- CEPHISMER
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La CEllule Plongée Humaine et Intervention Sous la MER (CEPHISMER) est un organe de la Marine nationale française dépendant de la force d'action navale[1]. Il a pour objectif de développer de nouvelles solutions pour permettre la pratique de la plongée sous-marine.
Sommaire
Histoire
La CEPHISMER a été créée en 1945 mais d'abord sous le nom de « Groupe de recherches sous-marines » (G.R.S.)[2]. Sa fondation se produisit à la suite d'une rencontre entre l'amiral André Lemonnier, alors chef d'état-major général de la Marine, et le lieutenant de vaisseau Jacques-Yves Cousteau. Ce dernier, à la Libération de la France, en 1944, avait été affecté à un centre de regroupement des marins dans un château réquisitionné près de Marseille. Cousteau n'était pas satisfait de ce simple poste administratif, il entendait plutôt rendre utile à la Marine nationale le détendeur de plongée que lui et l'ingénieur Émile Gagnan avaient mis au point en 1943. Il partit ainsi en 1945 pour Paris et y rencontra l'amiral Lemonnier, à qui il montra le film Épaves, le premier qui, tourné en 1943, avait été réalisé avec les détendeurs inventés par Cousteau et Gagnan[3],[4]. Cette démonstration du détendeur de plongée et de son utilisation en milieu aquatique suffit pour que Cousteau reçût un ordre de mission, celui de la création du Groupe de recherches sous-marines. Les premières recrues de Cousteau furent bien sûr les hommes qui l'avaient accompagné dans ses propres recherches au cours des neuf années précédentes : le capitaine de corvette Philippe Tailliez, qui commandait le groupe car il était l'aîné de Cousteau, et Frédéric Dumas, en tant que contractuel civil[5].
Parmi les premières recrues, formées à l'utilisation du tout nouveau scaphandre autonome, trois officiers mariniers devinrent des instructeurs à leur tour: Maurice Fargues, Jean Pinard et Guy Morandière. Maurice Fargues fut la première victime de l'exploration des limites de la plongée en scaphandre autonome lorsqu'en 1947, lors de recherches en plongée profonde organisées par le G.R.S., il se noya à 120 mètres de profondeur, très certainement à la suite de convulsions liées à l'inévitable hyperoxie résultante de la pression environnante. La profondeur maximale atteinte de sa dernière plongée est connue du fait que Fargues eut le temps de signer l'une des planchettes qui parcouraient le cordage plombé que les plongeurs du G.R.S. suivaient en descente lors de leurs essais en plongée profonde[6]. Cet accident ainsi que les observations recueillies au cours de cet été 1947 firent au G.R.S établir que la profondeur maximale en plongée à l'air était de 90 mètres[7]. De nos jours, du moins en France et à la suite d'études physiologiques plus poussées, cette limite est estimée à 66 mètres de profondeur (voir l'article Hyperoxie).
La première tâche que la Marine assigna au G.R.S. fut le déminage des ports et des côtes français, car au sortant de la guerre mondiale il restait encore toutes les mines que les Allemands avaient placées pour empêcher les navires alliés d'aprocher les territoires par eux occupés. Le G.R.S fit aussi des films d'étude militaire : quelques mois après sa fondation en 1945 le groupe fut chargé de réaliser sous l'eau le tournage de pellicules du sous-marin Rubis en train de mouiller des mines ou de larguer des torpilles[8].
Le G.R.S. participa aussi, dès 1948, aux expériences menées à Dakar par le Suisse Auguste Piccard dans le domaines des bathyscaphes.
Dans les années 1970 le GISMER (nom de la CEPHISMER en ces années) participa avec la Comex à la mise au point de mélanges de gaz respirables permettant à des scaphandriers de travailler à des profondeurs de l'ordre de 200 ou 300 mètres, voir même de 500 mètres[9].
Noms
Le groupe a fréquemment changé de nom au cours de son existence :
- 1945 : GRS (Groupe de Recherches Sous-marines)
- 1950 : GERS (Groupe d'Études et de Recherches Sous-marines)
- 1973 : GISMER (Groupe d'Intervention Sous la MER)
- 1993 : COMISMER (COMmandement de la plongée et de l'Intervention Sous la MER)
- 2000 : CEPHISMER (CEllule de Plongée Humaine et d'Intervention Sous la MER)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Cephismer, Marine nationale, 19 juillet 2010. Consulté le 29 août 2010
- Historique du CEPHISMER sur le site officiel de feu le capitaine de frégate Philippe Tailliez.
- Capitaine de frégate PHILIPPE TAILLIEZ, Plongées sans câble, Arthaud, Paris, janvier 1954, Dépôt légal 1er trimestre 1954 - Édition N° 605 - Impression N° 243 (page 59)
- Le film Épaves, dans Google vidéos. Épaves montre deux des premiers prototypes de scaphandre Cousteau-Gagnan, fabriqués tous les deux dans les usines de l'Air liquide.
- Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition N° 228 - Impression N° 741 (page 72)
- Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition N° 228 - Impression N° 741 (page 205)
- Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition N° 228 - Impression N° 741 (page 149)
- Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition N° 228 - Impression N° 741 (pages 82-85)
- Article de la Cité de la Mer (Cherbourg) consacré à Henri-Germain Delauze, fondateur de la Comex.
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