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Bécon-les-Bruyères
Bécon-les-Bruyères est le nom d’un lieu-dit regroupant des quartiers de trois communes, en banlieue de Paris : le quartier de Bécon (commune de Courbevoie) et le quartier des Bruyères (communes d’Asnières-sur-Seine et de Bois-Colombes). C'est aussi le nom d'une gare sur la ligne Paris-Saint-Lazare - Versailles-Rive-Droite : Gare de Bécon-les-Bruyères.
Sommaire
Toponymie
Le nom de Bécon vient du mot beacon qui veut dire phare terrestre[réf. souhaitée]. Bécon est une colline qui surplombe Paris et, lorsque les Vikings voulurent l'envahir, c'est à Bécon qu'ils se rassemblaient grâce à leur phare.
Utilisation du nom
Le nom « Bécon Les Bruyères » figure sur les cartes actuelles. Il est difficile de savoir précisément (sauf à faire des recherches dans les documents anciens) quels sont les contours géographiques et les dates d'apparition des appellations « Bécon », « Les Bruyères » et « Bécon Les Bruyères ».
L'appellation « Bécon » est utilisé dans le nom de la station de métro terminus de la ligne 3 : Pont de Levallois - Bécon.
Histoire
Le hameau de Bécon figure sur des cartes du XVIIIe siècle à un emplacement pouvant correspondre à l'actuel Parc de Bécon où s'élevait un château. Charlemagne y aurait fait élever une tour, Richelieu y aurait demeuré, et il n'en restait que peu de choses après la Révolution Française. Adolphe Thiers y demeura en 1855 et y écrivit notamment son histoire du Consulat et de l'Empire. Par la suite, lors de la Commune de Paris, après une infructueuse attaque de nuit tentée par Louis Ernest de Maud'huy, l'armée, commandée par le colonel Davoust, le prit d'assaut le 17 avril 1871, alors qu'il servait d'avant-poste à 250 fédérés. Il fut ensuite racheté par le Prince Georges Stirbey en 1869, qui y hébergea dans une maison attenante le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux jusqu'à sa mort en 1875[1]. Il fut encore endommagé en 1943, puis définitivement rasé en 1957.
Seconde Guerre mondiale
A côté d'une importante gare de triage et proche des usines Hispano-Suiza, le quartier a été bombardé pendant la Seconde Guerre Mondiale : Maurice Déribéré, habitant du quartier, raconte[2] le 15 Septembre 1943 : « On distingue maintenant les croix noires dessinées, ridiculement petites, des forteresses volantes anglo-américaines... L'Avenue Séverine est jonchée de pavés... le souterrain qui va sur le côté Asnières est effondré... Pour aller de l'autre côté de la gare, il nous faut passer sur le Pont des Couronnes, à demi-coupé par une bombe. »
Un autre témoin, Colette Soulat, explique[3] : « Une bombe était tombée rue Galliéni... Un immeuble de la place de Belgique avait reçu une bombe entrée de biais qui avait tué tous les habitants réfugiés à la cave. Courbevoie ayant de nombreuses usines fournissant du matériel aux Allemands, ces derniers avaient une défense aérienne très au point. »
Le rôle de ces usines est encore confirmé par ce témoignage[4] : « On bombardait dans le pays où j’habitais, à côté de Bécon les Bruyères, à cause des usines Hispano Suiza. Qu’est-ce que ça pouvait bombarder ! Il n’y avait plus une maison à Bécon, plus rien du tout ! »
Le bilan s'élève à environ 80 morts, 53 maisons et immeubles détruits, ainsi qu'une partie du château et l'usine Guerlain. Des décennies plus tard, des bombes non explosées seront périodiquement déterrées lors de travaux publics.
Lieux et monuments
- Au Parc de Bécon se trouve le pavillon scandinave de l'exposition universelle. La façade remontée dans le parc en 1962, est en réalité celle de l'ancienne caserne des Suisses construite en 1750 par Charles Axel Guillaumot.
- La gare de Bécon-les-Bruyères sur la ligne de Paris à Saint-Cloud fut construite vers 1840.
- L'église paroissiale Saint-Maurice, de style néo-roman, fut terminée par Julien Barbier en 1910 avec son orgue d'Aristide Cavaillé-Coll installé en 1865. Elle fut classée monument historique en 1985.
Culture
Art et littérature
Probablement à cause de la sonorité particulière de son nom, cet endroit représente l'archétype de la petite ville banlieusarde, sans intérêt notable, mais ayant conservé une identité rurale.
- l'écrivain Robert Belleret exprime cette identité particulière dans son roman Les Bruyères de Bécon ;
- le film publicitaire de 1927, Les mystères de Bécon-les-Bruyères de Robert Collard, dit Lortac et Payen. Maurice Chevalier le cite dans sa chanson Ça s'est passé un dimanche : « Mais elle habitait à Bécon-Les-Bruyères, Et lui demeurait à Bercy ».
- Les Pieds Nickelés le citent à plusieurs reprises.
- En 1927, Emmanuel Bove publie le roman Bécon-les-Bruyères[5].
Personnalités
- Jean-Claude Vannier y est né en 1943 (pendant une alerte à la bombe)
- Michel Legrand y est né en 1932
Liens externes
- Le site de la mairie de Courbevoie
- Le site de la mairie d'Asnieres sur Seine
- Le site de la mairie de Bois Colombes
- : Vue satellite de Courbevoie
Notes et références
- ↑ Chrétiens et hommes célèbres au XIXe
- ↑ Bécon 1943 : bombardements www.jeronimot.com
- ↑ Récit de Colette Soulat, 2006 www.jeronimot.com
- ↑ Il fallait bien que l’on travaille sous l’Occupation www.parolesdhommesetdefemmes.fr
- ↑ Bécon-les-Bruyères, Emmanuel Bove, aux éditions Émile-Paul frères, réédité en 2009 aux éditions Cent Pages
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