- Rue René-Leynaud
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Rue René Leynaud Situation Coordonnées Pays France Région Rhône-Alpes Ville Lyon Quartier Pentes de la Croix-Rousse (1er) Tenant Montée de la Grande-Côte Aboutissant Montée Saint-Sébastien Morphologie Type rue Histoire Création 1520 Anciens noms rue Vieille Monnaie Géolocalisation sur la carte : Lyon
modifier La rue René-Leynaud (anciennement rue Vieille-Monnaie) est une voie publique située sur les pentes de la Croix-Rousse dans le 1er arrondissement de Lyon.
Sommaire
Description
Il s'agit d'une rue située sur le flanc du bas des pentes de la Croix-Rousse, elle est encadrée par les montées Saint-Sébastien et de la Grande-Côte. On y trouve l'église Saint-Polycarpe ainsi que le passage Thiaffait.
Histoire
La rue Vieille-Monnaie est ouverte en 1520, il s'agit de la plus ancienne voie du quartier des Capucins sur le bas des pentes de la Croix-Rousse [1].
Elle est créée sous l'instigation de Claude Besson « au travers de ses vignes » afin qu'il puisse y installer son Hôtel des Monnaies[1]. Au XVIIe siècle, les abords de la rue sont presque exclusivement occupés par des congrégations religieuses; Oratoriens et Ursulines. L'église Saint-Polycarpe qui sert la congrégation des Oratoriens est construite en 1670. En 1793, les troupes de la Convention font tirer leurs canons depuis les Brotteaux sur les pentes de la Croix-Rousse, laissant des impacts sur la façade de l'église.
Au début du XIXe siècle, suite à la vente des biens nationaux, certains bâtiments sont détruits pour céder la place à des constructions nouvelles[1]. À cette époque, la rue marque la limite entre le quartier des négociants sur le bas des pentes et le quartier des Canuts en hauteur.
Au début de la révolte des Canuts, le 21 novembre 1831, la 1ère légion de la Garde nationale composée de négociants du bas des pentes et postée en embuscade en bas de la montée de la Grande-Côte fait feu sur le cortège de Canuts circulant rue Vieille Monnaie.
Durant la seconde insurrection d'avril 1834, les Canuts établissent dans la rue une barricade qui résiste quatre jours aux attaques de l'armée[1].Lors de la Seconde Guerre mondiale, la rue est l'un des hauts lieux de la Résistance lyonnaise.
Au numéro six, René Leynaud occupe une chambre dans laquelle Albert Camus séjourne à plusieurs reprises en 1943, tous deux appartiennent au réseau Combat[2].
Ce mouvement de la résistance dispose d'une boîte aux lettres dans la traboule menant du numéro 14 de la rue au numéro 13 de la rue des Capucins[2] .
Enfin au numéro 21 est installée l'imprimerie clandestine La Source où sont édités les Cahiers du Témoignage Chrétien ainsi que plusieurs autres journaux de la Résistance[2].Arrété en mai 1944 dans ses locaux par la Gestapo, son responsable est envoyé en déportation.
En hommage à ces faits historiques, le conseil municipale décide de rebaptiser la rue du nom de René Leynaud le 9 juillet 1945[2].Histoire récente
Le quartier se paupérise pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, et la rue René-Leynaud, devenue un haut lieu de la vie des « bandes » (punks, mais aussi skins, trafiquants, clochards, marginaux, réseaux de proxénétisme...) s'illustre par plusieurs épisode sanglants. Plusieurs bordels clandestins y sont installés (notamment dans les passages Thiaffait et Mermet) et les appartements sont presque tous des squats : l'église Saint-Polycarpe elle-même est squattée et donc désaffectée de toute activité religieuse pendant plusieurs années, attirant les malfaiteurs par les nombreux passages qui permettent d'y entrer ou d'en sortir discrètement.
Parallèlement, la rue René-Leynaud devient aussi un haut lieu de la vie nocturne « underground » : un établissement appelé « La Petite Taverne » y ouvre ses portes à la fin des années 1970, qui fut la première boîte de nuit « gay » de Lyon (et une des premières de France), qui deviendra aussi rapidement la première boîte à backrooms du pays. Elle est rapidement rejointe par la première boîtes lesbienne de la région à l'autre bout de la rue, « Chez les filles », entre autres bars plus ou moins « destroy », clubs libertins et salles de concert parfois improvisées, entraînant pour la rue et le quartier une vie nocturne variée et mouvementée qui rendra le quartier célèbre pendant toutes les années 1980 (ces deux établissements ayant fermé au début des années 1990, la communauté gay migrera finalement vers la rue Romarin ou encore la rue de l'Arbre sec ; les bars « destroy » quant à eux migrèrent plutôt vers la Rue Sainte-Catherine). Cette vie nocturne fut notamment marquée par une grande mixité de communautés très variés : les milieux gays, punks, africains et libertins (pour ne citer qu'eux) s'y côtoyèrent ainsi pendant près de vingt ans.
Parmi les nombreux établissements de la rue qui se sont illustrés dans la vie nocturne alternative lyonnaise des années 1970-80, ne subsiste que le bar-restaurant « Chez Tante Lina », dont le patron Michel Karamba, toujours en activité (depuis 1974), est désormais un des derniers témoins de l'histoire mouvementée de ces lieux.
Voir aussi
Notes et références
Bibliographie
- Bernard Collonges, Le Quartier des Capucins : Histoires du Bas des Pentes de la Croix-Rousse, Lyon, Aléas, septembre 2004, 115 p. (ISBN 2843011000)
Catégorie :- Voie du 1er arrondissement de Lyon
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