Église Saint-Martin de Breuil-le-Vert

Église Saint-Martin de Breuil-le-Vert
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Église Saint-Martin
Image illustrative de l'article Église Saint-Martin de Breuil-le-Vert
l'église Saint-Martin
Présentation
Culte Catholique romaine
Type Église
Rattaché à Diocèse de Beauvais
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Architecte(s) inconnu
Style(s) dominant(s) Roman et gothique
Protection  Classé MH (1921)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Oise Picardie
Département Oise Oise
Ville Breuil-le-Vert Breuil-le-Vert
Coordonnées 49° 21′ 37″ N 2° 26′ 14″ E / 49.36023, 2.4371449° 21′ 37″ Nord
       2° 26′ 14″ Est
/ 49.36023, 2.43714
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Martin

L'église Saint-Martin est une église catholique paroissiale du XIIIe siècle de style gothique située à Breuil-le-Vert dans le département de l'Oise, en région Picardie en France. L'église est classée monument historique depuis le 19 mars 1921[1].

Sommaire

Historique

Les débuts

L'ancien prieuré, aujourd’hui exploitation agricole

Au début du Moyen Âge, Clermont a très peu de territoire. En revanche, le territoire de Breuil-le-Vert est très étendu, et composé de plusieurs hameaux : Béthencourtel, Rotheleux, la Croix de Creil, Cannetcourt, avec des vignerons et des maraîchers. À l'origine au XIe siècle, Clermont était un château, avec très peu de territoire autour. En revanche, les comtes de Clermont avaient des possessions autour de leur château. En 1147 donc, le comte Renaud II confirme la donation de Breuil-le-Vert à l'abbaye Saint-Germer-de-Fly. Il est prévu un curé qui desservira l'église attenante au prieuré dont on peut voir encore aujourd'hui un bâtiment restant et un pigeonnier. L'église est plus ancienne, dont témoigne des chapiteaux avec un décor géométrique très particulier qui sont le tout début de l'art roman l'extérieur du bas-côté sud qui fut supprimé par la suite. Ces chapiteaux, rares, sont pourtant présents à la collégiale Saint-Hildevert de Gournay-en-Bray[2].

Du XIIIe au XVe siècle

Au début du XIIIe siècle, la nef de l'église est élargie côté nord. Le bas-côté nord est absorbé et intégré à la nef. Le bas coté sud de la nef sera supprimé plus tard. Le chœur est agrandi également au XIIIe siècle, et forme deux vaisseaux accolés, appelé chœur-halle. Il n'y a pratiquement pas de transept. Une chapelle vers le prieuré fait saillie, mais ne forme pas le vrai transept. Ensuite, ce sont les troubles de la guerre de Cent Ans. L'argent va aux guerres, et les églises sont négligées. Souvent, comme à Cambronne-lès-Clermont, les nefs sont restées romanes, car elles étaient à la charge des fidèles, alors que le chœur, à la charge du seigneur, bénéficiait de travaux de rénovation ou d'agrandissement, souvent dans le nouveau style architecture gothique, architecture classique ou flamboyant. De nombreuses églises de l'Oise sont dans ce cas. De plus, les curés ont dû vendre des boiseries pour racheter des cloches[2].

Le XVIe siècle

Il est probable qu'il y a eu une première dédicace de l'église avant le XVIe siècle, mais aucune trace ne le prouve. Au XVIe siècle, la famille d'Argillière possède la terre de Breuil-le-Vert. En 1515, Pierre d'Argillière fonde la chapelle Notre-Dame dans le côté nord du chœur, en faveur de son neveu Nicole (ou Nicolas) d'Argillière, personnage très intéressant que l'on retrouve en particulier à l'église Saint-Samson de Clermont, puis à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, c'est également lui qui fit tisser la tapisserie tirée de l'Histoire des Gaules qui est encore dans le Trésor de la cathédrale de Beauvais. Après de nombreux travaux, en 1521, une nouvelle dédicace de l'église a lieu. Une plaque gravée dans l'église rappelle : « L'an 1521, le 28e jour de mai, Révérend Père en Dieu Monseigneur Charles de Villers, évêque et comte de Beauvais... bénit le cimetière, dédia et consacra la dite église en l'honneur de Dieu et monseigneur Saint-Martin, patron du dit Brueil le Verd... ». C'est donc l'évêque et comte de Beauvais, Louis Villiers de l'Isle Adam, descendant de la branche de Nesle des comtes de Clermont, qui délégua son neveu, alors évêque de Limoges, pour la consécration, en présence de Jean d'Argillière, seigneur temporel du lieu[2]. La plaque de la 2e dédicace est classée monument historique depuis le 5 novembre 1912[3].

Les travaux du XVIe au XXe siècle

La façade

Au XVIe siècle, la nef est élargie et englobe la bas-côté nord. La façade est alors refaite. La porte surmontée d'une voussure du XVIe siècle était alors au centre de la façade, le bas côté sud devait encore exister. La fin du XVIIe siècle voit progressivement la suppression du prieuré, qui était alors source de revenus pour les seigneurs. À la Révolution française, le prieuré est vendu, et une exploitation agricole s'y installe, jusqu'à nos jours, mais elle a fait beaucoup de dégâts dans le mobilier. Il reste de l'ancien prieuré le bâtiment attenant à l'église et un colombier ou pigeonnier. En 1860, on fait des travaux de consolidation. En 1870, suite à une intervention du Préfet qui estime que l'église a besoin d'être restaurée, la voûte en bois est refaite en briques et plâtre, avec l'aide financière de Madame Massé[4]. En 1912, le mobilier est changé : installation de la Charité Saint-Martin, de la poutre de Gloire et de la plaque de consécration. La sacristie extérieure est récente, elle n'est pas en harmonie avec l'église. Il est à noter que des inventaires de mobilier ont été fait en 1905, à la séparation de l'Église et de l'État et qui ont été souvent utiles pour la connaissance historique[2].

1979, les vitraux retrouvés

En 1979, il a été retrouvé des éléments de vitraux du XIIIe siècle dans un musée américain, grâce à des recherches d'Élisabeth Bail-Dhé, mise en contact avec un chercheur américain, en reconstituant l'histoire de ces vitraux, on apprend qu'ils étaient chez un amateur clermontois à la fin du XIXe siècle, puis ils les vitraux été à un antiquaire, puis à un Américain. Les vitraux orignaux sont aujourd'hui dans un musée de Pennsylvanie et une reproduction de ces quatre médaillons est aujourd'hui dans l'église[2].

Description

Extérieur

Le chevet (XIIIe siècle)
  • Le clocher date du XIIIe siècle et est surmonté d'un toit à deux pans, dit en bâtière orné d'une frise à la base.
  • Le Chevet est plat et reconstruit au XIIIe siècle en deux vaisseaux, l'un surmonté d'une charpente, avec pans de bois et torchis, l'autre en briques rouges anciennes, du XVIe siècle ou XVIIe siècle. Deux fenêtres très sobres, sans décor, éclairent le chœur. La trace d'une ouverture, au-dessus du niveau du sol, demeure une énigme.
  • La chapelle Saint-Joseph, jouxtant le prieuré était dédiée à Saint-Nicolas. La raison de son édification à cet emplacement de l'église est inconnue. On peut voir son toit et l'escalier montant dans une tourelle.
  • Façade ouest : On remarque une fenêtre haute refaite au XIXe siècle, recentrée par rapport à la façade, mais la porte du XVIe est restée décalée à droite.
  • Façade sud : Sur le mur sud de la nef, on voit les piliers carrés avec des chapiteaux à décor géométrique que l'on retrouve également à l'intérieur. Ils datent du XIIe siècle[2].

Intérieur

  • La nef : Sur le mur nord de la nef, on peut voir les traces d'une grande ouverture donnant sur une chapelle disparue. Sur le mur sud de la nef, du côté du prieuré, on peut toujours voir la trace d'une petite fenêtre romane, plus petite et plus haute que les baies actuelles. Seul le 4e pilier de ce côté n'a pas de chapiteaux à décor géométrique.
  • Le chœur : Il a deux vaisseaux aussi large que la nef, agrandie pour la mettre à la même largeur. Les chapiteaux à crochets sont assez classiques. Le chapiteaux du mur nord sont plus originaux, avec un personnage tenant un phylactère. Au mur, des plaques gravées rappellent le souvenir d'anciens prêtres. Près de la porte de la sacristie, on trouve un panneau de bois du XVIIe siècle, où l'on voit un cavalier. Il est question de la famille d'Angoudessent. Il a été récemment restauré. Sur le mur du fond du chœur, des niches appelés « enfeux » pouvaient abriter des sépultures. Le long du pilier auquel on trouve la poutre de gloire, une inscription sur plaque en vieux français rappelle la dédicace de l'église en 1521, détaillée plus haut dans l'article.
  • La chapelle Saint-Joseph : Cette chapelle se trouve à droite du chœur et était l'ancienne chapelle Saint-Nicolas. Il existait une pore de communication vers le prieuré, pour que les moines de Saint-Germer aient un accès direct à l'église. Le bâtiment qui reste du prieuré serait du XVIe, mais peut-être plus ancien[2].

Objets classés

Le plan de l'église
  • La Poutre de gloire : La poutre de gloire porte la date de 1284 mais elle n'est pas du XIIIe siècle. Les historiens supposent qu'un peintre a mal interprété la date de 1584. Elle n'a pas ses couleurs d'origine. Elle comporte un décor particulier, avec des crânes, et un personnage sortant à moitié serait Adam. Deux anges sont à chaque extrémité de la poutre de support[2]. Cette poutre de gloire est classée monument historique depuis le 5 novembre 1912[5].
  • La Charité Saint-Martin : La statue représentant la charité Saint-Martin, datant du XVIe siècle, a été installée sur un gros pilier carré séparant la nef du chœur. Ce pilier a été construit au XIXe siècle pour soutenir le clocher. Cette charité Saint-Martin est d'une taille impressionnante. Le personnage du mendiant aurait été refait plus récemment. Les peintures ont été refaites au XIXe. Il est à noter qu'aujourd'hui, de nombreuses églises de l'Oise sont dédiées à Saint-Martin, qui fut très populaire au Moyen Âge[2]. Cette charité Saint-Martin est classée monument historique depuis le 5 novembre 1912[6]
  • Plaque ou Dalle commémorative de la 2e consécration de l'église, 1er quart du XVIe siècle[7]

Galerie

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Notes et références

  1. église, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  2. a, b, c, d, e, f, g, h et i Bulletin de l'association de sauvegarde de l'église Saint-Martin de Breuil-le-Vert (SMBLV), numéro spécial du 16 mai 2010
  3. Plaque ou Dalle commémorative, sur la base Palissy, ministère de la Culture
  4. C'est le nom d'une donatrice de la fontaine Massé de Clermont, mais aucune hypothèse prétend qu'il s'agit de la même famille.
  5. Poutre de gloire, sur la base Palissy, ministère de la Culture
  6. Charité Saint-Martin, sur la base Palissy, ministère de la Culture
  7. Description dans le paragraphe du XVIe siècle

Liens externes

Voir aussi

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