- 27e sommet du G8
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27e sommet du G8
Le 27e sommet du G8 s'est tenu à Gênes, en Italie, en juillet 2001. Il a été marqué par des manifestations opposant les forces de l'ordre et de nombreux manifestants s'incrivant majoritairement dans la mouvance altermondialiste. De violents affrontements se sont soldés par la mort d'un manifestant, Carlo Giuliani, et ont conduit à des violences policières condamnées par la justice dans l'affaire dite de l'école Diaz. Il s'agit du dernier sommet tenu au sein d'une grande ville, les membres G8 ayant décidé de tenir désormais leurs réunions dans des endroits moins accessibles.
Sommaire
Sommet
Le thème principal du sommet est la réduction de la pauvreté. Les sujets en discussion lors des assemblées comprennent une évaluation de l'initiative du HIPC et l'éventualité de l'annulation de la dette des pays les plus pauvres. Sont également abordé la fracture mondiale numérique, l'environnement et la sécurité alimentaire. Bien que le sommet principal se soit déroulé du 20 au 22 juillet, le rendez-vous a été précédé d'un G8 des ministres des affaires étrangères le 18 et le 19 juillet.
Participants
- France : Jacques Chirac, Président de la République française
- États-Unis : George W. Bush, Président des États-Unis d'Amérique
- Allemagne : Gerhard Schröder, chancelier fédéral de la République fédérale d'Allemagne
- Royaume-Uni : Tony Blair, Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
- Japon : Junichiro Koizumi, Premier ministre du Japon
- Italie : Silvio Berlusconi, Premier ministre de la République d'Italie
- Canada : Jean Chrétien, Premier ministre du Canada
- Russie : Vladimir Poutine, Président de la Fédération russe
- Union européenne : Guy Verhofstadt, Président du Conseil européen et Romano Prodi, Président de la Commission européenne
Décisions
Le sommet est l'occasion d'une présentation opérationnelle d'un Fonds mondial de la santé[1].
Le sommet a notamment donné lieu :
- A un plan pour l'Afrique, lui-même préparatoire d'un "plan d'action concret" devant être approuvé lors du 28e sommet du G8 prévu au Canada. Ce plan devait être réalisé avec des partenaires africains et des instances internationales (les Nations unies, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international), ainsi qu'à travers de nouvelles négociations au sein de l'OMC[2].
- Une déclaration sur les "questions régionales" les plus brulantes : la République de Macédoine et la Corée du Nord[3].
- Une déclaration sur le Moyen-Orient soutenant la mise en oeuvre du rapport Mitchell sur le Moyen-Orient[4].
Par ailleurs, le sommet avait été précédé de réunions des ministres des Affaires étrangères du G8 et de ministres des Finances.
Contestation et contre-sommet
Genoa Social Forum
En marge de ce sommet, se sont déroulés des contre-sommets anti-G8 aux buts et moyens divers du 19 au 22 juillet, principalement organisés par le Genoa Social Forum.
Manifestations
- Le jeudi 19, la manifestation pacifique pour les droits des migrants.
- Le vendredi 20, les manifestations dispersées partout en ville en vue de perturber le sommet donnent lieu à de très violentes émeutes.
- Le samedi 21, la grande manifestation unitaire rassemblant 300 000 personnes, finit en bataille rangée avec la police et les plus radicaux des manifestants.
Émeutes et victimes
Article détaillé : Émeutes anti-G8 de Gênes de 2001.Au terme de trois jours d'émeute et de répression, le bilan est de 1 mort (Carlo Giuliani), 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, des dizaines de banques, stations essences, agences immobilières et autres symboles du capitalisme vandalisés, etc[réf. nécessaire].
Événements de l'école Diaz et de la caserne de Bolzaneto
Le dimanche 22, se déroule un violent assaut des forces de l'ordre sur l'école Diaz qui abritait le centre de convergence des media alternatif, afin de détruire les preuves des violences de la police[réf. nécessaire]. 307 manifestants qui dormaient à l'école Diaz sont arrêtés puis séquestrés pendant trois jours par des policiers et carabiniers à la caserne de Bolzaneto et y subissent de nombreux sévices physiques, violences et humiliations, y compris à caractère sexuels[5],[6],[7].
Marco Poggi, un infirmier cité au procès, affirme : « J'ai vu des détenus giflés, frappés à coups de poing ou de tête contre le mur. Pour certains, c'était un vrai lynchage. J'ai assisté à des choses que je croyais inimaginables. Pendant des jours, je me suis tu, puis j'ai fait la chose la plus juste... »[5].
Au total, l'association Amnesty International relate que, sur les 93 personnes arrêtées au cours du raid nocturne sur le bâtiment scolaire "Au moins 62 d’entre elles ont été blessées : 31 ont été emmenées à l’hôpital, dont trois dans un état critique. Certaines suivent encore un traitement médical (à la date d'avril 2005)."[8]
Si la police italienne a longtemps fait corps pour taire ces évènements, Michelangelo Fournier, officier de police et ex-adjoint au préfet de police de Rome, a reconnu en octobre 2007 des violences graves, affirmant même : "Cela ressemblait à une boucherie"[9].
Lors du procès de mars 2008, 7 ans plus tard, des peines pour un total de soixante-seize ans et quatre mois à l'encontre de 44 inculpés sont requises. Quinze policiers, onze carabiniers, vingt-et-un agents pénitentiaires et médecins sont accusés d'abus de pouvoir, de violences privées, d'injures ou encore de coups[5].
Notes et références
- ↑ Genoa Summit 2001
- ↑ Texte du plan du sommet de Gênes
- ↑ Texte de la déclaration sur es questions régionales
- ↑ Texte de la déclaration du G8 sur le Moyen-Orient
- ↑ a , b et c L’ultraviolence policière en procès Libération, 24 mars 2008
- ↑ Le Temps.ch, jeudi 20 mars 2008 [1]
- ↑ Bulletin d'Amnesty International sur les violences policières [2]
- ↑ Bulletin d'Amnesty International 081/2005 [3]
- ↑ Le Figaro.fr, 14 octobre 2007 [4]
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- (it)(en)Site officiel du G8 de Gênes
- (fr)G8 Center de l'Université de Toronto
- (en)Bulletin d'Amnesty International sur les violences
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