Benjamin de Brichanteau

Benjamin de Brichanteau
Tombeau de marbre noir en forme de socle, sur lequel est couchée la statue d'un prélat : Benjamin de Brichanteau

Benjamin de Brichanteau, né le 10 septembre 1585 et mort le 14 juillet 1619 à Paris. Il est inhumé dans la crypte de l’abbaye de Sainte-Geneviève de Paris[1].

Benjamin de Brichanteau, abbé de Barbeau, de Sainte-Geneviève de Paris, évêque titulaire de Philadelphie, est le coadjuteur de son oncle Geoffroy de Billy et lui succède comme évêque duc de Laon (1612-1619) et pair ecclésiastique de France[2] Il laisse à l'abandon Sainte-Geneviève qui, sous sa direction, perd sa belle bibliothèque.

Sommaire

Sa famille

Benjamin de Brichanteau est le fils d'Antoine et d'Antoinette de La Rochefoucauld. Antoine de Brichanteau, marquis de Nangis, colonel du régiment des Gardes-Françaises, amiral de France, ambassadeur, chevalier du Saint-Esprit (reçu le 7 janvier 1595), député de la noblesse de Melun aux États-généraux de Blois et fait partie du conseil restreint où le sort de Guise est décidé[3]. Il est le neveu de Geoffroy de Billy, évêque duc de Laon (1598-1612) et pair ecclésiastique de France, qui traduit du latin et de l'espagnol en français quelques ouvrages de dévotion[4]. Geoffroy est aussi député aux États-généraux de Blois de 1576 à 1577 et de 1588 à 1589 et participe à la conférence de Suresnes[5]. Son oncle tient aussi un synode et y publie des statuts sur la discipline ecclésiastique[6]. Le 10 janvier 1605, après la mort de Philippe du Bec, archevêque de Reims, Geoffroy de Billy, st chargé de l'administration spirituelle de ce diocèse. En 1609, Geoffroy de Billy se trouvant plus que septuagénaire, demande au roi la permission de se choisir un coadjuteur pour le soulager dans ses fonctions, et obtient que son neveu maternel, Benjamin de Brichanteau soit nommé à cette place[7]. Son frère, Philibert de Brichanteau lui succède comme évêque-duc de Laon (1620-1652 et pair ecclésiastique de France[8].

Biographie

L’abbaye de Sainte-Geneviève

Abbaye de Sainte-Geneviève.

Benjamin de Brichanteau prend l'habit religieux à l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris, le 14 avril 1601, et est aussitôt nommé coadjuteur de l'abbé Foulon. Il lui succède après don décès le 31 mars 1607. Il est le 34e abbé de Sainte-Geneviève de 1607 à 1619. Le roi confirme son élection. Benjamin va recevoir les ordres à Rome[9].

Lors de sa nonciature en France, Ubaldini est amené à sacrer à Paris, deux évêques, dont en 1608, en l’église Sainte-Geneviève, Benjamin de Brichanteau, évêque titulaire de Philadelphie, coadjuteur de l’évêque de Laon. Il est pourvu également de l'abbaye de Barbeau, au diocèse de Sens, il devient coadjuteur de son oncle Geoffroy de Billy, évêque de Laon.

Par échange, conclu avec l'abbé commendataire de Barbeau, Benjamin de Brichanteau, Louis Lefèvre de Caumartin acquiert en 1608 les terrains sur lesquels s'élevet le prieuré de Saint-Acire. À l'emplacement des bâtiments, dont il ne conserve que la chapelle, il fait bâtir un magnifique château en forme de parallélogramme cantonné de deux pavillons, pourvu de trois grandes terrasses s'étageant jusqu'à la Seine.

Le sacre de Marie de Médicis.

Le cardinal de Joyeuse sacre Marie de Médicis en 1610. La Messe est célébrée, outre le cardinal de Joyeuse, par deux Sous-diacres, Messire Benjamin de Brichanteau de Beauvais-Nangis, abbé de sainte Geneviève, évêque de Philadelphe, et coadjuteur de l'évêché de Laon, qui chante l'épistre et Messire Charles de Balsac, évêque et comte de Noyon, Pair de France qui l'assiste.

En 1612, il est nommé évêque de Laon. Il désigne un aumônier pour gérer les biens de son abbaye. Celui-ci se préoccupe surtout de plaire à son maître et il vend une partie des manuscrits et des livres de la bibliothèque. L’aumônier ne répare pas les toitures du couvent[9].

Blason de son cousin, François de La Rochefoucauld (1558-1645) qui lui succède comme abbé.

Toutefois, en 1614, suite aux endommagements dus aux processions, Benjamin de Brichanteau commande à l'orfèvre Pierre Nicole, une restauration financée à hauteur de 2.200 livres par les fidèles et la Compagnie des Porteurs de la Châsse de sainte Geneviève et lui-même donne la même somme. Cette restauration est enrichie d'un bouquet de 324 diamants et d'un saphir pendeloque offerts par Marie de Médicis et d'une croix de turquoises offerte par la Christine de France, duchesse de Savoie, sa fille, à quoi l'on doit rajouter les pierres offertes par les fidèles. En 1619, l'ensemble est inséré dans un tabernacle de porphyre installé derrière le maître autel[9].

Son cousin, François de La Rochefoucauld (1558-1645), cardinal, évêque de Senlis, grand aumônier de France lui succède comme abbé de Sainte-Geneviève de Paris, du fait d'une colère d'un roi, qui déplore la décadence qui a frappé l'abbaye du temps de Benjamin de Brichanteau. Malgré les demandes du chapitre et de la famille, Philibert de Brichanteau ne succède à son frère que comme évêque-duc de Laon (1620-1652 et pair ecclésiastique de France et abbé de l'abbaye de Barbeau. Mais il ne doit qu'à François de La Rochefoucauld (1558-1645) qui défend le fils d'une La Rochefoucauld[9].

Évêque de Laon (1612-1619)

Palais épiscopal de Laon.

Benjamin de Brichanteau est le coadjuteur de son oncle Geoffroy de Billy, et lui succède comme évêque duc de Laon (1612-1619) et pair ecclésiastique de France[10]. Il est évêque de Laon seulement de 1612 à 1619. Il reçoit ses bulles pour Laon le 28 mars 1612. Il part s’installer dans le palais épiscopal de son diocèse[11].

Malade, peut-être neurasthénique, il conçoit le projet de se démettre et de se retirer dans une chartreuse. L’un de ses nombreux frères, le marquis Nicolas de Brichanteau dans ses Mémoires écrit[12] :

Nous revinsmes ensuite à Parys, où je trouvay mon frère fort mélancholique. Nous avions remarqué, M. de Lignyeres et moy, que depuys six moys il avoit fort changé d'humeur, et le pressant, lorsque nous partismes de Meillan, après que la Royne-mère fut sortie de Bloys, de nous en dire le sujet, il nous dist qu'il ne nous le pourroit dire qu'à nostre retour. Je dis à mon frère de Lignyeres qu'infailliblement il vouloit se retirer du monde, mays comme c'estoit chose fort difficile en la condition où il estoit, cela ne nous estonna pas. Nous le pressasmes encore à nostre retour : il nous advoua qu'il avoit escrit au Père dom Ruade, chartreux, maintenant evesque de Couserans, pour envoyer à Rome, et avoir dispense du Pape, de se faire chartreux; qu'il avoit eu response que c'estoit chose très-difficile ; qu'un evesque, après avoir persisté vingt et cinq ans, l'avoit autrefoys obtenu avec grande difficulté; qu'il estoit résolu d'y envoyer encore, et s'il ne pouvoit l'obtenir, il estoit déterminé à faire bastir un ermitage dans son diocèse, où il acheveroit ses jours, observant la règle des chartreux, et qu'il n'en sortiroit que pour vacquer à la charge d'esveque, à quoy Dieu l'avoit appelle ; que tout le regret qu'il avoit c'estoit de s'éloigner de nous. Mon frère de Lignyeres et moy, le consolasmes le mieux que nous peümes, ce quy ne fust pas sans larmes de part et d'autre.

Mais il n'en a pas le temps. Attaqué de la maladie contagieuse en 1619, selon différentes sources ou ayant mangé des abricots, selon les Mémoires de Michel de Marolles, il meurt le 14 juillet 1619 à Paris, âgé seulement de trente-cinq ans. Les médecins de l’époque parle à sa famille de la peste, car ils ne connaissent pas les causes réelles de son décès. Il est inhumé le 15 dans la crypte de l’abbaye de Sainte-Geneviève de Paris[1].

Sur son tombeau est écrit entre autres : Dans ce tombeau repose Benjamin de Brichanteau, évêque et duc de Laon, comte d'Anizy, pair de France, abbé et religieux profès de ce monastère. Il fut aussi remarquable par sa piété qu'il l'était par sa noblesse. Il mourut l'an 1619, le 3 des ides de juillet[13].

Notes et références de l'article

  1. a et b Histoire de la ville de Laon et de ses institutions: civiles, judiciaires, féodales, militaires, financières et religieuses : monuments, antiquités, mœurs, usages, impôts, finances, commerce, population, etc, Par Maximilien Melleville, Publié par À l'impr. du Journal de l'Aisne, 1846, v.2, p.56 et La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique. Paris / par M. H. Fisquet,…, Fisquet, Honoré, E. Repos (Paris), 1864-1873, p.460 et suivantes.
  2. Histoire de la ville de Laon et de ses institutions: civiles, judiciaires, féodales, militaires, financières et religieuses : monuments, antiquités, mœurs, usages, impôts, finances, commerce, population, etc, Par Maximilien Melleville, Publié par À l'impr. du Journal de l'Aisne, 1846, v.2, p.56.
  3. Revue contemporaine, 1863, Notes sur l'article: t.66, Copie de l'exemplaire Université de Harvard.
  4. Biographie universelle, ancienne et moderne; ou, Histoire, par ordre alphabétique: de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, Par Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud, Publié par Michaud frères, 1811, t. 4 (Be-Bo), p.495.
  5. Collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l'histoire de France, Par Jean-Antoine Roucher, Antoine Perrin, Louis d'Ussieux, Publié par s.n., 1789, v. 51, p.398.
  6. L'Université de Paris, 1200-1875: la nation de Picardie, les collèges de Laon et de Presles, la loi sur l'enseignement supérieur, Par Charles Adrien Desmaze, Publié par Charpentier, 1876, p.83.
  7. Histoire de la ville de Laon et de ses institutions: civiles, judiciaires, féodales, militaires, financières et religieuses : monuments, antiquités, mœurs, usages, impôts, finances, commerce, population, etc., Par Maximilien Melleville, Publié par À l'impr. du Journal de l'Aisne, 1846, v.2, p.56.
  8. Histoire de la ville de Laon, Par Jacques-François-Laurent Devisme, Publié par Le Blan-Courtois, 1822, p.79.
  9. a, b, c et d La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique. Paris / par M. H. Fisquet,..., Fisquet, Honoré, E. Repos (Paris), 1864-1873, p.460 et suivantes.
  10. Histoire de la ville de Laon et de ses institutions: civiles, judiciaires, féodales, militaires, financières et religieuses : monuments, antiquités, moeurs, usages, impôts, finances, commerce, population, etc, Par Maximilien Melleville, Publié par À l'impr. du Journal de l'Aisne, 1846, v.2, p.56.
  11. Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Saint-Geneviève, Par Bibliothèque Sainte-Geneviève, Charles Kohler, France Ministère de l'éducation nationale, Publié par E. Plon, Nourrit et cie., 1893, v. 1, p.29.
  12. Mémoires du marquis de Beauvais-Nangis: et Journal du procès du marquis de La Boulaye, Par Nicolas de Brichanteau, Nicolas de Brichanteau Beauvais-Nangis, A. H. (Alphonse-Honoré) Taillandier, Louis Jean Monmerqué, Société de l'histoire de France, Publié par Mme ve J. Renouard, 1862, p.160 et 161.
  13. Histoire de l'abbaye de Saint-Vincent de Laon, publ., annotée & continuée par l'abbé Cardon et l'abbé A. Mathieu, Par Robert Wyard, 1858, p.279.

Articles connexes

Liens et documents externes


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