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Bâillement
Le bâillement est un comportement réflexe, phylogénétiquement ancien, stéréotypé mais modulable et physiologiquement contemporain des étirements musculaires lors de l'éveil. Il est isolé lors du besoin de sommeil, de l'angoisse, de la faim ou de l'ennui et est présent chez beaucoup d'animaux, dont tous les mammifères, (y compris l'humain) les reptiles, et les oiseaux.
Le bâillement est un comportement physiologique banal, décrit dès l'Antiquité par Hippocrate qui pensait que le bâillement permettait l'évacuation de la fièvre, comme une cheminée évacue la fumée. Oublié après les publications de Jean-Martin Charcot, la médecine du XXe siècle n'y a pas attaché beaucoup d'intérêt jusqu'aux années 1980, marquées par les progrès de la neurophysiologie et de la neuropharmacologie qui lui redonnent sens.
Sommaire
Description physiologique
Le cycle du bâillement se déroule en trois phases suivies d'une sensation de bien-être et de détente : une longue inspiration, une apnée d'environ une seconde, durant laquelle l'acuité auditive diminue (en raison de l'ouverture des trompes d'Eustache), et une expiration rapide, parfois accompagnée d'une stimulation des glandes lacrymales et associée ou non à des étirements. Sans améliorer l'oxygénation cérébrale, comme cela fut répété pendant des siècles, le bâillement apparaît comme une stimulation de notre vigilance ; il joue un rôle dans la communication non-verbale en particulier chez les primates, chez qui il est lié au taux de testostérone.
Alors que le bâillement disparaît dans les syndromes extra-pyramidaux (maladie de Parkinson), les salves de bâillements répétés sont pathologiques et peuvent révéler de multiples pathologies cérébrales neurologiques ou neuropsychologiques. Les causes de bâillements iatrogènes sont fréquentes.
Le tronc cérébral associé au diencéphale est le siège de ce réflexe mais le curieux phénomène de la contagion du bâillement (échokinésie), propre à l'homme et aux primates les plus proches de l'homme (chimpanzé), implique la mise en jeu des lobes frontaux (capacités d'imitation et d'empathie). L'embryologie et l'ontogénèse montrent le parallélisme entre succion et bâillement.
Le déroulement du bâillement fait intervenir de nombreux neurotransmetteurs ; la dopamine joue un rôle central, en activant la production d'ocytocine par le noyau paraventriculaire de l'hypothalamus. L'ocytocine active la sécrétion cholinergique de l'hippocampe et l'acétylcholine déclenchent le bâillement par effet sur les récepteurs muscariniques des muscles du larynx, du visage et de la mâchoire impliqués dans son déroulement. Les multiples projections du noyau paraventriculaire sur le locus cœruleus et la réticulé du tronc cérébral sont les déterminants de l'effet du bâillement sur la vigilance. Ce schéma trop simplificateur omet d'autres molécules également impliquées telles NO, glutamate, GABA, sérotonine, ACTH, MSH, hormones sexuelles, hypocrétine et autres neuro-peptides. Cette richesse neurophysiologique explique l'intérêt de l'observation du bâillement pour des tests pharmacologiques des nouveaux psychotropes.
Un acte communicatif
Le bâillement est un acte communicatif. Le bâillement d'une personne implique bien souvent le bâillement des personnes se trouvant dans son entourage[1]. Ce comportement se retrouve chez les animaux. Il a ainsi été étudié chez les loups vivant en meute[réf. nécessaire].
Il est aussi amusant de savoir que le bâillement est contagieux également chez les aveugles et que donc la contagion ne se fait pas que visuellement[réf. nécessaire].
Cette contagion est probablement due à un groupe de neurones spécialisés appelés neurones miroirs[2].
Notes
Voir aussi
Sources
Lien externe
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