- Benjamin Crémieux
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Benjamin Crémieux (1er décembre 1888 à Narbonne en France - le 14 avril 1944 au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne) était un critique littéraire français de religion juive et un déporté-résistant.
Biographie
Benjamin Crémieux est né le 1er décembre 1888 au 30 de la rue du Pont des Marchands à Narbonne où une plaque commémorative a été installée en son honneur.
Il n'oubliera jamais ses origines méridionales et le riche passé du Languedoc où ses aïeux juifs s'étaient réfugiés dès le XIVe siècle.
En 1921, Benjamin Crémieux publie son premier roman autobiographique Le Premier de la classe, où il relate son adolescence narbonnaise et ses études au collège Victor Hugo, roman qui a obtenu la bourse américaine Blumenthal.
Agrégé, puis docteur ès lettres, la carrière de Benjamin Crémieux est celle d’un intellectuel brillant, universitaire, chargé de missions diplomatiques, mais aussi découvreur passionné de la nouveauté littéraire. En 1924 ne publie-t-il pas dans la Nouvelle Revue Française la première étude connue sur l’œuvre de Proust ?
C'est Jean Paulhan qui l'invite à collaborer à la Nouvelle Revue Française.
À la même époque, il révèle Pirandello au public parisien, en faisant jouer ses plus importantes pièces.
S’égrènent ensuite maints travaux critiques, dont la littérature italienne moderne est le sujet de prédilection. En 1930, son troisième ouvrage, un peu à part dans sa production, est un récit narbonnais La Grenouille et les trois nourrices, publié à Carcassonne, dans la collection À la Porte d’Aude, et dédié à la mémoire de François Baron, Louis Huilliet et Georges Piglowski, trois de ses amis narbonnais morts à la guerre.
Dans l’Université du temps, aux yeux des idéologues racistes, Benjamin Crémieux, qui occupe notamment dans les années 1940 le poste de secrétaire général du PEN club français, incarne le cosmopolitisme de l’intellectuel juif. Aussi est-il souvent désigné comme tel à la vindicte fascisante. Il publie le 1er mai 1942 avec René Milhaud un manifeste contre la politique anti-juive de Vichy. Entré en 1941 dans la Résistance à la suite de son fils avec le mouvement Combat, il organise à Marseille, sous le pseudonyme de Lamy, un réseau de renseignements. Il est parmi les recruteurs du Noyautage des Administrations Publiques. Arrêté en avril 1943, il est transféré à la prison de Fresnes puis, au début de l’année suivante au camp de concentration de Buchenwald où il meurt d'épuisement le 14 avril 1944.
En 1947, David Rousset consacre le 8e chapitre de son récit, L'Univers concentrationnaire, à Benjamin Crémieux (J'étends mon lit dans les ténèbres). En 1945, lorsqu'elle apprend sa mort, la romancière et traductrice Marie-Anne Comnène fait paraître chez Gallimard son huitième roman, intitulé France, qu'elle dédie à son mari, Benjamin Crémieux.
Bibliographie
- Du côté de Marcel Proust suivi de Lettres inédites de Marcel Proust à Benjamin Crémieux, 1919
- Le Premier de la classe, 1921
- L'Esprit européen dans la littérature d'aujourd'hui, 1926
- Une conspiratrice en 1830, ou le Souper sans la Belgiojoso , 1928
- Panorama de la littérature italienne contemporaine, 1928
- La Grenouille et les trois nourrices, 1930
- Littérature italienne, 1931
- Benjamin Crémieux, XXe siècle, Première série, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Cahiers de la NRF », 2010 (1re éd. 1924) (ISBN 9782070129331)
- Benjamin Crémieux, Inquiétude et reconstruction. Essai sur la littérature d'après-guerre, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Cahiers de la NRF », 2010 (1re éd. 1931) (ISBN 9782070131976)
Notes et références
Catégories :- Naissance en 1888
- Naissance à Narbonne
- Décès en 1944
- Critique littéraire français
- Déporté-résistant
- Mort en camp de concentration
- Personnalité de l'Aude
- Personne citée au Panthéon de Paris
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