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Monts de la Tolfa
Carte ancienne des monts de la Tolfa, environs de CivitavecchiaGéographie Altitude 616 m, Mont delle Grazie Massif Apennins Administration Pays Italie Région Latium Province Rome Géologie Âge Éocène, Pléistocène Roches Roches volcaniques modifier Les monts de la Tolfa (en italien, Monti della Tolfa) sont un massif montagneux de la chaîne des Apennins, situé dans la province de Rome, au nord-ouest de Rome, dans la région du Latium, dans le centre de l'Italie.
Sommaire
Toponymie
Les monts de la Tolfa étaient nommés à l'époque classique Monts Ceriti car ils dépendaient de la commune de Cerveteri. Leur nom actuel vient du village de Tolfa, situé au sommet d'une colline. Le plus haut rocher s'appelle La Roca.
Géographie
Topographie
Les principaux sommets sont :
- Mont delle Grazie (616 m), entre Tolfa et Allumiere ;
- Mont Tolfaccia (579 m) au sud de Tolfa ;
- Mont Cuoco (559 m) zone ouest ;
- Mont Saccicari (526 m) zone nord ;
- Mont Acqua Tosta (520 m) zone sud-est ;
- Mont Turco (450 m) zone est ;
- Mont Paradiso (327 m) et
- Monte Quartaccio (344 m) zone sud.
Hydrologie
- Fiume Mignone
- Fosso Lenta
- Fosso Verginese
- Fosso del Marangone
- Fosso di Castelsecco
- Rio Fiume
Il existe entre Tolfa et Allumiere une source ferrugineuse non exploitée, remarque Felix Jacquot en 1854[1]. On connaît aujourdhui deux sources : la source Bagnarello atteint les 46 °C, et sert pour un petit établissement de soins, et la source Campaccio, découverte par le professeur Coatbridge en 1828 et réputée pour ses vertus thérapeutique (traitement des viscères, ganglions, foie et maladies de langueur) :
Démographie
Les principaux villages du massif sont :
Le professeur Jean Delumeau est citoyen d'honneur de la Comunita montana monti della Tolfa en remerciement pour son livre L'Allume di Roma XV°-XIX° Secolo (L'alun de Rome)[2].
Géologie et minéralogie
Les monts de le Tolfa se composent principalement de trachytes formées à la suite d'intenses activités d'acide volcanique qui ont affecté la zone de Tolfa, Cerveteri et Manziana fin Éocène et au début du Pléistocène. Ces activités ont causé dans ce territoire trois types de terrain différents avec ces caractéristiques morphologiques :
- le premier champ géologique, situé entre Tolfa et Allumiere, présente une orographie plus marquée (vulcaniti domi et dépôts ignimbritici) avec des bosses qui peuvent dépasser 600 m (Monte delle Grazie et Monte Sassicari) ;
- le deuxième champ géologique se situe entre Tolfa et Civitavecchia, avec le groupe de la Tolfaccia et se compose de structures de lave isolée très abruptes ;
- le troisième secteur se caractérise par une grande zone accidentée qui entoure l'ensemble du système montagneux et présente des pentes douces que descendent progressivement vers la vallée traversée par la Mignone.
Les monts de la Tolfa se caractérisent par une grande abondance de minerai, mines d'alunite[3] qui donne l'alun, de pyrites et de limonites[4].
L'alunite ou « pierre d'alun »[5] fut découverte en 1460 G. di Castro. Autrefois Rome en était la principale bénéficiaire de l'extraction des mines d'alun, la « pierre de Tolfa » qui aurait servi à financer de nombreuses batailles dont la bataille de Lépante. On trouve aussi : cuivre, fer, hématite, marcassite, antimoine, arsenic, albâtre[6], plomb, gypse, la pyrite. Les fameux « diamants Tolfa » sont du quartz hyalin de grande taille régulière (appelé aussi « cristal de roche ») ou cristaux d'améthyste mais sans aucune valeur. On y trouve encore de beaux minéraux colorés, cinabre, lapis lazuli[7],[8],[9],[10].
Le tuf volcanique de Tolfa, gris, friable, sabloneux, granuleux était connu sous le nom de « cappellaccio ». Ce genre de tuf qu'on trouvait aussi à Rome était très utilisé à l'époque romaine, pour le construction des temples, par exemple le temple de Jupiter Capitolin.
Histoire
Culture de Villanova
Les monts de la Tolfa furent habités dès l'époque protovillanovienne (XIIe au VIIe siècle av. J.‑C.) et surtout à l'époque archaïque étrusque (VIIe et VIe siècle av. J.‑C.)[11]. on a retrouvé les restes d'un petit village, Monte Rovello, avec les fondations des cabanes et une petite enceinte défensive, et le reste d'un équipement domestique rudimentaire : fourneaux, meules, vaisselle à motifs géométriques variés. On trouve non loin de là la nécropole villanovienne de Poggio La Pozza près du village d'Allumiere qui contenait des urnes biconiques à motifs géométriques et du petit mobilier funéraire (marmites, pots et tasses, bijoux, fibules). On a retrouvé des bronzes (objets, haches) à Monte Rovello et à Coste del Marano.
À l'époque étrusque il semble que les ressources minières du sol aient été exploitées. Le commerce s'effectuait grâce aux ports voisins de Tarquina, Cerveteri et Pyrgi. Des nécropoles étrusques imitant celles de Caere entourent le village de Tolfa, (Castellini di Ferrone, Pian Cisterna, Pian Li Santi, Pian Conserva, San Pietro, Brandita, et Colle di Mezzo) creusées dans le tuf ou recouverte d'un tumulus de pierres, et des tombes étrusques à drômos avec plusieurs salles, parfois une rampe d'accès et un escalier. Le petit sanctuaire Grasceta dei Cavalieri, contenant des ex-voto et dont les fondations sont bien conservées, huit colonnes de pierre, date de l'époque hellenistique[12]. Chaque année durant l'été le GAR (Gruppo Archéologico Romano, fondé par Ludovico Magrini) y organise des fouilles archéologiques[13].
Les objets découverts sont exposés au musée de Tolfa, dans le Palazzo Communale ou dans l'Antiquarium d'Allumiere. Plusieurs centres de production de céramique ont été identifiés dans cette région à Pian Conserva, Pantanelle, Ferrone, Monte Sant' Angelo, Casalone, Tor Cimina, Rota et Stigliano. On en retrouva aussi un certain nombre à Monte Rovello, San Giovenale, Luni sul Mignone. Quelques amphores de l'atelier du « Groupe de la Tolfa »[14] sont exposées au musée du Louvre[15].
Près de Santa Marinella la nécropole de La Castellina a fait l'objet de fouilles récentes.
La via dei Monti della Tolfa se trouve dans la nécropole de Cerveteri.
Sanctuaires chrétiens
Le petit ermitage de la Trinité est le plus ancien sanctuaire des monts de la Tolfa et il est construit sur le site d'une ancienne villa romaine : selon la tradition, saint Augustin y aurait séjourné longtemps, lorsqu'il écrivit sa seconde Règle et avant d'écrire le De Trinitate. Sans doute construit au Moyen Âge, il a subi diverses rénovations et sa structure primitive a disparu. Le plus ancien document qui parle de cet ermitage est une bulle du pape Innocent IV en 1243, mais il existe également d'autres sources non documentées qui le datent du début du IXe siècle. Le sanctuaire survécut jusqu'à 1656, année où le pape Alexandre VII le supprima ; cependant, il a continué à héberger un ermite. Il a été restructuré au moment de la découverte de l'alun puis de nouveau abandonné en 1818 lorsque mourut le dernier frère, Fra Giuseppe Beretta[16].
L'église de Notre-Dame de Cibona de Tolfa-Allumiere renfermait une image miraculeuse[17].
Un autre sanctuaire à Allumiere : Monte delle Grazie (auparavant Monte Roncone) desservi par la Congrégation observante des frères ermites de l'abbaye de Monte Senario, branche des Servites[18]
Il existait une confrérie dominicaine du Nom de Dieu fondée par Frère Diego de Vitoria, un chrétien espagnol issu du judaïsme, et érigée en confrérie par une bulle pontificale en 1582 à Tolfa[19].
Saint Crispin de Viterbe, un franciscain béatifié par le pape Jean-Paul II vécut au Couvent des Capucins de Tolfa.
Protection environnementale
Les monts de la Tolfa font partie de la zone de protection spéciale (ZPS) du domaine Monti della Tolfa (site Web IT6030005) qui occupe une superficie d'environ 11 524 ha sur les territoires des municipalités d'Allumiere, Tolfa, Santa Marinella et Civitavecchia.
Notes et références
- Étude Acque Minerali Félix Jacquot, in Histoire médico-chirurgicale de l'expédition française, 1854,
- Monti della Tolfa nell’ epoca dell’ allume
- alunite est un minéral qui a été observé pour la première fois au XVe siècle au Monti della Tolfa. L'
- lire en ligne] NOTE SUR LA TOLFA (I),PAR M. le Comte DUNIN-BORKOVVSKY et Mémoire sur l'alun la pierre de TOLFA [
- La Pierre d'Alun Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts
- [1] Voyages du P. Labat en Espagne et en Italie Cet albâtre, l'albâtre Bagnarello, était réputé guérir les maux d'estomac
- Microminéraux des monts de la Tolfa, Associazione Micro-mineralogica Italiana
- Le ricerche minerarie sui Monti della Tolfa
- Les minéraux du musée d'Allumiere
- Girando per la Tolfa, Minéraux GMR
- Les étrusques de Tolfa lire en ligne] Sur l'archéologie des monts de la Tolfa [
- Source : F.Coarelli, Les Cités etrusques, 1973
- GAR Tolfa
- Nommé ainsi par Thobias Dohrn suite à la découverte d'une Amphore de Karlsruhe. Françoise Gaultier du musée du Louvre (École de Rome) étudia ensuite les « figures anguleuses » de cet atelier de céramique étrusque. cf. Dal Gruppo della Tolfa alla Tomba dei Tori. Tra ceramica e pittura parietale, in Bonghi Jovino, Maria et Cristina Chiaramonte Treré, Tarquinia. Ricerche scavi e prospettive. Atti del Convegno internazionale di studi La Lombardia per gli Etruschi, 24-25 juin 1986. Milan, Rome, L'Erma di Bretschneider, 1987
- Trois amphores du Groupe de la Tolfa sur le site Insecula
- Eremo della S.S. Trinità - Allumiere
- Notre-Dame de Cibona, photographies, Il Santuario Della Madonna Di Cibona Filippo Maria Mignanti (it) La Madonna di Cibona. Relazione istorica, Roma 1861. Comentario Roma 1863 et Pietà mariana nei Miracoli e grazie della Madonna di Cibona (1637-1640) par Jacques Dia Odir 2009, vol. 71, n° 175-176, pp. 281-336 cf.INIST
- (it) La chiesa de eremo delle Grazie presso le Allumiere, Filippo Maria Mignanti (it) [lire en ligne] O. J. Dias, Eremiti dei Servi alla Madonna delle Grazie di Allumiere (secoli XVII-XIX) ; Studi storici dell'Ordine dei servi di Maria, ISSN 0039-3045, 1988, vol. 38, n° 1-2, pp. 83-126
- www.latolfa.com C. Ongo, Una bolla per una confraternita del Nome di Dio (1582), Archivum Fratrum Praedicatorum, ISSN 0391-7320, 1996, vol. 66, pp. 329-350, Bibliographie
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (it) Site officiel de la Comunità montana Monti della Tolfa
- Tuscia Viterbaise: Cinq Monts dessinent la Plaine
- Veduta dei Monti della Tolfa
- Quelques paysages des monts de la Tolfa
Bibliographie
Pour une bibliographie exhaustive consulter : OPAC UNI.ROMA
- G. Ponzi, La Tuscia Romana e la Tolfa, in Reale Accademia dei Lincei, Roma 1877
- V. Petrizzi, Tolfa etrusca e la necropoli di Pian Conserva, Rome, 1977
- F. Bianchi, Storia dei Tolfetani, Tolfa 1984.
- Jean Gran-Aymerich, La Castellina près de Civitavecchia Province de Rome, Les Dossiers d'archéologie, ISSN 1141-7137 2007, no322, pp. 10-11.
- M. Rubini ; E. Bonafede ; S. Mogliazza ; L. Moreschini ; F. Bartoli, Contributo alla conoscenza degli Etruschi : la necropoli del Ferrone, Tolfa, Lazio (VII - VI sec. a.C.) ; Archivio per l'antropologia e la etnologia ISSN 0373-3009 1999, vol. 129, pp. 123-143 (3 p.3/4)
- Enrico Benelli, Barbara Vitali Rosati, Contributo alla topografia dei monti della Tolfa : S. Maria al Mignone e S. Arcangelo, In: Il Lazio tra antichità e medioevo : studi in memoria di Jean Coste, Comitato « Amici di Jean Coste », A cura di Zaccaria Mari, Maria Teresa Petrara ... p. 125-130 – Rome, Quasar, 1998. – (ISBN 8-87140-150-6)
- (it) Enrico Benelli, I Monti della Tolfa, breve introduzione storica
- P. Fazzini, R. Gelmini, M.-P. Mantovani, M. Pellegrini, Geologia dei Monti della Tolfa (Lazio settentrionale; Province di Viterbo e Roma), pp. 65-144 Società Geologica Italiana [2]
- Toti, Odoardo : La "civiltà protovillanoviana" dei Monti della Tolfa [Texte imprimé] : società ed economia tra XI e IX secolo a. C. / Odoardo Toti,.... La fauna dell'insediamento di Monte Rovello (fine del XII-IX sec. a. C.) e sue implicazioni paleoeconomiche / Lucia Caloi, Maria Rita Palombo
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