Jean Cousin l'Ancien

Jean Cousin l'Ancien
Jean Cousin l'ancien

Nom de naissance Jean Cousin
Naissance vers 1490
Soucy (Yonne), France
Décès vers 1560-1561
Paris, Île-de-France, France
Nationalité Française
Formation Artisan verrier
Mouvement artistique Haute Renaissance
Maniérisme
Ecole de Fontainebleau
Œuvres réputées Eva Prima Pandora
La Charité
La Déploration du Christ
Influencé par Titien
Rosso Fiorentino
Le Primatice
Léonard de Vinci
Benvenuto Cellini
Albrecht Dürer

Jean Cousin l'Ancien dit aussi Le Père, ou Le Vieux (Soucy, près de Sens, vers 1490 ou 1500 - Paris, après 1560) est un peintre, dessinateur, décorateur et graveur français de la Renaissance. Il est, avec Jean Clouet, le principal artiste français du XVIe siècle, notamment célèbre pour le tableau Eva Prima Pandora conservé au Louvre. Sa vie est assez peu connue, et de nombreuses œuvres ne lui sont qu'attribuées, parfois exécutées plus probablement par son fils Jean Cousin le jeune avec qui il est souvent confondu. Un autre sculpteur, non apparenté, porte également le même nom,

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Il commence une carrière modeste à Sens où il travaille comme géomètre arpenteur, puis est cité à partir de 1530 pour des travaux de peintures à l'abbaye de Vauluisant et comme auteur de cartons de vitraux à la cathédrale Saint-Étienne de Sens (dont La légende de Saint-Eutrope, vers 1530, et La Sybille interrogée par Auguste dans la chapelle Notre-Dame-de-Lorette, vers 1545), à l'église Saint-Romain aujourd'hui détruite (dont un Jugement universel aujourd'hui disparu), à l'église des Cordeliers de Sens, elle aussi détruite (dont Jésus en Croix, Miracle arrivé par l'intercession de la Sainte Vierge et Serpent d'airain[1]) à l'église Saint-Florentin de Saint-Florentin (Yonne), et de Notre-Dame de Villeneuve-sur-Yonne (ayant notamment réalisé un vitrail illustrant Le Jugement dernier, même si cette œuvre pourrait en réalité dater du XVe siècle[2]). On lui attribue également d'autres vitraux : un vitrail de la chapelle du château de Fleurigny (représentant La prédication de saint Paul aux athéniens, ou Auguste interrogeant la Sybille) Il épousa en premières noces Marie Richer (fille de Christophe Richer, secrétaire de François1er et ambassadeur au Danemark). En 1537, il épouse en seconde noces Christine Rousseau (fille de Lubin Rousseau, lieutenant général au bailliage de Sens), dont il a une fille, Marie[3].

Eva Prima Pandora, 1549, bois, 97,5 x 150cm, Paris, Musée du Louvre.

Carrière à Paris

Article détaillé : Eva Prima Pandora.

Il quitte sa ville natale vers 1538 et se rend à Paris où il travaille auprès de lissiers (il exécute notamment les tapisseries de La vie de Sainte-Geneviève pour Sainte-Geneviève-du-Mont en 1541, aujourd'hui disparues, et les tapisseries de Saint Mammès en 1543 pour le cardinal de Givry, dont trois éléments parvenus, conservés à la cathédrale de Langres et au musée du Louvre). Il travaille également pour des verriers, et exécute les cartons des vitraux de la chapelle de l'hôpital des Orfèvres, un Calvaire pour l'église des Jacobins de Paris, divers vitraux pour l'église Saint-Gervais (Le Jugement de Salomon, Le martyre de Saint Laurent, La samaritaine conversant avec le Christ, et La guérison du paralytique), l'église de Moret, celles de Saint-Patrice et Saint-Godard de Rouen[4], ainsi que pour le château de Vincennes (L'Approche du Jugement dernier, D'après l'Apocalypse, L'Annonciation de la Sainte Vierge) où il exécute également les portraits en pied de François 1er et Henri II. On attribue également à Jean Cousin des vitraux en grisaille exécutés pour le château d'Anet (dont Abraham rendant à Agar son fils Ismaël, Les Israélites vainqueurs des Amalécites sous la conduite de Moïse et Jésus-Christ prêchant dans le désert). Il épouse en troisièmes noces Marie Bowyer (fille de Henri Bowyer), et exécuta les portraits de sa famille (son beau-frère Jean II Bowyer, son neveu Estienne, sa fille Marie Cousin, Jean III Bowyer et Savinienne de Bornes, épouse de ce dernier).

Saint Mammès venant se livrer au tribunal du gouverneur de la Cappadoce, vers 1541, tapisserie, 440 x 450cm, Paris, Musée du Louvre.

Jean Cousin est aussi connu pour ses gravures (comme La Mise au tombeau, Sainte-Famille en 1542, aujourd'hui perdue), dont un grand nombre ne lui sont qu'attribuées, à lui ou à son fils (Conversion de Saint-Paul, Moïse montrant au peuple le serpent d'airain, Homme nu à cheval, Mausolée, Jupiter et Antiope...). On le connait aussi comme illustrateur (Orus Apollo, 1543, Livre des coutumes de Sens, 1556) ou comme dessinateur de patrons pour armures[5]. En 1549, il travaille avec Jean Goujon à la réalisation de décor pour l'arrivée de Henri II à Paris, et orne l'un des arcs de triomphe d'une Pandora qu'il reprendra dans son célèbre tableau Eva Prima Pandora exécutée la même année, et réalise en collaboration avec les trois orfèvres Hans Yonques, Thibaut Laurens et Macé Begault, Le verger d'or aux trois rois, cadeau de la ville de Paris au roi. Il aurait aussi été connu comme sculpteur (même si ses œuvres sont attribuées parfois à un autre Jean Cousin, uniquement sculpteur, sans lien de parenté avec lui). Il serait ainsi l'auteur du tombeau en albâtre de Philippe de Chabot, un groupe représentant Venus et l'Amour, des statues en pierre peinte représentant Philippe de Commynes et Hélène de Chambes, un buste en marbre et un médaillon en bronze de Charles Quint, les bas-reliefs du tombeau de François de La Rochefoucault, le tombeau de Louis de Brézé, celui de Jacques de Brézé, le mausolée de Diane de Poitiers, ainsi que des productions, comme une statuette en ivoire représentant Saint Sebastien[6].

Influences

Cousin a alors acquis une renommée internationale, et Vasari le cite dans la première édition des Vies, en 1550. Il achève en 1558, son ouvrage intitulé Livre de perspectives, paru en 1560, peu avant sa mort. Son style, inspiré de la peinture italienne (Titien notamment) et des graveurs du Nord, doit aussi beaucoup aux peintres de l'école de Fontainebleau (Rosso Fiorentino et Le Primatice) à laquelle son œuvre est parfois associée.

Il s'est aussi beaucoup inspiré de Léonard de Vinci et Albrecht Dürer dans la composition, la physionomie et les lumières. Notamment dans Eva Prima Pandora on peut voir l'influence de Benvenuto Cellini qui a sculpté la Nymphe de Fontainebleau. On retrouve beaucoup de points communs entre ces deux œuvres : la posture de la femme est presque symétrique, allongée et nue. On remarque que le ventre est dessiné de la même façon. Elles regardent toutes les deux par terre et un univers de nature les entoure.

Jean Cousin à Sens

La ville de Sens (Yonne) inaugure en 1883 le seul exemple de square sénonais au XIXe siècle, le square Jean Cousin et son jardin, afin de combler les anciens fossés de la ville. On peut y trouver une statue du peintre réalisée par Henri-Michel-Antoine Chapu. Quelques années plus tard, on ouvre la Maison Jean Cousin qui ne fut jamais sa demeure[7].

Liste des œuvres

  • Peintures :
  • Dessins:
    • Pénélope, Rennes, Musée des Beaux-Arts.
    • Jeux d'enfants, Paris, Musée du Louvre.
    • Enfants jouant, British Museum, Londres
    • Martyre d'un saint, Bibliothèque nationale, Paris
    • Portraits de la famille Bouvier (Jean II, Etienne II, Catherine)
    • Saint Luc assis sur son bœuf peignant sur un chevalet, Pierpont Morgan Library
  • Cartons de vitraux
  • Cartons de tapisseries
    • 8 cartons de tapisserie sur la vie de Sainte Geneviève, Sainte-Geneviève-des-Bois, 1541
    • 8 cartons de tapisseries sur la Vie de Saint Mammès commandés par l'Évêque Claude de Longwy, destinés à la cathédrale de Langres, 1543
  • Décorations
    • Dessin pour des pièces d'orfèvrerie pour l'entrée royale d'Henri II à Paris, 1549
    • arc de triomphe ornée d'une Pandore (avec Jean Goujon) pour l'entrée royale d'Henri II à Paris, 1549
  • Gravures
    • 2 gravures au burin
    • 4 eaux-fortes
    • La Mise au tombeau, 1544
    • La Conversion de saint Paul
  • Illustrations de livres
    • Illustration d'Orus Apollo, 1543
    • Illustration du Livre des coutumes de Sens, 1556
  • Ouvrages théoriques
    • Livre de perspective, 1560, Paris[8][1]

Annexes

Références

  1. Cette œuvre a été gravée en 1581 par Étienne Delaulne ou Léonard Gaulthier
  2. Congrès archéologique de France, 14e session, p.116.
  3. Sous la dir. de Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, t.9, Paris, 1855, p.389.
  4. Sous la dir. de Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne ou moderne, t.9, Paris, 1855, p.391.
  5. Exposition Sous l’égide de Mars. Armures des Princes d’Europe au musée de l’Armée, ECPAD, 2011
  6. Sous la dir. de Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne ou moderne, t.9, Paris, 1855, p.392.
  7. Le square Jean Cousin, Office de tourisme de la ville de Sens. Consulté le 16 mars 2010
  8. Arlette Jouanna [dir.], La France de la Renaissance, Histoire et Dictionnaire, "article Jean Cousin" collection bouquins, Robert Laffont, Paris, 2001

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • J. Lobet, Quelques preuves sur Jean Cousin, peintre, sculpteur, géomètre et graveur, Paris, Loones, 1881.
  • Guy-Michel Leproux, Jean Cousin et le vitrail, in Vitrail et arts graphiques, XVème et XVIème siècle, actes de la table ronde organisée par l'École du Patrimoine, les 29 et 30 mai 1997, p.184-193.
  • Arlette Jouanna [dir.], La France de la Renaissance, Histoire et Dictionnaire, collection bouquins, Robert Laffont, Paris, 2001
  • H. Zerner, L'Art de la Renaissance en France, chapitre VII (Jean Cousin et la peinture) et VIII (Jean Cousin et les métiers d'art)
  • Le Petit Robert des noms propres, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2000

Wikimedia Foundation. 2010.

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