- Jean Charles Chevillotte
-
Jean Charles Chevilotte, né le 3 février 1838 à Brest, décédé le 6 mai 1914 à Monte-Carlo, fut un armateur, un homme politique (député entre 1885 et 1889) et un catholique fervent, à l'origine de la création des "écoles libres" (écoles privées catholiques) et de l'école d'agriculture du Nivot à Lopérec (Finistère).
Sa vie
Fils de Jean Chevillotte, fabricant de chandelles, puis armateur et adjoint au maire de Lambézellec entre 1826 et 1842, après des études classiques, il séjourne à Glasgow (Écosse) pour se perfectionner en anglais, s'initier au commerce et au fonctionnement des premières compagnies d'assurances maritimes. Il s'intéresse également à la propulsion par la vapeur (roues à aubes) essayée sur quelques navires marchands anglais. Dès 1862 il collabore avec son père et son oncle Albert la marche de la compagnie de navigation "Chevillotte frères", puis à partir du 28 juillet 1863, il en prend la direction avec Albert, fils d'Albert et son frère Léon.
Armateur à Brest, il crée plusieurs lignes de bateaux à vapeur reliant le port de Brest aux autres ports français comme le Havre, Bordeaux et Dunkerque ; sa compagnie assure aussi le cabotage avec les ports proches (Douarnenez, Lorient...) mais aussi des liaisons avec Dunkerque, Le Havre, Nantes, Bordeaux et des services réguliers depuis Brest à destination d'Alger, d'Oran, de Bône avec des escales en Espagne et au Portugal. Il est aussi propriétaire du château de Bourgneuf à Gouesnou (Finistère).
Pendant la guerre de 1870, il fut chargé d'une mission en Angleterre pour l'achat d'armes pour les mobilisés. Il est élu président de la Chambre de commerce locale à partir de 1878, publiant plusieurs rapports sur les tarifs de transport par chemin de fer, sur la marine marchande, sur les traités de commerce, sur la législation commerciale; il est élu président du tribunal de commerce de Brest à partir de 1883.
Il commence sa carrière politique comme conseiller municipal de Brest et est candidat aux élections législatives de 1885 à la demande de Mgr Freppel, évêque d'Angers. Élu député du Finistère sur la liste conservatrice le 4 octobre 1885. Député de droite, il s'oppose aux ministères de gauche (Républicains opportunistes) au pouvoir à cette époque, votant contre l'expulsion des princes membres de la famille royale), contre le projet de loi sur l'enseignement primaire (suite des lois Jules Ferry), pour le maintien de l'ambassade de France au Vatican. Il s'oppose aux poursuites contre le général Boulanger dont il est un farouche partisan, contre trois députés membres de la Ligue des patriotes. Il est battu aux élections législatives de 1889[1], mais devient cette même année conseiller général de l'île d'Ouessant et le restera jusqu'à sa mort[2].
Farouche partisan des "écoles libres" (écoles privées catholiques ; il crée par exemple deux écoles privées à Ouessant) et s'opposant donc aux Hussards noirs de la République défenseurs de l'école laïque, il s'intéressa aussi à l'éducation des travailleurs des campagnes et fit le projet de créer une école expérimentale d'agriculture dans son domaine du Nivot en Lopérec, projet qu'il ne put mener à bien en raison de son décès le 6 mai 1914 à Monte-Carlo (victime d'une crise cardiaque) où il possédait une villa (il fut inhumé à Brest le 29 mai 1914). Son projet fut repris et mené à bien par sa veuve, Marie Ange Gayet (1847-1928)[3], qui créa, sous la direction des Frères de Ploërmel, l'école d'agriculture du Nivot en 1924. Elle existe toujours[4]
Notes et références
Catégories :- Troisième République
- Finistère
- Brest
- Personnalité politique du Finistère
Wikimedia Foundation. 2010.