- Claire-Clémence de Maillé
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Claire-Clémence de Maillé-Brézé, princesse de Condé est née le 25 février 1628 à Brézé et décédée le 16 avril 1694 à Châteauroux.
Sommaire
Biographie
Fille d'Urbain de Maillé, marquis de Brézé et de Nicole du Plessis de Richelieu, elle fut fiancée à cinq ans par son oncle le cardinal de Richelieu à celui qui devint le grand Condé. Sous prétexte d'éducation, elle fut enlevée à sa famille et confiée à Mme Boutillier, femme du surintendant, qui lui donna une instruction médiocre.
L'union de sa nièce, demoiselle noble mais non de famille royale, avec un prince du sang permettait au cardinal de caresser l'espoir de placer un membre de sa famille sur le trône de France. D'une part, après 20 ans de mariage, l'union du roi Louis XIII et la reine Anne était restée stérile. La discorde des époux royaux était patente et attisée par le cardinal. D'autre part le frère du roi, veuf, n'avait qu'une fille qui ne pouvait monter sur le trône. Il avait épousé en secondes noces la princesse Marguerite de Lorraine mais sans l'autorisation du roi. Le cardinal poussait le roi à ne pas reconnaître la validité du mariage et les époux vécurent longtemps séparés; le prince vivant en France et la princesse étant réfugiée aux Pays-Bas espagnols. Le couple ne pouvait espérer une descendance. Le cardinal pouvait légitimement penser que le trône reviendrait un jour au futur Louis II de Condé et que sa nièce serait un jour reine de France.
Lorsque Claire-Clémence eut 13 ans, autoritairement, le mariage fut conclu à Milly-le-Meugon et célébré le 11 février 1641 au Palais Cardinal. Son mari, le duc d'Enghien, amoureux ailleurs, protesta inutilement contre la violence paternelle. Bien que méprisée, elle lui donna un fils, et lors de la disgrâce au cours de la Fronde, quand son mari fut arrêté et emprisonné à Château de Vincennes, elle s'illustra par sa conduite énergique et dévouée, poursuivant la lutte, soulevant ses amis, tenant tête au danger, bravant la colère du roi, les ordres de Mazarin et les menaces populaires.
Pour se rendre au château fort de Montrond, le cardinal lui avait tracé un long itinéraire partant de Bordeaux et passant par le Poitou, l'Anjou et la Touraine. Elle s'arrête à Milly ; elle y utilise son trop court séjour pour recruter de toutes parts des amis à son époux prisonnier d'État. Pendant que le fidèle intendant des Condé, Pierre Lenet, parcourt la France et l'Espagne, et met Montrond en état de soutenir un siège en règle qu'il faudra plus d'une année à l'armée française pour faire lever, Claire-Clémence rassemble autour d'elle ses affidés, leur offre à Milly des fêtes splendides à la faveur desquelles tous les chefs de la Fronde organisent la résistance. Toute la noblesse de la province s'était jointe à elle.
Ces efforts de la courageuse princesse ne purent faire, hélas, que Condé n'ait encore langui de longs mois dans la prison de Vincennes.
La princesse dut se soumettre à la régente et à Mazarin en 1651. Elle rejoignit alors son époux en Flandre espagnole avec son fils. Ils ne rentrèrent en grâce qu'en 1660. Ils se réinstallèrent à Chantilly.
Mais, à cause du scandale provoqué en 1671 par sa liaison avec un page[1], le prince fit enfermer son épouse à Châteauroux, où elle demeura jusqu'à sa mort, en 1694. Condé meurt en 1686, mais l'enfermement de la princesse sera pérennisé par son propre fils Henri Jules de Bourbon-Condé qui en la circonstance se montrera aussi cruel que son père.
Précédé par Claire-Clémence de Maillé Suivi par Jean Armand de Maillé, marquis de Brézé duchesse de Fronsac Armand Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Lenet (1826) Mémoires de Pierre Lenet, procureur général du parlement de Dijon, et conseiller d'État, contenant l'histoire des guerres civiles des années 1649 et suivantes, principalement celles de Guienne et autres provinces. Paris: Foucault. Seulement la 1ère partie, 1649-1650, publiée en 1729. Les autres parties sont publiées en 1838 dans la "Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France," de Michaud et Poujoulat; 3e série, t. 2.
- Charles Asselineau Vie de Claire-Clémence de Maillé-Brézé, Princesse de Condé, Léon Techener, Paris 1872
Notes et références
- La princesse est légèrement blessée à l'arme blanche dans sa chambre. Les circonstances de l'affaire restent obscures et son mari profite de l'évènement pour obtenir de Louis XIV l'exil de sa femme. Asselineau, le principal biographe de la princesse émet des doutes sur la réalité de cette liaison
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