- Mathieu Gallet
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Mathieu Gallet, né en janvier 1977 à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)[1], est une personnalité du monde de la culture et des médias, président-directeur général de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Formation et début de carrière
Fils d’un commercial et d’une fonctionnaire[2], Mathieu Gallet effectue sa scolarité au Lycée Georges Leygues de Villeneuve-sur-Lot[3]. Après une hypokhâgne, il intègre l'Institut d'études politiques de Bordeaux, dont il sort diplômé en 1999, avant d’obtenir l’année suivante un DEA d'analyse économique des décisions publiques à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[1]. Parallèlement à ses études, il débute sa carrière en 1999 en tant que directeur adjoint du marketing et de la promotion internationale d’Erato Disques, puis intègre en 2000 le groupe Pathé au poste de responsable de l'administration des ventes internationales[4]. Il devient ensuite contrôleur de gestion à StudioCanal de 2001 à 2004, puis chargé de mission aux relations institutionnelles, du groupe Canal+[4].
En 2006, il quitte le secteur privé et entre au cabinet de François Loos, ministre délégué à l’industrie, comme conseiller technique chargé de l’audiovisuel et des nouvelles technologies. En 2007, il rejoint le ministère de la Culture et de la communication, où il est conseiller technique pour l’audiovisuel et les médias de Christine Albanel[1]. À son arrivée, le nouveau ministre Frédéric Mitterrand le conserve dans son équipe et le promeut directeur de cabinet adjoint.
Mathieu Gallet décrit ces années de cabinet ministériel comme une vie « de monastère » où il travaille six jours sur sept[3]. Durant cette période, il a en charge de nombreux dossiers tels que la réforme de la structure de France Télévisions et la suppression de la publicité sur les antennes publiques, l’assouplissement des règles de diffusion de la publicité, la modification des décrets Tasca concernant le financement de la production audiovisuelle, les États généraux de la Presse ou encore la numérisation des œuvres du patrimoine national[5].
Lors du Conseil des ministres du 26 mai 2010, Mathieu Gallet est nommé président de l'INA, en remplacement d'Emmanuel Hoog, parti diriger l'Agence France-Presse[4].
Plus de six mois plus tard, par une lettre datée du 10 janvier 2011, Jérôme Royer, maire socialiste de Jarnac et membre de l’association Anticor, a saisi le Service central de prévention de la corruption (SCPC) afin qu’il émette un avis sur la nomination de Mathieu Gallet à l’INA, au motif que celle-ci n’avait pas été soumise à l'approbation de la Commission de déontologie de la fonction publique. Considérant que ces allégations de « prise illégale d’intérêt » méritaient « de plus amples investigations », le SCPC a transmis le dossier au parquet de Créteil. Celui-ci a ouvert une enquête le 26 janvier 2011, notamment pour vérifier si l'INA évoluait dans un « secteur concurrentiel »[6].
À la tête de l’INA
Fin juillet 2010, peu après son arrivée dans l’entreprise, Mathieu Gallet signe avec l’État un nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM), qui prévoit une augmentation du budget de l’INA de 2,2% par an sur la période 2010-2014, afin de poursuivre la sauvegarde et la numérisation des archives audiovisuelles menacées et de développer les activités d’enseignement et de recherche de l’Institut[7]. Pour l’année 2011, il obtient toutefois une hausse budgétaire de 5,4%[8]. Le COM réserve également une dotation exceptionnelle de 55 millions d’euros à un nouveau projet immobilier[7].
Afin de pouvoir achever la numérisation du fonds d’archive de l’INA (qui devrait être réalisée à hauteur de 88% en 2014) – ce qui nécessite 30 millions d’euros supplémentaires – Mathieu Gallet souhaite déposer un dossier dans le cadre du grand emprunt[9]. En revanche, une prise de participation dans la société MySkreen, un temps envisagée, ne semble plus d’actualité[10].
Concernant les orientations stratégiques de son mandat, Mathieu Gallet déclare vouloir ouvrir l’INA à un plus large public, tout en développant la formation : « Pendant la décennie 2000, l’entreprise s’est concentré sur la numérisation. Mon projet est d’ouvrir l’INA sur la société, sur le monde. »[11] En octobre 2010, il signe ainsi un partenariat avec Dailymotion, qui accueillera à terme plus de 50000 vidéos de l’INA sur son site[12], ce afin d’élargir leur audience, « notamment aux plus jeunes »[13]. À terme, Mathieu Gallet souhaite multiplier ce type de partenariats, en installant les images de l’INA aux grands carrefours d’audience du Web, mais aussi dans des lieux physiques tels que les musées ou les expositions[9].
D’autres initiatives sont prises à destination du grand-public : en novembre 2010, c’est un nouveau service de photos à la demande qui est lancé sur le site photo.ina.fr. Les services de l’INA se développent également sur les télévisions connectées Toshiba[14] (septembre 2010) et Philips[15] (décembre 2010). Enfin, en mars 2011, l’INA annonce la création d’un nouveau service de vidéo à la demande baptisé Ina Premium[16], accessible sur les téléviseurs des abonnés Numericable.
Mathieu Gallet a également affirmé sa volonté de démocratiser l’accès aux ressources du dépôt légal de la radio et de la télévision assuré par l’Institut, en créant de nouveaux centres de consultation sur tout le territoire[17] (il n’en existe que sept aujourd’hui).
Le 11 octobre 2010, il inaugure un nouveau site bilingue, inaglobal.fr, défini comme une « revue des industries créatives et des médias »[18]. Reposant sur un réseau de 400 collaborateurs venant de 30 pays, il est présenté comme « une revue au sens académique du terme »[16], qui s’inscrit dans la longue tradition de recherche et de publication de l’INA[19]. En novembre 2010, Mathieu Gallet participe à un symposium de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où l’INA fait la démonstration de son savoir-faire acquis en matière de numérisation et d’exploitation des archives audiovisuelles[20].
Mathieu Gallet est également président de la Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen[21] (COPEAM) et du Comité d’histoire de la télévision[22] (CHTV). Dans son numéro de mars 2011, le magazine GQ l’a classé parmi « les 30 hommes qui comptent en 2011 » dans le monde des médias[23].
Notes et références
- Biographie sur le site de l'INA, consultée le 24 mars 2011
- Mathieu Gallet seul à bord de l'Institut national de l'audiovisuel », Les Echos, 18 juin 2010 Marie-Sophie Ramspacher, «
- L'INA pour Mathieu Gallet le lot-et-garonnais », Sud Ouest, 17 juin 2010 Jean-Paul Taillardas, «
- Mathieu Gallet nommé à la tête de l'INA », Le Monde, 26 mai 2010 «
- Rencontre en chaire et en os avec Mathieu Gallet », Blog de la chaire ESSEC Media & Entertainment, consulté le 24 mars 2011 Marie-Cécile Teissèdre, «
- Nomination du Lot-et-Garonnais Mathieu Gallet à l'INA : le parquet saisi d'un éventuel conflit d'intérêt », Sud Ouest, 26 janvier 2011 «
- Communiqué INA, consulté le 24 mars 2011
- L'INA lance sa revue en ligne InaGlobal.fr », Le Figaro, 7 octobre 2010 Hélène Petit et Enguérand Renault, «
- L'INA va multiplier les partenariats sur le Web », Le Figaro, 8 février 2011 Paule Gonzales, «
- L'Hadopi veut faire son moteur de recherche de musique et vidéos », Numérama, 1er mars 2011 «
- L'INA veut s'ouvrir à un plus large public et développer la formation », France 24, 8 février 2011 «
- L'INA diffuse 50000 vidéos d'archives sur Dailymotion », zdnet.fr, 20 octobre 2010 «
- Communiqué INA, 20 octobre 2010
- Communiqué INA, 15 septembre 2010
- Communiqué INA, décembre 2010
- L'INA lance un service de vidéo à la demande sur Numéricâble », M6 & MSN Actualités, 4 mars 2011 «
- Audition de Mathieu Gallet devant la Commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée Nationale, 6 octobre 2010
- Lancement lundi de inaglobal.fr, une revue des industries créatives et des médias », Challenges, 11 octobre 2010 «
- Pourquoi Inaglobal? », inaglobal.fr, 12 octobre 2010 Mathieu Gallet, «
- L'INA, pionnier des archives numérisées, présente son savoir-faire aux États-Unis », Le Point, 15 novembre 2011 «
- INA : Mathieu Gallet, nouveau Président de la COPEAM », Le Médiascope, consulté le 24 mars 2011 «
- Communiqué INA, 7 mars 2011
- Médias : les 30 hommes qui comptent en 2011 », GQ, mars 2011 «
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