Maison de l'Histoire de France

Maison de l'Histoire de France
Maison de l'Histoire de France
Hôtel de Soubise - exterior view.JPG
Informations géographiques
Pays Drapeau de France France
Ville Paris
Adresse 56, rue des Francs-Bourgeois, Paris
Coordonnées 48° 51′ 35″ N 2° 21′ 35″ E / 48.85964, 2.35959348° 51′ 35″ Nord
       2° 21′ 35″ Est
/ 48.85964, 2.359593
  

La Maison de l'Histoire de France, en mars 2011 à l'état d'association de préfiguration, est un projet d'institution muséale dédié à l'histoire de France, devant s'implanter dans des locaux actuellement occupés par les Archives nationales, situées au 60 rue des Francs-Bourgeois dans le 3e arrondissement de Paris, et notamment dans l'hôtel de Soubise.

Elle succéderait ainsi, bien que cela n'ait pas été précisé, au Musée de l'Histoire de France ou du moins occuperait ses locaux si le projet voit le jour sous sa forme actuelle. La maison de l'Histoire de France devrait présenter, d'une part, un parcours permanent autour de documents emblématiques, d'autre part, des expositions régulières, des colloques et des conférences.

Sommaire

Historique du Musée de l'histoire de France

Article détaillé : Musée de l'histoire de France.

Les hôtels de Soubise et de Rohan furent acquis par l'État après la Révolution. Le premier fut affecté aux Archives nationales sous Napoléon Ier en 1808. Depuis 1867, il abrite les expositions des Archives nationales (le principe de l'exposition permanente des documents originaux ayant été abandonné au XXe siècle pour des raisons de conservation). Certaines expositions temporaires sont présentées à l'hôtel de Rohan, affecté aux Archives nationales depuis 1927.

En 1939, avec l'ajout d'une section dédiée à l'histoire contemporaine, le Musée des Archives prend le nom de Musée de l'Histoire de France, dont une refondation et extension était à l'étude depuis 2000[1] et prévues par le projet des Archives nationales de 2010.

Projet de Maison de l'Histoire de France

Selon ses promoteurs, l'objectif du projet est de donner un socle commun de culture historique regroupant les clefs de compréhension de l'histoire de France[2].

Le projet de Maison de l'Histoire de France serait constitué d'un lieu central, l'hôtel de Soubise, d'un réseau de neuf musées nationaux ayant trait à l'histoire ainsi que d'autres institutions en lien avec l'histoire de France. Le lieu central devrait présenter d'une part une grande frise chronologique et d'autre part des expositions organisées en lien avec les Archives nationales, ainsi que des manifestation culturelles[2].

L'association de préfiguration de la maison de l'Histoire de France

La proposition de créer un musée de l'histoire provient de Nicolas Sarkozy candidat à l'élection présidentielle. Elle a été approfondie par le gouvernement, dès le 20 novembre 2007, date de la lettre de mission du ministre de la défense et du ministre de la culture, qui confie la rédaction d'un rapport à un conservateur de patrimoine, Hervé Lemoine. Ce rapport a été rendu en avril 2008 et préconise le site des invalides[3]. Certains historiens, comme Nicolas Offenstadt, Christophe Charle, Robert Descimon, Gérard Noiriel, etc. se sont inquiétés de l'orientation « patriotique et centralisatrice » du musée qui apparaît dans les deux rapports[4]. D'autres ont publié dans Le Monde en 2010 une tribune qualifiant la Maison de l'histoire de France de « projet dangereux[5]

Lors de son discours de vœux au monde de la culture à Nîmes, le 13 janvier 2009, Nicolas Sarkozy regrette « qu’il n’y a aucun grand musée d’histoire digne de ce nom » et relance son souhait de créer un musée de l'Histoire de France, « qui pourrait d’ailleurs être une fédération de musées et des monuments, qui travailleraient en réseau et collaboreraient avec de grandes institutions étrangères. Un musée doté d’un Centre, situé dans un endroit symbolique. Il me semble que cette initiative renforce aussi l’identité qui est la nôtre, l’identité culturelle »[6].

Jean-Pierre Rioux est chargé d'un rapport d'expertise pour le choix des lieux, parmi l’hôtel de Soubise, celui des Invalides, les châteaux de Versailles, Vincennes et Fontainebleau, auxquels lui-même ajoute les sites des batailles de Bouvines, Valmy et Verdun, l'Hôtel des Monnaies, le Palais de Chaillot et le Grand Palais[7].

Par décret en conseil de ministre du 11 février 2010, Hervé Lemoine, auteur du premier rapport sur la question, est nommé directeur des archives de France[8]. Lors du discours consacré au 70e anniversaire de la découverte de la grotte de Lascaux, prononcé le 12 septembre 2010, le président Sarkozy annonce que le choix du lieu d’une Maison de l’Histoire de France s'est définitivement porté sur le site parisien des Archives nationales, grand quadrilatère regroupant les hôtels de Soubise et de Rohan autour de jardins qui seront ouverts au public[9]. Le 13 janvier 2011, l'association de préfiguration pour une maison de l'histoire de France a été dotée d'un conseil d'orientation scientifique[10], présidé par Jean-Pierre Rioux, avec Jean Favier comme président d'honneur. Ce dernier comprend en outre Dominique Borne, Jacques Berlioz, Éric Deroo, Étienne François, Sébastien Laurent, Dominique Missika, Laurent Olivier, Pascal Ory, Jean-Christian Petitfils, Paule René-Bazin, Anthony Rowley, Donald Sassoon, Martine Segalen, Benjamin Stora, Élisabeth Taburet-Delahaye, Laurent Theis, Anne-Marie Thiesse et Emmanuel de Waresquiel[11].

Étendard déployé à l'extérieur de l'hôtel de Soubise, rue des Francs-Bourgeois à Paris, en avril 2011

Polémique sur la localisation de la Maison

Suite à l'annonce du choix de l'hôtel de Soubise comme lieu d'implantation, une grande partie du personnel des Archives ont occupé le rez-de-chaussée du lieu de septembre 2010 à janvier 2011[12]. Selon eux, les espaces occupés par le Musée de l'Histoire de France empêcheraient le bon fonctionnement des Archives et en particulier son activité scientifique[13].

Au cours du conflit[Quand ?], Isabelle Neuschwander, directrice des Archives nationales depuis 2007, a été déchargée de ses fonctions par le Ministère de la Culture, un geste que beaucoup[Qui ?] lient à son opposition à l'installation du Musée[14]. Peu de temps auparavant, l'exposition « Dans l'atelier des menus plaisirs du roi » (commissaire Jérôme de La Gorce) avait été fermée à la demande du ministère, le lendemain de son inauguration[15]. L'exposition est finalement rouverte quelques jours plus tard, après l'annonce de M. Hanotaux, directeur de cabinet du ministre de la Culture concernant le maintien des missions « scientifiques culturelles éducatives et muséographiques des Archives nationales sur le quadrilatère parisien, notamment dans l'hôtel de Soubise. »[pas clair]

Une partie des membres du conseil d'orientation de la Maison de l'Histoire de France, accompagnés d'autres historiens et archivistes, publient une tribune dans Le Monde pour dénoncer l'installation aux Archives nationales[16]. Son président Jean-Pierre Rioux affirme que les Archives ne lui semblent pas le meilleur lieu, tout en soulignant que sa mission est de travailler sur le projet et non sur l'implantation[17].

L'occupation par le personnel des Archives reprend le 8 mars[18], après les affirmations répétées du maintien de l'implantation sur le site.

Accès

Les Archives nationales sont desservies par la ligne de métro (M) (11) à la station Rambuteau.

Notes et références

  1. « Le musée de l’Histoire de France existe déjà », dans Libération, 18 novembre 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] 
  2. a et b La Maison de l'Histoire de France : tous les détails du projet sur http://www.elysee.fr/. Consulté le 29 mars 2011
  3. [PDF] Rapport Lemoine et lettre de mission
  4. Offenstadt, « L'Âme de la France au musée », dans Mediapart, 13 janvier 2009 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] 
  5. « La Maison de l'histoire de France est un projet dangereux », dans Le Monde, 21 octobre 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2010)] .
  6. Discours de M. le Président de la République. Vœux aux acteurs de la Culture, Nîmes, 13 janvier 2009
  7. [PDF] Rapport de Jean-Pierre Rioux sur les sites susceptibles d’accueillir le futur musée de l’Histoire de France, communiqué du Ministère de la Culture et de la communication, 5 mai 2009
  8. fac similé du décret
  9. Communiqué de presse de l'Élysée lors du 70e anniversaire de la découverte de la grotte de Lascaux.
  10. Julie Viroulaud, « Nomination du comité d’orientation scientifique de la Maison de l’Histoire de France », dans Connaissance des arts, 13 janvier 2011 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] .
  11. « Le comité d’orientation scientifique de la Maison de l'histoire de France », dans Ministère de la Culture, 13 janvier 2011 [texte intégral (page consultée le 30 mars 2011)] 
  12. « Levée de l'occupation aux Archives nationales », dans Libération, 28 janvier 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] 
  13. Voir la tribune « La Maison de l'histoire de France ne doit pas s'ériger au détriment des Archives nationales », dans Le Monde, 1er mars 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)]  ainsi que le débat « Le Musée de l’Histoire de France s’installera aux Archives Nationales », dans La Tribune de l'art, 10 septembre 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)]  « Réponse de la CFDT-Archives à nos articles sur la Maison de l’Histoire de France », dans La Tribune de l'art, 15 octobre 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] .
  14. « La directrice des Archives, Isabelle Neuschwander, limogée », dans Libération, 22 février 2011 [[www.liberation.fr/culture/01012321404-la-directrice-des-archives-isabelle-neuschwander-limogee texte intégral] (page consultée le 29 mars 2011)] , « Où vont les Archives nationales ? », dans Libération, 28 février 2011 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)]  et « La Maison de l'histoire de France ne doit pas s'ériger au détriment des Archives nationales », dans Le Monde, 1er mars 2010 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2011)] 
  15. « Aux Archives nationales, le ministère de la culture ferme une exposition », dans Le Monde, 21 janvier 2011 [texte intégral (page consultée le 30 mars 2011)] 
  16. Jean-Louis Beaucarnot, Eric Deroo, Philippe Joutard, Catherine Martin-Zay, Hélène Mouchard- Zay, Mona Ozouf, Benjamin Stora, Laurent Theis, Pierre Nora, Annette Wieviorka, Michel Winock, « La Maison de l'histoire de France ne doit pas s'ériger au détriment des Archives nationales », Le Monde, 2 mars 2011
  17. Jean-Pierre Rioux, « M. Sarkozy nous a associés à une vision de l'histoire que nous ne partageons pas », Le Monde, 12 mars 2011
  18. Nicolas Gary, « Archives nationales : reprise de l'occupation », ActuaLitté, 9 mars 2011

Voir aussi

Bibliographie

  • Centenaire du Musée de l’histoire de France. L’œuvre du marquis de Laborde aux Archives nationales, Jean-Pierre Babelon, Paris, Archives nationales, 1968.
  • Mémorial de l'histoire de France, sous la direction de Jean Favier, Paris, La documentation française, 1980.
  • Le musée sort de sa réserve, n° 1 et n° 2, livrets sous la dir. d’Ariane James-Sarazin, Paris, 2002, CHAN, 300 p.
  • Aux grands hommes, la patrie reconnaissante : 1867, le marquis de Laborde et le musée des archives, Ariane James-Sarazin dans Archives et nations dans l’Europe du XIXe siècle, Actes du colloque des 27 et 28 avril 2001, Paris, ENC, 2004 ; p. 215-233 (coll. Etudes et rencontres, 16).
  • Grands documents de l’histoire de France Ariane James-Sarazin en collaboration avec Elsa Marguin-Hamon, Paris, 2007, éditions de la RMN, 150 p.
  • Quel musée d'histoire pour la France ? en compagnie de Jean-Pierre Babelon, Isabelle Backouche, Vincent Duclert, Ariane James-Sarazin et de nombreux auteurs invités, Paris, Armand Colin, coll. Eléments de réponse, 2011, 192 p.

Articles connexes

Liens externes

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