- Torkild Rieber
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Torkild Rieber est né à Voss, en Norvège, en 1882[1]. Fils d'un petit industriel du bois, il commence à travailler à quatorze ans, et s'embarque à bord d'un bateau de commerce. Cinq ans plus tard, il devient officier de la marine marchande avant de prendre en 1903 son premier commandement. En 1905, il travaille pour Texaco, pour qui il commande des pétroliers. En 1909, il supervise la construction d'un terminal pétrolier à Bayonne. Le président Joseph S. Cullinan le fait venir au siège texan de la compagnie.
En 1913, tous deux quittent Texaco et Rieber accompagne Cullinan dans la création d'une autre compagnie pétrolière. En 1927, Texaco rappelle Rieber pour superviser ses installations de production et de raffinage. En 1935 il est nommé président de Texaco, et le magazine Time lui consacre sa couverture en mai 1936[2],[3].
En 1937, alors que les États-Unis pratiquent une politique de stricte neutralité[4], il livre du pétrole aux forces franquistes, par divers moyens détournés, pour un montant total de 6 millions de dollars, payables après la guerre. Il livre également du pétrole à l'Allemagne, qui en retour lui livre des pétroliers : certaines sources indiquent qu'il commande neuf pétroliers aux chantiers Deutsche Werft à Hambourg[5], dont 7 seront livrés avant 1941[6],[7].
Rieber rencontre Goering, et le 29 janvier 1940, il est reçu par Roosevelt, à qui il transmet un message de Goering invitant les États-Unis à ne plus soutenir le Royaume-Uni, mais à signer avec l'Allemagne un vaste plan de paix dans lequel les États-Unis se verraient ouvrir un accès illimité au continent européen placé sous l'hégémonie de l'Allemagne[8]. Roosevelt s'empresse de refuser.
La même année, il rencontre à New York l'Allemand Gerhardt Alois Westrick et favorise son implantation ; Westrick est chargé d'obtenir des renseignements sur l'effort de guerre américain. Rieber fréquente le milieu des affaires favorable aux intérêtes allemands (Henry Ford, James D. Moosey, Sosthenes Behn), et participe au dîner du Waldorf Astoria, le 26 juin 1940, pour fêter la défaite française. Le magazine Life lui consacre un dossier complet[9]. La photo de son bureau montre un globe terrestre qui n'est pas sans rappeler celui de Charlie Chaplin dans Le Dictateur. Westrick le recrute pour représenter les intérêts allemands auprès des États-Unis ; le 12 août 1940, c'est le New York Herald Tribune[10] qui révèle les liens de Rieber avec l'Allemagne[11] ,[12]; la teneur des liens de Westrick avec l'Abwehr ne sera connue que plus tard. Immédiatement écarté de la direction de Texaco[13], Rieber poursuivra sa carrière dans l'industrie pétrolière[14] ; entre autres, il effectuera une mission en Iran pour le compte de la Banque mondiale auprès de Mossadegh en 1953[15], donc juste avant que celui-ci soit déposé en conséquence de l'opération Ajax. Il meurt en 1968.
Voir aussi
Notes et références
- Tristan Gaston-Breton, « Rieber, la face sombre de l'or noir », dans Les Échos, 22 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- Couverture du magazine Time, mai 1936 [image]
- (en) « Business & Finance: Captain & Concession », dans Time magazine, 4 mai 1936 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) Neutrality Acts. Consulté le 10 octobre 2009
- (no) [Saetervik], « M T America », mars 2001. Consulté le 28 septembre 2009
- Norwegian Homefleet - WW II. Consulté le 28 septembre 2009
- (en) Some ships in my heart. Consulté le 28 septembre 2009
- (en) « U.S. Oil Executive, Recent Visitor to Reich, Calls on President, Raising Talk of Peace », dans New York Herald Tribune, 30 janvier 1940 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) « "Cap" Rieber », dans Life, 1er juillet 1940 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) Sean Dennis Cashman, America ascendant: from Theodore Roosevelt to FDR in the century of American Power, 1901-1945, New York University Press, 1998 [lire en ligne (page consultée le septembre 2009)], p. P 408
- (en) « », dans Time, 12 août 1940 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)] Erreur dans la syntaxe du modèle Article
- (en) « TEXAS HEAD RESIGNS OVER WESTRICK LINK; Rieber's Action Laid to Harmful Publicity on His Relations With Nazi Trade Agent », dans New York Herald Tribune, 13 août 1940 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) « Oil : exit Rieber », dans Time, 26 août 1940 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) « OIL: The Unconquerable Captain », dans Time, 20 avril 1953 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
- (en) « MOSSADEGH BACKS WORLD BANK MOVE; Iranian Premier Tells Mission He Welcomes Effort to Find Way to Resolve Oil Crisis », dans New York Times, 14 janvier 1952 [texte intégral (page consultée le septembre 2009)]
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