- Mohamed Masmoudi
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Mohamed Masmoudi (arabe : محمد المصمودي), né le 29 mai 1925 à Mahdia, est un homme politique tunisien.
Biographie
Masmoudi effectue ses études au Collège Sadiki à Tunis[1]. En 1949, il préside la fédération du parti du Néo-Destour en France[1]. Il est nommé ministre d'État en 1954, dans le gouvernement de Tahar Ben Ammar, ce qui le conduit à négocier l'autonomie interne de la Tunisie vis-à-vis de la France[1]. En 1956, en tant que ministre de l'Économie, il est membre de la délégation tunisienne qui participe à la cérémonie qui met fin au protectorat français[2].
Après l'indépendance de la Tunisie cette même année, Masmoudi siège au bureau politique du Néo-Destour et occupe un certain nombre de postes, comme celui de secrétaire d'État à l'Information du 30 décembre 1958 au 7 octobre 1961[1] au Tourisme du 31 décembre 1960 au 7 octobre 1961. Il se rapproche de l'équipe de l'hebdomadaire Action (devenu plus tard Afrique Action), notamment Béchir Ben Yahmed ou Mohamed Ben Smaïl[1]. Mais, en 1958 et en 1961, il est limogé en raison des positions adoptées par le journal et jugées critiques à propos du procès de Tahar Ben Ammar et du « pouvoir personnel » du président Habib Bourguiba[1].
Le 13 février 1965, il remplace Hassen Belkhodja au poste d'ambassadeur de Tunisie en France. Il occupe ce poste jusqu'au 12 juin 1970, date à laquelle il est nommé ministre des Affaires étrangères[1] en remplacement d'Habib Bourguiba Jr., le fils du président Bourguiba, qui devient à son tour ambassadeur de Tunisie en France. Masmoudi devient alors l'un des instigateurs du projet avorté d'union tuniso-libyenne en 1974, qui devait unifier les deux pays[1]. Principal membre du gouvernement tunisien à soutenir cette union car elle aurait été selon lui bénéfique pour l'économie tunisienne[3], il en aurait été vice-Premier ministre si le projet avait été mené à bien. Étant donné l'échec auquel mène ce projet, le président Bourguiba le destitue de ses fonctions le 14 janvier de la même année[4],[5] le remplace alors par Habib Chatti.
En 1977, Masmoudi publie Les Arabes dans la tempête édité aux éditions Jean-Claude Simoën. Il y écrit notamment une longue lettre ouverte à Bourguiba[6].
Il occupe aussi la fonction de maire de sa ville natale, Mahdia.
Il réside actuellement aux Émirats arabes unis[7].
Références
- Vincent Geisser, Habib Bourguiba. La trace et l'héritage, éd. Karthala, Paris, 2004, p. 550 (ISBN 2845865066) Michel Camau et
- (fr) Ridha Kéfi, « 20 mars 1956, la délivrance », Jeune Afrique, 19 mars 2006
- ISBN 9780312089979) Geoff Simons, Libya. The struggle for Survival, éd. St. Martin's Press, New York, 1993, p. 253 (
- ISBN 9782843420115) Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba. Témoignage, éd. Publisud, Paris, 1998, p. 147 (
- Geoff Simons, op. cit., p. 254
- (fr) [PDF] Extrait de Les Arabes dans la tempête, éd. Jean-Claude Simoën, Paris, 1977, pp. 15-22
- (fr) Abdelaziz Barrouhi, « Que reste-t-il de Bourguiba : Hédi, Rachid et les autres », Jeune Afrique, 12 avril 2010
Liens externes
- (fr) Retour de Mohamed Masmoudi à Tunis (Institut national de l'audiovisuel)
- (fr) Entretien entre Mohamed Masmoudi et Ferhat Abbas (Institut national de l'audiovisuel)
Précédé de :
Habib Bourguiba Jr.Ministre des Affaires étrangères de la Tunisie
1970-1974Suivi de :
Habib ChattiCatégories :- Ministre tunisien des Affaires étrangères
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- Naissance en 1925
- Naissance à Mahdia
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