- Bibliothèque interuniversitaire
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Bibliothèque universitaire
Pour les articles homonymes, voir BU.Une bibliothèque universitaire (BU) est une bibliothèque rattachée à une université. Les documents et les services présents dans la bibliothèque universitaire peuvent ainsi servir à la double mission des universités, l'enseignement et la recherche.
Si la définition de base est simple, il faut noter :
- que dans de nombreuses universités, la bibliothèque universitaire coexiste avec d'autres bibliothèques rattachées à une faculté (UFR), un laboratoire, un centre de recherche ou un institut ;
- qu'une même bibliothèque peut être utilisée par plusieurs universités, on parle alors de bibliothèque interuniversitaire (BIU).
- que certaines bibliothèques peuvent avoir une double fonction, bibliothèque publique et bibliothèque universitaire. C'est le cas en Suisse, avec la bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, mais aussi en France avec la bibliothèque communautaire et inter-universitaire de Clermont-Ferrand.
Sommaire
Histoire
L'histoire des bibliothèques universitaires est liée à celle des universités. Les bibliothèques universitaires sont donc nées au Moyen Âge et les fonds de nombreux établissements ont pour origine les collections constituées dès cette époque. En France, c'est le cas de l'ancienne bibliothèque de la Sorbonne dont les fonds anciens sont répartis entre l'actuelle bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne et la Bibliothèque nationale de France.
Après avoir commencé avec des manuscrits, les bibliothèques universitaires ont très vite adopté les ouvrages imprimés. C'est surtout au XIXe et au XXe siècles siècles que se développe une édition plus proprement universitaire, aussi bien par les ouvrages de cours que par les documents de recherche et les thèses. C'est la raison pour laquelle il faut attendre cette époque pour que les bibliothèques universitaires acquièrent une documentation spécifique.
Au XIXe siècle, les bibliothèques universitaires allemandes se sont beaucoup développées, et la France a suivi avec un certain retard. C'est l'extension des études supérieures, surtout à partir des années 1950 qui a introduit de grands changements dans les bibliothèques universitaires. Toutefois, l'augmentation de la population étudiante a été prise en compte un peu tard, et la modernisation des bibliothèques a pris du retard, que les pouvoirs publics se sont ensuite efforcés de combler.
Situation actuelle
Les bibliothèques universitaires sont, avec les universités, présentes dans le monde entier. L'activité traditionnelle de ces bibliothèques se poursuit : acquisitions d'ouvrages imprimés, abonnements, traitement intellectuel et matériel des collections, conservation, prêt et communication des documents. Toutefois, la documentation électronique prend un poids croissant dans l'activité du personnel et le budget des bibliothèques universitaires. Celles-ci assurent donc de plus en plus d'autres missions :
- activités culturelles : organisation de colloques, expositions...
- services d'aide aux usagers
- formation des usagers à la recherche documentaire
- développement de services en ligne et de bibliothèques virtuelles.
Aux États-Unis
Les universités américaines sont réputées pour leurs bibliothèques universitaires de qualité. Les plus importantes d'entre elles, datant en général de la période coloniale, ont accumulée d'importantes collections. Elles emploient plusieurs centaines de personnes et leurs fonds atteignent la taille de ceux de la Bibliothèque nationale de France : 15 millions de livres à Harvard[1] (la deuxième du monde), 10 millions à l'université de l'Illinois, 9,3 millions à Columbia, 7 millions à Cornell, 6 millions à Brown, etc. La bibliothèque principale est souvent ouverte 24h / 24 (à Columbia par exemple). Les bibliothèques universitaires les plus prestigieuses possèdent également des manuscrits anciens et des livres rares : Butler Library (Columbia), Université de Pennsylvanie, etc.
Pour en savoir plus, les bibliothèques universitaires américaines sont présentées dans l'article Bibliothèques aux États-Unis d'Amérique.
En France
Sauf exception, chacune des universités françaises a au moins une bibliothèque universitaire. La réglementation[2] prévoit dans chaque université la constitution d'un service commun de documentation (SCD), manifestant la volonté de fédérer tous les espaces documentaires de l'université, ce qui est parfois plus théorique que réel.
Organisation
L'organisation des SCD varie beaucoup car elle suit celle choisie par l'université. Le SCD regroupe des bibliothèques intégrées et des bibliothèques associées. Quand une bibliothèque est intégrée, le personnel, les documents et les moyens financiers relèvent directement du SCD. Les bibliothèques associées sont gérées par les UFR, les instituts ou les centres de recherche. C'est ainsi que les bibliothèques universitaires sont souvent implantées sur plusieurs sites, parfois dans des villes différentes. Il est aisé de distinguer le SCD, service commun, et chacune des bibliothèques universitaires.
Gouvernance
Le SCD est placé sous l'autorité du président de l'université, il est dirigé par un directeur qui a généralement le grade de conservateur des bibliothèques et administré par un conseil. Le directeur est nommé par le ministre de l’education. Il participe, avec une voie consultative, aux conseils de l’université. Le budget du service est voté par le conseil d’administration de l’université, le conseil du service ne donnant qu’un avis.
Conseil de la documentation
Le conseil de la documentation est présidé par le président de l'université, qui peut toutefois désigner un enseignant-chercheur comme président permanent. Outre le président, le conseil de la documentation comprend au maximum 30 membres ayant voix délibérative, dont :
- un certain nombre de représentants du personnel scientifique des bibliothèques, en fonction au SCD (ce sont en général des conservateurs) ;
- le même nombre de représentants des autres catégories de personnel en fonction au SCD ;
- des enseignants-chercheurs, enseignants ou chercheurs, en nombre double de celui des deux catégories précédentes ;
- des étudiants, au moins 10% des membres ;
- des personnalités qualifiées extérieures à l'université, au moins 10% des membres.
Participent au conseil de la documentation avec voix consultative :
- le directeur du SCD, qui est le rapporteur du conseil ;
- le secrétaire général et l'agent comptable de l'université ;
- éventuellement, les chefs de sections documentaires qui n'ont pas été élus comme représentants du personnel ;
- éventuellement, les enseignants-chercheurs correspondants du SCD qui n'ont pas été désignés comme représentants des enseignants-chercheurs ;
- éventuellement, le directeur du Service interétablissement de coopération documentaire dont l'université est partenaire[3].
Coopération interuniversitaire
Dans les villes ou les agglomérations comportant plusieurs universités, le décret cité ci-dessus prévoit la possibilité de créer un Service interétablissement de coopération documentaire (SICD) ou éventuellement plusieurs. Les SICD peuvent soit se substituer aux SCD des universités, soit intervenir en complément des SCD existants, par exemple pour la documentation de recherche ou pour la gestion des fonds anciens. Les bibliothèques entièrement gérées par un SICD sont des bibliothèques interuniversitaires. Paris dispose ainsi d'un réseau de bibliothèques interuniversitaires. Il y a aussi deux SICD à Grenoble, et un dans chacune des villes de Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Lyon et Strasbourg (où il existe aussi la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg).
Le budget des bibliothèques universitaires (hors personnel) est essentiellement attribué par l'État, à hauteur de 85 % globalement, 10 % environ provenant des droits de bibliothèques acquittés par les étudiants et 5 % de recettes diverses.
Voir aussi
Notes
- ↑ Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, p.366
- ↑ Décret n°85-694 du 4 juillet 1985 sur les services de la documentation des établissements d'enseignement supérieur relevant du ministre de l'éducation nationale
- ↑ Arrêté du 4 juillet 1985 fixant les modalités de fonctionnement des conseils des services communs de la documentation des universités et des conseils des services interétablissements de coopération documentaire
Bibliographie
- Jean-Pierre Casseyre et Catherine Gaillard, Les Bibliothèques universitaires, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1996, 127 p. (ISBN 2-13-046109-3) ;
- Daniel Renoult (dir.), Les Bibliothèques dans l'université, Éditions du Cercle de la Librairie, coll. « Bibliothèques », Paris, 1995, 358 p. (ISBN 2-7654-0548-4).
Liens externes
- (fr) Site de l'Association française des directeurs de bibliothèque universitaire
- (fr) Site de la sous-direction des bibliothèques et de l'information scientifique au ministère de l'Éducation nationale
- Bibliothèques universitaires et d'écoles d'enseignement supérieur en Suisse
- (fr) Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec - Sous-comité des bibliothèques
- Portail des sciences de l’information et des bibliothèques
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