- Le Songe du chevalier
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Le Songe du chevalier Artiste Raphaël Année 1503 - 1504 Type Tempera sur bois de peuplier Dimensions (H × L) 17,8 cm × 17,6 cm Localisation National Gallery, Londres, Royaume-Uni modifier Le Songe du chevalier est un tableau (17,80 x 17,60 cm), peint vers 1503/1504 par Raphaël, actuellement conservé à la National Gallery de Londres. Ce tableau allait probablement de pair avec celui des Trois Grâces de mêmes dimensions et conservé au Musée Condé de Chantilly.
Sommaire
Historique
Selon Cecil Gould, le paysage du Songe du chevalier est directement inspiré de la peinture florentine et a été réalisé sans doute après un déplacement à Florence du maître auprès de Pier Soderini, alors qu'il travaille à l'atelier du Pérugin à Urbino à la fin de 1504.
Des propositions de datation plus récentes citent la date 1503 ou une date très proche, quand l'artiste se rendit à Rome pour un bref séjour à l'occasion de la consécration du pape Jules II[1].
Des mêmes dimensions que le tableau Les Trois Grâces, actuellement conservé au Musée Condé de Chantilly, il en constituait peut-être, soit le pendant dans un dyptique, soit le revers. Ils sont mentionnés pour la première fois dans un inventaire de la collection Borghese en 1633 mais ils étaient sans doute déjà séparés l'un de l'autre.
Le tableau resta dans la Villa Borghèse jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. La famille Borghèse vendit alors cette œuvre qui, emmenée au Royaume-Uni, fit ensuite partie de la collection Ottley et d'autres collections privées avant de rejoindre le National Gallery qui l'acheta en 1847.
Il existe un carton préparatoire du tableau, avec des petits trous tout autour des bords du dessin conservé British Museum qui est un gage de l'attribution certaine à Raphaël.
Thème, hypothèses et inspirations
Le thème présenté reste énigmatique et a fait l'objet de plusieurs interprétations.
Certains historiens d'art estiment que le chevalier endormi représenterait Scipion l'Africain (236/184 av. J.-C.), en train de rêver de choisir entre la Vertu (Virtus) représentée par Pallas) (derrière laquelle se trouve un chemin abrupt et rocheux) et le Plaisir (Voluptas), représenté par Vénus portant une robe ample.
Elles lui offrent les attributs idéaux à ses devoirs : l'épée (l'art militaire ou la vie active), le livre (la Connaissance, l'étude, c'est-à-dire la vie contemplative) et la fleur (l'Amour). Les deux figures allégoriques ne semblent pas être opposées car entre les deux sont mises en évidence par l'axe du petit arbre au centre[2].
Les Grâces représenteraient l'aboutissement du choix du cavalier, avec les pommes des Hespérides offertes comme récompense.
Une des plus célèbres interprétations est celle d'Erwin Panofsky. Selon lui, le chevalier représenté sur le tableau du dyptique serait Scipion l'Africain et sur l'autre il s'agirait d'une représentation des Hespérides, tenant leur pomme comme une récompense faite au héros. L'ensemble aurait donc été peint pour Scipion di Tommaso Borghese à l'occasion de sa communion en 1500, alors que cette famille et le peintre résidaient alors à Sienne. Raphaël travaillait alors à bibliothèque de la cathédrale de la ville qui conservait alors une statue antique représentant ce même thème[3].
Selon d'autres historiens de l'art plus contemporains, l'hypothèse du dyptique est remise en cause par la différence de taille des personnages entre les deux tableaux. Selon eux, les deux tableaux formaient une paire, et non un dyptique. Les trois femmes seraient des représentations de servantes de Vénus, présentant les pommes d'or comme symboles de la Vertu du héros de l'autre tableau[4].
Notes et références
- André Chastel fait l'hypothèse que le diptyque pourrait être un exhotatio ad iuvenem pour un jeune rejeton d'une maison aristocratique romaine, peut-être Scipione di Tommaso Borghese, né en 1493.
- Néoplatonisme médicéen qui implique l'harmonisation des deux inclinaisons. Il pourrait s'agir d'une référence aux théories du
- Salomon Reinach, « Trois hypothèses de MM. Eisler et Panofsky à propos des Trois Grâces de Raphaël », dans Comptes-rendus des séances de l'académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 74, no 2, 1930, p. 191-193 [texte intégral (page consultée le 29 octobre 2010)].
- (en) Michael Wayne Cole, 16th century Italian art, Wiley-Blackwell (ISBN 9781405108416) [lire en ligne (page consultée le 26 June 2010)], p. 42–43 et (en) Roger Jones et Nicholas Penny, Raphael, Yale University Press, 10 September 1987 (ISBN 9780300040524) [lire en ligne (page consultée le 26 June 2010)], p. 8
Annexes
Bibliographie
- André Chastel, La gloire de Raphaël ou le triomphe d’Éros, RMN, 1995.
- Pierluigi De Vecchi, Raffaello, Rizzoli, Milan, 1975.
- Paolo Franzese, Raffaello, Mondadori Arte, Milan, 2008 (ISBN 978-88-370-6437-2)
Articles connexes
- Liste de peintures de Raphaël (peintre)
- Les Trois Grâces (Raphaël)
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Sogno del cavaliere » (voir la liste des auteurs)
Liens externes
Catégories :- Tableau de Raphaël
- Tableau du XVIe siècle
- Œuvre conservée à la National Gallery
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