- Broncho-pneumopathie chronique obstructive
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Broncho-pneumopathie chronique obstructive
Classification et ressources externesDifférence entre un poumon sain et un poumon atteint de BPCO (en bas) CIM-10 J40. - J44., J47. CIM-9 490 - 492, 494 - 496 OMIM 606963 DiseasesDB 2672 MedlinePlus 000091 eMedicine med/373 emerg/99 MeSH C08.381.495.389 La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive, abrégée BPCO, est un groupe de maladies chroniques systémiques d'origine respiratoire, atteignant les bronches. Au Québec, la maladie est appelée maladie pulmonaire obstructive chronique, ou MPOC [1].
Sommaire
Définition
Au niveau respiratoire, la BPCO est caractérisée par une obstruction lente et progressive des voies aériennes et des poumons, associée à une distension permanente des alvéoles pulmonaires avec destruction des parois alvéolaires. La BPCO est caractérisée par la diminution non complètement réversible des débits expiratoires [2],[3], [4]. Il s'agit principalement de la bronchite chronique et de l'emphysème.
L'inflammation chronique des poumons est suspectée d'entraîner les dysfonctionnements constatés au niveau musculaire. Chez le patient atteint de BPCO, le métabolisme anaérobie se retrouve préférentiellement sollicité, au détriment du métabolisme aérobie. La surutilisation de cette filière énergétique entraîne une hyperlactatémie et une acidose chronique. Par effet de rétrocontrôle, l'hyperlactatémie va déclencher une augmentation de la fréquence respiratoire et une aggravation de la dyspnée. L'entretien et la restauration du fonctionnement du métabolisme aérobie apparaît aujourd'hui comme un enjeu majeur de réadaptation en faveur de la qualité de vie des patients souffrant de BPCO.
La cause principale de cette maladie est le tabagisme[2].
Il est rare qu'un patient souffre d'emphysème pur ou de bronchite chronique pure, c'est pour cette raison que le terme de BPCO est apparu.
Diagnostic
Le diagnostic précis est basé sur les valeurs d'une épreuve fonctionnelle respiratoire qui quantifie l'obstruction à l'expiration. Cependant, les valeurs considérées comme seuils en deçà desquelles on parle de BPCO varient légèrement d'un pays à l'autre ce qui rend les comparaisons difficiles.
Cette exploration, qui est loin d'être systématique, entraîne le non-diagnostic d'une proportion importante de patients (40 à 50 % en Grande-Bretagne[5]).
Épidémiologie
La broncho-pneumopathie chronique obstructive atteint les adultes de plus de 40 ans et sa fréquence augmente avec l'âge.
La BPCO est la cinquième cause de mortalité dans le monde, après l'infarctus, les accidents vasculaires cérébraux, les infections respiratoires communautaires et la tuberculose. La mortalité par BPCO a augmenté de 47 % entre 1979 et 1993 aux États-Unis et a doublé chez la femme entre 1980 et 1995 au Canada. La BPCO est en augmentation constante depuis 20 ans avec plus de 44 millions de malades dans le monde, soit 4 à 10 % de la population adulte[6]. Elle atteindrait près de 10 % de la population adulte des pays occidentaux[7].
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 2,7 millions le nombre de morts dus à la BPCO en 2000 dans le monde. Pire, elle prévoit qu'en 2020, cette affection sera la troisième cause de mortalité par maladie dans le monde en raison du tabagisme, notamment celui des femmes.
En France, la BPCO concerne 3 à 4 millions de personnes, soit 6 à 8 % de la population adulte. La BPCO est la 3e cause de mortalité en France. 100 000 personnes sont au stade de l'insuffisance respiratoire chronique. 16 000 en meurent chaque année (Source : Ministère de la Santé, juillet 2005). En 1993, 20 % des patients atteints de BPCO étaient des femmes. Aujourd'hui, les femmes constituent 40 à 45 % des malades. Cela s'explique par le fait que les femmes sont de plus en plus nombreuses à fumer. Actuellement, 30 % des Françaises fument.
Causes
- Le tabagisme est la principale cause de la broncho-pneumopathie chronique obstructive et est responsable de 80 % de ces dernières[2]. Le tabagisme passif augmente également les risques de développer la maladie.
- Une déficience en alpha 1-antitrypsine d'origine génétique peut aussi être une cause d'emphysème mais cette cause est rare (moins de 1 %).
- Un asthme chronique peut également évoluer vers une BPCO.
- La pollution atmosphérique joue un rôle certain.
- Habitations chauffées au bois. Selon l'OMS, la BPCO due à la fumée est la principale cause de mortalité dans le monde.
Examens complémentaires
- Épreuve fonctionnelle respiratoire ;
- Radiographie pulmonaire pour les épisodes aigus ;
- Gaz du sang artériel ;
- Culture des expectorations (ECBC) ;
Évolution et complications
La plus fréquente parmi les complications de la BPCO est l'insuffisance respiratoire. Il peut également se produire des complications neurologiques, cardiovasculaires ou musculaires. L'insuffisance respiratoire consiste en l'incapacité pour le système respiratoire (poumons et bronches) d'assurer sa fonction d'oxygénation du sang et des organes[8].
Prise en charge
Les fumeurs pratiquant une activité physique d'au moins deux heures par semaine, quelle que soit son intensité, ont un risque réduit de développer une BPCO[9]. Il faut redévelopper la voie métabolique aérobie des muscles périphériques, contribuer à faire baisser l'hyperventilation, augmenter la tolérance à l'effort.
Gestion au long cours
La BPCO étant irréversible, la (les) prise(s) en charge de la maladie ont pour principal objectif la restauration ou le maintien de la qualité de vie des patients grâce aux mesures suivantes :
- Cessation tabagique
- Programme d'éducation thérapeutique
- réentraînement à l'effort par les Activités physiques adaptées (APA) en vue d'améliorer la résistance à l'effort (diminuer la dyspnée dans les activités de la vie quotidienne), de renforcer le fonctionnement du métabolisme aérobie (éviter l'acidose provoquée par l'utilisation préférentielle du métabolisme anaérobie chez ces patients), et d'accompagner vers un mode de vie actif.
- Accompagnement psychologique: les thérapies cognitivo-comportementales présentent un intérêt certain notamment pour la prise en charge de l'anxiété, d'un éventuel état dépressif, la communication avec les proches...
Prise en charge des épisodes de décompensations aiguës
- Antibiothérapie. La surinfection est une cause fréquente de décompensation.
- Corticothérapie.
- Bronchodilatateur. Bien que la réponse objective à ceux-ci (augmentation du VEMS) soit le plus souvent considérée non significative (soit en dessous de 12-15 % d'augmentation), ils sont fréquemment utilisés en raison du soulagement que les patients disent en ressentir.
- Support ventilatoire mécanique, invasif ou non.
Recommandation de la Société de Pneumologie Française dans la prise en charge de la BPCO
- Stade 1 léger (VEMS/CV < 0.7 et VEMS> 80 % de la théorie) : réduction des facteurs de risques, vaccination anti-grippale, broncho-dilatateur de courte durée d'action (Ventoline).
- Stade 2 modéré (VEMS/CV < 0.7 eT 50 % > VEMS > 80 % de la théorie) : un ou plusieurs broncho-dilatateurs de longue durée d'action (Sérévent, spiriva, etc...).
- Stade 3 sévère (VEMS/CV < 0.7 eT 30 % > VEMS > 50 % de la théorie) : glucocorticostéroïdes inhalés en association fixe avec un broncho-dilatateur (Sérétide, Symbicort).
- Stade 4 très sévère (VEMS/CV < 0.7 et VEMS < 30 % ) : oxygénothérapie de longue durée si insuffisance respiratoire, traitements chirurgicaux.
BPCO et activité physique.
Idées reçues, jusqu’en 1990 :
- La pratique physique régulière est néfaste car elle entraîne l’essoufflement.
- L’activité physique n’a jamais changé la fonction respiratoire d’un sujet BPCO.
- L’activité physique est donc inutile, difficile à faire accepter et elle est non pertinente.
Les principaux changements : il y a eu beaucoup d’études sur l’adaptation des BPCO à l’exercice. On a compris l’interface entre l’exercice physique et la BPCO.
- On sait que la tolérance à l’effort n’est pas seulement liée à la sévérité de la BPCO, calculée avec le VEMS. Celui-ci classe le degré de la pathologie mais pas la tolérance à l’effort.
- Le BODE index est un ensemble de 4 tests pour mieux rendre compte de l’impact de la BPCO dans la vie du sujet.
- Le muscle du BPCO est une usine à problème. Toutes les anomalies musculaires ne sont pas liées à une insuffisance de la délivrance en O2.
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Synonymes
- Maladie pulmonaire obstructive chronique abrégée MPOC (terme utilisé auparavant)
- Broncho-Pneumopathie Obstructive
- Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive abrégée BPCO
Voir aussi
Liens externes
- BPCO et Activité physique adaptée
- http://www.splf.org/gp-splf/dossier-documents/bpco.html
- Dossier sur le site du Comité contre les Maladies Respiratoires
- (en) GOLD (Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease)
- La bronchopneumopathie chronique obstructive, Le Généraliste n°2270, 12 décembre 2003
Références
- http://www.poumon.ca/diseases-maladies/copd-mpoc/what-quoi/index_f.php
- lire en ligne] Société de Pneumologie de Langue Française, BPCO, [
- lire en ligne] Comité National contre les maladies respiratoires, BPCO, [
- Paris, 2002, ISBN 2-224-02737-0 Garnier & Delamare, Dictionnaire des termes de médecine, Maloine,
- (en) ABC of chronic obstructive pulmonary disease : Definition, epidemiology, and risk factors, G Devereux BMJ 2006;332:1142-1144
- Ministère de la Santé, juillet 2005
- International variation in the prevalence of COPD (The BOLD Study): a population-based prevalence study, Lancet, 2007 ; 370:741-750 Buist AS, McBurnie MN, Vollmer WM et Als,
- Bronchopneumopathies chroniques obstructives et leurs complications : épidémiologie, étiologie, physiopathologie, diagnostic, évolution, prévention, traitement, posologie de l'oxygénothérapie; La Revue du praticien; 1995, vol. 45, no16, pp. 2085-2097 Muir J.-F. ;
- Garcia-Aymericg et coll.,2007
Catégorie :- Maladie de l'arbre trachéo-bronchique
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