- Bombardement De Dresde
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Bombardement de Dresde
Lors du bombardement de Dresde, qui eut lieu du 13 au 15 février 1945, la ville allemande de Dresde fut pratiquement entièrement détruite par la Royal Air Force britannique (RAF) et l'United States Army Air Forces (USAAF). Les Alliés utilisèrent principalement des bombes à fragmentation et incendiaires. La ville fut détruite à hauteur de 95%.
Sommaire
Raisons de l'attaque de février 1945
Les services de renseignements occidentaux étaient arrivés à la conclusion que la Wehrmacht allait déplacer 42 divisions (un demi-million d'hommes) vers le front de l'Est, alors proche de la ville, et les services soviétiques avaient signalé d'importants mouvements de trains sur le centre de triage de Dresde (en fait, des trains de réfugiés fuyant l'avance de l'armée rouge). Les états-majors pensèrent que la ville servirait de nœud logistique pour ce transfert [1].
La stratégie allemande faisait de l’ensemble des grandes villes sur le Front de l’Est Die Festungen (les forteresses) un rempart. On peut donc légitimement[Qui ?] imaginer que, même sans ce bombardement, la ville de Dresde aurait partagé le triste sort de Berlin et Breslau, réduites en cendres par l’artillerie et les chars soviétiques.
Une autre théorie plus fiable nous mène à penser que ce massacre fut élaboré par les états-majors américain et britannique visant à détruire Dresde par simple souhait de saper une bonne fois pour toutes le moral des troupes allemandes.
Exactement comme les villes japonaises d'Hiroshima et Nagasaki furent anéanties par bombes atomiques (août 1945) par l'aviation U.S. et pour la même raison. (Ce que le Général Eisenhower laisse entendre dans ses mémoires d'après-guerre). Les japonais servant de cobayes pour une future guerre nucléaire.L'idée que Dresde aurait été totalement détruite pour un motif de stratégie militaire n'est pas obligatoirement fondée étant donné que les soviétiques n'ont presque pas détruit l'Allemagne sauf Berlin (mais ce n'étaient pas eux les acteurs à Dresde), prévoyant déjà de récupérer une partie de celle-ci à la fin de la guerre. La vérité est, une fois de plus, difficile à établir.
Une autre théorie baserait ce bombardement dans le contexte naissant de la Guerre Froide. Ce bombardement qui a eu lieu quelques jours après la clôture de la conférence de Yalta, aurait eu une force dissuasive sur Staline.
Enfin la libération du camp d'Auschwitz, 15 jours plus tôt, en faisant découvrir la réalité de l'extermination a retiré les derniers scrupules vis à vis des populations civiles.
Impact de l'attaque
Encore aujourd'hui, la manière de considérer ces attaques aériennes varie selon le point de vue. Déjà le ministère de la propagande de Joseph Goebbels avait utilisé le bombardement de Dresde pour relativiser la responsabilité de l'Allemagne dans la guerre et placer les Allemands dans un rôle de victimes. Au cours de la Guerre froide, les préjugés idéologiques ont handicapé une étude objective du déroulement des événements.
Le premier maire de Dresde après la guerre, Walter Weidauer (communiste), considérait en 1946 les attaques comme évitables bien qu'ayant été provoquées par les « fascistes allemands ». Trois ans plus tard, il considérait les puissances occidentales comme seules responsables du bombardement criminel de Dresde qui ne répondait à aucune nécessité militaire. Une hypothèse (défendue entre autres par l'Allemagne de l'Est à partir de 1949) était que les Alliés occidentaux avaient voulu laisser à l'Union soviétique une zone d'occupation détruite.
Bilan humain
Des estimations élevées se réfèrent souvent à des déclarations de témoins oculaires qui ne peuvent plus être réexaminées, ainsi qu'à des informations de sources aux motifs divers :
- Un document du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 1946 a donné le chiffre de plus de 305 000 morts. Ce nombre n'était pas le résultat d'investigations propres, mais émanait de « rapports » basés sur des sources issues des indications de l'administration nazie.
- L'ancien officier d'État-major de Dresde Eberhard Matthes, qui avait alors été chargé de travaux de déblaiement, a affirmé en 1992 que, jusqu'au 30 avril 1945, 3 500 cadavres auraient été pleinement identifiés, 50 000 en partie et 168 000 pas du tout. Ces chiffres auraient été communiqués à Adolf Hitler en sa présence. Mais il n'existe aucune preuve écrite qui pourrait confirmer cela et on doute aussi qu'Hitler ait demandé une telle communication le jour de son suicide. Des journaux (Süddeutsche Zeitung, Die Welt, Frankfurter Allgemeine) ont souvent publié des chiffres difficiles à certifier précisément variant de 60 000 à 300 000 morts.
La population totale de la ville était de 630 000 habitants à l'époque mais elle comptait aussi des blessés, des prisonniers ou des réfugiés dont il est impossible d'évaluer précisément le nombre. De plus, beaucoup de victimes ont disparu en fumée sous l'effet d'une température souvent supérieure à 1 000°C. L'évaluation du nombre de morts a beaucoup fluctué. Ainsi, le maximum de 250 000 morts était avancé par les Soviétiques. L'écrivain révisionniste britannique David Irving, quant à lui, jugeait réaliste un nombre de 135 000 victimes[2]. Le chercheur allemand Jörg Friedrich fait état de 40 000 morts[3]. L'évaluation actuelle de 25 000 morts maximum (dont 18 000 corps identifiés) est celle d'une commission d'historiens mandatée par la ville de Dresde, rapport de clôture au début du mois d'octobre 2008.
Réactions au bombardement
Certains des leaders nazis, particulièrement Robert Ley et Joseph Goebbels, voulurent se servir du bombardement pour abandonner la convention de Genève sur le front ouest. Finalement, le gouvernement nazi ne s'en servit qu'à des fins de propagande.
Goebbels fit gonfler le nombre de morts par un facteur 10[réf. nécessaire]. Les diplomates allemands firent circuler dans les pays neutres des photographies des destructions, de morts et d'enfants grièvement brûlés. Par coïncidence, le jour précédant le raid, un document du ministère des affaires étrangères allemandes avait été mis en circulation dans les pays neutres, critiquant Arthur Harris comme le responsable des bombardements de terreur.
Le 16 février, le ministère de la propagande dirigé par Goebbels publiait un communiqué de presse qui dessinait la ligne générale de la propagande nazie : Dresde n'avait aucune industrie de guerre, n'était qu'une ville de culture et d'hôpitaux. Le 25 février, une nouvelle note paraissait, accompagnée de photos d'enfants brûlés, sous le titre "Dresde - Massacre de Réfugiés" et indiquant que 200 000 personnes étaient mortes.
D'autres bombardements sur l'Allemagne (Berlin et Hambourg lors de l'Opération Gomorrhe) furent aussi très meurtriers mais celui de Dresde a plus profondément choqué les esprits, peut-être parce que c'était une ville d'arts et de culture et qu'elle n'avait pas d'intérêt stratégique (pouvant justifier une attaque aussi lourde) si on considère qu'Albertstadt, le fort militaire de Dresde, n'a pas été bombardé.
Anecdote
L'écrivain Kurt Vonnegut, qui était présent comme travailleur prisonnier dans une usine de Dresde lors du bombardement, en réchappa en se réfugiant dans les caves d'un abattoir. Il tirera de cette expérience éprouvante son roman phare Abattoir 5.
Bibliographie
- David Irving, La Destruction de Dresde, Ed. J'ai lu, n°146 et n°147, 1970.
- Maurice Guillot "La ville aux toits verts", Ed. Presses de la cité, 1964
Notes et références
- ↑ Taylor, Frederick. Dresden: Tuesday, February 13, 1945, HarperCollins, 2004, p. 196.
- ↑ David Irving, La destruction de Dresde ISBN B0000DU2JA ; ce chiffre de 135 000 morts est repris dans Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Hatier, 1996, tome 1, page 476.
- ↑ Jörg Friedrich, Der Brand ISBN 3548604323
Liens externes
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