 1757 par l'abbé Jean Lebeuf chez Prault Pére, Quay de Gêvres, au Paradis. Avec approbation et privilège du Roi.
- Saint-Quentin en Yvelines Cartes Postales et Histoire locale, publié en 1984 par E. Stéphan publié chez Les Éditions de Liesse à Coignières.
- Mon nom est Guyancourt, publié en 2006 par Jean et Liliane Gex publié par Yvelinédition ISBN 2-84668-129-5
Notes et références
- ↑ Le parcours de la Bièvre de Guyancourt à Paris[1]
- ↑ Source carte de Cassini: [2]
- ↑ Plan d'Intendance: étang de La Minière[3]
- ↑ Rapport sur les travaux du Conseil de Salubrité de Paris publié en 1822 dans Les annales de l'industrie nationale pages 15 et 16 publié chez Bachelier, Libraire Editeur.[4]
- ↑ Plan d'Intendance : ruisseau des Gobelins [5]
- ↑ Dénomination de l'étang Duval dans un rapport sur les travaux du Conseil de Salubrité de Paris publié en 1822 dans Les annales de l'industrie nationale page 16 publié chez Bachelier, Libraire Editeur.[6]
- ↑ Roland Nadaus, Les Noms de la Ville, éd. du Soleil natal (ISBN 2-911900-75-8), p. 68.
- ↑ [7]
- ↑ Chronologie du dispositif hydraulique mis en place pour alimenter les eaux de Versailles[8]
- ↑ Mairie des Loges-en-Josas
- ↑ Décret de classement sur Légifrance: [9]
- ↑ " Le Club de Voile des 5/15 ans"|[10]
Articles connexes
- Le hameau de Bouviers
- Les Étangs de Hollande
- L' Étang de Saint-Quentin
- La Machine de Marly
- L'Aqueduc de Buc
- Le quartier de Satory situé sur le plateau dominant la vallée
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