- Réacteur Jules Horowitz
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Le Réacteur de recherche Jules Horowitz est, sur le centre CEA de Cadarache, un nouveau projet en cours de construction, dédié principalement aux études sur les matériaux et les combustibles nucléaires.
En Europe, les réacteurs de recherche dédiés aux études sur les matériaux et les combustibles, parmi lesquels le réacteur Osiris du centre CEA de Saclay, datent des années 1960. Ils seront progressivement arrêtés dans les dix prochaines années.
L'étude réalisée dans le cadre du 5e programme cadre de recherche et de développement de la Commission européenne a confirmé la nécessité de disposer à l'horizon 2014 d'un outil de recherche moderne et flexible pour :
- améliorer la compétitivité et la durée de vie des réacteurs nucléaires en fonctionnement ;
- développer les performances des combustibles des réacteurs de 3e génération comme l'EPR ;
- développer de nouveaux matériaux et combustibles pour les réacteurs de 4e génération ;
- fiabiliser la fourniture en Europe de radioéléments pour le secteur médical.
Le réacteur Jules Horowitz (RJH), dont la conception a été lancée en 1998 par le CEA devra répondre à ce besoin exprimé par la Commission Européenne. Il rassemble autour du CEA français des instituts de recherche belge, tchèque, espagnol, finlandais, indien et japonais, ainsi que les industriels EDF et AREVA en France et Vattenfall en Suède. Les accords signés entre ces différents partenaires leur donnent un accès à l'installation pour y mener leurs propres expérimentations, à hauteur de leur apport financier ou en nature.
Présentation
Le réacteur Jules Horowitz pourra réaliser simultanément vingt expériences différentes. Une de ces spécificités est de proposer un spectre neutronique à la fois intense en neutrons thermiques et en neutrons rapides, ce qui lui permettra des études sur les filières nucléaires actuelles (2ème et 3ème génération : REP et EPR) et futures (4ème génération : RNR).
De plus, le nombre d'aires expérimentales est beaucoup plus important que dans les réacteurs de recherche actuels, permettant un gain significatif sur la durée des expériences engagées.
Le réacteur aura une puissance de 100 MW thermiques, son cœur sera contenu dans un caisson fermé et immergé dans une piscine. Il sera constitué de trente-sept assemblages combustibles.
Dispositifs expérimentaux
Environ vingt emplacements sont prévus pour l’implantation des dispositifs expérimentaux : au sein même du cœur pour les expériences sur les matériaux, et en périphérie du cœur pour les expériences sur les combustibles.
Certains dispositifs expérimentaux seront équipés de systèmes qui permettent de faire varier des paramètres physiques de l’expérimentation : circulation d’eau, de gaz ou de sodium liquide, variation de la température ou de la pression.
Des bancs de contrôle non destructifs seront implantés au sein même de la piscine réacteur : banc d'imagerie à haute énergie (rayons X) et banc de neutronographie (imagerie neutron).
Production de radio-éléments
En plus de son utilisation comme réacteur de test de matériaux, le RJH sera également mis au service de la médecine nucléaire. Il permettra en effet d’approvisionner les centres médicaux en radioéléments à vie courte, utilisés en imagerie médicale à des fins thérapeutiques et diagnostiques.
Parmi ces radioéléments, le technétium 99m (99mTc) est le plus utilisé, il a une demi-vie de quelques heures ; il nécessite donc une production continue (25 à 30 millions d'examens par an dans le monde).
Le RJH contribuera pour 25 % à la production européenne de ces radio-éléments, et pourra monter jusqu'à 50 %.
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