- Roland Cailleux
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Roland Cailleux, né le 4 décembre 1908 à Paris et mort le 12 mars 1980 à Antibes, est un écrivain français. Il a partagé sa vie entre l'écriture et la médecine.
Sommaire
Biographie
Élève du lycée Louis-le-Grand, Roland Cailleux découvre sa vocation d'écrivain à 16 ans en lisant Proust. Pendant ses études de médecine, il fréquente les milieux surréalistes, notamment André Breton et René Crevel.
En 1932, il est un des premiers à écrire une thèse sur l'homéopathie[1]. Il exerce à l'hôpital français de Londres avant de s'installer en 1935 comme gastro-entérologue en Auvergne dans la ville d'eau de Châtel-Guyon, ce qui lui laisse sept mois par an la liberté pour écrire. En 1939, il rencontre André Gide[2], dont il sera le médecin et Roger Martin du Gard.
Après l'appel du 18 juin, il s'engage dans la marine à Toulon. Il épouse en 1942 Marguerite Balme[3], également médecin et écrivain. Ils auront trois filles.
Il publie en 1943 Saint-Genès ou la vie brève qui obtient le prix de Neufchateau[4]. Ce roman raconte la jeunesse d'un poète mort à 25 ans. Chaque chapitre est écrit dans une expression littéraire différente[5]. Son second roman Une lecture parait en 1948. « C'est l'histoire de l'influence de Proust sur un marchand de verrerie... Il y avait fait tenir tout Proust, comme un grand pardessus dans une petite valise » note Alexandre Vialatte[6].
Il publie Les Esprits animaux en 1955. Ce livre, d'esprit voltairien, donne la parole à toutes sortes d'animaux tels que l'éphémère, l'amibe, la licorne.
Il se lie d'amitié avec Antoine Blondin, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé et Roger Nimier dont il sera l'exécuteur testamentaire avec Bernard de Fallois. Il rencontre Louis-Ferdinand Céline à Meudon[7].
Après 20 ans de silence[8], il publie un livre-somme A moi-même inconnu où il fait le procès de la psychologie superficielle.
Atteint d'un cancer, il meurt le 12 mars 1980 à l'hôpital d'Antibes sans avoir pu terminer son livre La religion du cœur. Il s'agit de monologues imaginaires des personnages secondaires de l'Évangile. « L'auteur a dicté et enregistré les chapitres que la mort l'a empêché d'écrire. Tel quel, il a l'évidence des chefs-d'œuvre » (François Nourissier)[9]. Ce dernier ouvrage est paru en 1985.
Innovant à chacun de ses livres, cet auteur rare et exigeant, analyste subtil, se tiendra à l'écart de la gendelettrerie[10].
"Toujours il s'est conduit en explorateur, explorateur du cœur, de l'intellect, des caractères, du langage, de l'époque... » remarque Jacques Laurent[11].
Les livres de Roland Cailleux furent salués par la presse et par des écrivains tels que André Gide, Gracq, Paulhan, Roger Martin du Gard, Félicien Marceau, Jacques Laurent, Vialatte[12].
Œuvres
- Romans
- 1943 Saint-Genès ou la vie brève, Gallimard
- 1948 Une lecture, Gallimard, réédition aux Editions du Rocher en 2007 avec une préface d'Alexandre Vialatte
- 1953 A chacun sa chance (sous le pseudonyme de Richard Desmond), Pierre Horay
- 1955 Les esprits animaux, Gallimard
- 1956 L'escalier de Jean-Paul Sartre (sous le pseudonyme d'Yves Lecoeur), N.R.F.
- 1978 A moi-même inconnu, Albin Michel
- 1985 La religion du cœur, Grasset
- Recueil de textes extraits de diverses revues et publications
- 1933 Essai critique sur la doctrine homéopathique, Le François 190 pages
- 1954 Hommage à Jean-Paul Sartre, nouvelle, Arts, juillet 1954
- 1955 Le cheval du paradis terrestre, nouvelle, Bulletin de Paris, juillet 1955
- 1985 Avec Roland Cailleux, inédits sur Cocteau, Gide, Céline, Roger Martin de Gard, Editions Mercure de France
- 1993 Postface du livre de Roger Nimier, La nouvelle année, Le Dilettante
- 2005 Roland Cailleux et Ferdinand Céline, le Bulletin Célinien n°263
Bibliographie
- Avec Roland Cailleux, recueil d'hommages et d'inédits, éditions Mercure de France, Collection ivoire, 1985.
Notes et références
- Essai critique sur la doctrine homéopathique (Le François, 190 pages, 1933)
- Ses souvenirs sur André Gide et Roger Martin du Gard sont parus dans le livre Avec Roland Cailleux Editions Mercure de France, 1985
- Marguerite Balme, auteur du Mariage vécu, livre paru aux Editions Pierre Horay en 1954 dans lequel Roland Cailleux a écrit l'opinion du mari
- 1951 par le professeur Henri Mondor Prix destiné à récompenser une œuvre littéraire écrite par un médecin. Décerné à Roland Cailleux en
- Voir le texte de Julien Gracq sur Saint-Genès dans Avec Roland cailleux, Mercure de France 1985. « De chapitre en chapitre, tout le kaléidoscope des formes de l'expression littéraire... », p. 24
- Préface d'Une lecture aux Editions du Rocher, Collection motif
- On peut trouver le récit de son étonnante visite dans Avec Roland Cailleux, Mercure de France 1985
- « Si je publie rarement, c'est que je ne suis pas facilement satisfait de moi. Autrefois c'était parce que je m'efforçais de conquérir l'estime des écrivains que j'admirais ; maintenant qu'ils sont morts, c'est à conquérir ma propre estime que je m'emploie : eh bien, je m'avise que ce n'est guère plus commode. » Avec Roland Cailleux, Mercure de France p. 18
- Article publié dans le Figaro magazine, 23 février 1985
- « Ce médecin lettré et subtil, malgré la ferveur de ses lecteurs, s'éloigna avec une orgueilleuse modestie de la gendellettrerie. » François Nourissier, Le Figaro magazine, 23 février 1985
- Avec Roland Cailleux, Mercure de France, p. 25
- Raphaël Sorin, « Roland Cailleux, un cœur pur », le Monde des livres, 8 février 1985 Voir l'article de
Lien externe
Catégories :- Écrivain français du XXe siècle
- Écrivain et médecin
- Naissance en 1908
- Naissance à Paris
- Décès en 1980
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