- Blanc bleu belge
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Pour les articles homonymes, voir BBB.
Blanc bleu belge Espèce Vache (Bos taurus) Région d’origine Région Belgique Caractéristiques Taille grande Robe unie ou pie bleue Autre Diffusion européenne Utilisation bouchère modifier La blanc bleu belge (BBB) est une race bovine belge destinée à la production de viande.
Sommaire
Origine
Historique
Cette race est issue d’une population bovine hétérogène au cours du XIXe siècle. À cette époque, des croisements avec des taureaux shorthorn importés d’Angleterre sont effectués. Au début du XXe siècle, un début de sélection vise à uniformiser la population en améliorant la production laitière et la conformation de carcasse à l’abattage[1].
La Première Guerre mondiale arrête les projets repris en 1919. L’objectif est d’obtenir une race capable de produire 4 000 litres de lait par lactation au taux butyrique de 3,5 %, tout en ayant une musculature apte à donner des carcasses bien valorisées[1].
Au tournant des années 1960, l’efficacité laitière de la race holstein entraîne une réorganisation du travail de sélection. La race mixte périclite, difficilement maintenue par une poignée d’éleveurs. (la race française bleue du nord est très voisine de la BBB mixte) Sur la majeure partie du troupeau, la sélection est accentuée vers la capacité musculaire des taureaux d’abord, des vaches ensuite. La race connue sous le nom de vache de moyenne et haute Belgique devient blanc bleu belge en 1973[1].
L’appui technique de la station de sélection de Ciney permet la sélection des jeunes mâles et leur testage sur descendance[2].
Géographique
En Belgique, berceau de la race, la blanc bleu représente 50 % du cheptel, soit environ 1 083 000 têtes[1]; on la retrouve particulièrement en Région wallonne où elle atteint 65 % du troupeau[3]. Généralement élevée en race à viande en Europe du nord (là où les conditions climatiques et de qualité de fourrage se rapprochent de sa Belgique natale) elle est souvent utilisée en croisement ailleurs[1].
En France, la race a été introduite dans les années 1970. En 1989, un registre généalogique a été ouvert. En 2005, la population est de 136 000 animaux. 50 000 vaches et 1 000 taureaux sont inscrits au registre. 60 % d’entre eux sont disponibles à l’insémination artificielle[4]. Elle est aussi utilisée en croisement industriel : ses qualités permettent de gagner 200 € par veau à la vente par rapport à un veau de race laitière pure[5].
Aux États-Unis, la blanc bleu est habituellement utilisée en croisement. Une comparaison menée par le centre fédéral a eu lieu entre les croisements (BBB x (hereford x angus) et (hereford x angus). Il a démontré une nette supériorité du croisement avec BBB : rendement à l’abattage supérieur de 1,7 %, rendement en viande supérieur de 6,7 % et teneur en lipide diminuée de 7,4 %[5].
Parallèlement, si des tests de saveur n’ont pas donné de différences notables sur le steak, ils ont démontré la supériorité du rôti en tendreté. Ces résultats ont encouragé l’usage de la BBB en croisement avec des zébus au Brésil et en Argentine pour donner des produits à la viande plus tendre[5].
Morphologie
Sa robe est généralement blanche avec des taches bleues (pie bleu) ou noires (pie noir). La couleur de la peau est blanche et les muqueuses foncées. La vache mesure 135 cm pour 800 kg, et elle porte de large cornes en croissant. Le taureau mesure 145 cm et dépasse souvent les 1 300 kg[4]. Son poil est épais, presque laineux chez les jeunes[6] (voir photo).
La silhouette est massive. L’absence de gras rend les muscles saillants sous la peau. La musculature est homogène sur tout le corps, des épaules aux cuisses en passant par le dos et les reins[1].
Qualités
En élevage
À l’origine, c’était une race à vocation mixte (lait et viande), puis elle a été orientée par sélection vers la production de viande[2]. La sélection s’est faite sur le gène culard ; il provoque une hypertrophie musculaire de l’arrière-train[2]. La race a donc un gros format de carcasse.
C’est une race efficace à l’engraissement[2] (capacité à donner beaucoup de viande pour une quantité déterminée d’aliments) qui produit le plus de viande à l’hectare grâce à une très bonne conversion de la ration alimentaire en viande. De plus, la carcasse donne un rendement à l’abattage exceptionnel (70 % et au-delà) et un pourcentage de morceaux nobles (à griller) des plus élevés.
Pour plaire encore plus aux éleveurs, c’est aussi une race docile[2].
Race d’origine locale et rustique, elle s’adapte bien à tous les types d’élevage en Belgique et dans le nord de la France[2].
En croisement industriel
Parmi ses qualités, il faut aussi mentionner le potentiel génétique intéressant en croisement avec des races laitières. La vente de veaux croisés est un plus pour l’éleveur laitier. Pour cela, la sélection des mâles s’opère sur plusieurs caractères. La petite taille des veaux à la naissance, facilite les vêlages naturels[2]. Le fort potentiel de croissance induit que la petite taille à la naissance ne réduit en rien le poids à l’abattage. Le gain de poids quotidien est très élevé pour une quantité de nourriture moindre. La couleur blanche dominante est recherchée; la descendance sera pâle, révélant dès huit jours lors de la vente aux engraisseurs, l’origine génétique du père. Le veau est ainsi payé plus cher.
À l'abattoir
L’hypertrophie musculaire donne une carcasse très lourde avec un pourcentage exceptionnel de viande : 70 % et plus, même sans jeûne préalable[2]. Dans cette carcasse, la viande est maigre (peu de déchet à la découpe) et le pourcentage de morceaux nobles (à griller) est élevé (meilleure rémunération à la vente par les bouchers).
La finesse des fibres entraîne une tendreté de la viande. Maigre et savoureuse, elle a de grandes qualités diététiques[2].
Inconvénients
En revanche, la morphologie des cuisses des vaches gêne pour le vêlage. Cela entraîne la plupart du temps le recours à une césarienne. Pour cette raison, l’élevage de ce bovin doit prévoir le coût et la disponibilité locale d’un vétérinaire[7]. Certains pays nordiques ont donc interdit son importation et son croisement avec d’autres races[6]. De plus, une faiblesse des pattes antérieures est parfois constatée chez le veau mâle[8].
Localisation et effectifs
Notes et références
- Origine de la race sur le site hbbbb.be, consulté le 31 janvier 2010.
- Blanc bleu belge sur le site ulg.ac.be, consulté le 31 janvier 2010.
- Le portail agroalimentaire wallon sur le site food.wallonia-export.be, consulté le 31 janvier 2010.
- Fiche de la blanc bleu sur le site brg.prd.fr, consulté le 31 janvier 2010.
- Résultats récents sur le site hbbbb.be, consulté le 31 janvier 2010.
- Page de la BBB sur le site lavache.com, consulté le 31 janvier 2010.
- Pratique de la césarienne bovine en wallonie sur le site oqwbj.org, consulté le 31 janvier 2010.
- La race bovine blanc bleu sur le site annoncesetanimaux.com, consulté le 31 janvier 2010.
Voir aussi
Articles connexes
- Bos taurus, élevage bovin, élevage bovin en Belgique et aux Pays-Bas
- Liste des races bovines
- Liste des races bovines de France
- Histoire de l’élevage bovin français
Liens et documents externes
- Blanc-bleu belge sur le site de l’université de Liège
- Fiche de la blanc bleu sur le site d’AgroParisTech
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Catégories :- Race bovine belge
- Agriculture en Belgique
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