- Milly-le-Meugon
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Milly-le-Meugon est un petit village du Maine-et-Loire, rattaché administrativement depuis 1962[1] à la commune de Gennes.
Le village s'est développé autour du château éponyme, ancien fief de la famille de Maillé-Brézé, alliée au Grand Condé et au cardinal de Richelieu.
Sommaire
Château
Le château actuel[2], classé ISMH depuis le 15 décembre 2000[3], comprend notamment des ruines féodales (donjon et remparts sur motte) datées du XIIIe/XIVe siècle ; une porte Renaissance en appareil vermiculé ; de grandes écuries Renaissance et XVIIe siècle ainsi qu'un logis de style italien et une grille d'honneur datant du XIXe siècle. Le château comportait aussi une salle de jeu de paume, construite vers 1560, qui resta longtemps l'une des plus vastes de France (détruite en 1835).
Quatre châteaux se sont succédé à Milly. Le premier et le troisième ont presque complètement disparus, leurs fondations ayant servi de bases aux constructions successives.
La motte et les ruines du donjon ont fait l'objet de fouilles il y a une vingtaine d'années. Composé à l'origine de fortifications en bois, le château féodal à motte fut entièrement reconstruit à la fin du XIVe/début du XVe siècle par la famille de Maillé, propriétaire du fief depuis 1248. La motte comporte quelques troglodytes, tous effondrés et inaccessibles, vestiges de galeries remontant vraisemblablement à la Renaissance.
Les constructions Renaissance (1560 environ) ont été lancées par Arthus de Maillé-Brézé, gentilhomme ordinaire de chambre du Roi, puis poursuivies sous son fils Charles et sa belle-fille, Jacqueline de Thévalle, qui obtint en 1615, alors veuve, l'élévation de la seigneurie de Brézé en marquisat. Nommé gouverneur d'Anjou, le maréchal de France Urbain de Maillé en fit sa résidence principale et y mourut en 1650[4].
Le corps de logis, qui abrita les fêtes fameuses données par Claire-Clémence de Maillé-Brézé, en l'honneur de son auguste époux, le Grand Condé, a été partiellement reconstruit vers 1835 (château actuel). Les écuries, conçues pour abriter une centaine de chevaux, ont été terminées par Urbain de Maillé-Brézé.
Lors de l'invasion allemande de 1940, l'église de Milly fut pour un bref moment le point de rassemblement des défenseurs de Gennes et de ses ponts.
Les aléas de l'histoire et de fréquents changements de propriétaires ont profondément modifié l'aspect des châteaux de Milly.
La forteresse est en ruines depuis le XVIIIe siècle, époque où elle fit pourtant l'objet de travaux de consolidation et d'embellissements (rajout d'une échauguette), dans le goût du temps. Plus de la moitié du troisième château (celui des Maillé-Brézé) a totalement disparu, ayant peut-être servi de carrière de pierres à la révolution française ou lors de la construction du logis actuel. Malgré ces nombreuses transformations architecturales, les dernières remontant au XXe siècle, le château actuel (partiellement reconstruit[5] sur celui des Maillé) est toujours habité.
Personnages célèbres de Milly le Meugon
- Urbain de Maillé (1598-1650), 2nd marquis de Brézé, maréchal de France, époux de Nicole du Plessis-Richelieu[6], sœur du cardinal de Richelieu. Fut notamment gouverneur de Saumur, de Calais, d'Anjou, maréchal de France, vainqueur à Heidelberg, Spire, Avin, Lens, Bapaume et Barcelone, ambassadeur de France en Suède, vice-roi de Catalogne, etc.
- Son fils, Jean Armand de Maillé (1619-1646), duc de Fronsac, marquis de Brézé, grand-maître de la navigation (titre équivalent à amiral de France), fut l'une des gloires de la Marine française du XVIIe siècle. Né à Milly; mort à 27 ans, tué d'un boulet au cours de la bataille d'Orbitello.
- Sa fille, Claire-Clémence de Maillé (1628-1694), princesse de Condé (épouse du Grand Condé), marquise de Brézé, elle aussi née à Milly.
- Abbé Henri Souillet (1899-1951), curé de Milly, célèbre lilioculteur et savant de renommée internationale.
Sources
- Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V - an VIII, inventaire des délibérations et des minutes des arrêtés, lettres et actes du Directoire, faisant suite au Recueil des actes du Directoire exécutif d'Antonin Debidour; tome IV: nivôse-ventôse an VI [21 décembre 1797-20 mars 1798 (registre AF* III 10; cartons AF III 488, plaquette 3043, à AF III 512, plaquette 3252) par Pierre-Dominique Cheynet, conservateur en chef aux Archives nationales 1999 (édition pour mise en ligne, 2006)]
- Maillé-Brézé
- Anne Faucou et Héloïse Hilaire. Le Curé des fleurs : l'abbé Souillet, de Milly. [Le Coudray-Macouard]: Cheminements, 2000.
Notes et références
- Ce rattachement s'était déjà produit en 1798, sous la forme d'une brève fusion, aux termes de la loi du 5 Pluviôse de l'An VI, des communes de Milly-le-Meugon, Saint-Eusèbe-de-Gennes et Saint-Vétérin-de-Gennes sous le nom de Gennes
- Coordonnées : .
- http://www.annuaire-mairie.fr/monument-historique-gennes-49.html
- Cette seigneurie n'étant alors pas éligible, car trop petite selon la règle prévalant alors (où une baronnie devait, pour le moins, se composer de trois seigneuries, etc.), l'affaire aurait été remportée à l'aide d'une importante compensation financière à l'administration royale, selon les témoignages de l'époque.
- Saumur. Le logis principal, réalisé vers 1830 pour le banquier saumurois Defos-Letheule, est attribué sans certitude à l'architecte prussien Gustave Svanberg, dont on connait notamment l'hôtel Dupuis-Charlemagne à
- Morte folle en 1635, recluse dans le château de Saumur
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