- Église Saint-Remy de Roberval
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Église Saint-Remy
Présentation Période ou style roman et gothique tardif Date de construction XIe, XIIe et XVIe siècles Destination initiale Culte Propriétaire Commune Destination actuelle Culte Protection Inscrit MH (1933) Géographie Pays France Région Picardie Département Oise [Site officiel] Roberval Coordonnées modifier L'église Saint-Remy est une église catholique située à Pont-Sainte-Maxence, en France[1].
Sommaire
Localisation
L'église est située dans le département français de l'Oise, sur la commune de Roberval, dans l'ancien hameau de Noël-Saint-Remy. L'ensemble formé par cet hameau et l'ancien hameau de Roberval, autour de la place du château, est aujourd'hui considéré comme le village de Roberval.
Historique
L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 août 1933[1]. La construction de l’église s’est effectuée en quatre phases principales, au VIIIe, XIe, XIIe et XVIe siècles. Sa plus ancienne trace historique de cette église remonte dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, quand la construction de cette chapelle au cœur de la vaste paroisse de Noël provoque un long procès entre les évêques de Soissons et de Beauvais. Alors que la première église de la paroisse (Noël-Saint-Martin, sur la commune de Villeneuve-sur-Verberie) dépendait du diocèse de Soissons, l’église de Roberval, bâtie au-delà du Rouanne, limite locale avec le diocèse de Beauvais, est réclamée par l’évêque de Beauvais. Il faudra que le roi Charles le Chauve menace de détruire l’édifice en 872 pour que l’église de Noël-Saint-Remy (l'actuel Roberval) soit attribuée au diocèse de Beauvais. Il ne reste plus de cette église primitive que quelques sarcophages retrouvés lors de fouilles archéologiques en 1982. Les murs devaient être en torchis et les toits en chaume comme souvent à l’époque carolingienne.
D’importants travaux sont entrepris dans le dernier quart du XIe siècle. Le chœur et le clocher sont reconstruits en pierre dans le style de l’église de Rhuis ; n’en restent que bien peu de vestiges : un bénitier (dans la nef), deux culs-de-lampe placés au-dessus d’une niche du transept méridional, et décorés de marmousets grotesques et nus, ainsi que de nombreuses sculptures romanes remployées dans les maçonneries internes du clocher actuel (chapiteaux à volutes, bases de colonnes, pierres de pyramide, claveaux, impostes…). La tête et les frises réemployées au Fond-Maillet (voir ces éléments) sont probablement à rattacher à cette phase de construction.
Les travaux du XIe siècle ne concernent sans doute pas la nef. Celle-ci est rebâtie à la fin du XIIe siècle, alors que le premier seigneur de Roberval, Radulphus de Roberti Valle, est mentionné dans les textes en 1171 et que la population augmente beaucoup. Cette nef, sans bas-côté, longue de 22 m et large de 7 m, bâtie en simples moellons noyés dans un mortier pour les murs gouttereaux et en pierre de taille pour la façade, est trois fois plus longue que large. Sa forme allongée est sans doute la réponse à l'étroitesse du chœur plus ancien. Les murs gouttereaux sont garnis de modillons sculptés et de contreforts.
La façade de la fin du XIIe siècle est bâtie en pierres de taille, elle est éclairée par un triplet de fenêtres de la transition du roman vers le gothique. Le portail est de toute beauté : les pied-droits comportent trois ressauts garnis chacun d’une colonnette en délit. Les six chapiteaux ornés de crochets ou de petites feuilles se détachant de la corbeille, sont typiques de la fin du 12e s. Les voussures, en plein cintre légèrement brisé, ont leurs arêtes adoucies par un tore bien dégagé qui accentue le relief de la composition et répond aux colonnettes en délits des piédroits. La voussure extérieure est soulignée par une moulure décorée de fleurs de violettes, très finement sculptées.
La dernière phase de grands travaux date de la fin du XVIe siècle. On doit sans doute la reconstruction du chœur, du clocher, du transept et du porche au seigneur de Roberval, Jean-François de Larocque, bien qu’il fut protestant ! Les hauts piliers et les voûtes hautes et régulières confèrent une grande majesté à cette partie de l’église où seules les clés de voûtes apportent un peu de fantaisie (portrait et blason de Larocque, signature de l’architecte Thomas d’Albret, cœurs enlacés, ciseaux de drapiers...). Au transept sud, de magnifiques vitraux illustrent la vie de la Vierge.
Tout le sol de la nef a été fortement rehaussé lors des travaux du 16e s., faisant disparaître la base des colonnes du portail du 12e s. et obligeant les architectes à casser le tympan pour que le passage des fidèles reste possible.
Après la Révolution, la nef fut fortement endommagée, ainsi qu’une grande partie des vitraux. En 1818, d’après le sous-préfet, « l’église est dans un tel état de délabrement qu’elle fait craindre pour sa chute prochaine ». En 1866, la nef est couverte d’une nouvelle charpente (on remplace les tuiles par des ardoises) et d’une voûte en carène de navire renversée, le carrelage est refait, les lambris du chœur sont déposés et le mur gouttereau nord de la nef est totalement rebâti (en conservant toutefois la corniche en modillons sculptés). En 1872, la couverture du clocher est refaite. Enfin, en 1876, la sacristie est reconstruite[2].
À l'intérieur de l'église, trois dalles tumulaires sont intégrées au sol :
- La dalle tumulaire de Aloph Climer (ou Clément) : datée de 1574, elle rappelle ce militaire qui participa aux guerres d'Italie qui marquant le début du règne de François Ier. D’après les inscriptions (aujourd’hui en partie effacées par le piétinement), Aloph Climer s’illustra en tant que capitaine des canonniers aux batailles de Pavie et du Milanais en 1525, et au siège de Péronne (Somme) vers 1530. Il se bat sans doute aux côtés de |François Ier et de Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval, ce qui explique sa présence ici. Autour de la dalle est gravé le texte gothique suivant : « Ci gist Aloph Climer de son vivant caitaine des cannoniers des rois en la bataille de Pavye, siège de Peronne le mIlanais pour le service de leur maistre lequel trépassa le XVejour d'octobre Mil VcLX et quatorze(1574). Priez pour son âme ». Aloph Climer est représenté en cotte, les mains jointes, les jambes recouvertes de cuissots, genouillères, jambières et solerets, placé sous un arc en plein cintre portant un écu dont les dessins ont été martelés. Il apparaît à ses pieds, à gauche, ce qui semble être une arbalète et une javelle de carreaux liés ensemble et à droite un heaume.
- La deuxième dalle tumulaire est très usée, où se lit simplement « Cy gilt... » et la date de « mil (?) Vc quatre et vingt » (1580), seuls fragments lisibles d’un texte gravé dans un cartouche carré placé en diagonale et dont des représentations de crânes humains s’inscrivent dans les deux angles encore visibles.
- Une troisième dalle également Renaissance sert de seuil à une entrée latérale de l’église donnant dans le croisillon nord. Seul le mot de « Roberval » est lisible[2].
Annexes
Liens internes
Bibliographie
- Jean-Marc Popineau, Inventaire photographique et historique du patrimoine sur la commune de Roberval, 2003
Références
- Église Saint-Remy, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Le patrimoine de Roberval sur Roberval (site officiel). Consulté le 28 juin 2011. Cf.
Catégories :- Église de l'Oise
- Église monument historique (France)
- Monument historique de l'Oise
- Monument historique classé en 1933
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