- Paulette Nardal
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Paulette Nardal (1896-1985), femme de lettres et journaliste martiniquaise. Elle fut une militante de la cause noire et du courant littéraire de la Négritude.
Paulette Nardal est née à Saint-Pierre en 1896, et est morte en 1985, à 89 ans.
Sommaire
La vie parisienne
En 1920, Paulette Nardal quitte son île natale pour aller étudier à Paris. Elle sera la première femme de lettres martiniquaise à étudier à la Sorbonne. Il y avait peu de femmes françaises de métropole inscrites à cette époque à la Sorbonne, a fortiori les femmes des DOM-TOM qui vivaient très loin de la métropole. A Paris, elle profite de la vie culturelle de la capitale. Elle va au théâtre, assiste à des concerts, visite des expositions... Elle se retrouve régulièrement au « bal nègre ». Dans des salles bondées et surchauffées, des couples de danseurs noirs ondulent et se balancent sur des rythmes de biguine. C’est l’un des rares endroits où la jeune femme peut retrouver ses repères culturels[1].
Le salon littéraire
Paulette Nardal tient un salon littéraire dans l'appartement qu'elle partage à Clamart avec ses deux sœurs, Andrée et Jeanne. Elle cherche à mettre en relation les diasporas noires. Elle aborde la question de l’émancipation des femmes et pose les prémices de la théorie de la Négritude[2]. Dans son salon littéraire se croiseront des écrivains célèbres tels que Léopold Senghor, Aimé Césaire, Jean Price Mars, Léon Gontran Damas, René Maran et d'autres venus d'Afrique, de Haïti et de New York notamment ceux du "Harleem Renaissance".
Paulette Nardal et l'écrivain haïtien Léo Sajous fondent la "La Revue du Monde Noir". La Revue du Monde Noir cessera de paraître en 1932, après 6 numéros, faute d’argent. D'autres écrivains vont reprendre le flambeau de ce courant littéraire de la Négritude, tels que Césaire ou Senghor. Elle écrivit : "Césaire et Senghor ont repris les idées que nous avons brandies et les ont exprimées avec beaucoup plus d’étincelles, nous n’étions que des femmes ! Nous avons balisé les pistes pour les hommes"[3].
Militante politique
Durant cette période, elle devient aussi secrétaire du parlementaire martiniquais socialiste Joseph Lagrosillière puis de Galandou Diouf, élu député du Sénégal en 1934. Elle poursuit son engagement politique notamment contre l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie fasciste de Mussolini[4].
En 1937, elle se rend au Sénégal sur l'invitation de son ami Senghor.
En 1939, alors qu'elle rentre de Martinique en bateau, un sous-marin allemand torpille ne navire et le coule. Paulette Nardal sera sauvée de la noyade grâce à une chaloupe de sauvetage. mais elle se blessera aux genoux lors de ce nauvrage et restera infirme le restant de ses jours.
En 1944, elle part à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale travailler aux Nations unies, à New York, mais son handicap la contraint à revenir s'installer, définitivement cette fois, à la Martinique.
En 1945, Paulette Nardal créa le "Rassemblement Féminin", et incita les femmes martiniquaise à aller voter pour la première fois. L'ordonnance du 21 Avril 1944, accorde le droit de vote aux Femmes Françaises, qu'elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945.
La musique antillaise
Passionnée par la musique, elle rédige un historique de la tradition musicale des campagnes martiniquaises. Le Bèlè, le Ladjia doivent retrouver leur place dans la musique antillaise.
La cause noire
Paulette Nardal meurt le 16 février 1985, à l’âge de 89 ans. Cette femme de lettres et militante politique, pionnière de la cause noire, restera celle qui répétait inlassablement à ses amis et ses élèves sa fierté d'être noire : "Black is beautiful".
Filmographie
Le film de Jil Servant :”Paulette Nardal, la fierté d’être négresse”, Co-production France-Antilles T.V., 2004, retrace le parcours de cette femme de lettres qui fut la première martiniquaise à étudier à la Sorbonne.
Liens externes
Sources
Catégories :- Écrivain martiniquais
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- Féministe française du XXe siècle
- Naissance en 1896
- Naissance à Saint-Pierre (Martinique)
- Décès en 1985
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