Grotte du Placard

Grotte du Placard
La grotte à Rochebertier
Coordonnées	45° 41′ 23″ Nord        0° 25′ 11″ Est / 45.68972, 0.41972[1]45°41′23″N 0°25′11″E / 45.68972, 0.41972
Pays	France
Région	Charente (Poitou-Charentes)
Vallée	Tardoire
Localité voisine	Vilhonneur
Voie d'accès	D.109
Altitude de l'entrée	125 m
Longueur connue	17 m
Type de roche	Calcaire
Signe particulier	grotte ornée
Occupation humaine	Paléolithique moyen; Paléolithique supérieur
Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : Charente
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La grotte du Placard est une grotte ornée située sur la commune de Vilhonneur, en Charente, à 30 km à l'est d'Angoulême.

Localisation

Comme la grotte du Visage, la grotte du Placard est située sur la rive gauche de la Tardoire et sur la commune de Vilhonneur, entre Angoulême et Montbron.

Elle se trouve au hameau de Rochebertier, dans une falaise qui surplombe la Tardoire. C'est une vaste cavité longue de 17 mètres et large d'environ 9 mètres, creusée dans les calcaires bajociens et prolongée d'un long couloir^[2],[3].

Historique

La grotte du Placard fut découverte vers 1853. En 1877 et 1878 elle fut fouillé de façon très destructrice seuls les objets dits intéressants étant gardés.

Elle a été longuement fouillée et a livré plus d'une dizaine de niveaux datant du Paléolithique moyen et supérieur, en particulier du Magdalénien et du Solutréen. L'association française pour l'avancement de sciences a financé des fouilles en 1902. L'abbé Breuil a présenté au congrès de Genève de 1912 les subdivisions du Paléolithique supérieur d'après les résultats des fouilles de la grotte du Placard.

Les fouilles ont été reprises en 1958 par Jean Roche à la demande de Jean Piveteau puis à nouveau à partir de 1987 suite à la découverte d'une palmure de renne portant des gravures de bovidés puis d'une galerie non encore fouillée^[4].

Stratigraphie

Suivant les résultats des fouilles de 1877 et de 1902, sous une couche de surface il a été trouvé:

• Une couche du Magdalénien d'1,50 m d'épaisseur qui se subdivise en quatre couches.
• Une couche du Solutréen d'1 m d'épaisseur.
• Une couche du Moustérien d'1,50 m d'épaisseur.

La stratigraphie de l'abbé Roche à l'extérieur de la grotte décrit les couches du Paléolithique moyen:

• Magdalénien moyen
• Magdalénien ancien
• Moustérien à denticulés avec industrie du sous-groute La Quina.
• Moustérien^[2].

Jean Roche e désobstruant le couloir en a donné la stratigraphie:

• Magdalénien IV mêlé à des éléments plus récents sur 0,10 m.
• Couche de petits blocs calcaires
• Magdalénien IVa et IIIb avec de nombreux burins, des grattoirs, des lamelles et autres objets sur 0,20 m.
• Magdalénien moyen sur 17 niveaux
• Le plancher de la grotte, un lapiaz formé de blocs parallèles^[3].

Faune antique

La Grotte du Placard fait partie des sites charentais ayant livré de l'antilope saïga (Saiga tatarica)^[5].

Présence humaine

Un fragment de maxillaire d'enfant réputé néandertalien a disparu. Une dent d'enfant découverte en 1960 était associée à des signes d'industrie Moustérienne donc du paléolithique moyen.

De nombreux os d'Homo sapiens datant du Solutréen (Paléolithique supérieur) ont été trouvés, dont des cranes façonnés en coupes^[2].

L'art pariétal

Une frise d'environ 5 mètres de long a été mis à jour en 1990 sur les parois enfouies dans la couche solutréenne. Les dessins sont réalisés par incisions très fines. De nombreux chevaux, des cervidés, bouquetins, rennes, un chamois, une antilope saïga, des bovidés, un auroch et deux têtes de bisons tirant la langue y sont représentés^[2].

Étaient aussi présents une douzaine de signes en accolade ou « aviformes », peints en rouge, identiques à ceux découverts dans les grottes du Pech Merle et de Cougnac; ceci laisse penser à un groupe culturel voire à un auteur commun ayant fréquenté ces grottes distantes de plus de 150 km. Des signes similaires ont été retrouvés dans la grotte Cosquer à Marseille, à 500 km^[6].

Le tamisage des déblais a retrouvé 640 pierres gravées ce qui montrerait que l'ensemble ds parois étaient gravées^[7]. Déjà en 1942 Raoul Daniel avait étudié les plaquettes calcaires provenant de l'effritement de la voûte dont une enduite d'ocre rouge gravée de rennes, une gravée un cervidé^[8]

Cet ensemble gravé remonte à environ 20 000 ans (datation au C14 199708 +ou- 250) l'époque solutréenne. Les signes trouvés portent désormais le nom de « signes de type Placard », d'après l'appellation de l'archéologue Jean Clottes.

Outils et objets

Les objets lithiques du Paléolithique moyen sont du Moustérien, Moustérien type La Quina et Moustérien denticulé.

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  Lame retouchée – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse
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  Pointe Levallois retouchée – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse
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  Racloir – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse

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  Pointe Levallois – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse
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  Biface – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse
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  Pointe Moustérienne – Paléolithique moyen – Muséum de Toulouse

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Le Paléolithique supérieur Solutréen est représenté en particulier par des feuilles de laurier et des burins à feuille de saule. Le Magdalénien ancien est très représenté, par des grattoirs et des burins de divers types.

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  Lamelle – Paléolithique supérieur – Muséum de Toulouse
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  Microlame à troncature– Muséum de Toulouse
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  Lame – Paléolithique supérieur – Muséum de Toulouse
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  Microlame à troncature– Muséum de Toulouse

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Plus de quinze sagaies en os du Magdalénien ont été trouvées ainsi que d'autres objets en os dont un poinçon, des sifflets, des aiguilles et des parures. Comme parures ont été aussi trouvées des dents et des coquillages percés. Des propulseurs dont un propulseur de type mâle à crochet caractéristique du magdalénien moyen à navettes, objet fabriqué avec la languette corticale d'un bois de renne^[9]. Une plaque osseuse de 50 mm sur 36 mm taillée dans l'omoplate d'un gros animal, trouvée durant la campagne de fouille de 1961-1962, est dentelée et sur une face striée ce qui pourrait être une représentation d'un poisson^[10].

Deux objets en bois de renne, en forme d'organes génitaux, ont été déclaré être des bâtons de commandement. L'un, incomplet, long de 140 mm est en forme de pénis, l'autre long de 155 mm ce termine par un double renflement percé d'un trou et au-dessus de celui-ci a été sculptée une vulve^[11].

Mesures de préservation

La grotte qui n'était pas accessible au public se visite maintenant l'été, grâce à des aménagements faits par le conseil général de la Charente, devenu propriétaire en 1990. Les visites sont sur réservation^[12].

L'abri, la grotte du Placard a été classé monument historique par arrêté du 3 mars 1989^[13].

Notes et références

Liens internes

• Paléolithique supérieur
• Paléolithique moyen
• Art préhistorique
• Liste des sites paléolithiques de la Charente

Liens externes

• Jean Roche, 1965, « La grotte du Placard », Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire, vol. 2, n° 2-3-4, pp. 245-250.
• La grotte du Placard par Thierry Koltes
• relévé du panneau portant les signes sur ma.prehistoire
• palmure de renne gravée, plan de la grotte et dessins des chevaux sur Solutreen over blog

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