- Jean Rosay
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Père Jean Rosay Nom de naissance Jean Joseph Rosay Naissance 23 juillet 1902
Chevrier, Haute-SavoieDécès Entre le 10 avril 1945 et 15 avril 1945 (à 43 ans)
Bergen-Belsen AllemagneNationalité France Profession Prêtre catholique Autres activités Résistant Distinctions « Juste parmi les nations » Jean Joseph Rosay, est un prêtre catholique français, né en 1902 à Chevrier, dans le département de la Haute-Savoie, et décédé en déportation en Allemagne, au camp de Bergen-Belsen, entre le 10 avril 1945 et le 15 avril 1945
Sommaire
Biographie
Jean Joseph Rosay, voit le jour le 23 juillet 1902 à Chevrier pour un bon nombre des chroniqueurs, mais Christian Sorrel, nous dit qu'il a vu le jour à Vulbens. Il est ordonné prêtre le 29 mai 1926, puis est nommé en poste à Marnaz, comme vicaire en 1926, puis une première cure à Franclens, en 1934. Il prend possession de la cure de Douvaine, en mars 1941.
Il développe là les mouvements de jeunesse et d'adulte et milite dans les groupes de TC (Témoignage chrétien), avec le curé de Monnetier-Mornex, le père Jules César Dompmartin et le curé Marius Jolivet, de Collonges-sous-Salève[1]. Il ouvrira même une école libre. Il est hostile à l'occupation nazie, et rassemble des éléments croyants, membre de la JAC et des non croyants, constituant un embryon de noyau de résistance. Son presbytère devient rapidement un lieu d'accueil et de refuge transitoire pour tous les candidats à l'exil forcé, au service de l'Amitié chrétienne et de la CIMADE. Il organise avec Perod, l'instituteur, une filière stucturée, proche de la frontière Suisse. Ils seront des centaines à utiliser ce réseau.
Il préserve les jeunes du STO, aucun des jeunes de sa paroisse n'est parti en Allemagne.
Au début de 1944, il demanda à la Sœur Jeanne Berchmans, née Marie Meienhofer de cacher trois personnes d'une famille juive de Vienne, dans le couvent de la Congrégation du Sacré-Coeur à Thonon-les-Bains, Mme Wittels et ses deux enfants, Renée et Bruno qui y passèrent toute la durée de la guerre.
lorsqu'il est arrêté, dans la nuit du 10 février 1944, au 11 février 1944, à deux heures du matin, comme passeur à l'étranger de réfractaires, de juifs, de résistants et autres terroristes selon les autorités allemandes. Il passe en effet des agents anglais, parachutistes et aviateurs abattus au-dessus de la France, et parmi les quelques personnalités croisées: le colonel Verduraz; Jean-Marie Soutou, futur ambassadeur et l'un des fondateurs de Témoignage chrétien; Xavier de Gaulle[2]. Dans cette affaire, sont arrêtés également deux agriculteurs du village, Joseph Lançon, déjà pris en 1943, puis relaché, vivant depuis dans la clandestinité et François Perillat, 24 ans originaire de la Tuillière, un hameau de Veigy-Foncenex, ils décéderont tous deux à Hersbrück. Le père André Figuet, directeur de l'orphelinat, tout le mode est expédié à l'hôtel Pax à Annemasse, la Gestapo vient de démanteler un des plus gros réseau de passage en Suisse. Le Père Rosay, avoue tout, craignant que les allemands ne retournent au presbytère, ce qu'il ne feront pas, effectivement, tenant le chef du réseau. Après cinq jours de détention André Figuet est remis en liberté par le chef local de la gestapo: Meyer. Les autres sont transférés à Compiègne le 12 mars et partent en déportation à Auschwitz, le 27 avril 1944, il signalera dans une lettre que : le voyage fut pénible. En fait il y eut plusieurs morts, enfermés à 120 dans des wagons, sans boire, ni manger. Évacué à Birkenau, en décembre 1944, Gross-Rosen le 18 janvier 1945, où il est le dernier prêtre retrouvé sur place, et Nordhausen, le 20 février 1945, pour finir, il arrive exténué, au mouroir de Bergen-Belsen, après avoir fait les voyages dans des wagons à charbon découverts, par un froid glacial, sous la pluie et la neige. Partis 6000 ils n'arriveront que 2000. C'est ici qu'il rendra l'âme, recherchant un dernier réconfort dans le Christ au milieu du temps pascal. Il fermera les yeux entre le 10 et 15 avril 1945, quelques jours avant la libération du camp, par les Anglais[3].
Raymond Loure, dit qu'au camp d'Auschwitz: c'était un homme exemplaire, un être extraordinaire qui m' a sauvé la vie, tellement rayonnant que les SS et les kapos hésitaient devant lui. Il essayait par tous les moyens de sauver les hommes, de les soustraire à certains travaux, de les cacher à des endroits invraisemblables. Il était souvent parmi les juifs. Je pense que c'est lui qui m'a fait entrer comme coiffeur à l'hôpital SS... Lors de l'évacuation du camp, il était dans le même wagon que moi, apaisant nos angoisses et nos cris, puis nous donnait la communion. Il avait gardé une demi-boule de pain afin d'offrir cet ultime réconfort aux mourants, ce geste est gravé à jamais dans mon cœur.
Matricule
- 186.350
Décorations
Bibliographie
- Raymond Loure: Jean Rosay, opuscule,
- Christian Sorrel, La Savoie, éd. Beauchesne, 1996, 441.p.
- Michel Germain, Mémoire de la Déportation, Haute-Savoie 1940-1945, éd. La Fontaine de Siloè, 1999. P.38/351. pp.
Hommages
- Une plaque à sa mémoire dans la nef de l'église de Douvaine
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Notes et références
notes de Mr Sorrel: RDA. 7 et 21.3.1946; Le Courrier savoyard, 9.3.1946.; Mr Dechavassine:Nouveau supplément. p. 1042; O. Munos, Les passages clandestins entre la Haute-Savoie et la Suisse, pendant la Seconde guerre mondiale, MM Université de Grenoble II. 1984; A. Perrot, et al, Ma vie pour la tienne, Fribourg, 1987; C. Bochaton, La filière douvainoise, MM Université de Grenoble II, 1988.
- Gabriel Granjacques, Les juifs au pays du Mont-Blanc, St Gervais, Megève, éd. La Fontaine de Siloè, 2007. P. 211/295pp.
- Michel Germain, Le Maquis de l'Espoir, chronique de Haute-Savoie, au temps..., éd, La Fontaine de Siloè, 1994, p.44/295 pp.
- Histoire de Veigy-Foncenex: Des héros Chablaisiens.
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