Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons

Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons

Le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons, ou vaccin RRO (au Québec : rougeole-rubéole-oreillons), ou vaccin ROR (en France : rougeole-oreillons-rubéole), est un vaccin combiné contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Il correspond au vaccin anglais MMR (measles-mumps-rubella). Le vaccin ROR est habituellement administré à l’enfance, mais peut aussi être recommandé dans certains cas d’infection au VIH chez l’adulte. Ce vaccin est vendu par Merck sous le nom de MMR II, par GlaxoSmithKline sous le nom de Priorix, par Serum Institute of India sous le nom de Tresivac et par Sanofi Pasteur sous le nom de Trimomax.

Il est administré au Québec dans les CLSC.

C'est un vaccin à virus vivants atténués.

Sommaire

MMR II

Historique

MMR II est un vaccin qui fut développé par la compagnie Merck dans la fin des années 1960. Il fut licencié sous ce nom en 1971, année où l’on débuta son utilisation. Originellement, il y avait qu’une dose administrée, mais en 1989 une deuxième dose fut recommandée par l’American Academy of Family Physicians, l’American Academy of Pediatrics, et le Centers for Disease Control and Prevention’s Advisory Committee on Immunization Practices[1]. Aujourd’hui, ce vaccin est encore administré dans le monde.

Fabrication et composition

Le vaccin MMR II est fabriqué à partir de souches de virus vivants atténués. Les souches de virus sont produites à l’aide de culture cellulaire. Pour nourrir les virus, une solution tampon saline de sérum fétal de bovin est nécessaire. Le milieu de culture utilisé est le medium 199 qui est composé essentiellement de purines, de pyrimidines et de lipides solubles[2],[3] . Les virus seront donc en croissance prolongée dans des conditions non usuelles par passage prolongé. En se multipliant, ils perdront leur caractère infectieux, sans toutefois perdre leur capacité d’induire une réponse du système immunitaire.

Le vaccin est une solution stérile lyophilisé de trois vaccins, soit ATTENUVAX, MUMPSVAX et MERUVAX.

  • ATTENUVAX est un vaccin contenant une souche du virus vivant de la rougeole. Celle-ci dérive de la souche atténuée d’Enders d’Edmonston et est propagée dans une culture de cellules embryonnaires de poule.
  • MUMPSVAX est le vaccin utilisé contre les oreillons. Il contient la souche vivante et atténuée Jeryl Lynn (de type B) et est aussi produit à l’aide de culture de cellules embryonnaires de poule.
  • MERUVAX s’attaque, quant à lui, à la rubéole. C’est un vaccin contenant un virus vivant et atténué de la souche Wistar RA 27/3 qui est créé à partir d’une culture de cellules diploïdes WI-38 venant de fibroblastes de poumons humains[2].

Le vaccin contient aussi un antibiotique nommé la néomycine. Cet antibiotique sert à empêcher la contamination par d’autres virus ou bactéries lors de la fabrication du vaccin. Elle peut induire des réactions allergiques sur la peau chez certains patients lors de l’administration du vaccin RRO. MMR II contient aussi d’autres ingrédients qui restent inactifs quant à la protection virale. En revanche, après confirmation de FDA[3], le vaccin ne contient par d’agent de conservation comme la thiomersal, un composé chimique qui pourrait potentiellement être dangereux dans l’induction de la maladie de l’autisme. Cependant, ce fait n’est pas scientifique fondé[4].

Méthode de vaccination

l’HCSP recommande que la première dose de vaccin trivalent soit donnée à 12 mois [5]; La deuxième dose entre 13 et 24 mois ( 9 mois et rappel 12-15 mois pour les enfants en collectivités). Cette deuxième dose n’agit pas comme un stimulant. Elle est donnée pour inciter la production d’anticorps chez le faible pourcentage de gens (2-5%) de gens n’ayant pas développé d’immunité après la première injection[6].

Le vaccin peut aussi être administré aux adolescentes ou femmes qui ne sont pas enceintes, les femmes susceptibles de contracter la rubéole durant la période post-partum et tout autre adultes[7]. Il peut être administré aux adultes souffrant du VIH, mais ayant aucun symptôme.

Le vaccin est injecté en sous-cutanée ou intramusculaire; habituellement dans la région externe et supérieure du bras. L’injection ne devrait pas être donnée dans une veine. La dose donnée à l'enfant ou à l'adulte est de 0,5 mL par injection. Ce vaccin est réalisé par un professionnel de la santé.

Le vaccin devrait être gardé dans un milieu réfrigéré et l'abri de toutes sources de lumière. Le diluant servant à reconstituer le vaccin peut être conservé à température ambiante ou au réfrigérateur. En revanche, le gel doit être évité[8]. Après la reconstitution du vaccin avec le diluant, le vaccin devrait être utilisé dans 8 heures suivantes[9]. Après ce temps, il devrait être jeté. Le vaccin ne doit pas être jeté dans les ordures ménagères. Procédure des déchets d'activités de soins à risque.

Efficacité

Avant l’introduction du vaccin ROR, les cas de rougeole, de rubéole et d’oreillons se comptaient par milliers. Aujourd’hui, après des campagnes de vaccinations continues, ce nombre a beaucoup diminué. Dans les dernières 20 années depuis le licenciement du vaccin, le nombre de cas prévenu aux États-Unis est estimé à 52 millions de cas de contamination, 17 400 cas de retard mental et 5 200 morts[10]. Depuis 1997, environ 200 cas d’infections ont été répertoriés chaque année confirmant ainsi que la maladie n’était plus considérée comme endémique aux États-Unis. Malgré une très grande diminution de l'incidence de la maladie dans tous les groupes d'âge, la grande diminution est apparue dans chez les enfants âgés de moins de 10 ans[11].

Dans le monde, la rougeole est encore considérée comme endémique bien qu’elle fut déclarée éliminée aux États-Unis en 2000[12]. Les cas de rougeole rapportés sont habituellement attribuables au gens refusant la vaccination. Un rendement élevé de vaccination ainsi qu’une bonne communication avec les gens refusant le vaccin est toutefois nécessaire pour prévenir une épidémie. Certains facteurs, dont une couverture vaccinale partielle ou un vaccin peu efficace, peuvent permettre la survenue d'épidémies, comme il a été constaté dans des communautés religieuses à New York[13].

Le vaccin MMR II combiné fut introduit pour induire une réponse immune moins forte qu'avec 3 vaccins séparés.

Contre-indication

Le vaccin ne devrait pas être administré aux gens souffrant d'allergie à certaines composantes du vaccin comme la néomycine ou aux œufs. Les gens immunodéprimés par un déficit immunitaire primaire ou acquis ne devraient pas être vaccinés en raison d'une possible induction de la maladie malgré l'atténuation du virus. Une telle induction est également possible par l'intermédiaire d'un des membres de leur famille. Le vaccin n'est pas recommandé pour les gens atteints de troubles sanguins comme la leucémie ou tout autre type de cancer touchant la moelle osseuse ou le système lymphatique.

Les femmes enceintes ou prévoyant une grossesse dans les 3 prochains mois (ainsi que leur entourage immédiat) ne devraient pas être vaccinées. Le vaccin est aussi déconseillé aux gens sous traitement de corticotrophine, de corticostéroïdes, d'agents alcoylants et d'antimétabolites. Les personnes ayant une tuberculose non traitées ou sous radiothérapie ne devraient pas être exposées à ce vaccin[14].

Effets secondaires

Seulement 1% des gens ayant reçu ce vaccin se sont plaints d'effets secondaires[15]. Ces effets secondaires sont généralement une diarrhée, un écoulement nasal, une fièvre, une irritabilité, un sensation de picotement au niveau de l'injection et une douleur dans les articulations [16]. Certaines personnes, notamment celles ayant des antécédents d'auto immunité peuvent ressentir d'autres effets secondaires que ceux énumérés, comme les thrombopénies ou purpuras thrombopéniques (chute du nombre de plaquettes sanguines) [17], un tel effet restant très rare (23 cas sur 700 000 vaccinés).

Polémique

La revue médicale britannique The Lancet publie en 1998 une étude dirigée par le Dr Andrew Wakefield laissant craindre un lien possible entre le vaccin et l'autisme, ce qui déclenche une polémique en Grande-Bretagne, et y entraîne une baisse de cette triple vaccination[18], qui passe de 92% à 78,9 % entre 1998 et 2003[19].

Le 28 janvier 2010, le General Medical Council britannique (Conseil général de la médecine en Grande-Bretagne) émet un jugement selon lequel certains éléments de l'article de Wakefield et ses co-auteurs sont « incorrects » et ses méthodes de recherche « non éthiques »[18]. Un des points reprochés à l'étude est qu'elle portait sur seulement 12 personnes[19]. Un conflit d'intérêts révélé par le journaliste britannique Brian Deer, du Sunday Times, contredit aussi l'indépendance de Wakefield, celui-ci ayant été rémunéré comme "expert" à hauteur de 435 643 £ (environ 510 240 €) en prévision d'un procès en recours collectif[20].

The Lancet se rétracte alors le 2 février, et décide de retirer l'article de ses archives[18].

En janvier 2011, le British Medical Journal qualifie cette étude de fraude et accuse Andrew Wakefield d'avoir délibérément falsifié ses données[21].

L'hypothèse du Dr Andrew Wakefield a été reprise dans une étude conduite en 2002 par le Dr Arthur Krigsman, dans des conditions critiquées et sanctionnées par le Lenox Hill Hospital, à New York, où celui-ci travaillait alors[22]. Ses résultats, souvent évoqués dans la presse généraliste, en particulier le quotidien britannique The Daily Mail[23], n'ont jamais fait l'objet d'une publication dans une revue reconnue par la communauté scientifique[24].

Notes et références

  1. http://www.immunizationinfo.org/vaccines/rubella
  2. a et b http://www.merck.com/product/usa/pi_circulars/m/mmr_ii/mmr_ii_pi.pdf
  3. a et b http://www.thinktwice.com/mmr.htm
  4. http://www.fda.gov/BiologicsBloodVaccines/SafetyAvailability/VaccineSafety/ucm096228.htm
  5. http://www.invs.sante.fr/beh/2010/14_15/index.htm
  6. http://www.medscape.com/viewarticle/516045_6
  7. http://www.mmrthefacts.nhs.uk/resources/pdf/MMRII_PILs.pdf
  8. http://www.santecheznous.ca/drug_info_details.asp?brand_name_id=1535#Dosage
  9. http://cdc.gov/vaccines/vpd-vac/combo-vaccines/mmr/faqs-mmr-hcp.htm
  10. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3931045
  11. http://www.cdc.gov/vaccines/pubs/pinkbook/default.htm
  12. http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/355/5/447
  13. Update: Mumps Outbreak --- New York and New Jersey, June 2009--January 2010
  14. http://www.santecheznous.ca/drug_info_details.asp?brand_name_id=1535#ContraIndications
  15. http://www.santecheznous.ca/drug_info_details.asp?channel_id=0&relation_id=0&brand_name_id=1535&page_no=2
  16. http://www.kompendium.ch/MonographieTxt.aspx?lang=fr&MonType=fi
  17. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8495082
  18. a, b et c dépêche AFP du 2 février 2010 : "La revue Lancet se rétracte sur une étude liant vaccin et autisme"
  19. a et b http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/danger-du-vaccin-ror-the-lancet-se-retracte_22501/#xtor=RSS-8
  20. Brian Deer. Revealed: undisclosed payments to Andrew Wakefield at the heart of vaccine alarm. Consulté le 28 février 2011
  21. Marc Mennessier, « Un vaccin a semé la panique à cause de données falsifiées », dans [Le Figaro], 7 janvier 2011 [texte intégral (page consultée le 8 janvier 2010)] 
  22. 06 a.pdf McNeilly, Patrick J.. "Letter to Lenox Hill Hospital". Office for Human Research Protections, DHHS. Consulté le 27 février 2011
  23. Scientists fear MMR link to autism, sur dailymail.co.uk. Consulté le 5 février 2011.
  24. Ben Goldacre. Publish or be damned. Consulté le 27 février 2011

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons de Wikipédia en français (auteurs)

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