- Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg
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Cet article concerne Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg. Pour son fils, voir Claude-Thomas Renart de Fuchsamberg.
Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg Marquis d'Amblimont Naissance 21 mars 1642
à Mouzon (Ardennes)Décès 17 août 1700 (à 58 ans)
au Fort-Royal de la MartiniqueOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France Arme Marine royale française Grade Chef d'escadre Années de service 1663 - 1700 Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'AugsbourgAutres fonctions Gouverneur général des îles d'Amérique modifier Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg, 1er marquis d'Amblimont, né le 21 mars 1642 à Mouzon (Ardennes) et mort au Fort-Royal de la Martinique le 17 août 1700, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIe siècle. Chef d'escadre dans la Marine royale, il termine sa carrière gouverneur général des îles d'Amérique (Antilles françaises).
Sommaire
Biographie
Origines
Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg descend de la Maison Renart de Fuchsamberg, seigneurs de la Tournelle, de Moncy, d'Amblemont et de Rubigny, en Champagne. D'origine roturière, la famille se fait passer pour originaire de Saxe[1]. Elle a donné au royaume de France plusieurs officiers de marine.
Son frère, Jean-Baptiste Renart de Fuchsamberg, né à Mouzon, est abbé commendataire de l'Abbaye Sainte-Marie-Madeleine de Longwé, ordre de Prémontré, près le Chesne-le-Populeux. Il meurt le 3 mars 1685.
Son fils Claude-Thomas sera chef d'escadre et son petit-fils, Claude-Marguerite, contre-amiral.
Carrière militaire
Jeunesse et débuts
Ayant perdu successivement son père au siège de Mouzon, en septembre 1653, et son frère aîné à celui de Valenciennes, en 1656, pendant la guerre franco-espagnole, il hérite ainsi de la terre d'Amblimont, près Mouzon, et de leur grade de capitaine d'infanterie au régiment de Grandpré, grâce à l'intervention de son oncle, le président Renart[2]. Il intègre ce régiment le 20 septembre 1656[3].
Le 30 octobre 1663, il passe dans la Marine royale avec le grade de lieutenant de vaisseau.
Guerre de Hollande
Article détaillé : Guerre de Hollande.Promu capitaine de vaisseau en 1669 à Rochefort. La même année, il fait partie de l'expédition de Candie, en qualité d'aide de camp du marquis d'Alméras, lieutenant général des armées navales[2].
Il se distingue en particulier par sa belle défense de la Martinique, en 1674, en repoussant avec son seul vaisseau Les Jeux, l'attaque du Grand Ruyter contre le Fort-Royal de la Martinique. L'amiral hollandais était venu attaquer l'île avec 40 bâtiments de guerre, dont 17 vaisseaux, et avait débarqué 4 000 hommes près de Fort-Royal. Mais, devant la résistance des 300 Français, soutenus parle feu de 5 vaisseaux mouillés dans la baie, ses troupes sont obligées de se retirer. Le plus fort de ces bâtiments, Le Tonnant, de 40 canons, commandé par le marquis d'Amblimont, tue ou blesse, à lui seul, près de 1 200 hommes[2],[Note 1]. Louis XIV fait frapper une médaille pour perpétuer le souvenir de ce fait d'armes[2]. La même année, il est créé premier marquis d'Amblimont par lettres patentes.
En 1677, Amblimont est envoyé en croisière en mer des Antilles, sur L'Alcyon faisant partie de l'escadre du comte d'Estrées. C'est ainsi qu'il assiste à la prise de Tabago, le 3 mai 1677[2]. L'année suivante, il dissuade en vain le comte d'Estrées de passer près des îles d'Aves. Il connaissait parfaitement les parages de l'Amérique, et, s'il avait été écoulé, le naufrage de la flotte française aurait pu être évité[2],[Note 2].
En 1680, le marquis d'Amblimont est doté d'une commanderie de l'ordre de Saint-Lazare[4]. En 1683, il embarque avec le célèbre corsaire Jean Bart, sur Le Modéré, et contribue à la prise de deux vaisseaux espagnols dans le voisinage de Cadix[4]. Le 28 juin 1686, sur le même vaisseau, il fait partie d'une petite escadre commandée par le chef d'escadre Job Forant, mais la paix ayant été signée entre temps, ils sont contraints de les relâcher. Il se signale à nouveau dans un combat près du cap Finisterre[4].
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Article détaillé : Guerre de la Ligue d'Augsbourg.Il se distingue à nouveau, au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le 27 juillet 1689, au large du Texel. Commandant Le Profond, avec 4 frégates sous ses ordres, il engage le combat contre 5 vaisseaux hollandais il en coule deux, en brûle un troisième et en capture un quatrième[4]. Le 10 juillet 1690, il est à la Bataille du cap Béveziers sous les ordres du maréchal de Tourville.
Le 29 mai 1692, il prend part, sur Le Victorieux, à la bataille de la Hougue, ce qui lui vaut d'être promu au grade de chef d'escadre en janvier 1693. Il est fait Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, à la création de l'ordre et 1693[4].
Gouverneur des îles d'Amérique
Il est nommé gouverneur général des Antilles françaises le 19 septembre 1696 et occupe ce poste jusqu'à sa mort. Il meurt au Fort-Royal de la Martinique le 17 août 1700, à l'âge de 58 ans.
Postérité
Sa veuve, Marie-Louise de Balarin, fait graver l'épitaphe suivant sur un pilier de la nef de l'église des bénédictins de Mouzon[5] :
- « Ci-gît le cœur de Messire Claude Renart, seigneur d'Amblimont, commandeur de l'ordre militaire de Saint-Louis, chef d'escadre des armées navales, et lieutenant-général pour le Roi, aux îles de terre-ferme de l'Amérique; qui a été en exécution de son testament, apporté du fort royal de la Martinique, en cette église. Pendant les 44 années qu'il a servi Sa Majesté par mer et par terre, il s'est signalé en toutes les actions générales, a été grièvement blessé en plusieurs endroits, et a remporté la victoire dans toutes les actions où il a commandé. En 1684, avec un seul vaisseau de 26 canons, il a, en l'ile de la Martinique, repoussé la descente de 3000 hommes, et a chassé la flotte hollandaise de 46 vaisseaux de haut-bord, commandée par l'amiral Ruyter, et de sa main arraché l'étendard des Etats, tué l'officier qui le gardait, et par sa valeur a sauvé tous les pays qui sont en Amérique sous la domination du roi. En 1684, avec quatre vaisseaux, il en a battu au Texel, cinq hollandais, beaucoup supérieurs, desquels il en a brûlé deux, pris autant, et coulé à fond le cinquième. Les ennemis de l'état l'ont redouté; ceux qui ont servi sous lui l'ont aimé, suivi et imité. Les peuples de son gouvernement l'ont regardé comme leur père; les sauvages, excités par sa piété et par sa douceur, ont embrassé la foi et se sont soumis à l'obéissance du Roi. Sa patrie a perdu un support; sa mort arrivée trop tôt, le 17 août 1700, en la 59e année de son âge, le fait regretter universellement. »
Pour ses biographes, il laisse « la réputation d'un des marins les plus braves et les plus expérimentés du grand siècle[4] »
Descendance
Il épouse en janvier 1688, Catherine Balarin de Parisot, dont:
- Claude-Thomas Renart de Fuchsamberg, marquis d'Amblimont (1690-1772), chef d'escadre
Notes
- Etienne Taillemite (2002), le marquis d'Amblimont commandait Les Jeux, et non pas Le Tonnant. Selon
- « D'Amblimont aimait sa profession et avait sur la marine des connaissances fort étendues. Une' longue habitude de la mer le mettait en état de donner de bons conseils , et si le comte d'Estain l'avait consulté , lors de son expédition de Tàbago , il est vraisemblable qu'il ne fut point allé échouer contre les brisans cachés sous l'eau près des îles d'Aves, où quinze vaisseaux et plus de trois cents hommes périrent. » (Delahaut, p.456)
Références
- Michel Vergé-Franceschi, p. 431 « Les Renart de Fuchsamberg, marquis d'Amblimont, faux gentilhommes "de Saxe" et vrais bourgeois de Champagne: une dynastie d'officiers généraux »
- Prosper Levot, p. 5
- Michel Vergé-Franceschi, p. 481
- Prosper Levot, p. 6
- Delahaut, p. 456
Sources et bibliographie
- Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale: 1715-1774, Librairie de l'Inde, 1990, p. 481
- Prosper Levot, Les gloires maritimes de la France: notices biographiques sur les plus célèbres marins sur Google Livres, Bertrand, 1866, p. 5-6
- Charles Joseph Delahaut, Annales civiles et religieuses d'Yvois-Carignan et de Mouzon, Volume 25 sur Google Livres, p. 456
- Etienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002
- Dominique Labarre de Raillicourt, Claude d’Amblimont, chef d'Escadre et Gouverneur des îles d'Amériques (1642-1700), Revue trimestrielle de l'Association des Amis du Musée de la Marine, numéro 61, 1er trimestre 1961
- Dominique Labarre de Raillicourt, Une famille ardennaise au cours de six siècles, les Renart de Fuchsamberg (1380-1966) et leurs alliances, 1966
Voir aussi
Liens internes
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