- Église de la Mère-de-Dieu de Macao
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Église de la Mère-de-Dieu
Façade de l'église de la Mère-de-DieuPrésentation Nom local 大三巴牌坊 Culte Catholicisme Début de la construction XVIIe siècle Fin des travaux Incendiée en 1835 Style(s) dominant(s) Ruines Protection Patrimoine mondial (2005) Géographie Pays Chine Ville Macao Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Chine
modifier La façade de l’église de la Mère-de-Dieu de Macao, avec les fondations du collège Saint-Paul, constituent ensemble ce que l’on appelle les ruines de Saint-Paul, à Macao. Construits à la fin du XVIe (collège) et début du XVIIe siècle (église) collège et église sont ravagés par un incendie en 1835. Ne reste debout que la façade de l’église au haut d’un escalier monumental de 68 marches. Image emblématique de Macao, et devenu sa plus grande attraction touristique, ce site fut classé en 2005 au Patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO) avec tout le centre historique de Macao.
Sommaire
Origine et histoire
Six ans après que les autorités chinoises ont autorisé les portugais à s'installer à Macao, trois jésuites y arrivent (1563) : les deux prêtres Francisco Perez et Manuel Texeira, avec un étudiant André Pinto. Ils établissent une résidence et construisent (1565) une modeste église de chaume : Saint-Antoine. Le père Texeira parle de cinq à six mille 'âmes chrétiennes' en 1568.
Macao prend de l’importance avec l’arrivée de Melchior Carneiro en 1568. Evêque jésuite destiné à la mission d’Éthiopie, Carneiro n’a pu y entrer et est envoyé à Macao où il fonde plusieurs œuvres charitables dont un hôpital en 1569 — le premier à Macao[1] — et devient le premier évêque de Macao lorsque ce comptoir portugais est érigé en diocèse pour 'le Japon et la Chine' (1576). En fait, du point de vue missionnaire, Macao est surtout point de transit pour ceux qui sont destinés au Japon. En 1576, 14 jésuites sont à Macao, en attente d'un passage vers le Japon.
Le premier missionnaire jésuite envoyé en Chine, Michel Ruggieri (en 1579), et Matteo Ricci, en 1582, font une longue halte à Macao, territoire portugais, avant de passer la frontière, du temps étant nécessaire pour apprendre les rudiments de la langue chinoise et obtenir le laissez-passer des autorités du canton chinois voisin de Macao. Avec eux ou après eux tous les missionnaires envoyés en Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles – jésuites ou autres – passeront une ou plusieurs années à Macao avant d’entrer dans l’Empire du milieu.
En 1595 un incendie détruit collège et église. Si le collège est rapidement reconstruit, la construction d’une nouvelle église, plus grande que la précédente, prend de temps. Les travaux commencent en 1602 sous la direction de Charles Spinola (1565-1622), architecte jésuite (qui mourra martyr à Nagasaki), et ne se terminent qu’avec la pose d’une croix de fer au sommet du fronton en 1644. Elle est alors la plus grande église catholique d’Extrême-Orient.
Durant un siècle et demi, jusqu'à l’expulsion des jésuites des colonies portugaises en 1759, l’église est un centre missionnaire très actif du catholicisme de Macao et de l’Extrême-Orient. Il semble bien qu’elle fut même la cathédrale du diocèse, connue sous le nom de « cathédrale Saint-Paul » (le nom du collège voisin).
En 1835 un feu ravage église et collège. La façade reste debout. Dans quelques murs réduits à une hauteur de 25 pieds des ossuaires sont créés et le lieu devient un cimetière qui reste ouvert jusqu’en 1854. À partir de cette date les sépultures sont transférées dans un nouveau cimetière et les ruines de l’église sont quasi abandonnées pendant un siècle.
Description
- Seule la façade est encore debout. Sa décoration fut faite entre 1620 et 1627 par des artistes chrétiens japonais, sous la direction de Giovani Cola (1560-1626). Elle comprend cinq niveaux. Ensemble ces décorations présentent une rare intégration d’éléments orientaux et européens : chinois (lion), japonais (le chrysanthème), portugais (la caravelle) et chrétiennes. Au niveau du sol se trouve une pierre d’angle portant le texte latin : VIRGINI MAGNAE MATRI / CIVITAS MACAENSIS LIBENS / POSUIT. AN.1602 (« An 1602 : Macao est consacré à la très sainte Vierge Marie »).
- Au premier étage de la façade, placées dans des niches se trouvent les statues de quatre saints jésuites : Louis de Gonzague, Ignace de Loyola, François Xavier et François Borgia[2].
- Au départ du fronton, au dessus de la porte principale se trouve une niche avec la statue de la Vierge Marie, Mère de Dieu, entourée d’anges-musiciens. De part et d’autre des décorations à motifs orientaux avec inscriptions chinoises, dont une Dame écrasant une hydre à sept têtes, décrite en chinois comme « La Sainte Mère piétine la tête du dragon ».
- Au niveau suivant du fronton : la conquête de la mort par la passion de Jésus, et au plus haut niveau, une colombe (symbole de l’Esprit Saint) aux ailes déployées.
Conservation
La façade menaçant de s'écrouler il fut sérieusement question de la démolir. Elle fut sauvée de justesse. De 1990 à 1995 des fouilles archéologiques sont faites sous l’égide de l’Institut culturel de Macao. La crypte et les fondations sont mises à jour, révélant le plan architectural de l’édifice. De nombreux objets religieux ont également été trouvés avec les reliques des chrétiens japonais martyrs et les restes mortels de plusieurs jésuites, dont le fondateur du collège Saint-Paul de Macao, Alessandro Valignano.
Les ruines ont été restaurées par le gouvernement de Macao dans un musée, et la façade est maintenant renforcée de béton et d’acier d’une façon qui préserve l’intégrité esthétique de la façade. Un escalier en acier permet aux touristes de monter le long de la façade par l’arrière. Il est de coutume de jeter des pièces de monnaie par la fenêtre du haut des ruines… cela porte bonheur!
Notes et références
- lépreux. La section, transférée en un lazaret hors de la ville, la maison Saint-Lazare, est à l’origine de la paroisse Saint-Lazare existant encore aujourd’hui Premier hôpital de type occidental dans la région ; très moderne, il avait une section pour
- Ignace de Loyola et François Xavier ayant été canonisés en 1622, la présence de leur statue sur la façade permet de dater le travail de la façade comme étant postérieur à 1622
Articles connexes
Catégories :- Église jésuite
- Architecture religieuse du XVIIe siècle
- Patrimoine mondial à Macao
- Histoire des missions jésuites
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